SOURCE - Abbé Christophe Héry, fsspx - Le Mascaret (bulletin de la chapelle de Bordeaux) - octobre 2002
L'émouvante réouverture de l'église Saint-Éloi à Bordeaux a donc rassemblé un millier de personnes le 22 septembre 2002, parmi lesquels de nombreux notables de la cité girondine. L'information circule. Les curieux passent la porte, côtoyant de nouveaux fidèles, les catholiques, d'où qu'ils viennent, contemplent, prient, brûlent un cierge, s'y sentent chez eux. Beaucoup de Bordelais sont stupéfaits et bouleversés de voir « leur » église revivre et retrouver sa beauté, celle-là même où ils ont été baptisés ou mariés. L'immense majorité de ceux qui découvrent en passant l'église rouverte sous la Grosse Cloche manifestent leur émerveillement, prient et laissent leur signature. Le Seigneur les touche et en ramène à lui déjà quelques-uns. Huit jours après, ce 29 septembre, la grand messe de la Saint-Michel, en dépit du pèlerinage paroissial à l'île Madame, a rassemblé plus de 450 fidèles.
Face à cette adhésion silencieuse, les opposants au retour d'une des plus vieilles églises de la ville à sa destination d'origine se découvrent bruyamment les uns après les autres : d'abord les socialistes, les verts et les communistes qui se sont transformés en grenouilles de bénitier et, comme des bénis oui-oui, ont pris la défense de monseigneur l'Archevêque : ils préféraient voir Saint-Éloi à l'abandon depuis 25 ans que d'assister aujourd'hui à sa reviviscence ; puis Mgr Ricard lui-même, qui fait procès à monsieur Juppé d'appliquer à des catholiques la loi sur l'affectation des églises et sur la liberté du culte -- catholiques qui officient, il est vrai, selon le rite traditionnel ; puis les groupuscules d'extrême gauche (Utopia, Récidive et autres), qui ont fait maigre pour leur manif contre la liberté de culte, ce même dimanche 22 septembre : leur nombre, toutes tendances confondues, n'a pas dépassé la trentaine et ils ne reviendront pas se ridiculiser de sitôt ; à quoi s'ajoutent ici ou là quelques ronchons, perpétuels frustrés-insatisfaits, toujours prêts à rejoindre, quoiqu'il arrive, l'intergroupe des mécontents -- avant de faire bientôt scission avec eux-mêmes.
Mais d'aucuns, comme Libération du 28/29 septembre qui vole tout à coup au secours de la calotte et même de la mitre, tiennent la liberté de culte non pour un droit mais pour un « cadeau », dû à certains et indûment accordé à d'autres… Quant au sort de l'église Saint-Éloi, les faits répondent d'eux-mêmes aux allégations tendancieuses. Ces faits vérifiables par tous :
1. En 1981, l'archevêché de Bordeaux abandonne définitivement l'église Saint-Éloi, faute de moyens. Le dernier curé en titre est parti en 1973. L'édifice du XIIIème siècle est alors offert par le clergé comme abri pour des étrangers (turcs et kurdes) sans-papiers. Puis il sert de squat. Les dégâts dus aux déprédations perpétrées sont considérables. La responsabilité en revient tout entière à l'évêché.
2. En 1987, la Ville mène des travaux de restauration des toitures pour sauver le monument (classé en 1921) du vandalisme et de la ruine. L'évêché ne manifeste aucune volonté ni de l'entretenir ni d'y rétablir le culte.
3. En 1993, devant cette situation d'incurie prolongée, la mairie souhaite reprendre la disposition du bâtiment. Un contrat est conclut à l'amiable entre la Ville et l'archevêché. Après les travaux nécessaires de nettoyage et de réaménagement, l'église Saint-Éloi est transformée par la Ville en annexe des services municipaux (tri et classement des Archives). L'annexe Saint-Éloi fonctionnera jusqu'à la signature de la convention avec l'association « Église Saint-Éloi ».
4. Le 6 mai 2001, le Préfet de Région constate par lettre que : «Désaffecté, cet édifice est utilisé à d'autres fins que le culte, par la mairie de Bordeaux, depuis 1981».
5. Le 28 janvier 2002, au vu de cet avis officiel, le conseil municipal de Bordeaux délibère sous la présidence du maire Alain Juppé. Dans le respect des droits de l'homme et de la liberté de culte, est votée la mise à disposition de l'édifice à l'association « Église Saint-Éloi », proche de la Fraternité Saint-Pie X, en vue de le réhabiliter, de le rouvrir au public et de l'animer conformément à sa destination originelle. Ont voté contre : les groupes socialiste, vert et communiste. Une convention est signée peu après entre l'association et la mairie.
