et toute la communauté des Révérends Frères Capucins
Varsovie, le 6 février 2014
Mon très Révérend Père Jean,
Je viens de recevoir Votre sermon du III dimanche après l'Epiphanie, et je dois Vous dire que j'en étais profondément ému. Les temps me reviennent à l’esprit, quand j'avais l'honneur de Vous recevoir dans la Militia Immaculatae, et également Votre visite en Pologne pour participer à notre grand pèlerinage à Czestochowa. De plus, Vous savez, que je suis très attaché à Vous Pères capucins, surtout parce que par Vous la M.I. s'est répandue en France formant des chevaliers de l'Immaculée désireux de travailler pour la conversion des âmes. Enfin quelle joie pour moi de savoir des Polonais entrer chez Vous et chez les bonnes sœurs clarisses.
Tout cela pour Vous dire que j'ai lu avec une très grande attention Votre sermon, d'autant plus que les pères s'expriment rarement „ad extra”.
Combien Vous avez raison d'insister que nous devons être des hommes des principes, et sur les principes il faut être intransigeant, sans compromis possible. J'avoue que depuis longtemps je réfléchis beaucoup sur ce point, et voulant être un homme de principes à la suite d'un Mgr Pie et Mgr Lefebvre, j'ai essayé d'en rassembler les principaux (j'en ai trouvé cinq) et me les poser devant ma conscience pour m'examiner si je m'efforce de les mettre en pratique. Permettez-moi de les exposer devant Vous non pas selon leur hiérarchie, mais comme ils me viennent à l'esprit.
Premier principe : le bien de l'obéissance
En Vous lisant comme fils de Saint François et de notre bien-aimé saint Maximilien Kolbe j'ai tout d'abord pensé, combien ce dernier insiste sur l'obéissance surnaturelle. Vous connaissez ses fameux textes et Vous savez mieux que moi que pour Saint Maximilien le seul indice sûr de la voix de l'Immaculée est la voix des supérieurs. Ce saint a poussé cette obéissance jusqu'à héroïsme et voilà la raison profonde de son rayonnement et du succès de l'Immaculée. J'ai toujours admiré le père Capucins d'être des champions dans la réalisation de ce grand principe. Et toujours Saint Maximilien (et Saint Thomas avant lui) de nous dire que seulement si les supérieurs nous demanderaient quelque chose qui serait immoral ou contre la Foi nous devons garder l'obéissance majeure à Dieu et pour cela refuser d'obéir à ses instruments humains. Grâce à ce principe qui est l'essence de l'obéissance nous avons choisi l'obéissance supérieure à Dieu contre l'obéissance envers ses instruments qui nous demandent notoirement de faire ou d'accepter des choses contre la Foi et les mœurs.
Mais si je suis devant un supérieur légitime (voir principe 2), je lui dois obéissance totale, par laquelle j'accomplis la volonté de l'Immaculée en toute sécurité. Et Saint Maximilien insiste que cette obéissance soit surnaturelle donc en raison de l'amour et de la soumission à Dieu.
J'avoue que parfois c'est dur. Et j'entends encore le Père Antoine dire pendant une retraite: „il faut s'accrocher” pour tenir bon dans la voix de l'obéissance. Et je suis si heureux et reconnaissant à mes supérieurs qui non seulement n'ont jamais demandé de moi (et de quiconque que je connais) quelque chose de mauvais, mais au contraire: combien de fois leurs ordres m'ont sauvé, encore qu'au moment je n'ai pas compris, et humainement j'ai pu penser que tel ou tel ordre me semble peux sensé. Mais le principe est formel: tant qu'il n'y a pas de geste, ordre, demande contre la Foi et les moeurs – obéissance complète et totale! Combien je désire que les fils de Saint François et Saint Maximilien Kolbe nous rappellent ce principe source de toute sainteté et fécondité apostolique. Nous tous prêtres ordonnés dans la Tradition nous avons fait une promesse solennelle au moment de notre ordination sacerdotale, et dans cette perspective combien est douloureux de lire la déclaration de prêtres qui se disent de la „résistance”.
