SOURCE - Dominique Quinio - La Croix - 14 septembre 2011
Le Vatican a précisé les conditions de réintégration des lefebvristes
Jusqu’au bout. La main aura été tendue jusqu’au bout en direction de la Fraternité Saint-Pie-X. Lors du dernier entretien entre le cardinal Levada, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, et le supérieur de la Fraternité, Mgr Fellay, il lui serait proposé un statut de prélature personnelle, si la communauté s’engage à accepter un texte résumant les fondements de la doctrine catholique.
Ce préambule n’a pas été rendu public, il est donc impossible d’en commenter les exigences – même si l’on sait que les questions comme la légitimité du concile Vatican II, la liberté religieuse, l’œcuménisme, la collégialité sont pour le pape non négociables.
Toutefois, la formulation du communiqué publié à la sortie de la rencontre est ambiguë, et des inquiétudes subsistent : sont annoncées comme légitimes « des discussions sur des expressions et des formulations présentes dans les textes de Vatican II et du magistère qui a suivi ». Il est demandé aux lefebvristes de répondre rapidement à cette offre (un ou plusieurs mois, quand même !).
Schismes
La souffrance de Benoît XVI, endossant celle de son prédécesseur Jean-Paul II, de n’avoir pas réussi à refermer la blessure d’un schisme explique son obstination à trouver une solution. Une solution en forme de concessions, jugeront de nombreux catholiques, oserons-nous écrire « traditionnels », saisis par le découragement car ils ont le sentiment que leurs questions (souvent mises en avant lors des synodes diocésains) rencontrent à Rome des oreilles moins attentives et moins patientes.
Et tous ceux qui sont régulièrement pris à partie par les intégristes – on pense notamment aux évêques français – auraient du mal à comprendre une réintégration sans démarche de repentance. L’incompréhension serait amplifiée par une réaction triomphante des intégristes se félicitant d’avoir ébranlé les murs de Vatican II (on en voit déjà les échos sur certains de leurs sites).
Il nous faut admettre que les chemins de réconciliation sont étroits et douloureux, qu’ils exigent que chacun se mette en marche pour aller vers l’autre. Mais le dialogue si longuement engagé ne doit pas occulter bien d’autres défis posés aujourd’hui aux chrétiens, ni faire oublier tous ces « schismes silencieux », le départ de fidèles bousculés, déçus par une Église catholique qui ne leur paraît pas assez accueillante, pas assez aimante, pas assez ouverte.
par Dominique Quinio
Le Vatican a précisé les conditions de réintégration des lefebvristes
Jusqu’au bout. La main aura été tendue jusqu’au bout en direction de la Fraternité Saint-Pie-X. Lors du dernier entretien entre le cardinal Levada, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, et le supérieur de la Fraternité, Mgr Fellay, il lui serait proposé un statut de prélature personnelle, si la communauté s’engage à accepter un texte résumant les fondements de la doctrine catholique.
Ce préambule n’a pas été rendu public, il est donc impossible d’en commenter les exigences – même si l’on sait que les questions comme la légitimité du concile Vatican II, la liberté religieuse, l’œcuménisme, la collégialité sont pour le pape non négociables.
Toutefois, la formulation du communiqué publié à la sortie de la rencontre est ambiguë, et des inquiétudes subsistent : sont annoncées comme légitimes « des discussions sur des expressions et des formulations présentes dans les textes de Vatican II et du magistère qui a suivi ». Il est demandé aux lefebvristes de répondre rapidement à cette offre (un ou plusieurs mois, quand même !).
Schismes
La souffrance de Benoît XVI, endossant celle de son prédécesseur Jean-Paul II, de n’avoir pas réussi à refermer la blessure d’un schisme explique son obstination à trouver une solution. Une solution en forme de concessions, jugeront de nombreux catholiques, oserons-nous écrire « traditionnels », saisis par le découragement car ils ont le sentiment que leurs questions (souvent mises en avant lors des synodes diocésains) rencontrent à Rome des oreilles moins attentives et moins patientes.
Et tous ceux qui sont régulièrement pris à partie par les intégristes – on pense notamment aux évêques français – auraient du mal à comprendre une réintégration sans démarche de repentance. L’incompréhension serait amplifiée par une réaction triomphante des intégristes se félicitant d’avoir ébranlé les murs de Vatican II (on en voit déjà les échos sur certains de leurs sites).
Il nous faut admettre que les chemins de réconciliation sont étroits et douloureux, qu’ils exigent que chacun se mette en marche pour aller vers l’autre. Mais le dialogue si longuement engagé ne doit pas occulter bien d’autres défis posés aujourd’hui aux chrétiens, ni faire oublier tous ces « schismes silencieux », le départ de fidèles bousculés, déçus par une Église catholique qui ne leur paraît pas assez accueillante, pas assez aimante, pas assez ouverte.
par Dominique Quinio