SOURCE - Luc Perrin - le Forum Catholique - 13 mai 2011
[Message de Luc Perrin en réponse à la publication de l'instruction sur l’application de la Lettre apostolique Summorum Pontificum]
Très peu d'avancées : le flou, en effet, persiste quant aux recours à la PCED même si on insiste un peu plus sur eux. Une des restrictions sur les groupes stables est levée (origine géographique) mais rien sur le nombre. La levée pour les religieux du veto du supérieur, plus théorique que pratique comme chacun sait ; idem pour les diocésains avec l'art. 23 qui ne fait que confirmer leur droit et réprouver un empiètement des évêques en certains diocèses. La chicane sur la connaissance d'agrégé de lettres classiques du latin est levée également (art. 20) : quelques diocèses anti-tradis fanatiques aux USA avaient usé de ce prétexte.
La grande avancée annoncée, l'enseignement dans les séminaires (art. 21), est annulée par la formule mise en incise : "si les exigences pastorales le suggèrent". Il est facile de deviner qu'en France et de multiples pays sans doute les "exigences pastorales" ne suggéreront rien ...
Et le recul annoncé est bien là : l'ordination des prêtres diocésains est bien exclue par l'article 31
"Seuls les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie
apostolique qui dépendent de la Commission pontificale Ecclesia Dei
ainsi que ceux dans lesquels se maintient l’usage des livres
liturgiques de la forme extraordinaire peuvent utiliser le Pontifical
romain en vigueur en 1962 pour conférer les ordres mineurs et majeurs."
Les ordinations effectuées par Mgr Rey seront donc sans suite, ce qui est très dommageable quant au principe. L'ordination de prêtres diocésains pour la Forme extraordinaire est ainsi découragée.
Le paradoxe est grand d'ailleurs puisqu'on pourra continuer, heureusement, à ordonner des évêques selon la forme de 1962.
En gros le statu quo va continuer à moins que la PCED se mette vraiment à "juger" (art. 13).
On apprend incidemment qu'une "grande enquête" a été réalisée au préalable auprès des évêques dans le monde. Le long délai et le peu de progrès du texte final y trouvent sans doute leur explication ...