18 octobre 1999

[Cardinal Medina Estevez - Congrégation du Culte Divin] Réponse générale aux lettres reçues qui concernent les Réponses Officielles de la Congrégation du Culte Divin du 3 juillet 1999, Prot. 1411/99

Cardinal Medina Estevez - 18 octobre 1999

CONCREGATIO DE CULTU DIVINO ET DISCIPLINA SACRAMENTORUM
Rome 18 Octobre 1999
Prot. n., 1411.99 Réponse générale aux lettres reçues qui concernent les Réponses Officielles de la Congrégation du Culte Divin du 3 juillet 1999, Prot. 1411/99
1-Le Missel Romain approuvé et promulgué par l'autorité du pape Paul VI, par la Constitution Apostolique Missale Romanum du 3 avril 1969, est l'unique forme en vigueur de la célébration du Saint Sacrifice selon le Rite romain, en vertu du droit général liturgique.
Cela vaut de la même façon, toutes les réserves à faire étant faites, pour les autres livres liturgiques approuvés après le Concile Œcuménique Vatican II.

2. - L'usage de la forme qui a précédé la rénovation liturgique post-conciliaire du Rite romain (quelle soit appelée "traditionnelle", "antique", "de Saint. Pie V", "classique" ou "tridentine") a été accordé, en termes fixés dans le Motu proprio "Ecclesia Dei Adflicta", aux personnes et. aux communautés qui sont attachées à. cette forme du Rite romain. Cette faculté est accordée par un Indult spécial, ce qui ne signifie en rien cependant que les deux formes aient égale valeur.

3. - Celui qui jouit de l'indult accordé par le Motu proprio "Ecclesia Dei Adflicta" peut librement user de cette forme en privé ou en public dans les églises, et aux horaires, expressément désignés aux fidèles.

4. Comme le mode actuel de célébrer suivant le Rite romain constitue la norme liturgique commune, qu'on ne parle pas de "deux rites" ou de "bi-ritualisme". La concession faite, selon le Motu proprio "Ecclesta Dei Acffticta  protège la sensibilité liturgique des prêtres et des fidèles habitués au mode précédent, mais elle ne les constitue en aucun cas comme "Eglise rituelle".

5. Le Saint-Siège exhorte les évêques à se montrer grandement patients à l'égard des fidèles qui désirent participer à la sainte liturgie selon les livres liturgiques antérieure, et à considérer avec attention leur sensibilité. Pour leur part, que ces fidèles tiennent la doctrine de Vatican Il et reconnaissent également, sincèrement, la légitimité et la cohérence avec la foi catholique des textes promulgués après la rénovation liturgique.

6 - Dans les diocèses, selon la diversité des situations, la bienveillance dans l’accueil des fidèles qui sont attachés à la forme antérieure, est exprimée soit par l’assignation dans certaines églises d’heures propres à la célébration liturgique, soit par l’assignation de quelque église à la charge d’un recteur ou chapelain, soit même parfois par l’érection d’une paroisse personnelle.

7. - Lorsque les prêtres qui jouissent de cet indult d'user de la forme antérieure, célèbrent publiquement dans les églises ou pour les communautés qui suivent la forme actuellement en vigueur, ils doivent se servir des livres d'aujourd'hui, en respectant avec soin les prescriptions du Rite romain actuel.

8. - La compétence, c'est-à-dire l'autorité du Saint-Siège, sur les communautés qui jouissent de l'indult leur permettant de suivre la forme antérieure. du rite romain regarde la Commission "Ecclesia Dei Adflicta". Mais les relations de ces communautés avec les églises particulières, en ce qui touche les célébrations liturgiques, sont soumises (relèvent de) à la compétence de la Congrégation du Culte Divin et de la Discipline des Sacrements ; les autres Dicastères, en ce qui les concerne, ayant été entendus.

9. - Les réponses officielles (Riposte ufficiali) émanant de la Congrégation du Culte Divin, en date du 3 juillet 1999, ne dérogent en rien aux concessions faites par le Motu proprio "Ecclesia Dei Adflicta", mais déterminent avec plus de précision les droites relations des bénéficiaires du Motu Proprio avec les Eglises particulières, dans lesquelles ils désirent eux-mêmes célébrer la Sainte Liturgie.

10. - Ces explications sont envoyées et deviennent de droit public après consultation et avec le consentement de la Commission Pontificale "Ecclesia Dei Adflicta".

Du Vatican, le 18 octobre 1999
(Georges Card. Medina Estévez), Préfet

(François-Pie Tamburrino), Archiepiscopus a Secretis

15 octobre 1999

[Abbé Ettelt, fsspx (Pologne)] "Octobre est consacré d’une manière particulière à la prière du Rosaire..."

