SOURCE - La Vie - 8 novembre 2011
L'Institut Civitas a de nouveau appelé à manifester contre le représentation à Rennes de la pièce "Sur le concept du visage du fils de Dieu" de Roméo Castelluci. Mais qui se cache derrière ce groupuscule, proche des milieux intégristes ?
L'institut Civitas qui, la première, a appelé à manifester contre la "christianophobie" n'est pas, malgré son côté groupusculaire, un inconnu. En effet, avant l'affaire de la pièce de théâtre de Castelluci, l'institut Civitas, en quête de coups d'éclat médiatique, avait multiplié les manifestations notamment dans le domaine culturel : contre "le rock satanique" représenté, selon elle, par le festival Hellfest à Cesson (Loire Atlantique), contre la présence jugée "scandaleuse" du rabbin Krygier à une récente conférence de carême à Notre Dame de Paris, contre l'exposition "profanatoire" du Piss Christ d'Andres Serrano à Avignon ...
Déjà, suite à l'affaire Williamson, du nom de l'évêque lefébevriste qui avait nié l'existence des chambres à gaz, La Vie avait consacré un numéro spécial, celui du 2 mars 2009, à une grande enquête sur "La croisade intégriste", sous-titré "enquête sur l'extrême droite de Dieu". Dans lequel l'institut Civitas - dont le congrès fondateur en 2004 était de rebâtir "la Cité Catholique", allusion au mouvement créé en 1946 par Jean Ousset, un théoricien du national-catholicisme et proche avant la guerre de l'Action française et de Charles Maurras - occupait une place de premier plan. Nous avions ainsi enquêté sur un week-end de formation politique organisé à Châteauroux par France Jeunesse Civitas où le mélange entre les intégristes et des participants liés à l'extrême-droite, notamment avec la présence d'anciens responsables ou élus du Front National, étaient nombreux. En effet, les liens entre la Fraternité Saint-Pie X, qui regroupe tous les évêques et les prêtres issus du lefebvrisme, et l'institut Civitas sont plus qu'étroits.
Ainsi sur la Porte Latine, le site de la Fraternité, on trouvait en premier, vendredi 4 novembre, un communiqué d'Alain Escada, secrétaire général de Civitas et ancien responsable dans les années 90 d'une dissidence du FN belge, sur le thème "la récitation du chapelet ne relève pas du terrorisme". Puis, en second, une interview de l'Abbé Jean-Yves Tranchet, présenté comme "l'aumônier de Civitas" et titré "c'est l'heure de témoigner !". De fait cet abbé est également le responsable pour la Fraternité Saint Pie X de la chapelle St Jacques à la Chapelle d'Anguillon dans le Cher. D'ailleurs ce même abbé , toujours sur le site de la Fraternité, s'en était pris récemment à "Assise l'apostasie ?" et à l'initiative de Benoit XVI avec autant de hargne qu'à la pièce de théâtre. Rappelons, en effet, que le but affiché de Civitas est "la restauration de la royauté sociale du Christ sur les nations".
Avant la représentation à Rennes de la pièce de Castelluci au Théâtre national de Bretagne (les 10, 11 et 12 novembre) et suite au nouvel appel à manifester lancé par l'institut Civitas, l'arcehevêque de Rennes, Pierre d'Ornelas a d'ailleurs publié sur le site internet du diocèse un communiqué très ferme dont la conclusion est la suivante : "Ne nous trompons donc pas de combat en luttant contre une christianophobie à laquelle on veut nous faire croire. Manifester contre Castelluci est une erreur de perspective".
L'Institut Civitas a de nouveau appelé à manifester contre le représentation à Rennes de la pièce "Sur le concept du visage du fils de Dieu" de Roméo Castelluci. Mais qui se cache derrière ce groupuscule, proche des milieux intégristes ?
L'institut Civitas qui, la première, a appelé à manifester contre la "christianophobie" n'est pas, malgré son côté groupusculaire, un inconnu. En effet, avant l'affaire de la pièce de théâtre de Castelluci, l'institut Civitas, en quête de coups d'éclat médiatique, avait multiplié les manifestations notamment dans le domaine culturel : contre "le rock satanique" représenté, selon elle, par le festival Hellfest à Cesson (Loire Atlantique), contre la présence jugée "scandaleuse" du rabbin Krygier à une récente conférence de carême à Notre Dame de Paris, contre l'exposition "profanatoire" du Piss Christ d'Andres Serrano à Avignon ...
Déjà, suite à l'affaire Williamson, du nom de l'évêque lefébevriste qui avait nié l'existence des chambres à gaz, La Vie avait consacré un numéro spécial, celui du 2 mars 2009, à une grande enquête sur "La croisade intégriste", sous-titré "enquête sur l'extrême droite de Dieu". Dans lequel l'institut Civitas - dont le congrès fondateur en 2004 était de rebâtir "la Cité Catholique", allusion au mouvement créé en 1946 par Jean Ousset, un théoricien du national-catholicisme et proche avant la guerre de l'Action française et de Charles Maurras - occupait une place de premier plan. Nous avions ainsi enquêté sur un week-end de formation politique organisé à Châteauroux par France Jeunesse Civitas où le mélange entre les intégristes et des participants liés à l'extrême-droite, notamment avec la présence d'anciens responsables ou élus du Front National, étaient nombreux. En effet, les liens entre la Fraternité Saint-Pie X, qui regroupe tous les évêques et les prêtres issus du lefebvrisme, et l'institut Civitas sont plus qu'étroits.
Ainsi sur la Porte Latine, le site de la Fraternité, on trouvait en premier, vendredi 4 novembre, un communiqué d'Alain Escada, secrétaire général de Civitas et ancien responsable dans les années 90 d'une dissidence du FN belge, sur le thème "la récitation du chapelet ne relève pas du terrorisme". Puis, en second, une interview de l'Abbé Jean-Yves Tranchet, présenté comme "l'aumônier de Civitas" et titré "c'est l'heure de témoigner !". De fait cet abbé est également le responsable pour la Fraternité Saint Pie X de la chapelle St Jacques à la Chapelle d'Anguillon dans le Cher. D'ailleurs ce même abbé , toujours sur le site de la Fraternité, s'en était pris récemment à "Assise l'apostasie ?" et à l'initiative de Benoit XVI avec autant de hargne qu'à la pièce de théâtre. Rappelons, en effet, que le but affiché de Civitas est "la restauration de la royauté sociale du Christ sur les nations".
Avant la représentation à Rennes de la pièce de Castelluci au Théâtre national de Bretagne (les 10, 11 et 12 novembre) et suite au nouvel appel à manifester lancé par l'institut Civitas, l'arcehevêque de Rennes, Pierre d'Ornelas a d'ailleurs publié sur le site internet du diocèse un communiqué très ferme dont la conclusion est la suivante : "Ne nous trompons donc pas de combat en luttant contre une christianophobie à laquelle on veut nous faire croire. Manifester contre Castelluci est une erreur de perspective".