24 décembre 2007

[Aletheia n°117] Le Cardinal Mystérieux - et son réseau - par Yves Chiron

Aletheia n°117 - 24 décembre 2007
LE CARDINAL MYSTRIEUX - et son réseau - par Yves Chiron
Un cardinal, qui a voulu garder l’anonymat, se serait confié au journaliste français et écrivain religieux Olivier Le Gendre. De leurs conversations a résulté un livre, au titre attirant : Confession d’un cardinal[1]. Le mystérieux cardinal livre ses Mémoires et porte des jugements « sans langue de bois » sur l’Eglise d’aujourd’hui nous dit la 4e de couverture.
Avant de considérer le contenu du livre, on s’interroge sur l’identité de ce mystérieux cardinal qui a pris le temps de longues conversations à Rome, en Avignon et dans un pays d’Asie (il s’agit, vraisemblablement, de la Thaïlande).
On apprend seulement, au fil des pages, qu’il a fait, en partie, ses études à Paris, mais qu’il n’est pas français ; qu’il avait 37 ans au moment de l’ouverture du concile Vatican (p. 247), qu’il a dirigé en tant que Préfet une Congrégation romaine ; qu’il a été créé cardinal en 1988, qu’il a pris « sa retraite » en 2000 (p. 31 et 277) et qu’atteint atteint par la limite d’âge (80 ans), à sept mois près, il n’a pas pu prendre part au dernier conclave (p. 81).
Muni de ces informations, on peut essayer de deviner quel est le prélat qui serait né en septembre 1924, qui aurait été créé cardinal en 1988 et qui aurait été chef de dicastère à Rome jusqu’en 2000. On n’en trouve aucun.
Qui a cherché à brouiller les pistes ? Le journaliste ou son interlocuteur ?
Certains ont cru pouvoir identifier le cardinal Silvestrini derrière le mystérieux interlocuteur d’Olivier Le Gendre. Certains éléments biographiques concordent : Silvestrini a bien été créé cardinal en 1988 et, de 1991 à 2000, il a dirigé la Congrégation pour les Eglises Orientales. D’autres, non : il est né en octobre 1923, il avait donc plus de 81 ans lors du conclave qui a élu Benoît XVI.
On peut émettre l’hypothèse que le mystérieux cardinal n’existe pas en tant que personne et que le livre qui paraît est l’expression d’un courant d’opinion présent dans le Sacré-Collège ; il serait donc l’écho de plusieurs voix cardinalices, dont celle du libéral Silvestrini.
Avant cet ouvrage, un autre livra anonyme était sorti des murs du Vatican : Le Vatican mis à nu par le groupe « Les Millénaires » (Robert Laffont, 2000). C’était la dénonciation, par un groupe subalterne de la Curie, de diverses affaires de mœurs et d’argent qui ont agité le Vatican ces dernières décennies. L’un des rédacteurs de ce livre a été identifié et sanctionné.
D’un niveau nettement plus relevé, cette Confession d’un cardinal n’en est pas moins l’expression, développée et argumentée, d’une opposition à Benoît XVI.
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Sur le plan factuel, on relèvera quelques étrangetés dans ce livre. Il s’ouvre sur un mystérieux personnage, Mgr Mijlk, dont on apprendra qu’il aurait joué un rôle d’intermédiaire financier entre le Saint-Siège et le syndicat polonais Solidarité. Or le nom de ce prélat n’apparaît dans aucune édition de l’Annuario Pontificio.
Autre scorie : on nous parle de Mgr Del Tron (p. 126), appelé ailleurs Mgr Tron (p. 127) ; il s’agit en fait de Mgr Giuseppe Del Ton, qui fut au Secrétariat aux Lettres latines sous Pie XII et Jean XXIII.
Certains ont pris comme des révélations les pages consacrées au financement de Solidarité par le Saint-Siège (qui, lui-même, s’alimentait à d’autres sources). L’information n’est pas nouvelle. Il y a eu de nombreux articles de presse sur le sujet, dans plusieurs pays, et, en France, un livre a évoqué le fait, de manière assez brouillonne il est vrai (Constance Colonna-Cesari, Urbi et Orbi. Enquête sur la géopolitique vaticane, La Découverte, 1992).
Le rôle de l’Eglise dans la fin du régime Marcos, aux Philippines, en 1986, est présenté encore comme une illustration de l’ « influence politique de l’Eglise ». Le fait est, lui aussi, bien connu. L’évêque auxiliaire de Manille, Mgr Bacani, en a fait un récit, très circonstancié et documenté, qui a été traduit en plusieurs langues (Eglise et politique aux Philippines, Cerf, 1987).
Benoît XVI, pape « par défaut »
En revanche, un des points saillants du livre du mystérieux cardinal tient dans la sévérité de son jugement sur Benoît XVI. Le cardinal, qui n’a pu prendre part au conclave à cause de la limite d’âge des 80 ans, a participé aux réunions préparatoires.
