SOURCE - Ennemond - Le Forum Catholique - 4 août 2016
Après avoir retenu ce projet de post hier, je me permets de le publier à cette heure.
Après avoir retenu ce projet de post hier, je me permets de le publier à cette heure.
Il est difficile de ne pas être gêné par la mise en danger de la messe et des saintes espèces. Les CRS sont-ils venus au moment de la célébration hebdomadaire de la messe ou bien sa célébration a-t-elle été organisée en apprenant la venue des CRS à 6h du matin ? La mise en scène médiatique qui s’en est suivie paraît avoir là de vraies limites. Mais l’enjeu de la destruction ne réside pas, me semble-t-il, dans cet aspect, aussi déplorable soit-il.
S’il y a tant d’effervescence médiatique autour cette affaire, c’est le fait de l’épouvantable timing du gouvernement – à la limite du cynique – qui met une plus grande vivacité à appliquer la loi contre les croix que contre les croissants, à détruire un édifice chrétien au nom des lois du marché qu’à détruire une mosquée salafiste au nom de la sécurité des habitants. Sans doute les fractures du Christianisme font-elles qu’il y a sur le sol français des temples qui n’ont pas grand-chose de catholique. Mais ceux qui haïssent la religion n’en ont cure et ils auraient tout autant espéré la démolition d’un édifice au passé pleinement catholique. A l’heure où l’Islamisme persécute les frères chrétiens, rares sont ceux qui font le distinguo entre les uniates et les schismatiques. C’est bien la Chrétienté dans sa globalité, même à travers ses minorités errantes et ses temples au passé hérétisant, qui est attaquée.
Un autre aspect qui n’est pas à négliger, c’est que les prêtres de l’Institut du Bon Pasteur se sont lancés dans un projet de squat périlleux à la suite d’une profonde lassitude. Si la forme qu’a prise le squat n’est pas forcément vertueuse, la lassitude est très compréhensible. Depuis une décennie, le Saint-Sacrement est réduit à une boutique d’une petite rue du centre de Paris alors que l’archevêché ne sait plus que faire de la multitude de chapelles de couvents, d’hôpitaux, d’écoles de la capitale. Comme le dit Frigide Barjot aujourd’hui : « ainsi l'Institut du Bon Pasteur aurait un lieu de culte décent, qui ne serait pas un magasin du Sentier, avec un escalier en colimaçon devant l'autel… » Mais les forces idéologiques semblent permettre que le Saint-Sacrement se satisfit d’un lieu de fortune (comme il le fut à la salle Wagram) plutôt que de céder aux pressions du monde. On peut ne pas être en accord sur tout avec l’Institut du Bon Pasteur pour constater qu’il y a une grave injustice à ne pas leur concéder ne serait-ce qu’un maigre lieu de culte quand les cérémonies les plus scandaleuses ont lieu sous la voûte de Saint-Merry qui, malheureusement, en 2016 encore, résonne d’énormités les plus hétérodoxes.