SOURCE - Lettre à Nos Frères Prêtres - FSSPX - septembre 2016
« Le juste vit de la foi » (Rm 1, 17 et He 10, 38), parce que la foi porte en elle, comme en germe, la vision béatifique : or l’homme a été créé pour atteindre cette vision de Dieu. La foi assume la lumière naturelle de notre intelligence et lui confère une sagesse incomparable, divine.
Nous ne prierons jamais assez pour demander à Jésus et à Marie d’ouvrir les yeux de notre esprit, et de nous communiquer l’intelligence et la lumière qu’avaient leurs âmes, pour voir à travers l’œuvre de la création du monde et de l’homme les perfections infinies de Dieu, la diffusion de sa charité, la surabondance de sa miséricorde.
« Le juste vit de la foi » (Rm 1, 17 et He 10, 38), parce que la foi porte en elle, comme en germe, la vision béatifique : or l’homme a été créé pour atteindre cette vision de Dieu. La foi assume la lumière naturelle de notre intelligence et lui confère une sagesse incomparable, divine.
Nous ne prierons jamais assez pour demander à Jésus et à Marie d’ouvrir les yeux de notre esprit, et de nous communiquer l’intelligence et la lumière qu’avaient leurs âmes, pour voir à travers l’œuvre de la création du monde et de l’homme les perfections infinies de Dieu, la diffusion de sa charité, la surabondance de sa miséricorde.
La notion de Dieu
L’objet de la foi, c’est Dieu. C’est le premier objet de la prière de Jésus : « Notre Père qui êtes aux cieux ». C’est la première affirmation du Credo : « Je crois en Dieu ». C’est le premier commandement : « Un seul Dieu tu adoreras ». Le premier bien de l’homme, et le dernier, son origine et sa fin, son bonheur sur cette terre et dans l’éternité, c’est Dieu. Dès les premières heures de conscience, l’âme de l’enfant doit se tourner vers Dieu et s’épanouir au grand soleil de Dieu « qui illumine tout homme venant en ce monde » (Jn 1, 9).
Bienheureux les anges, qui ont gardé inscrit dans leur cœur « Qui est comme Dieu ? » et n’ont pas bronché dans l’épreuve ! Bienheureuse la Vierge Marie, immaculée dans sa conception, qui a tourné pour toujours son âme vers Dieu dès le début de sa vie consciente ! Bienheureuse l’âme de notre Seigneur Jésus-Christ, illuminée par la vision béatifique dès l’instant de sa création !
Pourquoi ces atermoiements, pourquoi ces retards, pourquoi cette cécité dans la connaissance et l’amour de Dieu parmi les hommes, même chez beaucoup de baptisés ? Cette constatation déclenche les lamentations de Notre-Seigneur dans les psaumes, dans les Impropères du Vendredi saint, dans le premier chapitre de saint Jean. On peut penser que son agonie au Jardin des Oliviers était liée en bonne partie à cet éloignement des hommes vis-à-vis de Dieu. L’Amour n’est pas aimé.
Bienheureux les anges, qui ont gardé inscrit dans leur cœur « Qui est comme Dieu ? » et n’ont pas bronché dans l’épreuve ! Bienheureuse la Vierge Marie, immaculée dans sa conception, qui a tourné pour toujours son âme vers Dieu dès le début de sa vie consciente ! Bienheureuse l’âme de notre Seigneur Jésus-Christ, illuminée par la vision béatifique dès l’instant de sa création !
Pourquoi ces atermoiements, pourquoi ces retards, pourquoi cette cécité dans la connaissance et l’amour de Dieu parmi les hommes, même chez beaucoup de baptisés ? Cette constatation déclenche les lamentations de Notre-Seigneur dans les psaumes, dans les Impropères du Vendredi saint, dans le premier chapitre de saint Jean. On peut penser que son agonie au Jardin des Oliviers était liée en bonne partie à cet éloignement des hommes vis-à-vis de Dieu. L’Amour n’est pas aimé.
La vie divine dans la Trinité
« Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est Amour » (1 Jn 4, 8). Dieu est charité : cette parole éclaire sans doute le plus parfaitement les opérations divines, tant internes qu’externes.
On peut dire, en vérité, que Dieu est Trinité parce qu’il est Charité. Comment serait-il Charité s’il n’y avait qu’une seule Personne en Dieu ? Dieu, en réalité, est une fournaise ardente de charité dans laquelle se connaissent et s’aiment éternellement les trois Personnes divines.
La sainte Trinité est ainsi le grand mystère d’où découlent tous les mystères et tous les desseins de Dieu. C’est de la sainte Trinité que tout procède, et c’est à elle que tout retourne. Rien ne s’explique, rien ne se comprend, rien ne subsiste sans la Trinité sainte, source inépuisable et éternelle de charité dans la Trinité même et en dehors d’elle.
« Le Père est charité, le Fils est grâce, l’Esprit-Saint est communication, ô bienheureuse Trinité » (office de la Trinité). « Déjà le soleil rougeoyant s’éloigne, vous Lumière éternelle, Unité dans votre bienheureuse Trinité, emplissez nos cœurs de charité » (hymne des vêpres de la Trinité).