Il explique : « Cela faisait des mois et des mois que, nous, les cardinaux, nous nous attendions au décès de Jean-Paul II. Forcément, nous nous préparions à entrer en conclave » (p. 135). Au lendemain de la mort du pape, trois ou quatre noms ont émergé : « Nous évoquions la possibilité d’un pape d’Amérique latine aux racines européennes. Et nous pensions au cardinal Bergoglio […] et dont l’ascendance est italienne. Ou au cardinal Hummes de Sao Paulo qui est d’ascendance allemande. L’avantage de ces cardinaux était que leur origine et leur culture permettaient une sorte de transition entre l’Europe et l’Amérique latine. ».
Nombre des cardinaux jugés papabile par l’opinion ne l’étaient pas ; le cardinal anonyme le dit sans fard : Tettamanzi, de Milan, manquait « d’envergure intellectuelle », Scola, de Venise, « nous semblait un peu jeune », quant à Martini, l’ancien archevêque de Milan,  la maladie de Parkinson « le mettait hors course ».
Puis, explique le mystérieux cardinal, « tout est balayé » lors de la messe de funérailles de Jean-Paul II : « les analyses subtiles, les pondérations de critères, le choix d’une nationalité, la question de l’âge, le problème de l’expérience pastorale sur le terrain. Tout disparaît d’un seul coup au profit de la réponse à cette seule question : qui a les épaules assez solides et suffisamment d’autorité pour succéder à ce géant que nous sommes en train de mettre en terre ? » (p. 141-142).
Le nom de Ratzinger s’est alors imposé comme « candidat par défaut […] comme s’il n’y avait plus eu soudain d’autres candidats envisageables ! » Ce mouvement de beaucoup de cardinaux n’a pas échappé à l’intéressé : « Je sais que Ratzinger a souffert de devenir Benoît XVI. Je sais, parce que cela se lisait dans ses yeux, qu’il a vu venir l’inéluctable pendant la vacance du siège, et qu’il en a tremblé. Je crois qu’il a forcé ses discours durant cette période pour que chacun comprenne bien quelles étaient ses convictions, qu’il soit clair pour tous ceux qui commençaient à se tourner vers lui qu’il marcherait dans une direction précise. Que si on voulait de lui, il fallait le prendre comme il était. Il voulait que ce soit clair, qu’il n’y ait pas d’erreur sur la personne » (p. 82).
Le mystérieux cardinal regrette, à mi-voix, l’élection de Benoît XVI. Il espère qu’il ne s’agira que d’un pontificat de transition. Au passage, sans en faire l’essentiel de sa critique, il juge inopportune la restauration liturgique engagée par Benoît XVI : « Je crois qu’il ne sert à rien de renforcer artificiellement les expressions du sacré. […] Je crois qu’il est inutile, voire dommageable, de vouloir restaurer des attitudes et des habitudes » (p. 256).
Le mystérieux cardinal est critique aussi envers les « nouveaux mouvements » qui se sont développés dans l’Eglise ces dernières années (Opus dei, Focolari, Chemin Néocatéchuménal, Légionnaires du Christ) : « leur point commun est une fidélité proclamée au pape, au besoin en se libérant de l’autorité des évêques dans les diocèses où ils se trouvent. Leur pensée est conservatrice et leur théologie parfois approximative. Leur but proclamé est la nouvelle évangélisation, leur intention plus discrète est de peser dans l’Eglise et la société où ils se trouvent. À côté de leur agenda religieux coexiste un agenda politique déterminé » (p. 269).
Le réseau international Sarepta
C’est dans la dernière partie du livre, constituée des conversations qu’Olivier Le Gendre a eues avec le mystérieux cardinal en Thaïlande, que se révèle le véritable objectif poursuivi par cette étrange publication. « En Europe, lit-on, quand on réfléchit sur l’Eglise, on privilégie un point de vue très particulier, trop particulier. Celui de la crise, du divorce entre la culture dite postmoderne et la culture chrétienne, de la baisse d’influence du magistère, toutes ces choses qui empoisonnent la vie et font bien dans les conversations. L’Eglise en Europe est encore sous le choc du traumatisme subi à la suite de l’effondrement de la société chrétienne. Elle n’arrive pas à s’en remettre. Du coup, bon nombre de responsables s’accrochent à l’idée et au projet de recréer une société chrétienne comme elle existait auparavant » (p. 313).
Le mystérieux cardinal non seulement ne croit pas possible une telle restauration, mais il juge nécessaire de proposer une nouvelle « alternative » et de « renouveler la façon d’être chrétien ».
Il évoque un réseau, déjà existant, qui partage le même projet  : « Nous sommes un certain nombre de personnes un peu partout dans le monde qui avons appris à nous connaître et qui pensons que des questions doivent être posées et des réponses apportées. Nous jugeons que ces questions n’ont pas été vraiment posées dans l’atmosphère très particulière du dernier conclave et des dernières années de la vie du pape Jean Paul. Nous voulons que ces questions soient entendues. »
