SOURCE - Côme de Prévigny - Rorate Caeli - Fecit - 9 décembre 2011
Or, Mgr Ocariz a publié un récent texte dans l'Osservatore Romano, journal de plus en plus éloigné de la pensée du pape, dans lequel il aborde le problème de la réception de Vatican II. Un journaliste français a vu là une réponse ferme à l'égard des dernières interventions de Mgr Fellay. Je crois qu'il se trompe profondément.
Que disait ce texte ? Il rappelait les règles canoniques habituelles de réception des textes pontificaux. Mgr Ocariz, voulait, dans cette intervention, tenter de donner encore quelque crédit à l'herméneutique de continuité, au moins en façade. Il différenciait les degrés d'autorité des nombreux textes conciliaires. Bien sûr, cette différenciation apparaît bien décalée des préoccupations de la Fraternité puisqu'elle semble faire comme si les règles canoniques normales s'appliquaient dans les cas de force majeure où ces mêmes règles sont chamboulées. Au-delà de ces longs rappels des règles du jeu, quatre lignes méritent qu'on s'y attarde quelques temps.
2. Il affirme que la compatibilité de ces nouveautés avec la Tradition ne va pas de soi, qu'elles sont soumises à discussion, que leur connexion avec la Tradition fait l'objet de "controverses". Le caractère incontesté de Vatican II, dans ses lignes les plus novatrices, en prend un coup irrémédiable.
3. Mgr Ocariz montre dans cet article que ces controverses sont permises et il sous-entend qu'elles se font dans le cadre de l'Eglise romaine. Il laisse clairement penser qu'il est autorisé au sein de l'Eglise de penser que la liberté religieuse ou la collégialité sont en rupture avec la Tradition catholique.
Ce texte marque un tournant car il introduit dans l'oeuvre conciliaire, par le biais d'un grand spécialiste, un ferment de destruction des idées novatrices, qui ne peut que remettre les jeunes théologiens entre les mains de la doctrine traditionnelle.
En France, des commentateurs ont absolument voulu voir dans l'intervention de Mgr Ocariz une réponse cinglante à Mgr Fellay. Le texte du prélat espagnol est d'un tel impact qu’ils ont eu raison de paniquer et d'esquiver la troublante réalité.Mgr Ocariz n'est pas n'importe quel prélat. Vicaire de l'Opus Dei, seule communauté bénéficiant du statut de prélature personnelle, il connaît bien les différends entre Rome et la Fraternité puisqu'il fut l'un des deux experts (avec le futur cardinal Bertone) nommés pour discuter début 1988 avec les théologiens de la Fraternité Saint-Pie X (dont le futur Mgr Tissier de Mallerais). Il fut le seul protagoniste de ces échanges à intervenir à nouveau dans les discussions doctrinales ouvertes par Benoît XVI entre 2009 et 2011 avec l'oeuvre fondée par Mgr Marcel Lefebvre. Le prélat espagnol apparaît dans le monde comme l'un des spécialistes de la question de la liberté religieuse.
Or, Mgr Ocariz a publié un récent texte dans l'Osservatore Romano, journal de plus en plus éloigné de la pensée du pape, dans lequel il aborde le problème de la réception de Vatican II. Un journaliste français a vu là une réponse ferme à l'égard des dernières interventions de Mgr Fellay. Je crois qu'il se trompe profondément.
Que disait ce texte ? Il rappelait les règles canoniques habituelles de réception des textes pontificaux. Mgr Ocariz, voulait, dans cette intervention, tenter de donner encore quelque crédit à l'herméneutique de continuité, au moins en façade. Il différenciait les degrés d'autorité des nombreux textes conciliaires. Bien sûr, cette différenciation apparaît bien décalée des préoccupations de la Fraternité puisqu'elle semble faire comme si les règles canoniques normales s'appliquaient dans les cas de force majeure où ces mêmes règles sont chamboulées. Au-delà de ces longs rappels des règles du jeu, quatre lignes méritent qu'on s'y attarde quelques temps.
"Au Concile Vatican II, il y eut diverses nouveautés d’ordre doctrinal sur le caractère sacramentel de l’épiscopat, la collégialité épiscopale, la liberté religieuse, etc. Bien que l’assentiment religieux de la volonté et de l’intelligence soit requis face à des nouveautés dans des matières relatives à la foi et à la morale qui ne sont pas proposées au moyen d’un acte définitif, certaines d’entre elles ont été et sont encore l’objet de controverses en ce qui concerne leur continuité avec le Magistère précédent, c’est-à-dire leur compatibilité avec la Tradition."1. L'auteur, pourtant spécialiste incontesté de la liberté religieuse fait l'aveu que Vatican II a introduit des nouveautés doctrinales, parmi lesquelles figure la liberté religieuse. Dans la bouche d'un apôtre de cette doctrine, l'aveu fait l'objet d'une douche froide.
2. Il affirme que la compatibilité de ces nouveautés avec la Tradition ne va pas de soi, qu'elles sont soumises à discussion, que leur connexion avec la Tradition fait l'objet de "controverses". Le caractère incontesté de Vatican II, dans ses lignes les plus novatrices, en prend un coup irrémédiable.
3. Mgr Ocariz montre dans cet article que ces controverses sont permises et il sous-entend qu'elles se font dans le cadre de l'Eglise romaine. Il laisse clairement penser qu'il est autorisé au sein de l'Eglise de penser que la liberté religieuse ou la collégialité sont en rupture avec la Tradition catholique.
Ce texte marque un tournant car il introduit dans l'oeuvre conciliaire, par le biais d'un grand spécialiste, un ferment de destruction des idées novatrices, qui ne peut que remettre les jeunes théologiens entre les mains de la doctrine traditionnelle.