SOURCE - Credidimus Caritati - 16 février 2014
Le supérieur de la Fraternité trahit. Le supérieur abandonne le bon combat. Le supérieur livre la Fraternité : Ce sont autant de slogans que Mgr Marcel Lefebvre a subis, lui aussi, en son temps. Une petite minorité de ses prêtres prit prétexte des relations avec Rome, brandit ici ou là un texte pour dénoncer une prétendue compromission et l’affaire était faite. Il fallait à tout prix livrer Monseigneur à la vindicte. Hier c’était par le moyen de tracts et de bulletins. Aujourd’hui, ce sont les blogs et les forums qui assurent la triste besogne. Pour le fondateur, ces esprits emportés ne font que manifester leur ingratitude. Avant de montrer que les pourparlers avec Rome n’ont d’autre but que de toucher toujours davantage les âmes, de gagner toujours plus de pâturages, l’archevêque indique que la solution à ce genre de crise se trouve dans la paix du devoir accompli. Loin des discussions stériles, la construction de l’Église se fonde sur la messe, sur le catéchisme, sur les sacrements « tout simplement»:
«Il faut prendre garde dans la confusion actuelle, provoquée par l’absence de doctrine, par la disparition de la foi, devant les divisions qui surgissent partout et qui sont l’œuvre du diable, évitons les discussions stériles ! Dieu sait s’il y en a des discussions stériles parmi les traditionalistes ! Mon Dieu, cela continue, cela ne fait que s’amplifier!
« Peut-être certains d’entre vous ont-ils déjà entendu dire que des petits pamphlets circulent contre moi-même, contre ma lettre N° 16, contre mes contacts avec le pape et avec Rome. Personnellement cela ne me touche pas beaucoup. C’est malheureux lorsque cela provient de bons amis, des amis sur lesquels on croyait pouvoir compter et qui, ma foi, disent exactement la même chose que les pires des progressistes parce que je me fais traiter de « traître » par ces bons amis, parce que, soi-disant, je suis en train de faire des compromissions, je suis en train d’abandonner la messe ancienne, je suis en train de livrer les traditionalistes à Satan, etc.« Quand je suis arrivé au Chili, dans les journaux, il y avait des articles disant : « Le Cardinal Silva Henriques dit que Mgr Lefebvre est un traître et un Judas » ! Voilà d’un côté, le pire des progressistes, le cardinal Silva Henriques du Chili, qui était ami d’Allende, et de l’autre, ceux qui se disent les ennemis des progressistes, qui disent aussi que je suis un traître ! Il faut croire qu’ils se rapprochent entre eux et qu’en définitive ils sont plus près qu’ils ne croient les uns des autres.
« Qu’importe ! Si cela peut ajouter quelque chose au peu de mérites que j’ai, tant mieux !On m’a dit que j’étais Pilate. Je crois que je ne vous ai pas encore livrés, mais je crois plutôt que ceux-là ressemblent aux soldats qui crachaient sur le visage de Notre Seigneur. Je pense qu’ils ressemblent davantage à cela parce que j’estime qu’il est vraiment ignoble de dire que je préfère, paraît-il, éviter le scandale que de défendre la vérité. Vous êtes juges ! Voilà des choses qui se disent maintenant, mais tout cela, ce sont des discussions stériles. Laissons à ceux qui disent cela, qui diffusent des choses de ce genre-là, dont certains ont même été élevés dans cette maison, la responsabilité de ce qu’ils disent. Peu importe ! A la grâce de Dieu ! Je ne veux pas entrer dans ces discussions.»
« Ce qui est essentiel dans notre travail, c’est de continuer la Tradition de l’Église, tout simplement, de travailler à la construction de l’Église par le catéchisme, par les sacrements, par la prédication, tout simplement… Et si nous pouvons, par nos prières et par nos efforts, arriver à faire en sorte qu’au lieu d’être seulement quelques milliers de traditionalistes fidèles à la Tradition, si nous pouvions arriver, en brisant le rideau de fer qui est autour de nous et qui nous enserre, à faire en sorte qu’il y ait des millions et des millions d’âmes et peut-être des centaines, des milliers de prêtres qui redisent et qui participent au Sacrifice de la Messe selon la Tradition, la Messe de toujours, je crois que nous sommes obligés en conscience de faire tout ce que nous pouvons pour y arriver.
« Si nous n’y arrivons pas, nous n’y arrivons pas ! Nous aurons fait au moins tout ce que nous pouvions. C’est le seul but que j’ai par toutes ces démarches que je peux faire auprès de Rome. Je n’ai pas d’autre but que de dire : si seulement je pouvais briser ce rideau de fer qui nous enserre et faire en sorte que des millions d’âmes se sauvent parce qu’elles auront de nouveau la source de la grâce dans la vraie Messe, dans les vrais sacrements, dans le vrai catéchisme, dans la vraie Bible, eh bien, je pense que nous n’aurons pas perdu notre temps. Alors je vous demande de prier pour cela. »
(Mgr Marcel Lefebvre, conférence à Écône, 3 mai 1979)