Le cardinal se défend d’être partie prenante d’un « complot », d’un « réseau secret », de « consignes », de « stratégies souterraines », mais il convient qu’un certain nombre d’hommes d’Eglise, de responsables de mouvements religieux et d’associations se rencontrent discrètement, échangent des expériences et prennent des « initiatives ».
En note, discrètement, est donné le nom du site qui, depuis quelques mois, fait le lien entre ces hommes d’Eglise et ces chrétiens : sarepta-org.net. Si on consulte ce site, on constate qu’il n’est accessible qu’aux membres du « réseau », et l’on y trouve un exposé succinct des « convictions » de ses membres :
«• la « crise » de l’Eglise n’est pas due à des causes récentes, objets des querelles stériles entre progressistes et traditionalistes,
• le message chrétien sera à nouveau audible si des personnes de foi ont le souci d’incarner, là où elles vivent et au service du monde, la tendresse de Dieu,
• une myriade d’initiatives individuelles ou collectives sont menées dans cet esprit ,
• ces initiatives sont discrètes, vécues dans la prière, l’ouverture aux plus pauvres, le souci de donner à la foi chrétienne une expression aussi proche que possible de l’Evangile.»
Ce langage minimaliste, qui rappelle celui de Taizé ou de l’Arche de Jean Vanier, se double d’une volonté déterminée : « Nous nous connaissons, nous nous reconnaissons, dit le mystérieux cardinal. Nous parlons, nous collaborons, nous essayons de convaincre. Nous agissons sous des formes multiples. Nous pesons autant que nous pouvons sur le déroulement des événements. »
Cette Confession d’un cardinal est visiblement une des « initiatives » du réseau Sarepta.
Yves Chiron
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L’auteur du « Discours du Latran »
Le discours prononcé par Nicolas Sarkozy le jeudi 20 décembre à Rome, dans la basilique du Latran, a suscité des controverses parce que le Président de la République a affirmé : « Les racines de la France sont essentiellement chrétiennes » et « la laïcité ne saurait être la négation du passé. Elle n’a pas le pouvoir de couper la France de ses origines chrétiennes ». Faisant référence à l’encyclique de Benoît XVI sur l’espérance, le Président de la République a aussi longuement évoqué la nécessité d’une espérance qui ne soit pas que temporelle.
On s’en doute, ce long discours du Latran n’a pas été rédigé, pour l’essentiel, par Nicolas Sarkozy, mais il l’a fait sien en le prononçant[2].
En 2004, Nicolas Sarkozy a publié un livre, La République, les religions, l’espérance (Cerf, 2004), livre d’entretiens avec Thibaud Collin et le P. Philippe Verdin, dominicain.
On retrouve le P. Verdin parmi la délégation qui a accompagné Nicolas Sarkozy au Vatican, on retrouve l’espérance, et d’autres thèmes du livre, dans le discours du Latran. Le P. Verdin ne serait-il pas l’auteur principal du discours du Latran comme Henri Guaino est l’auteur principal du discours de Dakar, qui, lui aussi, a fait controverse ?
Y.C.
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Réabonnement 2008    
Avec ce numéro 117, s’achève la septième année de parution d’Aletheia ; année qui aura été marquée par l’événement du 07.07.07, comme dit Jean Madiran.
Aletheia a rempli, une fois encore, son contrat : donner, quinze fois par an, librement, sans souci de plaire ni crainte de déplaire, des informations et analyses au service de la Vérité et de l’Eglise. Et ce, dans un format plus que modeste.
Je remercie les journaux et revues qui font honnêtement référence à Aletheia lorsqu’ils y puisent quelque information ou analyse qu’ils ne trouvent pas ailleurs ; je ne remercie pas ceux qui – tel Golias – y pillent un document inédit sans citer le lieu de leur découverte…
Je remercie les abonnés de la version papier qui ont déjà acquitté leur abonnement pour 2008. Le nombre des abonnements « électroniques » gratuits est désormais quatre ou cinq fois plus nombreux que celui des abonnements « papier » payants. Un abonné payant peut se transformer en abonné gratuit, il lui suffit d’envoyer à Aletheia une adresse électronique. Mais il n’est pas interdit à ceux qui sont abonnés gratuitement par la magie d’internet de faire un don à Aletheia, non pour faire vivre son unique rédacteur mais pour contribuer aux frais divers que comporte tout travail bénévole fait avec un ordinateur, une imprimante, des enveloppes et des timbres.

