30 juillet 2008

Archive 1 - Que désirent les fidèles catholiques réunis au sein de l'association "Oremus"? - Document extrait de la lettre d'Oremus de janvier 1996
30 juillet 2008 - lettre 126 de paixliturgique.com
Nous entamons avec cette lettre 126 la publication d'une série de documents déjà publiés entre 1994 et 2000 dans le cadre des activités de l'association "Oremus" née peu après la promulguation du motu proprio "Ecclesia Dei" de 1988. Malgré les années, malgré la publication du motu proprio "Summorum Pontificum" de 2007, ces documents gardent toute leur actualité !
Ils ont le mérite de mettre en lumière de manière éclatante la permanence dans le temps des demandes des fidèles attachés à la liturgie traditionnelle de l'Eglise et celle de la réponse que leur font depuis lors l'écrasante majorité des évêques de France.
Tous ces documents éclaireront, nous l'espérons, les clercs et tous les hommes de bonne volonté qui cherchent, apparemment toujours en vain, à comprendre "les voeux et les intentions des fidèles attachés à la liturgie traditionnelle".
Ces documents, qui exposent ce que ces familles demandaient déjà il y a quinze ans, permettront de comprendre pourquoi nous avons été contraints, face à l'autisme épiscopal et au mépris ecclésiastique, d'utiliser des moyens qui, bien que toujours légitimes et respectables, n'auraient pas dus être mis en oeuvre, si hier comme aujourd'hui, la charité réciproque avait pu exister.

Voici le document :

ARCHIVE 1 - QUE DÉSIRENT LES FIDÈLES CATHOLIQUES RÉUNIS AU SEIN DE L'ASSOCIATION "OREMUS"? - DOCUMENT EXTRAIT DE LA LETTRE D'OREMUS DE JANVIER 1996
Au cours de l’année 1995, un groupe de laïcs catholiques a entrepris la création de l’association Oremus dans le but d’aider au développement et à la promotion de la liturgie latine traditionnelle en France. Nous avons le plaisir de vous faire parvenir aujourd’hui notre première Lettre d’Oremus qui, si Dieu veut, vous fera part chaque trimestre des nouvelles utiles relatives au développement de la célébration de la liturgie traditionnelle. Nous avons dans cette première lettre demandé à Christian Marquant, président d’Oremus, de nous présenter les objectifs d’une association qui, nous l’espérons, saura intéresser beaucoup d’entre vous. Nous espérons que, nombreux, vous nous ferez part de vos réactions et que, plus nombreux encore, vous nous soutiendrez dans une entreprise qui, aujourd’hui plus qu’hier, a besoin de toutes les bonnes volontés et de toutes les énergies pour aboutir à une victoire dont, nous en sommes sûrs, nous comprenons tous la nécessité afin que puisse rayonner, comme elle se doit, une liturgie pleinement catholique auprès de tous ceux qui, tournés vers le Seigneur, veulent véritablement lui rendre un culte digne de sa majesté.
Comment situez-vous Oremus ?
Pendant plus de vingt ans, l’Eglise a été déchirée par un dramatique conflit religieux dans lequel étaient confrontés opposants et sympathisants des formes traditionnelles de la liturgie catholique latine, car celle-ci focalise les aspects essentiels de notre foi. Dans un souci d’apaisement, depuis plusieurs années, les autorités de l’Eglise ont rendu aux fidèles leur droit légitime de suivre les formes anciennes de la liturgie de l’Eglise.
L’on aurait pu espérer que cette situation nouvelle rétablirait totalement et définitivement la paix parmi les catholiques : ce n’est malheureusement pas encore le cas.
En effet, la célébration de la messe traditionnelle est encore absente de plus de la moitié des diocèses de France et il est souvent impossible pour des fidèles d’obtenir que soient célébrées lors des événements majeurs de leur vie chrétienne (mariages et funérailles) des cérémonies suivant le rite traditionnel. C’est pourquoi, en 1994, un groupe de laïcs catholiques, soucieux de paix et de justice, a entrepris de constituer une association, Oremus, pour la défense et la promotion de la célébration simple et régulière de la messe traditionnelle afin que celle-ci devienne accessible à tous les fidèles qui désirent bénéficier de ses bienfaits.
Quel est votre objectif ?
Oremus se fixe comme objectif que, d’ici l’an 2000, la liturgie traditionnelle soit célébrée chaque dimanche, d’une manière bienveillante, dans un lieu central et convenable et à heure fixe dans tous les diocèses de France.
Nous souhaitons également que les familles, sur simple demande de leur part, puissent obtenir la possibilité de faire célébrer leurs mariages et les cérémonies de funérailles selon le rite de la liturgie latine traditionnelle.