Si nous passons de la Charité éternelle à l’action de la Trinité envers les créatures, nous aurons tôt fait d’y découvrir en toutes la marque de la charité divine : Dieu, étant Charité, peut-il communiquer autre chose que la charité ?
On peut dire, en vérité, que Dieu est Trinité parce qu’il est Charité. Comment serait-il Charité s’il n’y avait qu’une seule Personne en Dieu ? Dieu, en réalité, est une fournaise ardente de charité dans laquelle se connaissent et s’aiment éternellement les trois Personnes divines.
La sainte Trinité est ainsi le grand mystère d’où découlent tous les mystères et tous les desseins de Dieu. C’est de la sainte Trinité que tout procède, et c’est à elle que tout retourne. Rien ne s’explique, rien ne se comprend, rien ne subsiste sans la Trinité sainte, source inépuisable et éternelle de charité dans la Trinité même et en dehors d’elle.
« Le Père est charité, le Fils est grâce, l’Esprit-Saint est communication, ô bienheureuse Trinité » (office de la Trinité). « Déjà le soleil rougeoyant s’éloigne, vous Lumière éternelle, Unité dans votre bienheureuse Trinité, emplissez nos cœurs de charité » (hymne des vêpres de la Trinité).
Si nous passons de la Charité éternelle à l’action de la Trinité envers les créatures, nous aurons tôt fait d’y découvrir en toutes la marque de la charité divine : Dieu, étant Charité, peut-il communiquer autre chose que la charité ?
Dieu créateur
La foi, qui est la science la plus sûre à laquelle nous puissions nous référer, nous enseigne primordialement l’existence de Dieu, tout-puissant et créateur. Elle nous apprend que Dieu est esprit : « Deus spiritus est », rappelle Jésus à la Samaritaine (Jn 4, 24). C’est donc un esprit qui a tout créé.
Il fut un moment où le monde n’existait pas, où Dieu seul existait éternellement, dans sa sainteté et son bonheur parfaits et infinis, n’ayant nul besoin de créer.
Il fut un moment où le monde n’existait pas, où Dieu seul existait éternellement, dans sa sainteté et son bonheur parfaits et infinis, n’ayant nul besoin de créer.
Déjà, par la simple raison, nous pouvons parvenir à la connaissance de l’existence de Dieu, en passant par la réalité de la création et par toutes ses perfections. En effet, tout ce qui est autour de nous, tout ce que nous sommes nous-mêmes, annonce l’existence de Dieu et chante les perfections divines. Tout l’Ancien Testament, et particulièrement les psaumes et les livres sapientiaux, rappelle cette vérité fondatrice. C’est pourquoi, dans la prière liturgique, les psaumes tiennent une place si importante.
Il est bon de méditer sur la création : la créature est faite de rien, par simple décision du Créateur. Plus on creuse cette réalité, en effet, plus on est stupéfait de la toute-puissance de Dieu et de notre propre néant, plus on est pris de vertige à la pensée de la nécessité pour chaque créature d’être constamment soutenue dans son être, sous peine de disparition, de retour au néant. Cette constatation doit nous jeter dans l’humilité : « Si quelqu’un se croit quelque chose, alors qu’il n’est rien, il se fait illusion » (Ga 6, 3). Cette méditation doit nous pousser à l’adoration profonde, et mettre dans notre vie une immutabilité semblable à celle de Dieu. Nous devrions être emplis d’une confiance sans bornes envers celui qui est notre Tout et qui a décidé, dans son infinie bonté, de nous créer et de nous sauver.
Si la création est pour nous un tel mystère, c’est tout simplement que Dieu lui-même est mystère et le demeurera éternellement, même dans la vision béatifique. Certes, alors, il se fera connaître à nous tel qu’il est, mais son infinité dépassera toujours notre capacité à le connaître entièrement.
Le Nom de Dieu
La foi, en venant au secours de notre raison, nous convainc plus fortement de l’existence de Dieu et nous ouvre des horizons merveilleux sur l’intimité même de Dieu, telle que nous la fait connaître la Révélation, spécialement par l’Incarnation du Verbe divin. Mais peut-on donner à Dieu un nom qui lui serait propre, qui le caractériserait au mieux et nous aiderait à le connaître ?
Dieu lui-même a pris la peine de résoudre cette interrogation, et ceci aussi bien dans l’Ancien Testament que dans le Nouveau. Sur le mont Horeb, en effet, le Seigneur répond à Moïse qui lui demande quel est son nom : « Je suis celui qui suis. Et il ajouta : C’est ainsi que tu répondras aux enfants d’Israël : “Celui qui est m’envoie vers vous” » (Ex 3, 14). Aux Juifs qui se moquent de lui en disant : « Vous n’avez pas encore cinquante ans et vous avez vu Abraham ? », Jésus répond : « En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu’Abraham fût, je suis » (Jn 8, 57-58).