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[1] Olivier Le Gendre, Confession d’un cardinal, JC Lattès, 2007, 413 pages.
[2] On peut obtenir le texte intégral du « Discours du Latran » (4 pages) auprès d’Aletheia.

23 décembre 2007

[Dr Jean-Pierre Dickès - Le Forum Catholique] Merci Monseigneur Bouilleret

SOURCE - Dr Jean-Pierre Dickès  - Le Forum Catholique - 23 décembre 2007

Monseigneur,
 
Ce matin il y avait autant de monde voire même plus que lors de la première messe sous la voûte céleste. Mais ayant assisté à presque toutes ces messes, je constate un changement important. Au début, nous étions comme une sorte de troupeau traqué, subissant les malheurs du sort (et surtout de la pluie glacée).
  
L'ambiance est désormais toute autre. Apparemment tous les participants tout aussi nombreux voire plus, d'où qu'ils venaient ont compris que la lutte sera longue. Mais qu'il faudra tenir. L'impression est donc celle d'une sorte de confiance tranquille. Les mines se sont décrispées et se sont épanouies. Ils tiennent là parce que c'est leur devoir. Celui de leur conscience. Pas plus compliqué.Merci Monseigneur de les avoir fortifiés.
 
J'ai fait environ deux cents conférences sur la bioéthique dans toute la France et à la demande de diverses organisations de diverses tendances. Je suis allé partout en France. Et en d'autres pays bien sûr. Sauf à Amiens. Pourquoi ? Il existe là (et aussi ailleurs) depuis longtemps des divisions entre traditionnalistes pour des raisons longues à expliquer. Faire une conférence au nom d'un groupe aurait apparu une offense à l'autre. Et inversement. Ces groupes sont désormais unis dans une même cause. Après 10 ans de difficultés vous avez réussi à unir ce qui aurait du rester l'être. Merci Monseigneur.
 
Je suis un vieux de la vieille. Depuis près de quarante ans nous avons connu la messe dans les garages, "la vie de salon" (le mien) et aussi la vie de chateau. Nos paroisses se multiplient. Mais notre souci principal était ceux de la génération suivante. Comprendraient-ils le message des "anciens combattants" ? Les scouts et élèves qui étaient dans le froid dimanche il y a huit jours l'ont compris grâce à vous. Merci Monseigneur.
 
Mais l'exemple que vous donnez à toute la France est fantastique. Vous permettez de comprendre que vos paroles quand elles parlent de charité, d'ouverture, de "sens des autres", d'accueil, d'oecuménisme ne sont que des mots emportés par le vent. Vous venez de donner un coup terrible à l'oecuménisme de façade. Merci Monseigneur
 
Mais maintenant, de plus en plus de catholiques comprennent ce que vous faîtes. Les Amniennois me disent voir des paroissiens qui sont supéfaits de votre dureté de coeur, des mensonges prétendant que nous sommes excommuniés alors que la dite excommunication ne concerne ni les prêtres de la FSSPX ni les fidèles qui fréquentent leurs églises et chapelles. Ces gens là maintenant seront à Noël et le dimanche d'après avec nous à se geler dans le froid en union avec le sacrifice de la crêche. Merci Monseigneur.
 
Le monde a perdu le sens de la souffrance. Je le sais en tant que médecin. Chacun a envie de se laisser dorloter, de se chauffer auprès d'un feu de bois ou être entre amis. Nous étions sur les routes, et attendions dans le froid. Nous apprenons le sens de la souffrance. physique et morale, psychologique dirait-on de nos jours. Et nous nous unissons infimement et humblement il est vrai au sacrifice de la Croix. Et ceci grâce à vous.

Merci Monseigneur.
Merci Monseigneur.
Que le Bon Dieu vous tienne en sa sainte miséricorde
 
Dr Jean-Pierre Dickès
Président de l'Association Catholique des Infirmières et Médecins

21 décembre 2007

[quebechebdo.com] Revivre les messes traditionnelles… en latin!