De plus, Oremus souhaite que, au nom de la légitime liberté des enfants de Dieu et d’un sain pluralisme, des messes traditionnelles puissent être régulièrement célébrées partout où des fidèles assez nombreux en feront la demande.
Pourquoi cette requête ?
Nous exprimons cette requête pour quatre motifs principaux :
- le premier parce que la liturgie latine traditionnelle est un rempart de la foi ; sa richesse théologique et spirituelle permet de rester fidèle à l’orthodoxie et d’éviter toute dérive dogmatique et si, comme le rappelle la déclaration conciliaire sur la sainte liturgie, «la liturgie est le sommet auquel tend l’action de l’Eglise et en même temps la source d’où découle toute sa vertu», celle-ci ne peut pas prendre n’importe quelle forme ni provoquer l’irritation des fidèles alors qu’elle est avant tout la louange rendue à Dieu ;
- le second est la nécessité que tous les fidèles qui le souhaitent puissent vivre leur foi chrétienne au rythme des trésors spirituels de cette liturgie ;
- troisièmement, il est légitime qu’aujourd’hui, après les bienveillantes décisions du Saint-Siège en sa faveur, la liturgie traditionnelle puisse retrouver dans l’Eglise sa place normale et permettre ainsi à ses fidèles, d’une part de sortir d’un «ghetto» dans lequel les circonstances les avaient enfermés et, d’autre part, de témoigner de leur attachement à l’Eglise par leur participation à des offices dans des églises du diocèse agréées par l’évêque. Car s’il y a une seule foi et une seule hiérarchie dans l’Eglise depuis les origines, elle a su, dans sa sagesse maternelle, accepter la pluralité des formes liturgiques ;
- nous espérons enfin par ce moyen concourir au rétablissement, au sein des diocèses, des liens nécessaires au développement de la charité, liens sans lesquels les fidèles attachés aux formes traditionnelles de la liturgie continueraient à être des «exclus».
Ce souhait n’est d’ailleurs pas pure utopie ; tout d’abord parce que nous avons foi en l’Eglise, mais aussi car nous constatons que, partout où des évêques ont permis que la liturgie traditionnelle soit célébrée dans de bonnes conditions, des liens se sont tissés à nouveau, permettant un grand développement de la charité et de la paix au sein de ces diocèses.
Votre requête ne peut-elle pas sembler irréaliste ?
Pendant longtemps les opposants aux formes traditionnelles de la liturgie ont voulu nier la réalité d’une demande populaire en faveur de celle-ci ; tout au plus considéraient-ils que ceux qui en souhaitaient le maintien n’étaient que des nostalgiques de formes culturelle et politique révolues. Aujourd’hui, il faut bien le reconnaître, les choses ne peuvent plus être simplifiées d’une manière aussi outrancière. Par exemple, la requête au Saint-Père en faveur de la messe traditionnelle a été signée en France par plus de 50 000 personnes et l’on peut considérer sans exagération que ce sont plusieurs centaines de milliers de fidèles qui aspirent à y participer.
Plus encore, il est reconnu qu’un grand nombre de ceux qui œuvrent en faveur de la messe traditionnelle sont des jeunes, qui n’ont que faire de la nostalgie et qui, au contraire, le plus souvent, se sont convertis à la foi catholique à travers la découverte d’une liturgie qui exprime bien pour eux la légitime dévotion qu’ils doivent rendre à leur créateur et à leur sauveur. De ce fait, notre requête, loin d’être illégitime ou irréaliste, démontre aujourd’hui toute sa nécessité.
Le Saint-Père lui-même n’a-t-il pas institué à Rome la commission Ecclesia Dei, chargée particulièrement du règlement de ces problèmes, et dont les travaux sont suivis avec attention par le cardinal Ratzinger ?
Le travail de la commission est important et nécessaire, en particulier pour les prêtres et communautés religieuses désireux d’user de la liturgie traditionnelle. Elle permet également de faire entendre notre voix au Saint-Siège. Cependant, après sept années de fonctionnement, la commission a indiqué à de nombreuses reprises que c’était l’autorité diocésaine et elle seule qui pouvait décider de l’application des mesures prises par le Saint-Siège en faveur de la liturgie traditionnelle. C’est donc aux évêques que revient ce rôle et jamais la commission n’a pu ou voulu aller contre la volonté d’un évêque, car cela n’entre pas dans ses pouvoirs ou attributions. Le Saint-Père l’a rappelé à Dom Gérard, père-abbé de l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux, lorsque ce dernier lui a présenté, en 1995, la supplique signée par plusieurs dizaines de milliers de fidèles en faveur de la liturgie traditionnelle : «il faut convaincre les évêques».