Abbé Ettelt, fsspx (Pologne) - Lettre circulaire N°6 aux participants à la croisade du Rosaire - version originale en polonais - Octobre 1999

Chers croisés de la Notre Dame du Rosaire,

Octobre est consacré d’une manière particulière à la prière du Rosaire. Renouvelons, durant ce mois, notre ardeur à le réciter ! Si quelqu’un l’a négligé souvent, qu’il le dise chaque jour ; si quelqu’un a prié sans piété, qu’il essaye maintenant de trouver une nouvelle ferveur. La Mère de Dieu, à l’occasion de chacune de ses apparitions à Fatima, a parlé aux enfants-visionnaires de la nécessite de dire chaque jour le rosaire. Le Père Maximilien Kolbe, incitait sans cesse à se réfugier sous la protection de l’Immaculée. La Divine Mère a montré de divers manières la puissance de sa défense et de ses soins, et combien fructifie la confiance placée en Elle ; Elle a également obtenu de nombreux miracles par son intercession pour ceux qui avaient mis en Elle leur confiance.

Un événement qui a eu lieu durant l’attaque nucléaire américaine sur Hiroshima, le 6 août 1945, montre combien la protection de la Vierge Marie peut être puissante. Et cet événement est connu de toute la Terre. Un Jésuite allemand, le Père Hubert Schiffer, et 3 de ses confrères, habitaient à 8 maisons de distance de l’endroit au-dessus duquel a explosé la bombe atomique. Malgré cela, tous quatre échappèrent à la mort qu’auraient du leur apporter cette terrible explosion, et les radiations mortelles. L’onde de choc les a certes blessés, et ce n’est qu’au bout d’une journée qu’une équipe de secours les a évacués du presbytère, qui, de manière inexpliquée, resta intact, bien que tous les gens, dans un rayon de un mile autour de l’épicentre, étaient morts sur place. De même, après, les 4 Jésuites restèrent en bonne santé, alors que les autres personnes, qui se trouvaient à une distance plus grande, mouraient du fait des radiations. Le père Hubert Schiffer avait alors 30 ans ; durant les 30 années qui ont suivi, à peu près 200 médecins et scientifiques l’ont examiné, ainsi que les 4 autres Jésuites, pour découvrir par quel moyen ils avaient survécu. Lorsque que le Père Schiffer passa à la télévision américaine, il donna l’explication suivante à la présentatrice très surprise : " Dans cette maison, on disait quotidiennement le Rosaire, et on vivait selon les instructions de la Divine Mère de Fatima. "

La Sainte Vierge souhaite que nous disions bien notre Rosaire. Le Christ déjà nous enseigne de ne pas gaspiller de mots, en priant, comme les païens. Tous les médicaments (et le Rosaire est dans un certain sens un médicament), agit de manière optimale quand on le prend régulièrement, et de la manière qu’il faut. Régulièrement, cela veut dire quotidiennement ; quel est cependant la meilleure manière ? Des Papes et beaucoup de pieux Prêtres nous ont enseigné que la méditation est la meilleure manière de dire le Rosaire. Beaucoup dépend de si nous nous habituons à ce moyen de prière. Qu’est-ce qui peut nous y aider ?

D’abord, il faut tout faire pour connaître les Mystères du Rosaire : comment en effet peut-on méditer quelque chose qu’on ne connaît pas ? Il serait donc bien de lire, de temps en temps, des livres religieux, car cela ravive la ferveur. Une lecture pieuse permet d’accueillir ce dont l’Homme veut être comblé. Les gens passent de nos jours trop de temps devant le téléviseur, et toutes leurs pensées et leurs sensations sont définies automatiquement par les choses qu’ils reçoivent ainsi. On dit à raison que " le Rosaire est la télévision du bon Catholique " : Disons donc notre Rosaire, lisons et pensons à ses Mystères. Cela formera notre esprit et notre foi, et cela aura pour effet que nous dirons pieusement notre Rosaire.

Deuxièmement : Consentir volontiers un sacrifice d’ascèse pour la Mère Divine. Celui qui n’économise pas sa peine, pour participer aux adorations de toute une nuit (de telles adorations sont organisées par exemple dans nos prieurés), celui-là reçoit beaucoup de grâces. La Vierge Marie récompense chaque effort fait en son honneur ; au contraire, chaque action contre Elle trouve sa punition.

Troisièmement, commençons la prière du Rosaire par un regard, ne serait-ce qu’en esprit, vers la Divine Mère et Son Fils. Un moment de concentration au début est indispensable, car il décide de toute la prière : Celui qui ne se concentre pas au début sera distrait tout le temps, mais celui qui consciemment concentre son attention en regardant vers Jésus ou vers Sa Mère, celui-là sera plein d’ardeur durant tout le temps du Rosaire. Les petites distractions ne diminuent pas alors la valeur de la prière.

Que la Mère Divine vous bénisse tout spécialement en ce mois.

8 octobre 1999

[ART] Allocution de M. l'abbé Josef Bisig, Supérieur Général de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre, au Synode Européen des Evêques

ART -  Abbé Bisig - 8 octobre 1999

Mis en ligne par Avenir du Rit Tridentin (Versailles)
Intervention de M. l’abbé Bisig au Synode Européen des Evêques
Deuxième assemblée spéciale pour l'Europe du Synode des Evêques

REMARQUES

* Cette grande réunion des évêques européens a lieu à Rome du 1er au 23 octobre 1999. Le thème de ce synode est : "Jésus-Christ, vivant dans son Eglise, source d'espérance pour l'Europe". Il s'agit notamment de réfléchir à la situation de la Foi en Europe et aux instruments de la nouvelle évangélisation. L'abbé Bisig participe en tant qu'auditeur, comme le lui a demandé le nonce apostolique en Allemagne. Il assiste donc aux débats et participe aux travaux d'une commission.

