SOURCE - Abbé Brice Meissonnier, fssp - Communicantes (bulletin de la FSSPX à Lyon) - février 2014
Ce mois de février me donne l’occasion d’évoquer avec vous la place particulière qu’occupent les sacramentaux pour le bien de nos âmes.
Ce mois de février me donne l’occasion d’évoquer avec vous la place particulière qu’occupent les sacramentaux pour le bien de nos âmes.
Le 2 février en effet vous avez reçu le cierge béni de la Chandeleur et, le 3 février, vous était proposée la bénédiction de saint Blaise pour vous protéger des maux de gorge. Mais c’est tous les jours de l’année liturgique que vous pouvez bénéficier des sacramentaux, et ce par dizaines !
L’Eglise n’a jamais craint de multiplier ses bénédictions pour les objets, pour les lieux et contre les maladies… Elle croit en sa puissance de bénir et au pouvoir que le Christ, son fondateur, lui a confié. Peut-être que certaines de ces cérémonies ont pu être considérées comme de la superstition. Elles doivent plutôt être comprises par les fidèles comme la preuve sensible de l’intérêt que Dieu a pour nos vies et nos préoccupations.
Les avoir méprisées à une certaine époque a, hélas, tari les grâces de Dieu et conduit beaucoup de personnes à s’éloigner de l’Eglise.
Les effets des sacramentaux sont très grands et très nombreux, non par eux-mêmes comme le font les sacrements, mais indirectement. C’est-à-dire que, par la vertu des prières de l’Eglise, ils obtiennent aux pécheurs des grâces actuelles, pour faire des actes de contrition et de charité parfaites, ou pour recevoir avec fruit les sacrements qui remettent les péchés et confèrent la grâce sanctifiante.
Ils remettent les péchés véniels dont on a le regret implicite ou explicite, ils remettent la peine temporelle due aux péchés pardonnés. Ils obtiennent des grâces actuelles qui excitent dans l’âme des sentiments de piété et lui permettent de mettre en fuite le Démon ou de réprimer ses attaques. Enfin, ils peuvent produire, lorsque la Providence le juge à propos, des effets temporels comme l’expulsion des démons, la guérison ou le soulagement des maladies, l’arrêt de fléaux comme la famine, la guerre, la peste, la tempête… Vous voyez bien que mépriser les sacramentaux est une négligence coupable qui prive les âmes d’aides importantes pour mener à bien le combat spirituel. C’est aussi pour cette raison que tous les objets bénis, qui sont donc des facteurs de grâces, doivent être conservés pieusement et respectés aussi scrupuleusement que s’ils nous étaient directement donnés par Dieu.
Il y a six espèces de sacramentaux : la prière, l’eau bénite, le pain béni, le confiteor, l’aumône et les bénédictions liturgiques. Parmi ces dernières, nous trouvons toutes les bénédictions d’objets, de lieux, de personnes dont certaines sont réservées soit au pape (comme les Agnus Dei) soit aux évêques (comme la consécration de calices) soit aux prêtres.
J’aimerais, en conclusion, attirer votre attention sur un sacramental malheureusement trop délaissé de nos jours.
Jadis, dans les familles chrétiennes, dès qu’une mère, après la naissance d’un enfant, pouvait quitter la maison, sa première visite était pour l’église où elle allait remercier Dieu de l’heureuse issue de sa maternité et demander au prêtre sa bénédiction. Cette cérémonie s’appelle « les relevailles ». Elle n’est pas comparable à la purification légale à laquelle la Sainte Vierge voulut se prêter pour obéir à la loi juive. Elle ne consiste donc pas en une « purification » de la mère ; une maman n’a pas besoin d’être purifiée après la naissance d’un bébé ; la maternité légitime n’est pas une imperfection, encore moins une faute. Aussi bien les prières prévues par l’Eglise pour les relevailles ne parlent point de purification, elles ne font qu’exalter la maternité chrétienne. Dans cette cérémonie, la mère imite l’acte d’humilité de Marie en se mettant à genoux à l’entrée de l’église, elle tient un cierge allumé ; ce cierge est le symbole du Christ, lumière du monde, mais image aussi de l’âme de l’enfant toute illuminée et divinisée par la grâce de son baptême récent. La bénédiction qui suit devant le maître autel est une invocation à protéger la vie de la mère et de l’enfant et à les conduire au Ciel.
Faisons revivre ces touchantes pratiques de l’Eglise, car, comme toutes nos cérémonies liturgiques, elles sont l’expression et l’aliment de l’esprit chrétien.
Abbé Brice Meissonnier fssp