Refusant la main tendue par Benoît XVI, les quatre évêques dont les excommunications avaient été levée réaffirment dans un courrier leur refus de Vatican II.
S’achemine-t-on vers l’arrêt du processus de réintégration des quatre évêques de la Fraternité Saint-Pie-X ? Leur revue, Fideliter, a rendu public, ce 1er mars, une lettre adressée à Benoît XVI par Bernard Fellay, Richard Williamson, Bernard Tissier de Mallerais et Alfonso Ruiz de Galarreta. Dans ce courrier, daté du 29 janvier, les évêques dont les excommunications avaient été levées déclarent ne pas accepter les décisions de Vatican II, les assimilant à « des doctrines en opposition avec le Magistère de toujours ». La publication de cette lettre intervient après la parution, le 5 février, d’une note de la Secrétairerie d’État. Rome
y précisait que les évêques de la FSSPX devaient reconnaître « pleinement » le Concile et ses décisions concernant le dialogue interreligieux – notamment avec le judaïsme –, la liberté de religion, les droits de l’homme ou encore l’évolution de la liturgie. Cette impasse concernant Vatican II pourrait contribuer à éclaircir les débats. La main tendue n’ayant pas été saisie, la logique voudrait que les négociations cessent d’elles-mêmes. C’est ainsi que le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Richard Prasquier, a interprété la lettre des quatre évêques opposés au dialogue avec les juifs. « Ce n’est pas un Williamson qui va briser le dialogue entre nous », a-t-il plaidé sur France Info le 2 mars, en se déclarant « rasséréné » par la réaction de la majorité de catholiques. L’heure semble à l’apaisement entre les deux religions. Une délégation du Grand Rabbinat d’Israël devrait être reçue par le pape le 12 mars. « Une visite très positive, car elle intervient après une crise », s’est réjoui David Rosen, chargé du dialogue interreligieux au Grand Rabbinat. En estimant toutefois que « l’on aurait pu l’éviter ». |