* L'abbé Bisig a prononcé son allocution en présence du Pape et de 153 Pères synodaux. Il a parlé en français durant quatre minutes, et a été applaudi comme les autres intervenants. Malgré l'opposition des évêques allemands (qui ont été jusqu'à dire que l'abbé Bisig allait attaquer le pape !), le Saint-Père a tenu à ce que l'abbé Bisig s'exprime et représente ainsi les fidèles traditionalistes. Il a aussi bénéficié de la bienveillance du Cardinal Schotte, Secrétaire général du Synode des Evêques.

* Dans son intervention, qui a un caractère volontairement positif et consensuel, l'abbé Bisig fait mention du n°69 du " document de travail " (Instrumentum laboris) remis aux Pères synodaux avant le début de l'Assemblée. Ce passage parle effectivement des traditionalistes en termes caricaturaux et peu flatteurs, laissant penser que leur attitude est inspirée par la nostalgie et une conception rubriciste de la liturgie.

abbé Alban Cras

Deuxième assemblée spéciale pour l'Europe du Synode des Evêques - 8 octobre 1999 - 12e congrégation générale - Allocution de M. l'abbé Josef BISIG, Supérieur Général de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre
Tout d'abord je tiens à remercier très vivement Sa Sainteté pour Sa bienveillance envers les catholiques attachés à la tradition liturgique et spirituelle latine. Je suis très honoré et heureux de pouvoir représenter ces nombreux catholiques, prêtres et laïcs, dans ce Synode des évêques. Permettez-moi également d'exprimer ma gratitude vis à vis des évêques qui nous ont ouvert leur bras en nous acceptant dans leurs diocèses.

Voici une brève présentation de notre Fraternité sacerdotale Saint Pierre, dont je suis le supérieur: Elle a été érigée en 1988 par la Commission pontificale Ecclesia Dei. Nous comptons aujourd'hui 105 prêtres et nous avons dans nos deux séminaires internationaux 140 séminaristes, dont 29 nouveaux cette année. Nous sommes en train de construire deux nouvelles maisons pour ces lieux de formation, l'une en Allemagne et l'autre aux Etats-Unis. A notre grande joie, c'est le Saint Père Lui-même qui a bénit, ici à Rome, les Premières pierres pour ces nouveaux Séminaires.

Nous sommes donc au service des fidèles qui sont attachés à la tradition liturgique latine, leur nombre dans les pays de l'Europe est assez grand et croit toujours; une partie importante reste malheureusement attachée à la Fraternité Saint Pie X qui n'est toujours pas retournée dans la communion avec le Successeur de Pierre. Ce Synode est placé sous le signe de l'espérance: laissez-moi exprimer devant vous mon espoir de voir aussi ces frères - dans la Foi rentrer dans l'union de l'Eglise catholique. Notre Fraternité travaille et s'efforce - en coopération étroite avec les évêques - de réaliser ce but. Mais elle participe également volontiers avec son charisme propre à cette grande tâche qui est la nouvelle évangélisation. Elle se met au service de la transmission de la foi par l'enseignement catéchétique dont l'importance a été soulignée par le Saint Père lors de la promulgation du catéchisme de l'Eglise catholique. Beaucoup de jeunes ont une grande soif de connaissance; et bien leur transmettre la doctrine de la foi, c'est leur donner l'espérance, c'est ouvrir les cours à la grâce, et les ancrer dans la Charité du Christ.

J'aimerai dire un mot au sujet de n° 69 de l'lnstrumentum laboris : Nous ne pouvons pas nous identifier avec cette image qui y est donnée des fidèles traditionalistes. Notre expérience est toute autre: ces fidèles sont aidés par les formes liturgiques traditionnelles dans leur spiritualité et se voient plus intimement unis aux mystères de la Croix et de la Résurrection, célébrés dans la Sainte Messe.

Nos prêtres qui s'efforcent de mettre au centre de leur vie sacerdotale le Saint Sacrifice de la Messe, exercent indéniablement un attrait considérable sur les jeunes qui aspirent à servir l'Eglise comme futurs prêtres.

En conclusion, il me semble que pour une pastorale d'espérance, nos églises d'Europe ne peuvent laisser de côté ce qui constitue aussi leur patrimoine spirituel; la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre a été fondée dans un acte d'espérance. Loin d'être nostalgie, son attachement à la tradition liturgique latine se veut porteur d'un service humble de continuité. Ainsi l'usage vivant de la liturgie latine aura pour effet de ne pas laisser la langue de l'Eglise se réduire à la forme littéraire des documents officiels, mais de permettre un "Cor unum" et une "anima una" des fidèles du Christ.