On n’admirera jamais assez ces assertions lumineuses, qui correspondent d’ailleurs aux conclusions de notre raison. Dieu est. Il est ens a se, « être par lui-même », tandis que les autres, toutes les créatures, sont ens ab alio, « être par un autre », n’ont pas leur raison d’être en eux-mêmes et par eux-mêmes.
Ces affirmations simples sont une source inépuisable de méditation et de sanctification. Que ce soit le regard sur Dieu, qui s’épuise dans l’infini ; que ce soit la constatation des rapports de la créature au Créateur, ou la vue du néant de la créature : nous sommes ici en face de ce qu’il y a de plus vrai, de plus profond et de plus mystérieux en Dieu et en nous.
La création fait connaître Dieu et sa loi de charité
Est-il concevable que ce qui devrait sans cesse nous conduire à Dieu soit devenu un obstacle, un écran à notre connaissance de Dieu ? Toute l’Écriture nous invite à chanter la gloire et la puissance de Dieu à travers ses créatures. Elle ne cesse de nous rappeler le domaine absolu de Dieu sur l’univers spirituel et corporel. Notre-Seigneur, vrai Dieu, nous a montré qu’il dominait toute créature, tout lui obéissait instantanément.
Profitons des contacts que les gens ont avec la Création (puisqu’ils voyagent désormais sans cesse) pour leur faire voir Dieu à travers les merveilles d’un monde sorti des mains de Dieu, et pour ramener les créatures que nous sommes à leur véritable dimension vis-à-vis de Dieu, de Notre-Seigneur, de l’Esprit-Saint.
Non seulement toute la nature chante la gloire du Créateur, mais elle révèle la charité qui a dominé toute la création en réalisant une fin qui a été prescrite à chaque créature avec une perfection remarquable, dans l’obéissance absolue aux lois établies par Dieu : lois de la gravitation, lois de l’attraction, lois de la végétation, lois du règne animal. Rien dans l’application de ces lois n’échappe à Dieu. Cette charité innée, que nous découvrent les lois naturelles dans ce monde dépourvu d’intelligence, devrait nous encourager à suivre la loi de charité que Dieu a inscrite dans nos âmes, nos cœurs et nos corps, et qu’il a daigné nous exprimer dans sa Révélation.
La marque de la charité dans les créatures se découvre par la finalité. Chaque créature est constituée en vue de sa fin, de son but. Cette fin est inscrite dans la nature des créatures en général et, de plus, dans la capacité à l’élévation à l’ordre surnaturel pour les créatures humaines. C’est dans cette tension vers la fin que se trouve le dynamisme de la charité, qui entraîne chaque créature. Ce dynamisme reste inconscient dans le règne minéral, végétal, animal, mais devient conscient dans les créatures spirituelles que sont les hommes.
Ainsi s’ouvre pour nous la méditation ou contemplation de l’œuvre que Dieu, dans sa souveraine sagesse, a voulu réaliser dans l’homme.
Non seulement toute la nature chante la gloire du Créateur, mais elle révèle la charité qui a dominé toute la création en réalisant une fin qui a été prescrite à chaque créature avec une perfection remarquable, dans l’obéissance absolue aux lois établies par Dieu : lois de la gravitation, lois de l’attraction, lois de la végétation, lois du règne animal. Rien dans l’application de ces lois n’échappe à Dieu. Cette charité innée, que nous découvrent les lois naturelles dans ce monde dépourvu d’intelligence, devrait nous encourager à suivre la loi de charité que Dieu a inscrite dans nos âmes, nos cœurs et nos corps, et qu’il a daigné nous exprimer dans sa Révélation.
La marque de la charité dans les créatures se découvre par la finalité. Chaque créature est constituée en vue de sa fin, de son but. Cette fin est inscrite dans la nature des créatures en général et, de plus, dans la capacité à l’élévation à l’ordre surnaturel pour les créatures humaines. C’est dans cette tension vers la fin que se trouve le dynamisme de la charité, qui entraîne chaque créature. Ce dynamisme reste inconscient dans le règne minéral, végétal, animal, mais devient conscient dans les créatures spirituelles que sont les hommes.
Ainsi s’ouvre pour nous la méditation ou contemplation de l’œuvre que Dieu, dans sa souveraine sagesse, a voulu réaliser dans l’homme.
L’homme, synthèse et contrastes
Cette œuvre de la création de l’homme est faite sans doute d’harmonie entre le monde matériel et le monde spirituel, mais aussi de contrastes.
Cette union des deux mondes dans chaque personne humaine, à la fois esprit et corps, est pour nous source d’actions de grâce pour les dons extraordinaires de la nature spirituelle ornée par surcroît des dons surnaturels, mais aussi une source d’humilité devant ces esprits emprisonnés dans une enveloppe corporelle et dépendant en toute chose de ce corps pour la connaissance et la réalisation de la volonté de Dieu. Ce qui va nécessiter un enseignement, une éducation, des autorités humaines pour venir en aide à ces esprits, afin de réaliser la fin que Dieu leur assigne : le bonheur éternel dans le sein de la divine Trinité, par l’accomplissement de la loi et par le secours de la grâce.