Pensez-vous qu’il appartienne à des laïcs de prendre l’initiative de «convaincre les évêques» ?
Je vous rappellerai tout d’abord que nous sommes tous directement concernés par la célébration du culte traditionnel. Nous le sommes en effet, d’abord, pour nos enfants et nos familles, ainsi que pour les œuvres et écoles auxquelles ils participent.
Cependant, à cette première constatation qui me semble fondamentale et essentielle, doit s’en ajouter une autre, d’un tout autre ordre, et cependant aussi importante : comment espérer, dans le contexte actuel, que les autorités religieuses octroient de nouveaux centres de messes traditionnelles, s’ils n’en ressentent pas la nécessité en raison d’une vive demande exprimée par des fidèles catholiques de leur diocèse ? Ainsi, nous connaissons un certain nombre d’autorités ecclésiastiques qui vont jusqu’à affirmer qu’elles ne sont pas hostiles à l’instauration de lieux de culte traditionnels, mais que cela n’est pas nécessaire dans leur diocèse du fait de l’absence de demande réelle au niveau local ou dans leur région...
L’on peut donc dire que, dans la situation actuelle, dans la plupart des diocèses de France où la messe traditionnelle n’est pas célébrée, ce sont les laïcs eux-mêmes qui devront s’exprimer pour que cette célébration ait lieu : s’ils ne le font pas, les situations ne se débloqueront pas.
Ne croyez-vous pas néanmoins que des ecclésiastiques seraient mieux fondés que vous pour entreprendre ces démarches ?
Si nous étions dans une situation ordinaire, sans doute auriez-vous totalement raison et d’ailleurs, c’est ce qui se passe là où les autorités, avec amour et bienveillance, cherchent par tous les moyens à apaiser les rancœurs en satisfaisant les demandes légitimes des fidèles. Cependant, comme je l’évoquais précédemment, aujourd’hui la messe traditionnelle est, de fait, absente dans près de la moitié des diocèses de France, ce qui témoigne que dans ces diocèses, les autorités légitimes ne considèrent pas comme nécessaire d’abonder dans le sens du Motu proprio... On voit mal alors comment, dans un tel contexte, les autorités locales accepteraient d’agréer des demandes formulées par des institutions ecclésiastiques extérieures au diocèse alors qu’elles n’en ont pas sollicité la venue.
Mais pour convaincre les évêques, il faut des fidèles ; croyez-vous qu’il existe une réelle demande en faveur de la liturgie traditionnelle ?
Sans aucun doute. Il suffit pour l’affirmer de voir le nombre des familles catholiques qui adhèrent ou participent à des mouvements ou manifestations dont le caractère d’attachement à la liturgie traditionnelle est indéniable. Certains diront, néanmoins, que l’ensemble de ces fidèles est globalement résiduel par rapport à l’ensemble des catholiques français.
Mais cette objection est tout à fait fausse ; notamment, lorsque fut proposée en 1995 la signature de la supplique en faveur d’une large application en France du Motu proprio, plus de 50 % des cinquante mille signataires n’étaient ni des membres réguliers, ni des participants réguliers à ce que l’on a pris l’habitude d’appeler «la tradition», preuve que les fidèles attachés à la liturgie traditionnelle sont très nombreux, plus nombreux qu’on ne le pense ordinairement.
Comment concevez-vous l’action d’Oremus ?
Il nous faut tout d’abord rester très modestes et ne pas vouloir nous prendre pour plus que ce que nous sommes. Nous ne voulons en aucune manière réunir ou fédérer l’ensemble des catholiques français attachés à la tradition sous une unique et même bannière. Ce que nous souhaitons, c’est voir se mettre en place des actions dont le but est unique : assister d’ici l’an 2000, à l’éclosion de nouveaux centres cultuels diocésains attachés à la liturgie traditionnelle, autour desquels se développeront inévitablement les éléments naturels du rayonnement catholique : écoles, groupes de jeunes, etc.
Par quels moyens ?
Nous comptons tout d’abord mener des actions de sensibilisation, notamment auprès des autorités épiscopales, pour leur faire prendre conscience de l’injustice dans laquelle se trouvent un grand nombre de catholiques français, respectueux par ailleurs de la hiérarchie ecclésiastique.
Nous pouvons également aider des familles qui, du fait de leur isolement, estiment qu’il est impossible d’obtenir dans leur diocèse ce qui est l’objet de leurs vœux.
Mais comment y parvenir si ces familles sont isolées ?