2e principe: L'autorité
Un autre principe lié au premier, c'est le principe de l'autorité in se qui seul nous sauve du libre examen protestant. Toute la Tradition se tient avec ce principe, sans lequel tout s'effondre, car le devoir de refuser l'autorité ordinaire pour la sauvegarde de la Foi implique le devoir de se soumettre à l'autorité de juridiction extraordinaire supplétoire. La Tradition a survécu parce que la Providence a prévue cette autorité supplétoire par la fondation de la FSSPX à laquelle se rattachaient les communautés amies.
Au moment, où on rejette cette autorité, on endosse des conséquences horribles:
Sans lui il n'y a pas d'unité: voir les 20 sectes sédévacantistes, voir la „résistance” après même pas deux ans: aucun principe d'unité sinon de lutter contre la FSSPX. Parmi eux déjà bon nombre de sédévacantistes formels, l'un prône qu'aujourd'hui le prêtre doit être quelque part anarchiste etc. Voyez Votre sermon et Votre tract: c'est Votre interprétation, c'est Votre point de vue et Vous n'avez pas le possibilité de donner plus de crédit à Votre texte que les arguments que Vous énoncez. Vous citez les évêques de la Fraternité en les critiquant, chacun a une autre vue de détail de la situation. Regardez Vote beau monastère: peut-être le père XY a une autre vision des choses, un autre vient aussi à la conclusion sédévacantiste. Alors que deviendra le père Gardien? Car tous au nom de la sauvegarde de la Foi „mettront leur sacerdoce à la disposition des fidèles” et feront ce qu'ils veulent. De grâce, mon Père, en refusant l'autorité légitime on détruit la sienne propre. A cet endroit je voudrais attirer Votre attention à Mgr Williamson. Vous savez bien, que nous essayons de préparer la conversion d'un bon nombre des pasteurs protestants depuis des années. Et bien, leur témoignage est intéressant. Ils disent, en lisant les Kyrie eleison de Mgr Williamson, cela leur rappelle étrangement des „prophètes du XIX siècle” au sein de l'église luthérienne qui se signalaient de leurs interprétations apocalyptiques avec la conclusion que le monde va à sa fin et tout est fini. Reste d'attendre le dernier jour. Chacun se tenait comme le dépositaire de la vraie évangile selon le principe: l'objectivité c'est moi!
Troisième principe : „il ne faut utiliser des mauvais moyens pour arriver à une fin bonne”.
Voyez, mon Père, une fois dans ma vie j'ai passé outre ce principe, et s'il n'y avait pas intervention par la Providence par la main forte de mes supérieurs, je me serais cassé la figure à point de ne plus jamais me relever. Depuis cette expérience j'ai une profonde horreur de tout ce qui viole ce principe.
Or, voyant la procédure de la soi-disant résistance, je ne peux que être profondément choqué de violation permanente de ce principe, violation particulièrement grâce à cause de l'internet qui répand ces choses dans le monde entier, la plupart à des personnes qui n'ont aucune possibilité de vérifier la véracité des données.
Or, le pire des mauvais moyens est répandre des „demi-vérités”, de présenter des choses probables comme étant des choses sûres, de juger des choses importantes sans connaître les circonstances et les faits en entier. En voyant la déclaration des prêtres confus que Vous tenez en si haute estime je ne peux que pleurer: je connais personnellement la petite histoire de peut être la moitié des signataires, les vrais raisons de leur critiques et départs. Je ne connais aucun de qui je peux dire en toute sincérité: c'est pour raison de la sauvegarde de la Foi intégrale. Et ayant ces faits devant mes yeux je suis en droit de demander que le slogan „Pour la sauvegarde de la Foi” n'est pas un moyen pour arriver à leur fin de se venger, de se justifier, de montrer „que j'ai eu raison”.
Je connais aussi la correspondance du signataire abbé Chazal à son confrère concernant la situation en Asie, je connais les conférence de l'abbé Pfluger à Flavigny et ce que la grande presse de la „résistance” en a fait. C'est toujours la même chose qui apparaît d'ailleurs dans le texte de la déclaration: présentation tendancieuse où faussée (p.e. Donner au texte interne où projet à discussion du 15 avril 2012 le titre de déclaration; présenter ce texte comme la position actuelle des supérieurs de la Fraternité Saint Pie X en ignorant les décision du chapitre général). Je sais bien que Vous ne faites pas cela, mais je déplore que Vous donnez à ces gens tant de crédit.