Cette union des deux mondes dans chaque personne humaine, à la fois esprit et corps, est pour nous source d’actions de grâce pour les dons extraordinaires de la nature spirituelle ornée par surcroît des dons surnaturels, mais aussi une source d’humilité devant ces esprits emprisonnés dans une enveloppe corporelle et dépendant en toute chose de ce corps pour la connaissance et la réalisation de la volonté de Dieu. Ce qui va nécessiter un enseignement, une éducation, des autorités humaines pour venir en aide à ces esprits, afin de réaliser la fin que Dieu leur assigne : le bonheur éternel dans le sein de la divine Trinité, par l’accomplissement de la loi et par le secours de la grâce.
La Chute et la Rédemption
Certes, Dieu a pourvu nos premiers parents de tous les moyens nécessaires pour l’obtention de cette fin merveilleuse par l’observance des lois imposées par lui. Mais voici que, sous l’influence de Satan, Adam et Ève ont désobéi à Dieu et se sont jetés dans cet horrible péché qui a entraîné des conséquences stupéfiantes de désordre dans leur descendance et dans toute l’histoire de l’humanité. Ces conséquences sont également stupéfiantes par la manifestation de la miséricorde de Dieu, allant jusqu’à sa propre mort sur la croix, en la personne du Verbe qui a revêtu cette chair de péché pour se recréer une famille d’élus, purifiés dans son sang et membres de son corps mystique.
Devant cette annonce faite déjà à nos premiers parents, quels doivent être nos sentiments ? Ceux de l’Église dans son chant de l’Exsultet : « Ô bienheureuse nuit ! ». Ceux de la liturgie dans les oraisons du Vendredi saint, demandant avec ferveur la conversion de toutes les âmes à Jésus-Christ.
Devant cette annonce faite déjà à nos premiers parents, quels doivent être nos sentiments ? Ceux de l’Église dans son chant de l’Exsultet : « Ô bienheureuse nuit ! ». Ceux de la liturgie dans les oraisons du Vendredi saint, demandant avec ferveur la conversion de toutes les âmes à Jésus-Christ.
La vraie fin de la création de l’homme
Il est impossible d’atteindre la vérité sur la nature des diverses créatures, et surtout de l’homme, sans rechercher quel fut le but de Dieu dans cette création. Dieu harmonise toute chose dans les créatures en vue de la fin à laquelle il les destine. C’est le propre de l’intelligence, de la sagesse et de la volonté animée de charité, que d’assigner une fin précise pour chaque œuvre, chaque opération et chaque être.
Comment connaîtrons-nous cette fin qui nous est assignée par notre Créateur et notre Sauveur ? Par la raison et par la foi dans la Révélation divine, et dans le Prophète par excellence qu’est Notre Seigneur Jésus-Christ. Faire connaître cette fin aux enfants dès l’éveil de leur conscience, et tout spécialement par la foi, est le devoir le plus grave des parents.
Faire connaître aux parents la vraie religion pour leur faire connaître Dieu, le leur faire aimer et servir, est le devoir le plus urgent des prêtres.
Car, pour les hommes, l’ignorance de leur vraie fin est le mal le plus grand qui puisse leur arriver. S’ils ne connaissent pas cette fin, ils utiliseront mal les moyens que Dieu a mis à leur disposition pour l’obtention de la fin. Ils feront alors un mauvais emploi de leurs facultés, et surtout de leur liberté. Ils vivront dans le péché et, malheureusement, se destineront à l’enfer. Le dynamisme de la charité que Dieu a déposé dans leur nature sera ordonné à de faux biens.
Comment connaîtrons-nous cette fin qui nous est assignée par notre Créateur et notre Sauveur ? Par la raison et par la foi dans la Révélation divine, et dans le Prophète par excellence qu’est Notre Seigneur Jésus-Christ. Faire connaître cette fin aux enfants dès l’éveil de leur conscience, et tout spécialement par la foi, est le devoir le plus grave des parents.
Faire connaître aux parents la vraie religion pour leur faire connaître Dieu, le leur faire aimer et servir, est le devoir le plus urgent des prêtres.
Car, pour les hommes, l’ignorance de leur vraie fin est le mal le plus grand qui puisse leur arriver. S’ils ne connaissent pas cette fin, ils utiliseront mal les moyens que Dieu a mis à leur disposition pour l’obtention de la fin. Ils feront alors un mauvais emploi de leurs facultés, et surtout de leur liberté. Ils vivront dans le péché et, malheureusement, se destineront à l’enfer. Le dynamisme de la charité que Dieu a déposé dans leur nature sera ordonné à de faux biens.
