Archive 2 - "Que faire pour faire progresser la réconciliation?" - Document extrait de la Lettre d'Oremus de Janvier 1996 |
31 juillet 2008 - lettre 127 de paixliturgique.com |
Nous poursuivons ici la publication de textes déjà diffusés par l'Association Oremus dans les années 1990. L'exclusion des familles attachées à la liturgie traditionnelle de l'Eglise n'est pas un fait nouveau dans les diocèses de France. Le document publié ci-après a déjà 12 ans. Son but était de donner quelques pistes à ceux qui souhaitaient mettre en place dans leur diocèses une célébration selon la liturgie traditionnelle de l'Eglise. Il révèle les difficultés rencontrées la plupart du temps par les fidèles qui entament des demandes. Ce document n'a quasiment pas pris une ride malgré plus de 12 années passées, malgré la publication de Summorum Pontificum... Les résistances épiscopales en France sont très dures et l'on se rend compte que l'action concertée de l'épisciopat français en vue de bloquer toute évolution de la pratique traditionnelle n'est pas née d'aujourd'hui. Voici le texte. Que faire pour faire progresser la réconciliation? " Document extrait de la Lettre d'oremus de Janvier 1996 Vous vivez actuellement dans un diocèse de France dans lequel n’est pas célébrée régulièrement ou d’une manière officielle la liturgie catholique traditionnelle. Bien évidemment, vous souhaitez ardemment que cette situation évolue et que bientôt vous puissiez participer à une messe traditionnelle dans votre diocèse. Vous comprendrez bien que cette espérance n’est pas suffisante pour que votre souhait devienne demain une réalité et, probablement, les autorités diocésaines ne mettront pas en place un centre liturgique traditionnel si elles n’en ressentent pas très vivement la nécessité en raison d’une demande forte et répétée de fidèles du diocèse. Aussi, vous devez savoir que si vous agissez personnellement, ce souhait légitime sera accordé aux fidèles de votre diocèse : enfin cessera une situation qui assimile les fidèles attachés à la tradition à des «exclus». Néanmoins, agir n’est pas tout : il faut surtout «bien agir». Pour cela nous vous livrons ici 7 conseils qui nous semblent indispensables pour que vous puissiez parvenir au succès de votre entreprise. Premier conseil : ne compter ici-bas que sur soi-même. Trop d’entreprises ne voient pas le jour car l’on attend trop souvent pour les mettre en route la venue «d’un homme providentiel». Ainsi, dans beaucoup de lieux, conscients de leurs limites, de nombreux fidèles attendent sans agir; ils sont confrontées au refus des évêques d’octroyer la célébration de la messe traditionnelle et attendent qu’un miracle se produise. Il faut comprendre qu’à défaut «d’hommes providentiels» ou de miracle, c’est à vous qu’il appartient de prendre l’initiative de vous lancer, certains que Dieu ne vous abandonnera pas et qu’il vous donnera les grâces et compétences nécessaires pour mener à bien cette action ou pour vous permettre de découvrir, une fois cette action engagée, des adjoints qui, bientôt, sauront peut-être prendre le relais. Deuxième conseil : acquérir une bonne connaissance de votre diocèse et de ses ressources. Seuls vous ne pourrez rien. Il vous faut donc chercher activement à connaître tous ceux qui, dans votre diocèse, sont susceptibles de partager les mêmes aspirations que vous en faveur de la célébration de la messe traditionnelle. Vous pouvez, pour y parvenir, contacter tous les responsables de groupes ou d’associations favorables à ce projet qui exercent leur activité dans votre région. Vous pouvez aussi chercher à connaître le nom de ceux qui se sont exprimés en signant la requête au Saint-Père en faveur de la messe traditionnelle. Une fois ce travail préalable effectué, il vous faudra organiser une ou plusieurs réunions de sensibilisation dont le but sera de connaître ceux qui sont véritablement prêts à s’engager dans cette entreprise. Troisième conseil : constituer une équipe déterminée. Dans tous les cas, il vous faut constituer une équipe solide. Il faut savoir distinguer, lors de la constitution de cette équipe, les fidèles qui viendront participer demain à la messe traditionnelle dont vous auriez obtenu l’autorisation, de ceux qui réellement seront déterminés à mener, avec vous, cette initiative jusqu’au bout. Un bon moyen pour consolider le noyau de votre équipe est de constituer une association, qui engagera davantage ses participants qu’une initiative libre et spontanée, et qui pourra devenir bientôt une interlocutrice plus représentative vis-à-vis des autorités diocésaines. Lors de la constitution de cette équipe, il importera que vous n’agrégiez à votre groupe que des laïcs qui, malgré leur enthousiasme, sauront rester responsables, respectueux et toujours particulièrement attachés à l’Eglise. Quatrième conseil : constituer un dossier historique. Il se peut que dans votre diocèse des tentatives d’obtenir une