Quatrième principe: ad majorem Dei gloriam
Venons au principe des principes que Vous énoncez „Tout est ordonné ici bas à la gloire de Dieu”, et Vous n'aurez certainement rien contre l'ajout „et aux salut des âmes” - „ Salus animarum suprema lex”.
Voyez, ce grand principe dirige toute ma vie de missionnaire et certainement celle de tous mes confrères. Je voudrais que chaque seconde, chaque pensée, parole et action de ma vie soit dirigé entièrement à cela et à rien que cela. J'en prie l'Immaculée tous les jours. Que je voudrais que toutes les âmes embrassent ce principe, et en vivent.
D'autant plus douloureux il est pour moi qu'au nom de ce principe la „résistance” fait le procès aux supérieurs de la Fraternité. Je viendrais sur ce point un peu plus loin , permettez-moi seulement de finir mon exposé sur les principes.
Cinquième principe: Filius Ecclesiae
Ce principe me fait comprendre que je suis un fils qui a une mère, grâce à laquelle j'ai tout reçu de Dieu. Chaque ordination commence par les mots: „postulat Sancta Mater Ecclesia”. Ce principe me demande d'aimer l'Eglise comme le Christ l'aimé. Or, il n'y a qu'une Eglise visible bâtie sur le fondements des apôtres. Elle est un grand mystère car toute à la fois divine et humaine, sainte et ayant des membres qui presque tous sont des pécheurs. En méditant une Sainte Thérèse d'Avila „Je suis fille de l'Eglise” (titre du livre du Père Eugene OCD), un Père Emmanuel, Dom Grea, Cardinal Billot, Cardinal Journet „L'Eglise du Verbe Incarnée”, mais aussi Saint Maximilien Kolbe, j'ai constaté avec effroi, que ma mère m'est devenu un abstraction, une fiction, et quand je pense à ces représentants actuels sur terre, un objet d'horreur. J'ai aimé la Foi, les sacrements, les trésors saints de l'Eglise, mais l'Eglise elle-même m'intéressait plus. En pensant „Eglise”, ce n'était que „l'Eglise conciliaire” avec toutes ces aberrations et abominations. C'était comme il y avait deux Eglises pour moi: la traditionnelle (notre petit monde traditionaliste) et la conciliaire qui de facto n'existait plus pour moi. Mais il n'y a qu'une Eglise épouse de Jésus Christ, corps mystique de Notre Seigneur. Comme Vous évoquez à la fin de Votre sermon Notre Dame au pieds de la Croix, j'ai pensé qu'Elle a accepté comme enfants tous ces gens horribles que nous sommes et tous ceux qui continue à crucifier Notre Seigneur.
Or, la lecture si-dessus m'a fait comprendre que je dois aimer ma Mère, l'Eglise, qui est dans l'agonie la plus affreuse, qui saigne de tous les cotés. J'ai compris que la Providence m'a donné l'insigne grâce de découvrir les trésors sacro-saints qui sont cachés au dedans de cette Mère, mais presque inaccessible aux gens. Et j'ai compris que ma vocation est de m'approcher aux membres de l'Eglise, mes frères, afin de leur transmettre ce que j'ai reçu, d'aller auprès les membres malades, mourants et même morts pour apporter „l'huile et l'olive”, et ainsi de secourir ma Mère pour qu'elle saigne un peu moins, pourqu'elle se porte un peu mieux, car mieux elle se porte, plus elle attire les âmes pour les sauver. Par contre, si je ne fais pas cela, si je reste assis sur mes trésors en recevant uniquement le petit nombre des membres sains, alors en fait j'abandonne ma mère grâce à laquelle je suis prêtre, et de laquelle j'ai tout reçu dans l'ordre de la grâce.