L’homme est ordonné à Dieu
« Homo ad Deum ordinatur », « L’homme est ordonné à Dieu », affirme saint Thomas d’Aquin avec une admirable simplicité. Et le catéchisme, reprenant une formule des Exercices spirituels de saint Ignace, enseigne : « L’homme est créé pour louer, honorer et servir Dieu, et par là sauver son âme ». C’est ce qu’affirme Jésus lui-même : « La vie éternelle, c’est qu’ils vous connaissent, vous le seul vrai Dieu, et celui que vous avez envoyé, Jésus-Christ » (Jn 17, 3).
Ce principe de finalisation, réalisant la diffusion de la charité, est le moteur de toute activité dans la création non libre. L’intelligence et la volonté des créatures libres doivent, pour leur part, agir spontanément pour obtenir cette fin. La liberté, en effet, est dépendante de la fin fixée par le Créateur, et doit concourir méritoirement à atteindre ce but. Elle n’est donnée que pour le choix des divers moyens susceptibles de mener à cette fin, tandis qu’elle ne peut, sans entrer dans le désordre, faire choix de moyens qui détourneraient de cette fin.
La fin à rechercher, à savoir Dieu, est donc immuable, nécessaire, obligatoire, sous peine de graves sanctions, pour les créatures spirituelles douées de liberté que nous sommes.
Ce principe de finalisation, réalisant la diffusion de la charité, est le moteur de toute activité dans la création non libre. L’intelligence et la volonté des créatures libres doivent, pour leur part, agir spontanément pour obtenir cette fin. La liberté, en effet, est dépendante de la fin fixée par le Créateur, et doit concourir méritoirement à atteindre ce but. Elle n’est donnée que pour le choix des divers moyens susceptibles de mener à cette fin, tandis qu’elle ne peut, sans entrer dans le désordre, faire choix de moyens qui détourneraient de cette fin.
La fin à rechercher, à savoir Dieu, est donc immuable, nécessaire, obligatoire, sous peine de graves sanctions, pour les créatures spirituelles douées de liberté que nous sommes.
Le dynamisme moral de la charité
Le dynamisme de la charité disposé en nous en vue de cette fin aussi bienheureuse qu’obligatoire n’est autre que le souffle de l’Esprit-Saint. Par lui, toutes les dispositions corporelles et spirituelles s’épanouissent sous l’influence divine de la loi et de la grâce. Les diverses facultés acquièrent progressivement des vertus. Par elles, les hommes se sanctifient et imprègnent toutes leurs pensées et toutes leurs actions de l’esprit de foi et de charité, à l’image de Notre-Seigneur et de la Vierge Marie.
Ainsi apparaît le principe fondamental de la morale humaine : réaliser un bon usage de la liberté dans les actes humains, c’est-à-dire les actes conscients, responsables, libres et méritoires. De ce fait, l’étude de la morale peut être envisagée selon la conformité à la loi, ou selon l’épanouissement de la grâce dans les vertus, les dons du Saint-Esprit, les béatitudes, les fruits du Saint-Esprit.
Le plus souvent, et pour des raisons de commodité bien compréhensibles, les catéchismes et les livres de théologie envisagent la morale sous l’angle de la conformité à la loi, passant ainsi en revue les commandements de Dieu et de l’Église, et à cette occasion parlant de la charité et des vertus – mais comme occasionnellement, si l’on peut dire. Ce façon de faire est bonne, évidemment, puisqu’elle nous éclaire efficacement sur la façon d’atteindre notre but, la gloire de Dieu par le salut de notre âme.
Toutefois saint Thomas d’Aquin, dans sa Somme de théologie, a préféré l’étude des vertus d’une manière approfondie, reliant les commandements à ces vertus. En effet, l’acquisition des vertus se présente à l’âme comme un magnifique idéal à poursuivre, épanouissant, enrichissant, œuvre de sanctification avec l’aide de l’Esprit-Saint, pour atteindre le but essentiel : accomplir dans l’obéissance à la volonté de Dieu, l’œuvre de charité envers Dieu et envers le prochain qui nous est assignée, et mériter ainsi la vie éternelle où nous chanterons la gloire de Dieu.
Ainsi apparaît le principe fondamental de la morale humaine : réaliser un bon usage de la liberté dans les actes humains, c’est-à-dire les actes conscients, responsables, libres et méritoires. De ce fait, l’étude de la morale peut être envisagée selon la conformité à la loi, ou selon l’épanouissement de la grâce dans les vertus, les dons du Saint-Esprit, les béatitudes, les fruits du Saint-Esprit.
Le plus souvent, et pour des raisons de commodité bien compréhensibles, les catéchismes et les livres de théologie envisagent la morale sous l’angle de la conformité à la loi, passant ainsi en revue les commandements de Dieu et de l’Église, et à cette occasion parlant de la charité et des vertus – mais comme occasionnellement, si l’on peut dire. Ce façon de faire est bonne, évidemment, puisqu’elle nous éclaire efficacement sur la façon d’atteindre notre but, la gloire de Dieu par le salut de notre âme.