6. En mars 2002, M. Savary, du groupe socialiste, et Mgr Ricard, archevêque de Bordeaux, engagent deux recours administratifs contre la délibération du 28 janvier. Mgr Ricard craint-il que les milliers d'églises vides et fermées en France puissent être détournées du culte catholique ? Précisément, ce n'est pas le cas de Saint Eloi, qui retrouve après des décennies d'usage profane sa destination originelle. Rappelons que pour Jean-Paul II, malgré les difficultés réelles et la différence de rite, les prêtres de la Fraternité Saint-Pie X ne sont ni d'une autre religion, ni d'un autre culte. Eux-mêmes reconnaissent le pape et prient à chaque messe à ses intentions. Le pape de son côté reconnaît que ces prêtres relèvent du culte catholique (leur dossier à Rome est suivi par le Préfet de la Congrégation pour le Clergé, le Cardinal Hoyos, et non celui chargé des églises séparées), et que le rite grégorien traditionnel, quoique différent du rite conciliaire, est légitime.
7. Le 22 septembre, journée du Patrimoine, mille personnes sont rassemblées pour une messe grégorienne de réouverture. L'association a fait appel pour la messe à la Fraternité Saint-Pie X. Des centaines de signatures favorables ont été posées en quelques jours sur le livre d'or de Saint-Éloi par les passants et les habitants du quartier qui découvrent l'église à nouveau vivante, émerveillés.
Conclusion :
Le Président de la conférence épiscopale française, par son hostilité déclarée à la réouverture, après 25 ans d'usage profane, d'une église où se célèbre désormais un culte reconnu catholique par Rome, célébré par des prêtres qui, en dépit de tout, reconnaissent le pape, s'écarte de la ligne de Jean-Paul II et du simple bon sens. Son action en justice aux côtés d'un groupe d'opposition contre la mairie de Bordeaux rejette sur le terrain politique une question essentiellement interne à l'Église. Mgr Ricard, se servant d'un parti politique qu'il soutient, provoque délibérément la gêne des pouvoirs civils, simplement soucieux, quant à eux, de sauvegarder le patrimoine et de faire respecter la liberté de culte.
L'émouvante réouverture de l'église Saint-Éloi à Bordeaux a donc rassemblé un millier de personnes le 22 septembre 2002, parmi lesquels de nombreux notables de la cité girondine. L'information circule. Les curieux passent la porte, côtoyant de nouveaux fidèles, les catholiques, d'où qu'ils viennent, contemplent, prient, brûlent un cierge, s'y sentent chez eux. Beaucoup de Bordelais sont stupéfaits et bouleversés de voir « leur » église revivre et retrouver sa beauté, celle-là même où ils ont été baptisés ou mariés. L'immense majorité de ceux qui découvrent en passant l'église rouverte sous la Grosse Cloche manifestent leur émerveillement, prient et laissent leur signature. Le Seigneur les touche et en ramène à lui déjà quelques-uns. Huit jours après, ce 29 septembre, la grand messe de la Saint-Michel, en dépit du pèlerinage paroissial à l'île Madame, a rassemblé plus de 450 fidèles.
Face à cette adhésion silencieuse, les opposants au retour d'une des plus vieilles églises de la ville à sa destination d'origine se découvrent bruyamment les uns après les autres : d'abord les socialistes, les verts et les communistes qui se sont transformés en grenouilles de bénitier et, comme des bénis oui-oui, ont pris la défense de monseigneur l'Archevêque : ils préféraient voir Saint-Éloi à l'abandon depuis 25 ans que d'assister aujourd'hui à sa reviviscence ; puis Mgr Ricard lui-même, qui fait procès à monsieur Juppé d'appliquer à des catholiques la loi sur l'affectation des églises et sur la liberté du culte -- catholiques qui officient, il est vrai, selon le rite traditionnel ; puis les groupuscules d'extrême gauche (Utopia, Récidive et autres), qui ont fait maigre pour leur manif contre la liberté de culte, ce même dimanche 22 septembre : leur nombre, toutes tendances confondues, n'a pas dépassé la trentaine et ils ne reviendront pas se ridiculiser de sitôt ; à quoi s'ajoutent ici ou là quelques ronchons, perpétuels frustrés-insatisfaits, toujours prêts à rejoindre, quoiqu'il arrive, l'intergroupe des mécontents -- avant de faire bientôt scission avec eux-mêmes.