En appliquant ce principe à notre situation, j'ai compris la ligne de conduite de Mgr Lefebvre après les sacres et la décision de 2006. C'était comme Vous le dites et le montre le livre de l'abbé Pivert l'unique possibilité pour nous de garder le dépôt que l'on voulait nous faire à tout prix gâcher par des compromis et l'altération. Voilà le service rendu à l'Eglise et application stricte de ce principe. Et je compris ensuite la ligne de conduite du Supérieur général et la décision de 2012 comme même service rendu à l'Eglise et application stricte de ce principe: car la Providence a utilisé les circonstances afin que nous, fils de l'Eglise, membres des ordres religieux de l'Eglise, nous puissions de nouveau faire du bien à notre mère agonisante dans ses membres, en commençant par la tête. En fait, grâce aux décisions papales, grâces aux discussions avec Rome et un certain „dégel” certains des trésors profondément ensevelis ont réapparu pour le grand bien d'un bon nombre d'âmes. Et cela durait jusqu'au moment précis, quand de nouveau de la part de Rome le postulat de compromis et d'altération a été émis. A ce moment précis, l'application du principe demandait de nous retirer de nouveau en attendant des temps meilleurs.
A ce moment veuillez me permettre de considérer Votre interprétation du grand principe: Le principe est la sauvegarde intégrale de la Foi et la liberté de la propager donc d'accomplir l'ordre de Mission. Le principe est l'obligation de faire le tout possible pour le salut des âmes. Donc également en toute liberté énoncer l'unique vérité salvifique que dénoncer les erreurs.
Le principe ne sont pas les moyens, par lesquels on pourrait arriver à réaliser le principe. Car les moyens peuvent changer: comme Vous dites Vous-même à l'exemple de Mgr Lefebvre; avant les sacres, après les sacres. Donc par ce fait même Vous reconnaissez chez Monseigneur la possibilité que les moyens pour l'application changeaient. Or, les moyens dépendent des circonstances dans lesquelles nous vivons, et ces circonstances pour l'avenir Monseigneur Lefebvre ne pouvaient pas prévoir, comme il ne pouvaient pas prévoir l'internet et les iPad. Après les sacres les circonstances étaient l’œcuménisme effréné, 2 x 2 est tout sauf 4, donc il était clair qu'il n'y a pas de possibilité pour la Tradition d'être entendue à Rome. Avec Benoit XVI la situation change également, 2 x 2 redevient 4, mais aussi 5 et 6. Du point de vue logique c'est pire car c'est l'abandon du principe de contradiction, mais Dieu qui peut susciter des pierres des fils d'Abraham, visiblement a tiré du bien de cette situation, afin que la voix de Tradition soit retentisse de nouveau dans l'Eglise. Avec le pape François encore une autre situation, peut être la pire de tous etc.
Or à qui revient de droit de se pencher sur les moyens à choisir pour la meilleure obtention de la fin? A l'autorité!
Voilà 5 principes que je soumets à Votre réflexion, et je remercie mes supérieurs de tout mon coeur pour la Fraternité Saint Pie X qui me permet et m'aide à les mettre en pratique sans aucun encombrement.
Permettez-moi encore de Vous parler de ma petite expérience que, me semble-t-il, Vous avez toujours bien estimé:
Par les retraites nombreuses, le pèlerinage, les journées de récollection, nos publications et conférences publiques nous appliquons rigoureusement le GRAND PRINCIPE. Je ne sais pas si ailleurs dans le monde il y a tant de conférences publiques qui ont comme but de défendre notre Foi et dénoncer les erreurs. L'effet est un nombre toujours augmentant de fidèles (surtout jeunes) solidement ancré dans la Foi de toujours et agissant contre les erreurs modernistes.
Grâce à la fondation de la M I d'observance traditionnelle à peu près la moitié de nos fidèles (environs un millier) se forme selon les principes et l'idéal de Saint Maximilien: c'est le désir de l'obéissance à l'Immaculée en comprenant le rôle de ses instruments par lesquels elle guide. En découvrant la trahison et l'infidélité du clergé officiel, et en même temps notre fidélité, ils s'accrochent à la Tradition et vivent toujours plus dans l'obéissance surnaturelle. Il n'y a que deux sortes de fidèles qui jettent le trouble pour diviser la Tradition : les sédévacantistes et la résistance.
