SOURCE - Paris Match - 20 avril 2014
[...] Sa foi, il ne l’a jamais remise en question. Mais sa volonté de servir s’est ébranlée. Il a alors 41 ans et est affecté aux écoles militaires de Saint-Cyr Coëtquidan. Soucieux de s’attirer le soutien des élèves les plus traditionalistes et lui-même attaché à ces pratiques, il célèbre la messe selon le rite ancien... et en latin ! Le général commandant des écoles désapprouve ce choix. Mais le padre estime n’avoir d’ordre à recevoir de personne, si ce n’est de son évêque. S’ensuit un confit violent. Il est désavoué – « massacré », dit-il sans nuance – par ses deux autorités : ecclésiastique et militaire. Il est muté. Il atterrit sur une base aérienne qui n’a plus d’aumônier depuis des années et doit fermer un an plus tard. Il se sent puni, trahi. Sa vocation vacille. Il envisage de quitter l’armée. Six mois de doutes et de questionnements. « Puis j’ai repris mon baluchon, remis mes rangers et continué, raconte-t-il, encore amer. Depuis, je reste fidèle à l’institution militaire, mais pas plus que le strict nécessaire. » Pour retrouver la sérénité, il s’est aménagé son petit coin de paradis sur terre, une maison dans le Périgord. Il aime y jouer de l’épinette (un ancêtre du clavecin) et, dans le jardin, il a fait édifier une chapelle avec les pierres d’une grange abandonnée. [...]
[...] Sa foi, il ne l’a jamais remise en question. Mais sa volonté de servir s’est ébranlée. Il a alors 41 ans et est affecté aux écoles militaires de Saint-Cyr Coëtquidan. Soucieux de s’attirer le soutien des élèves les plus traditionalistes et lui-même attaché à ces pratiques, il célèbre la messe selon le rite ancien... et en latin ! Le général commandant des écoles désapprouve ce choix. Mais le padre estime n’avoir d’ordre à recevoir de personne, si ce n’est de son évêque. S’ensuit un confit violent. Il est désavoué – « massacré », dit-il sans nuance – par ses deux autorités : ecclésiastique et militaire. Il est muté. Il atterrit sur une base aérienne qui n’a plus d’aumônier depuis des années et doit fermer un an plus tard. Il se sent puni, trahi. Sa vocation vacille. Il envisage de quitter l’armée. Six mois de doutes et de questionnements. « Puis j’ai repris mon baluchon, remis mes rangers et continué, raconte-t-il, encore amer. Depuis, je reste fidèle à l’institution militaire, mais pas plus que le strict nécessaire. » Pour retrouver la sérénité, il s’est aménagé son petit coin de paradis sur terre, une maison dans le Périgord. Il aime y jouer de l’épinette (un ancêtre du clavecin) et, dans le jardin, il a fait édifier une chapelle avec les pierres d’une grange abandonnée. [...]