Toutefois saint Thomas d’Aquin, dans sa Somme de théologie, a préféré l’étude des vertus d’une manière approfondie, reliant les commandements à ces vertus. En effet, l’acquisition des vertus se présente à l’âme comme un magnifique idéal à poursuivre, épanouissant, enrichissant, œuvre de sanctification avec l’aide de l’Esprit-Saint, pour atteindre le but essentiel : accomplir dans l’obéissance à la volonté de Dieu, l’œuvre de charité envers Dieu et envers le prochain qui nous est assignée, et mériter ainsi la vie éternelle où nous chanterons la gloire de Dieu.
Le règne des vertus
Cette manière d’étudier la vie morale et spirituelle suscite d’elle-même le combat spirituel contre le péché, contre toutes les influences maléfiques du monde et du démon, et nous place dans cet état de vigilance tant recommandé par Notre-Seigneur : « Veillez et priez » (Mt 26, 41).
Dans l’accompagnement spirituel des âmes, il est plus encourageant d’inciter à l’acquisition des vertus, ce qui implique d’éviter le vice, que de rappeler simplement la loi à appliquer (bien que cette dernière soit absolument nécessaire pour orienter convenablement l’exercice de notre liberté).
« Bienheureux ceux qui ont faim et soif de justice », c’est-à-dire de sainteté, « car ils seront rassasiés » (Mt 5, 6). La sainteté se réalise par l’exercice de toutes les vertus, au premier chef des vertus théologales qui n’ont pas de limite : croire en Dieu, espérer en Dieu, aimer Dieu, ces actes peuvent croître indéfiniment. La mesure de l’amour de Dieu, objet du premier commandement, c’est en effet de l’aimer sans mesure.
En revanche, les vertus morales, même surnaturelles, sont susceptibles de mesure : c’est pourquoi la vertu de prudence, bonifiée par le don de conseil, intervient pour estimer et déterminer l’emploi opportun de ces vertus de justice, de force et de tempérance, et de toutes les autres vertus qui en découlent, dans l’accomplissement de la volonté de Dieu.
Les vertus surnaturelles, selon que les circonstances se présentent, peuvent porter à des actes héroïques, comme le martyre qui est l’acte par excellence de la vertu de force pilotée par la foi, l’espérance et surtout la charité.
On peut se référer à saint Thomas et aux bons auteurs spirituels pour l’étude en détail de chaque vertu, de chaque don du Saint-Esprit, et des vices opposés. Cela est fort utile en particulier pour nous corriger des fautes que nous commettons trop habituellement : l’étude des vertus est une incitation puissante à la sainteté.
Toutefois, rien n’est plus efficace en ce domaine que la contemplation de Jésus crucifié. C’est auprès de lui que nous pouvons apprendre le plus efficacement l’horreur du péché, en recevant de son Cœur transpercé l’effusion de l’Esprit d’amour, en faisant ressusciter nos âmes par sa grâce, en devenant participants de sa nature divine (cf. 2 P 1, 4).
Dans l’accompagnement spirituel des âmes, il est plus encourageant d’inciter à l’acquisition des vertus, ce qui implique d’éviter le vice, que de rappeler simplement la loi à appliquer (bien que cette dernière soit absolument nécessaire pour orienter convenablement l’exercice de notre liberté).
« Bienheureux ceux qui ont faim et soif de justice », c’est-à-dire de sainteté, « car ils seront rassasiés » (Mt 5, 6). La sainteté se réalise par l’exercice de toutes les vertus, au premier chef des vertus théologales qui n’ont pas de limite : croire en Dieu, espérer en Dieu, aimer Dieu, ces actes peuvent croître indéfiniment. La mesure de l’amour de Dieu, objet du premier commandement, c’est en effet de l’aimer sans mesure.
En revanche, les vertus morales, même surnaturelles, sont susceptibles de mesure : c’est pourquoi la vertu de prudence, bonifiée par le don de conseil, intervient pour estimer et déterminer l’emploi opportun de ces vertus de justice, de force et de tempérance, et de toutes les autres vertus qui en découlent, dans l’accomplissement de la volonté de Dieu.
Les vertus surnaturelles, selon que les circonstances se présentent, peuvent porter à des actes héroïques, comme le martyre qui est l’acte par excellence de la vertu de force pilotée par la foi, l’espérance et surtout la charité.
On peut se référer à saint Thomas et aux bons auteurs spirituels pour l’étude en détail de chaque vertu, de chaque don du Saint-Esprit, et des vices opposés. Cela est fort utile en particulier pour nous corriger des fautes que nous commettons trop habituellement : l’étude des vertus est une incitation puissante à la sainteté.
Toutefois, rien n’est plus efficace en ce domaine que la contemplation de Jésus crucifié. C’est auprès de lui que nous pouvons apprendre le plus efficacement l’horreur du péché, en recevant de son Cœur transpercé l’effusion de l’Esprit d’amour, en faisant ressusciter nos âmes par sa grâce, en devenant participants de sa nature divine (cf. 2 P 1, 4).