En regardant les années écoulées, je viens à une toute autre appréciation des décision des supérieurs de la FSSPX, et cela sont aussi des faits: jusqu'en 2007, le nombre des fidèles en Pologne était très petit, mais après le motu proprio se sont établis ensemble environ 70 lieu où la Messe Traditionnelle était célébrée dont une bonne partie des prêtres apprenaient de dire la Messe de toujours avec notre aide. Grâce à cet évenement, des fidèles NOM découvraient la Messe, et par celle-ci le trésor de la Tradition. Souvent avec l'aide de ces prêtres ils découvraient notre littérature traditionnelle, et ensuite ils étaient nombreux de participer à nos retraites. Surtout après janvier 2009 nos chapelles se remplissaient et le nombre des fidèles à Varsovie monte à 450. Les discussions romaines avaient aussi leur retentissement: j'étais souvent invité à des conferences débat avec des prêtres modernistes, j'ai pu parler dans les université, et partout bon nombre de jeunes NOM venaient écouter. La voix de la Tradition se faisait entendre en public et nos conférences sont écoutés parfois par 60 000 personnes via Internet. Surtout s'est établi un bon contact avec de nombreux jeunes prêtres qui participent à nos retraites, viennent à nos conférence, reçoivent discrètement instructions et formation, et ainsi s'approchent de la Tradition toujours plus.
Quelle joie pour le missionnaire de pouvoir dire que dans les dernières 5 années le nombre des fidèles revenus à la Tradition a augmenté de telle sorte que je n'hésite pas de parler d'un miracle de l'Immaculée.
De plus j'ai pu participer plusieurs fois à des réunions liés à l'oeuvre de Fatima du Père Gruner. Pendant ces réunions j'ai connu nombre d'évêques et prêtres de l'Eglise officielle. J'étais très impressionné de leur réaction à mes conférences et entretiens: soif pour la bonne doctrine, grande ouverture pour mieux connaître la Tradition, même demande de venir prêcher à leurs prêtres des retraites. Personne m'a demandé de faire le moindre geste de compromis où d'écuménisme. Mais visiblement ces membres de la hierarchie par ces rencontres petit à petit retrouvent la Tradition. Voyez mon Père, tout cela ne serait pas possible sans la sagesse des supérieurs qui ne refusent pas le contact avec Rome, de discussion et la volonté de trouver un modus vivendi qui intégralement sauvegarde le principe, mais choisit avec prudence les meilleurs moyens pour les appliquer.
Par contre l'application du principe comme Vous l'interpretez („D'abord à genoux et reconnnaissance intégrale que Vous Vous êtes trompé avec le pape en tête etc., ensuite on parlera”) aurait rendu impossible l'approche du clergé moderniste à la Tradition en Pologne, où via l'oeuvre de Fatima. Donc en Pologne nous serions toujours une centaine au lieu de 2000 aujourd'hui.
Et pour ce qui en est de „fils de l'Eglise”, eh bien regardez l'application des principes. Quelle joie pour un missionnaire de pouvoir dire: o Immaculée, grâce à ses discussions avec Rome, grâce aux décision du dernier chapitre général, Vous avez permis que moi pauvre instrument ai pu contribuer, que 20 évêques ont pris un grand intérêt à la Tradition; j'ai pu recevoir 4 prêtres les 3 dernières années dans la FSSPX en Pologne; et une 40aine de prêtres qui déjà se disent nos amis, et qui s'approchent toujours plus à la Tradition. Au moins j'ai pu un tout petit peu panser quelques unes des plaies affreuses qui déchirent ma Mère la Sainte Eglise. Non seulement j'ai pu rester fidèle à toutes les principes, mais j'ai pu les inculquer dans des milliers d'âmes.
A contrario: un prêtre demande des prières pour réussir une retraite qu'il prêche aux prêtres d'un diocèse, et une congrégation religieuse trouve cela déplacé. A l'annonce des prêtres revenant à la Tradition, un prêtre proche de la „résistance” demande, s'il a été re-ordonné sub conditione.
Je conclus: oui, mon père, il s'agit bien des principes que la „résistance” ignore et foule aux pieds, l'un après l'autre. Je Vous prends au mot: „On en est encore qu'à une bataille de principes. Et elle est très importante, elle est primordiale”.
Veuillez pardonner, mon Révérend Père, la longueur de cette lettre, des nombreuses fautes d'orthographe et de grammaire, mais soyez persuadé que ces mots proviennent d'un coeur qui gardent le plus haut estime aux Révérends Père Capucins. Je sais que je ne suis qu'un pauvre missionnaire, un bien piètre balai de l'Immaculée, d'autant plus je La prie de bien vouloir intervenir en ce temps douloureux et de nous sauver.
Votre profondément attristé dans Son Coeur douloureux et Immaculé
Abbé Karl Stehlin