14 janvier 2006

[Abbé Alain Lorans, fsspx - DICI] Le problème de fond (éditorial)

SOURCE - DICI - 14 janvier 2006

Benoît XVI a adressé un important discours aux membres de la curie romaine, le 22 décembre dernier. Il y présente deux interprétations du concile Vatican II : celle de la rupture qu’il rejette et celle de la continuité qu’il soutient. On trouvera dans le présent numéro de DICI le texte de l’extrait de l’allocution du pape sur « l’herméneutique du concile ».

Sur cette question qui constitue la principale pierre d’achoppement entre Rome et Ecône, il est utile de se reporter au jugement de Mgr Lefebvre, dès 1976, dans J’accuse le Concile (éd. Saint Gabriel). Concernant une interprétation du concile dans le sens d’une rupture avec la Tradition, le fondateur de la Fraternité Saint Pie X écrivait : « Ils (les hommes d’Eglise) se sont pris pour l’Eglise vivante et maîtresse de vérité, libre d’imposer aux clercs et aux fidèles de nouveaux dogmes : soit le progrès, l’évolution, la mutation et une obéissance aveugle et inconditionnelle ». Benoît XVI l’admet en partie dans son rejet de « l’herméneutique de la discontinuité ».

Mais Mgr Lefebvre dénonce aussi l’esprit qui a inspiré les textes conciliaires : « L’esprit qui a dominé au Concile et en a inspiré tant de textes ambigus et équivoques et même franchement erronés n’est pas l’Esprit Saint, mais l’esprit du monde moderne, esprit libéral, teilhardien, moderniste, opposé au règne de Notre Seigneur Jésus-Christ ». Et plus loin : « Les bons textes ont servi pour faire accepter les textes équivoques, minés, piégés ».


Tel est bien le problème de fond.

Abbé Alain Lorans