SOURCE - Abbé Émeric Baudot, fsspx - Le Chardonnet - Juillet-août-septembre 2018
Avec le recul du temps, il est évidemment plus facile de percevoir les conséquences bonnes ou mauvaises d’une action spectaculaire. Le sacre des quatre évêques du 30 juin 1988 par Mgr Lefebvre, assisté de Mgr de Castro-Mayer, n’échappe pas à cette règle. Où en sommes-nous trente ans après?
Avec le recul du temps, il est évidemment plus facile de percevoir les conséquences bonnes ou mauvaises d’une action spectaculaire. Le sacre des quatre évêques du 30 juin 1988 par Mgr Lefebvre, assisté de Mgr de Castro-Mayer, n’échappe pas à cette règle. Où en sommes-nous trente ans après?
Le dernier Chardonnet a rappelé cet
acte héroïque de Mgr Lefebvre et les
raisons qui l’ont poussé à le poser.
Mgr Lefebvre avait bien défini ces
sacres comme une opération survie
de la Tradition. Vu les circonstances
dramatiques de l’après Vatican II
dans la vie de l’Église, il fallait des
évêques pour défendre et transmettre
la foi dans son intégrité, ordonner des
prêtres qui continueraient l’œuvre de
la rédemption par la sainte messe
de toujours et non par une nouvelle
messe œcuménique plaisant aux
protestants. Le schisme évoqué par
des confrères nous abandonnant et
martelé par Rome n’a pas trouvé de
fondement.
Notre Seigneur Jésus-Christ nous
dit que l’on juge l’arbre à ses fruits.
Comment ne pas voir alors dans le
développement de la Tradition une
bénédiction de Dieu, malgré les persécutions
de tout ordre ? Et Dieu sait
que les épreuves n’ont pas manqué
pendant ces trente années. Une des
plus terribles sans doute est l’abandon
de frères d’armes, formés dans les
mêmes principes, mais qui laissent le
bon combat et se retournent contre
vous. Déjà Mgr Lefebvre avait connu
cette épreuve, des prêtres ordonnés
par lui le quittant sur la droite ou sur
la gauche, si l'on évoque ainsi ceux
qui se durcissaient au point de rejeter
quasiment toute autorité, et ceux
qui abandonnaient la doctrine et la
pratique pérenne de l’Église pour
se rallier aux erreurs conciliaires et
postconciliaires.
Il n’y a malheureusement rien de
nouveau sous le soleil. Le démon
nous tentera toujours sous apparence
de bien et saura utiliser nos défauts
pour nous tromper et nous aveugler.
Il est évident qu’aujourd’hui une de
ses armes de prédilection concerne
nos rapports avec l’autorité. Mgr
Lefebvre a eu la sagesse d’en rappeler
les principes et d’en montrer la pratique.
L’autorité ne saurait nous demander
de poser des actes contraires
à la loi de Dieu et à ce que l’Église
a toujours enseigné, sous peine de
devoir lui désobéir à l’exemple de
saint Pierre (« il faut mieux obéir à
Dieu qu’aux hommes ») et de Mgr
Lefebvre refusant de dire la messe
de Paul VI ; mais elle reste l’autorité
à qui nous devons respect et obéissance.
Si nous rejetons le principe
d’autorité, toute société devient ingouvernable
et nous tombons dans
l’individualisme moderne qui veut
que j’obéis lorsque je suis d’accord
et que cela me plaît. Nous sommes
alors amenés à faire des actions gravement
illicites.
Il se trouve que trente ans après les sacres, la Fraternité est à la veille d’un Chapitre général. Le Chapitre a pour but de vérifier que la Fraternité est toujours fidèle à ses statuts et à l’esprit de son fondateur. Celui de cette année est en plus électif, c’est-à-dire que le Supérieur général et ses deux assistants seront élus pour douze ans. Il est aisé d’en comprendre l’importance. Mais ne tombons pas dans la mentalité électoraliste moderne qui ne raisonne qu’en lutte de partis et de sondages. Prions au contraire pour les membres du Chapitre, qu’ils soient dociles à la grâce divine, et pour les trois élus, qu’ils aient la sagesse et la prudence pour continuer à mener la Fraternité dans l’esprit ni hérétique ni schismatique de son fondateur, pour le bien de l’Eglise et le salut des âmes.
Il se trouve que trente ans après les sacres, la Fraternité est à la veille d’un Chapitre général. Le Chapitre a pour but de vérifier que la Fraternité est toujours fidèle à ses statuts et à l’esprit de son fondateur. Celui de cette année est en plus électif, c’est-à-dire que le Supérieur général et ses deux assistants seront élus pour douze ans. Il est aisé d’en comprendre l’importance. Mais ne tombons pas dans la mentalité électoraliste moderne qui ne raisonne qu’en lutte de partis et de sondages. Prions au contraire pour les membres du Chapitre, qu’ils soient dociles à la grâce divine, et pour les trois élus, qu’ils aient la sagesse et la prudence pour continuer à mener la Fraternité dans l’esprit ni hérétique ni schismatique de son fondateur, pour le bien de l’Eglise et le salut des âmes.
Abbé Émeric Baudot