messe traditionnelle aient déjà été faites dans le passé. Il est fondamental que vous connaissiez le mieux possible et en détail le déroulement de ces contacts anciens et les motifs qui ont été invoqués par les autorités diocésaines pour refuser d’agréer leur demande. Il va de soi qu’en aucun cas un refus antérieur, même répété plusieurs fois, ne doit vous faire reculer et freiner votre détermination à renouveler l’entreprise. Bien au contraire, il vous faudra redoubler d’efforts, notamment pour tenter d’être capable de répondre par avance aux objections qui avaient été celles des autorités lors des demandes précédentes. Cinquième conseil : faire une demande officielle. Il va de soi que le meilleur moyen d’espérer obtenir la célébration régulière d’une messe traditionnelle dans votre diocèse est d’en faire une demande officielle directement à l’évêque qui est la seule autorité compétente du diocèse. Sauf cas exceptionnel, évitez tout intermédiaire dont vous ne serez jamais tout à fait sûr qu’il retransmettra fidèlement votre demande. L’expérience enseigne qu’il est toujours préférable de formuler votre demande par écrit pour éviter qu’elle soit mal comprise ou mal interprétée. Même si l’évêque du lieu vous accorde un entretien pour vous entendre présenter votre requête, il est toujours souhaitable de pouvoir lui remettre, à l’issue de cet entretien, un texte écrit récapitulant votre demande et vos motivations. On peut s’inspirer pour de tels courriers des expériences précédentes (Oremus peut vous aider dans ce domaine) en conservant toujours une attitude digne et respectueuse de l’autorité diocésaine. Sixième conseil : ne pas désespérer devant une réponse défavorable. Il est fort probable que les autorités diocésaines ne donnent pas une suite favorable à votre requête. Pratiquement tous les dossiers étudiés le confirment, même lorsque l’issue finale a été positive, les premières réponses, par écrit ou par oral, ont toujours été négatives. De ce fait, il serait absurde de désespérer devant un tel refus alors que vous devez au contraire vous y attendre. Tout le sérieux de votre entreprise sera au contraire dans votre capacité à persévérer jusqu’à la satisfaction de votre légitime requête en sachant renouveler régulièrement votre demande qui doit, dès lors, tout en conservant politesse et courtoisie, devenir un objet permanent d’interpellation pour l’autorité diocésaine. Septième conseil : savoir croître et durer. Persévérer n’est pas une chose facile, vous ne pourrez y parvenir que si vous avez constitué autour de vous un groupe solide déterminé à ne pas abandonner avant d’avoir obtenu légitimement gain de cause. Le plus difficile pour vous sera de faire conserver à vos amis l’enthousiasme des premiers instants après ce qui pourra apparaître à quelques-uns comme un échec définitif. Pour maintenir la détermination de votre groupe, il vous faudra impérativement continuer à faire vivre votre noyau initial et, si possible même, l’enrichir afin que demain lors d’une seconde, d’une troisième ou d’une quatrième tentative, vous soyez non seulement aussi nombreux, mais plus nombreux et déterminés qu’au premier jour. Comment y parvenir ? Puisque votre objectif est d’obtenir une messe dominicale, pourquoi ne pas prendre l’habitude de réunir votre groupe, chaque dimanche en fin d’après-midi, pour chanter par exemple l’office de complies ? Par ce moyen, vous enrichirez spirituellement votre entreprise, vous habituerez vos amis à se retrouver régulièrement sans pour autant les gêner face aux différentes options qu’ils peuvent être amenés à prendre pour assister à leur messe dominicale, et vous garantirez ainsi à votre détermination une ardeur renouvelée, amplifiée chaque dimanche. Commentaires de Paix Liturgique : 1/ Depuis de nombreuses années, les demandes faites aux clercs en vue d'appliquer les Motu Proprio successifs relatifs à la liturgie traditionnelle de l'Eglise sont la plupart du temps ignorées. Facile ensuite de proclamer qu'"il n'y a pas de demande de telles célébrations dans mon diocèse..." 2/ La constitution d'associations proposée dans cet article n'est probablement plus aujourd'hui nécessaire. Elle peut même s'avérer handicapante faisant perdre du temps et de l'énergie dans des formalités superflues. En revanche, il demeure plus que jamais indispensable de faire des demandes "écrites, formelles et officielles". En effet, il n'est pas rare d'entendre des curés affirmer qu'ils ne sont pas concernés par Summorum Pontificum n'ayant pas reçu de lettres formalisant des demandes précises mais ayant simplement été abordés par des fidèles leur ayant juste confié qu'ils aimeraient bénéficier d'une telle liturgie... En cas de refus du curé, une demande écrite permet de saisir plus facilement en suite l'évêque puis la Commission Ecclesia Dei comme le préconise le Motu Proprio Summorum Pontificum. |
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