SOURCE - Luc Perrin - Le Forum Catholique - 3 octobre 2014
Jean XXIII était "traditionaliste" avant l'heure pour sa sensibilité personnelle. Il s'inscrivait cependant dans la ligne de Pie X et Pie XII pour le Mouvement liturgique, sans excès aucun.
Il a approuvé la révision des catégories de fêtes en 1960, appliquée en 1961 et a introduit de sa propre autorité saint Joseph au Canon romain, en plein concile Vatican II - à la fureur extrême du P. Congar et à la consternation des bugninistes, ce qu'on oublie toujours de rappeler. Le "missel" de 1962, création lefebvrienne en fait dix ans plus tard, est ainsi apparu et entré dans le Magistère romain sous Jean-Paul II en 1984, confirmé en 1988 et 2007 et 2011.
Il n'excluait pas des évolutions ultérieures mais selon son Journal de l'âme, je cite "pede lente" !!! La grande "réforme" envisagée par Jean XXIII en 1962 était, au témoignage publié de Mgr Elchinger, la ... suppression du dernier Evangile ... Autant dire que saint Jean XXIII était plus réservé que Mgr Lefebvre à la même époque sur les évolutions en liturgie : pour le saint pape, c'était pede lentissime.
Significativement, Jean XXIII a débarqué brutalement l'infâme Annibale Bugnini en 1962, seul secrétaire de Commission pré-conciliaire à n'avoir pas été reconduit. Mgr Piero Marini dont on a parlé récemment fut le secrétaire et l'homme lige du fléau lazariste Annibale, le destructeur de la Liturgie romaine.
Le même Jean XXIII a choisi comme préfet de la S.C. des Rites, le cardinal Larraona qui fut un ténor du Coetus internationalis Patrum au Concile. Bref si le pape François voulait imiter Jean XXIII en matière liturgique, il ferait une retraite à ... Écône.