SOURCE - Abbé de Jorna - Lettre à Nos Frères Prêtres (FSSPX) - juin 2019
Les temps sont bien difficiles pour l’Église. Et les temps sont difficiles pour les ministres de l’Église que nous sommes, les uns et les autres. Il y aurait bien de quoi se décourager. L’Église est trop souvent attaquée, diffamée, traînée dans la boue par des médias sans scrupule. La pratique religieuse baisse inexorablement, malgré les efforts et les sacrifices des fidèles et du clergé. Pire que cela, des scandales éclatent qui nous font honte à tous, parce qu’ils contreviennent directement à ce pour quoi nous nous sommes engagés à la suite du Christ.
Les temps sont bien difficiles pour l’Église. Et les temps sont difficiles pour les ministres de l’Église que nous sommes, les uns et les autres. Il y aurait bien de quoi se décourager. L’Église est trop souvent attaquée, diffamée, traînée dans la boue par des médias sans scrupule. La pratique religieuse baisse inexorablement, malgré les efforts et les sacrifices des fidèles et du clergé. Pire que cela, des scandales éclatent qui nous font honte à tous, parce qu’ils contreviennent directement à ce pour quoi nous nous sommes engagés à la suite du Christ.
Et nous, prêtres, nous nous sentons souvent si impuissants, si peu à la hauteur, si misérables. Nous missionnons du mieux que nous pouvons, par la parole et l’exemple, et les fruits apparents sont si maigres. Nous avons l’impression de ne pas savoir ce qu’il faudrait dire, de ne pas avoir la parole enflammée des saints qui touchaient si vivement leurs auditeurs et les convertissaient en un instant. Pire que cela, nos propres péchés font obstacle à l’efficacité de notre apostolat.
La fête du martyre de saint Pierre et de saint Paul, au 29 juin, est toutefois de nature à nous encourager et à soutenir notre persévérance missionnaire. Leur tâche fut fort loin d’être facile ; les obstacles et les traverses furent nombreux ; et à la fin de leur vie, lorsqu’ils offrirent leur vie au Christ par le martyre, les résultats étaient beaucoup plus modestes que ce que l’imagination, nourrie de deux mille ans d’histoire de l’Église, nous représente facilement aujourd’hui.
D’abord, leur mission était sans limite, quand nous ne sommes chargés que d’une seule paroisse, même si elle comporte plusieurs clochers : « Allez dans le monde entier enseigner toutes les nations».
Ensuite, ils connurent des échecs (apparents) et des contradictions violentes. La prédication de saint Paul à Athènes, par exemple, ne produisit que très peu de fruits, alors qu’il avait si bien préparé son « sermon ». Et que de violence, d’insultes, de coups, d’arrestations!
Certes, ils fondèrent de petites communautés ferventes (où toutefois les disputes et les divisions ne manquaient pas), mais quand ils moururent l’un et l’autre à Rome, l’Église ne représentait pas grand-chose, soyons honnêtes. De plus, elle se préparait à trois siècles de sauvages persécutions, où toutes les ressources de l’État et de la société furent mises à contribution pour éradiquer la présence chrétienne.
Alors, ne nous décourageons pas. Comptons sur la force de la grâce, sur l’énergie du Saint-Esprit, sur le secours du Christ, et semons inlassablement la Parole de Dieu. « Dieu ne meurt pas », comme disait Garcia Moreno.
Abbé Benoît de JORNA