L’étude attentive de la pétition remise en décembre 1995 au Saint-Père nous démontre d’une manière claire et précise qu’il n’existe aucun diocèse de France - ni d’ailleurs de Belgique ni de Suisse - où ceux qui sont attachés à la messe traditionnelle ne sont pas au moins quelques dizaines, voire le plus souvent des centaines.
Notre effort consiste donc, dans la plupart des diocèses, à faire prendre conscience aux familles isolées qu’elles ne le sont pas ! et que, par conséquent, leurs demandes pour l’obtention d’une messe traditionnelle dans leur diocèse sont tout à fait légitimes.
Mais dans de nombreux diocèses ou régions il existe déjà des groupements ou associations qui œuvrent dans ce but et qui, parfois, ont obtenu des résultats tout à fait encourageants de la part des Ordinaires des lieux. Dans ce contexte, comment situez-vous l’action d’Oremus ?
La réponse est on ne peut plus simple : là où il existe des groupements ou des groupes organisés, et où des négociations sont déjà en cours, Oremus n’a en aucune manière de raison d’être ou d’agir ; dans ce cas, notre souci sera de laisser aux responsables locaux l’entière liberté d’opérer comme ils l’entendent.
Cependant, ne nous trompons pas : nous savons que dans de très nombreux diocèses - au moins une trentaine en France - ce n’est pas le cas ; les nombreuses lettres et les appels que nous avons reçus nous démontrent que ce sont les situations d’isolement et la crainte des échecs qui l’emportent le plus souvent.
Dans l’hypothèse ou votre action aboutirait, ici ou là, à des autorisations de célébrer des messes traditionnelles, quels seraient les prêtres chargés de ces célébrations ?
La réponse est hors de notre compétence. Il est évident que c’est à l’évêque du lieu qu’appartient absolument le droit de choisir et de décider quels sont les prêtres qui auront à prendre en charge ces nouveaux lieux de culte. Ceux-ci seront donc pris - indépendamment de nous - parmi les prêtres du diocèse qui en accepteraient la charge ou parmi des prêtres sollicités auprès de fraternités ou d’instituts sacerdotaux attachés à la liturgie traditionnelle.
Vous pensez donc que les laïcs n’ont en aucune manière voix au chapitre quant à ces nominations?
Il est clair que fondamentalement, il n’appartient ni aux laïcs ni à leurs associations représentatives de choisir ou d’imposer leurs prêtres. Néanmoins, les laïcs confiants en la bienveillance des autorités peuvent espérer légitimement que les pasteurs qui les prendront en charge témoigneront, vis-à-vis d’eux et de leur sensibilité, de respect et de bienveillance, évitant qu’une réconciliation ne se transforme en guet-apens qui, bien sûr, ne pourrait aboutir qu’à des conflits dont les médias sont particulièrement friands.
Quel est votre prochain projet ?
Notre principal projet aujourd’hui est la constitution d’un «observatoire de la liturgie traditionnelle» dont l’objet sera de publier chaque semestre un état complet de la situation géographique et canonique de la liturgie traditionnelle en France afin de fournir un outil de travail fiable et efficace à tous ceux qui sont motivés par cette question : évêques, commissions épiscopales, journalistes...
Le premier rapport de cet «observatoire» sera publié à l’été 1996.
Mais dès maintenant nous publions un livret destiné aux fidèles, recensant, après plusieurs mois d’enquête, l’ensemble des lieux où se célèbre la liturgie traditionnelle, ainsi qu’une présentation des principales communautés, associations ou publications qui lui sont attachées.
Que peut-on faire concrètement ?
Tout d’abord, ne pas rester seul, ni croire qu’il est impossible d’obtenir ce que le Saint-Père lui-même a demandé. D’autre part, prendre contact avec nous afin que nous puissions indiquer aux fidèles qui le souhaitent quelles personnes travaillent déjà dans ce sens dans leur diocèse. Nous pouvons jouer là un simple rôle de conseil auprès de toutes les personnes qui nous solliciteront.
Il conviendrait également de nous informer de la situation dans les diocèses, afin que nous puissions tenir à jour l’ensemble des informations relatives à la célébration de la liturgie traditionnelle en France et que nous puissions en faire profiter tous les fidèles à travers les informations que nous diffuserons.
Enfin, il faut prier pour que ces démarches aboutissent dans le plus grand nombre de diocèses, pour la paix dans l’Eglise et le bien spirituel des fidèles.
Un dernier point : les fidèles peuvent nous aider matériellement, même modestement, dans cette action qui, vous vous en doutez bien, exige des moyens considérables. A titre d’exemple, sachez que la seule informatisation de la requête au Saint-Père et le modeste envoi que nous réalisons aujourd’hui revient à plus de 150.000 F.