Mais d'aucuns, comme Libération du 28/29 septembre qui vole tout à coup au secours de la calotte et même de la mitre, tiennent la liberté de culte non pour un droit mais pour un « cadeau », dû à certains et indûment accordé à d'autres… Quant au sort de l'église Saint-Éloi, les faits répondent d'eux-mêmes aux allégations tendancieuses. Ces faits vérifiables par tous :
1. En 1981, l'archevêché de Bordeaux abandonne définitivement l'église Saint-Éloi, faute de moyens. Le dernier curé en titre est parti en 1973. L'édifice du XIIIème siècle est alors offert par le clergé comme abri pour des étrangers (turcs et kurdes) sans-papiers. Puis il sert de squat. Les dégâts dus aux déprédations perpétrées sont considérables. La responsabilité en revient tout entière à l'évêché.
2. En 1987, la Ville mène des travaux de restauration des toitures pour sauver le monument (classé en 1921) du vandalisme et de la ruine. L'évêché ne manifeste aucune volonté ni de l'entretenir ni d'y rétablir le culte.
3. En 1993, devant cette situation d'incurie prolongée, la mairie souhaite reprendre la disposition du bâtiment. Un contrat est conclut à l'amiable entre la Ville et l'archevêché. Après les travaux nécessaires de nettoyage et de réaménagement, l'église Saint-Éloi est transformée par la Ville en annexe des services municipaux (tri et classement des Archives). L'annexe Saint-Éloi fonctionnera jusqu'à la signature de la convention avec l'association « Église Saint-Éloi ».
4. Le 6 mai 2001, le Préfet de Région constate par lettre que : «Désaffecté, cet édifice est utilisé à d'autres fins que le culte, par la mairie de Bordeaux, depuis 1981».
5. Le 28 janvier 2002, au vu de cet avis officiel, le conseil municipal de Bordeaux délibère sous la présidence du maire Alain Juppé. Dans le respect des droits de l'homme et de la liberté de culte, est votée la mise à disposition de l'édifice à l'association « Église Saint-Éloi », proche de la Fraternité Saint-Pie X, en vue de le réhabiliter, de le rouvrir au public et de l'animer conformément à sa destination originelle. Ont voté contre : les groupes socialiste, vert et communiste. Une convention est signée peu après entre l'association et la mairie.
6. En mars 2002, M. Savary, du groupe socialiste, et Mgr Ricard, archevêque de Bordeaux, engagent deux recours administratifs contre la délibération du 28 janvier. Mgr Ricard craint-il que les milliers d'églises vides et fermées en France puissent être détournées du culte catholique ? Précisément, ce n'est pas le cas de Saint Eloi, qui retrouve après des décennies d'usage profane sa destination originelle. Rappelons que pour Jean-Paul II, malgré les difficultés réelles et la différence de rite, les prêtres de la Fraternité Saint-Pie X ne sont ni d'une autre religion, ni d'un autre culte. Eux-mêmes reconnaissent le pape et prient à chaque messe à ses intentions. Le pape de son côté reconnaît que ces prêtres relèvent du culte catholique (leur dossier à Rome est suivi par le Préfet de la Congrégation pour le Clergé, le Cardinal Hoyos, et non celui chargé des églises séparées), et que le rite grégorien traditionnel, quoique différent du rite conciliaire, est légitime.
7. Le 22 septembre, journée du Patrimoine, mille personnes sont rassemblées pour une messe grégorienne de réouverture. L'association a fait appel pour la messe à la Fraternité Saint-Pie X. Des centaines de signatures favorables ont été posées en quelques jours sur le livre d'or de Saint-Éloi par les passants et les habitants du quartier qui découvrent l'église à nouveau vivante, émerveillés.
Conclusion :
Le Président de la conférence épiscopale française, par son hostilité déclarée à la réouverture, après 25 ans d'usage profane, d'une église où se célèbre désormais un culte reconnu catholique par Rome, célébré par des prêtres qui, en dépit de tout, reconnaissent le pape, s'écarte de la ligne de Jean-Paul II et du simple bon sens. Son action en justice aux côtés d'un groupe d'opposition contre la mairie de Bordeaux rejette sur le terrain politique une question essentiellement interne à l'Église. Mgr Ricard, se servant d'un parti politique qu'il soutient, provoque délibérément la gêne des pouvoirs civils, simplement soucieux, quant à eux, de sauvegarder le patrimoine et de faire respecter la liberté de culte.