« La prière est pour l’homme le premier des biens »
Si Dieu est la sainteté même, comme nous le chantons dans le Sanctus : « Saint, saint, saint est le Seigneur », et dans le Gloria : « Vous seul êtes saint », c’est notamment que Dieu est la source de toute sainteté. C’est donc dans la mesure où nous nous unissons à Dieu et à Notre Seigneur Jésus-Christ que nous serons saints.
Or, comment se réalise concrètement cette union à Dieu ? Sous l’influence de la grâce du Saint-Esprit, dont le canal le plus ordinaire est la prière, l’oraison.
En approfondissant la nature de la prière et son extension légitime dans notre vie chrétienne, nous gagnerons la conviction que la vie profonde d’un esprit créé par Dieu et racheté de ses péchés doit être une continuelle vie de prière.
Tout esprit angélique ou humain est ordonné directement à Dieu par sa nature spirituelle, par son intelligence et par sa volonté. De plus, il est gratuitement ordonné par la grâce à entrer en participation de la béatitude éternelle propre à la Trinité sainte.
Tout esprit est donc premièrement religieux, et sa vie religieuse se manifeste par la prière, vocale, mentale, spirituelle. « La prière est pour l’homme le premier des biens », affirme avec force dom Prosper Guéranger, le restaurateur de Solesmes.
La prière vocale, qui comprend toute la prière liturgique, instituée par Dieu lui-même, façonnée par l’Esprit-Saint spécialement dans la liturgie romaine, est la source et l’expression la plus sublime de la prière mentale et de la prière spirituelle.
La place de cette prière dans la vie du chrétien, a fortiori du prêtre, est considérable. La négliger, la limiter, la rendre superficielle, c’est ruiner la prière essentielle, la prière spirituelle, à laquelle la prière vocale est ordonnée par l’Esprit-Saint.
Tous les saints ont pratiqué la vie d’oraison, qui est à la fois un effet et une cause de la sainteté. Beaucoup ont écrit sur ce sujet, comme sainte Thérèse d’Avila, saint François de Sales.
C’est qu’ils avaient une conception très étendue de cette vie de prière qui atteint et la volonté et le cœur, et qui réalise ainsi la fin pour laquelle Dieu nous a créés et rachetés, adorer Dieu dans une offrande totale de nous-mêmes, à l’exemple de Jésus venant en ce monde et disant à son Père : « Voici que je viens pour faire votre volonté » (He 10, 7).
Une conception de la prière se limitant à la prière vocale serait désastreuse, car notre prière, comme celle des anges et des élus du Ciel, doit concerner tout notre être. On ne peut pas séparer les demandes du Pater. Les trois premières demandes sont liées indissolublement. On ne peut pas non plus séparer le premier commandement de Dieu des autres commandements.
Or, comment se réalise concrètement cette union à Dieu ? Sous l’influence de la grâce du Saint-Esprit, dont le canal le plus ordinaire est la prière, l’oraison.
En approfondissant la nature de la prière et son extension légitime dans notre vie chrétienne, nous gagnerons la conviction que la vie profonde d’un esprit créé par Dieu et racheté de ses péchés doit être une continuelle vie de prière.
Tout esprit angélique ou humain est ordonné directement à Dieu par sa nature spirituelle, par son intelligence et par sa volonté. De plus, il est gratuitement ordonné par la grâce à entrer en participation de la béatitude éternelle propre à la Trinité sainte.
Tout esprit est donc premièrement religieux, et sa vie religieuse se manifeste par la prière, vocale, mentale, spirituelle. « La prière est pour l’homme le premier des biens », affirme avec force dom Prosper Guéranger, le restaurateur de Solesmes.
La prière vocale, qui comprend toute la prière liturgique, instituée par Dieu lui-même, façonnée par l’Esprit-Saint spécialement dans la liturgie romaine, est la source et l’expression la plus sublime de la prière mentale et de la prière spirituelle.
La place de cette prière dans la vie du chrétien, a fortiori du prêtre, est considérable. La négliger, la limiter, la rendre superficielle, c’est ruiner la prière essentielle, la prière spirituelle, à laquelle la prière vocale est ordonnée par l’Esprit-Saint.
Tous les saints ont pratiqué la vie d’oraison, qui est à la fois un effet et une cause de la sainteté. Beaucoup ont écrit sur ce sujet, comme sainte Thérèse d’Avila, saint François de Sales.
C’est qu’ils avaient une conception très étendue de cette vie de prière qui atteint et la volonté et le cœur, et qui réalise ainsi la fin pour laquelle Dieu nous a créés et rachetés, adorer Dieu dans une offrande totale de nous-mêmes, à l’exemple de Jésus venant en ce monde et disant à son Père : « Voici que je viens pour faire votre volonté » (He 10, 7).
Une conception de la prière se limitant à la prière vocale serait désastreuse, car notre prière, comme celle des anges et des élus du Ciel, doit concerner tout notre être. On ne peut pas séparer les demandes du Pater. Les trois premières demandes sont liées indissolublement. On ne peut pas non plus séparer le premier commandement de Dieu des autres commandements.
