Le commissaire Volpi et le pape François |
SOURCE - Riposte Catholique - 3 octobre 2014
Cependant que nous publiions notre dernier article sur les Franciscains de l’Immaculée (FFI), on prenait connaissance de ce nouveau rebondissement dévoilé par le blogue Rorate Cœli, et immédiatement repris partout, spécialement en Italie, commenté de manière très forte par le vaticaniste Marco Tosatti : six Franciscains ont été frappés de supense a divinis (interdiction de célébrer la messe et de donner les sacrements) par le commissaire Fidenzio Volpi.
Cependant que nous publiions notre dernier article sur les Franciscains de l’Immaculée (FFI), on prenait connaissance de ce nouveau rebondissement dévoilé par le blogue Rorate Cœli, et immédiatement repris partout, spécialement en Italie, commenté de manière très forte par le vaticaniste Marco Tosatti : six Franciscains ont été frappés de supense a divinis (interdiction de célébrer la messe et de donner les sacrements) par le commissaire Fidenzio Volpi.
Nous savons pour notre part que ces six religieux, prêtres non Européens, ne se sont rendus coupables d’aucune rébellion, mais qu’ils ont seulement tenté de se protéger d’une insupportable persécution morale dans les maisons où ils continuaient à demeurer. Le commissaire Volpi ne maîtrise manifestement plus ni ses nerfs, ni la situation. Il les a frappés de cette lourde peine (la même par laquellePaul VI frappa Mgr Marcel Lefebvre en 1976 lorsqu’il célébra une messe publique à Lille malgré son interdiction) sans dialogue préalable et surtout dans la plus grossière, pour ne pas dire la plus cynique illégalité. Pas l’ombre d’un procès préalable. Les deux sommations préalables et la mesure de suspense notifiées en même temps (à la manière des policiers qui abattent les malfrats et font les sommations quand ils sont à terre). Nul doute que si le commissaire ne revient pas sur son décret, celui-ci sera annulé.
La morale, si l’on peut dire, de cette affaire, c’est que sa divulgation tombe extrêmement mal pour le gouvernement du PapeFrançois, dont “l’état de grâce” est en train de voler en éclat : limogeages du cardinal Burke et de l’évêque de Ciudad del Este, fronde des cardinaux contre la “thèse Kasper”, désormais dominée par la voix du cardinal Pell, personnage incontournable de la réforme de la Curie, continuation de l’épuration anti-ratzinguérienne des Congrégations. Les prélats d’Amérique latine vivant à Rome font remarquer qu’ont été importées sur les bords du Tibre les méthodes de gouvernement musclées et expéditives deJorge Bergoglio à Buenos Aires, sans jamais aucun retour en arrière. C’est ce qui explique qu’aucune correction de tir, même minime, ne soit intervenue dans cette affaire des FFI, dont tout montrait dès le début qu’elle était catastrophique du point de vue pastoral et aussi du point de vue de l’image du pontificat. Car Rome n’est pas Buenos Aires. La Curie romaine et le Collège cardinalice, sont moins maniables que les bureaux de la calle Rivadavia et que les prêtres argentins. Chacun des coups de force partant de Santa Marta est immédiatement connu du monde entier. Si l’on ajoute que des épiscopats entiers, Espagne, États-Unis, entre autres, sont de plus en plus circonspects devant l’amateurisme magistériel qui se manifeste dans la Chaire de Pierre, on comprend qu’une bonne partie du monde ecclésiastique pense désormais la période présente comme une parenthèse.