Comment voyez-vous l’avenir de la liturgie traditionnelle en France ?
La vertu d’Espérance n’est pas de l’aveuglement. La situation est difficile, certes, mais les signes sont nombreux qu’un dialogue et des ouvertures sont possibles depuis quelque temps. Une certaine méfiance s’était installée depuis de nombreuses années, parfois aggravée par des attitudes maladroites ; il est temps de retrouver un véritable esprit d’Eglise, dans cette attitude respectueuse et surnaturelle que la liturgie traditionnelle met si bien en valeur.

Réflexions de Paix Liturgique
1. Depuis plus de quinze ans, hier par la bouche d'Oremus, aujourd'hui par celle de Paix Liturgique, de nombreux fidèles rappellent paisiblement ce qu'ils sont (des fidèles attachés à l'Eglise, au Saint Père et à leurs évêques) et ce qu'ils souhaitent (vivre leur foi au rythme de la liturgie traditionnelle de l'Eglise).
Pourtant à ce jour encore, en 2008, des évêques continuent de jouer les surpris (Ah bon il y a une demande ?), les interrogatifs (qui êtes-vous?), les sceptiques (peut-on vous faire confiance ?), les archéologues (comment vous situez-vous par rapport à Vatican II ?)... toujours dans un seul but, celui de continuer de refuser ce qu'ils refusent depuis 20 ans : le pluralisme, la liberté et la paix liturgique.

2. La mise en lumière de ces documents qui appartiennent déjà à l'histoire, permet de se faire une idée du sérieux, de la crédibilité et des intentions des clercs qui jouent la montre pour casser les demandes de mise en oeuvre de Summorum Pontificum dans leurs paroisses ("Revenez-me voir dans six mois, pour l'instant je ne peux rien faire, ce ne serait pas prudent, il faut du temps pour prendre les bonnes décisions et ne pas nous retrouver dans des situations d'impasse...").
Sans doute dans un an, ne sera-ce, pour ces clercs, pas encore le bon moment de mettre en oeuvre ce que demande le Saint Père, chose qui devrait pourtant être simple pour tout catholique. Même chose dans deux ans, dans cinq ans, dans dix ou cinquante ans...

3. Depuis 1994 (mais bien sûr aussi avant puisque nous publierons l'année prochaine les archives du MJCF de 1970 !!!!), nous proclamons que l'Eglise est dirigée par nos évêques, que les initiatives pastorales ne peuvent se prendre qu'en communion avec les évêques.
Depuis toutes ces années, nous supplions nos évêques d'être bons, d'être des Pères, de nous aimer comme nous sommes, de nous rencontrer pour nous connaître et combattre les préjugés. Depuis toutes ces années, pour justifier l'injustifiable, "on" a dit sur les fidèles qui souhaitent vivre leur foi au rythme de la liturgie traditionnelle en communion avec leurs évêques qu'ils rejetaient l'autorité de ces mêmes évêques ou qu'ils n'aimaient pas l'Eglise.
Tout ceci n'est que mensonge, calomnie et manipulation.

4. Depuis plus de vingt ans, nous demandons que la messe traditionnelle soit célébrée par de bons prêtres choisis par l'évêque, Père commun du diocèse. Jamais nous n'avons souhaité imposer tel ou tel prêtre, telle ou telle communauté.
Les reproches qui sont fait aux fidèles attachés à la liturgie traditionnelle de vouloir vivre en ghetto est - pour l'écrasante majorité des cas - totalement infondée.
C'est même un exemple d'hypocrisie et de mauvaise foi car l'expérience de terrain montre au contraire, comme c'est le cas à Rambouillet, à Nanterre ou à Reims, que ce sont certains de nos pasteurs qui ne souhaitent surtout pas l'intégration des fidèles attachés à la forme "extraordinaire" dans les paroisses et voient au contraire dans les réserves indiennes un moyen de circonscrire le virus traditionnel.

5. L'actualité de la demande de milliers de familles attachées à la liturgie traditionnelle de l'Eglise n'est pas nouvelle. Il est temps de cesser de jouer les vierges effarouchées ou les pauvres naïfs qui découvrent la lune quand on leur fait une demande d'application du Motu Proprio. Des défis plus importants attendent les jeunes catholiques de notre temps. Pour notre part, nous n'acceptons plus les manipulations ecclésiastiques et continuerons dans nos prochaines lettres à mettre en lumière la permanence et la continuité de la longue tradition d'exclusion qui sévit dans l'Eglise de France à l'endroit des fidèles attachés à la liturgie traditionnelle de l'Eglise.