L’esprit d’oraison
« Je suis venu jeter le feu sur la terre, et quel est mon désir, sinon qu’il s’allume ? » (Lc 12, 49). Ce feu, c’est l’Esprit-Saint, l’Esprit de charité qui irradie toute la sainte Trinité, laquelle a créé des esprits pour les embraser de cette charité.
Cet embrasement, c’est l’oraison de toute l’âme adorant son Créateur et Rédempteur, et se livrant à sa sainte volonté à la suite de Jésus crucifié, offrant sa vie dans un élan de charité envers son Père et envers les âmes qu’il veut sauver. D’où le « Il faut prier toujours et ne jamais cesser » (Lc 18, 1) : en effet, si notre prière s’arrêtait, cela signifierait que le Saint-Esprit nous a abandonné, par notre faute évidemment. Il faut, au contraire, vivre cette oraison ardente de la volonté et du cœur d’une manière constante, même dans l’activité absorbante de l’apostolat sacerdotal, lequel ne doit jamais nous dévorer au point d’empêcher notre volonté et notre cœur d’être à Dieu. Puisse, au contraire, notre apostolat être un aliment de cette offrande intérieure à Dieu !
Cette attitude profonde de notre âme, si conforme à sa nature créée ainsi qu’à la grâce qu’elle a reçue, mettra en elle un désir de silence, de mortification, de fuite du monde, de contemplation, qui pourra se réaliser en particulier dans les exercices de piété, liturgiques, communs et personnels. Notre vie spirituelle y trouvera son unité, sa pérennité, sa stabilité, sa paix vraiment chrétienne.
Le prêtre doit s’efforcer de pénétrer de toute son âme dans cette vie de prière, d’oraison, qui le livre sans réserve à Notre-Seigneur et à la Trinité sainte. Il doit mettre son intelligence en dépendance de la Révélation qui nous fait connaître le Mysterium Christi, par la vertu et l’obéissance de la foi : « Soumettre toute intelligence au Christ » (2 Co 10, 5). Il doit mettre sa volonté et toute son âme dans la mouvance de la charité de l’Esprit-Saint, à l’imitation de JésusChrist, dans l’obéissance à la loi de charité exprimée par le Décalogue (spécialement son premier commandement), mais aussi par le Sermon sur la Montagne. Ainsi, toute l’âme du prêtre sera animée de la vertu de religion, vertu naturelle et vertu surnaturelle, dans l’union au sacrifice du Christ renouvelé et continué sur l’autel. Le prêtre sera alors dans les meilleures dispositions pour franchir les étapes de la sanctification, but voulu par Dieu Créateur et Rédempteur, et exprimé dans les trois premières demandes du Notre Père.
Cet embrasement, c’est l’oraison de toute l’âme adorant son Créateur et Rédempteur, et se livrant à sa sainte volonté à la suite de Jésus crucifié, offrant sa vie dans un élan de charité envers son Père et envers les âmes qu’il veut sauver. D’où le « Il faut prier toujours et ne jamais cesser » (Lc 18, 1) : en effet, si notre prière s’arrêtait, cela signifierait que le Saint-Esprit nous a abandonné, par notre faute évidemment. Il faut, au contraire, vivre cette oraison ardente de la volonté et du cœur d’une manière constante, même dans l’activité absorbante de l’apostolat sacerdotal, lequel ne doit jamais nous dévorer au point d’empêcher notre volonté et notre cœur d’être à Dieu. Puisse, au contraire, notre apostolat être un aliment de cette offrande intérieure à Dieu !
Cette attitude profonde de notre âme, si conforme à sa nature créée ainsi qu’à la grâce qu’elle a reçue, mettra en elle un désir de silence, de mortification, de fuite du monde, de contemplation, qui pourra se réaliser en particulier dans les exercices de piété, liturgiques, communs et personnels. Notre vie spirituelle y trouvera son unité, sa pérennité, sa stabilité, sa paix vraiment chrétienne.
Le prêtre doit s’efforcer de pénétrer de toute son âme dans cette vie de prière, d’oraison, qui le livre sans réserve à Notre-Seigneur et à la Trinité sainte. Il doit mettre son intelligence en dépendance de la Révélation qui nous fait connaître le Mysterium Christi, par la vertu et l’obéissance de la foi : « Soumettre toute intelligence au Christ » (2 Co 10, 5). Il doit mettre sa volonté et toute son âme dans la mouvance de la charité de l’Esprit-Saint, à l’imitation de JésusChrist, dans l’obéissance à la loi de charité exprimée par le Décalogue (spécialement son premier commandement), mais aussi par le Sermon sur la Montagne. Ainsi, toute l’âme du prêtre sera animée de la vertu de religion, vertu naturelle et vertu surnaturelle, dans l’union au sacrifice du Christ renouvelé et continué sur l’autel. Le prêtre sera alors dans les meilleures dispositions pour franchir les étapes de la sanctification, but voulu par Dieu Créateur et Rédempteur, et exprimé dans les trois premières demandes du Notre Père.