SOURCE - Vincent Mongaillard - Le Parisien - 7 juillet 2019
La tenue, de plus en plus portée par les jeunes ecclésiastiques, a connu depuis le XVIe de nombreuses réglementations. Entre interdiction et réhabilitation.
La tenue, de plus en plus portée par les jeunes ecclésiastiques, a connu depuis le XVIe de nombreuses réglementations. Entre interdiction et réhabilitation.
La soutane s'est imposée au XVIe siècle, dans la foulée du Concile de Trente exigeant du clergé qu'il porte « un habit bienséant » le différenciant du commun des mortels. À partir du XVIIe siècle, elle devient, dans de nombreux diocèses, obligatoire sur « le lieu de résidence » du prêtre. Mais pendant la Révolution française, cet habit porté comme « vêtement ordinaire de dessus » est interdit en dehors des cérémonies religieuses.
Il ressuscite au XIXe siècle, même si certaines communes prennent, dans un climat anticlérical d'avant 1905, des arrêtés municipaux bannissant son port sur la voie publique. Il demeure obligatoire dans la plupart des diocèses jusqu'en 1962. Cette année-là, le cardinal Maurice Feltin, archevêque de Paris, décide, à quelques mois du début du concile Vatican II (qui marque l'ouverture de l'Église au monde moderne) de le rendre facultatif dans la capitale.
Un vêtement « différent des laïcs »
Il autorise la tenue du « clergyman », le costume sombre avec col romain. La très grande majorité des diocèses de l'Hexagone adoptent presque instantanément les mêmes règles. Il faut dire que la longue robe noire austère boutonnée sur le devant était de plus en plus contestée par les curés eux-mêmes appelant à plus de discrétion.
Aujourd'hui, le Vatican exige, à travers le Directoire pour le ministère et la vie des prêtres datant de 2013, que ceux-ci portent « la soutane ou un habit ecclésiastique digne ». « Lorsque l'habit n'est pas la soutane, il doit être différent de la manière de se vêtir des laïcs, et conforme à la dignité et à la sacralité du ministère », rappelle ce document de la Congrégation pour le clergé.