SOURCE - quebechebdo.com - 21 décembre 2007

L’église Saint-François-d’Assise, sise dans l’arrondissement Limoilou, offre depuis quelque temps des messes fort particulières… en latin. Une occasion pour les paroissiens de revivre les célébrations d’antan le soir de Noël. L’abbé Guillaume Loddé célèbre la messe en latin à raison d’une fois par jour, et ce, depuis le mois de septembre dernier. La popularité pour ce type de célébration est indéniable. La messe du dimanche attire en moyenne plus d’une centaine de paroissiens.

Et le soir de Noël ne fera pas exception. La messe de minuit sera présentée dans cette langue dite «morte» et chantée en grégorien.

«Les personnes qui assistent aux messes en latin ne le font pas parce qu’elles sont attachées à cette langue, de dire l’abbé Loddé. Elles le font parce qu’elles y trouvent quelque chose qu’on ne trouve pas dans les célébrations modernes.»

Rares sont les personnes à connaître les rudiments de cette langue. Question de faciliter la tâche – et la compréhension – de ces dernières, les missels sont traduits en français et en latin. Les lectures sont également exécutées dans la langue maternelle des fidèles. Car l’Abbé le répète et le redit : les messes en latin sont ouvertes à tout le monde, sans exception. «Je tiens beaucoup au latin, fait-il valoir. C’est la langue universelle de l’Église et le trait d’union entre tous les peuples de religion catholique.»
Messes en espagnol
Outre les célébrations en latin, celles en espagnol attirent également les foules dans la capitale. L’église Notre-Dame-de-Foy, qui offre à chaque semaine une messe en espagnol, ne fera pas exception à Noël. Celle du 24 décembre se déroulera à 16 h. Une distribution de cadeaux est prévue à l’issue des célébrations.

19 décembre 2007

[Paix liturgique] Est-il possible de dresser dès à présent un premier bilan des effets du Motu Proprio Summorum Pontificum

La Lettre de Paix liturgique n°77 - 19 décembre 2007

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Est-il possible de dresser dès à présent un premier bilan des effets du Motu Proprio Summorum Pontificum
Est-il possible de dresser dès à présent un premier bilan des effets du Motu Proprio Summorum Pontificum?

Un vrai bilan, pas encore, mais un recoupement d’informations qui montrent de manière patente que la marée monte, lentement c’est vrai, mais irrépressiblement.
 
Le 14 septembre dernier, jour de l’entrée en vigueur du Motu Proprio Summorum Pontificum, la « grande presse » affirmait tel un scoop – et étonnamment d’une seule voix de La Croix au Figaro – que le raz-de-marée des demandes de célébrations de la messe traditionnelle annoncé par certains et redouté par d’autres n’avait pas eu lieu.

« Le Motu Proprio ne fait pas recette » écrivait ainsi La Croix le jour même de l’entrée en vigueur du texte, probablement pour démontrer le peu d’attente qu’il suscitait dans l’Eglise. Ainsi, telle une baudruche, la réalité des demandes de célébrations selon la forme extraordinaire du rite latin émanant des fidèles mais aussi des prêtres était retombée à son réel niveau… faute de demandes ! A quoi ces organes de presse ajoutaient le décompte d’une quinzaine de messes traditionnelles de plus qui seraient désormais célébrées en France : il s’agissait, en réalité, des messes supplémentaires que concédaient dans l’urgence les évêques, en vertu du Motu Proprio de 1988, pour inciter leurs curés à ne pas répondre favorablement aux demandes faites en vertu du Motu Proprio de 2007. Bref, La Croix et la plupart des évêques de France avaient un Motu Proprio de retard.

Rien de très nouveau ni de très original dans le discours officiel finalement. Simple actualisation de l’axiome épiscopal français selon lequel « il n’y a pas de problème liturgique en France, il n’y a pas de demande de célébrations de messes traditionnelles »…

Comment ne pas voir dans ces déclarations incantatoires, un grand soulagement chez ceux qui avaient tant fait pour se faire peur et pour faire peur?

Qui dira à ce propos le ridicule de certaines déclarations entendues, vues ou lues ci et là cet été expliquant que désormais les fidèles n’auraient plus le choix et que toutes les célébrations seraient célébrées comme avant le Concile… Comme si cela avait été un jour l’intention du Pape ou la demande des fidèles attachés à la forme extraordinaire du rite romain.

Evidement, tous ceux qui s’étaient sérieusement penchés depuis des années sur ce dossier savaient ce qu’il fallait penser de ces désinformations sans fondements prononcées par des adversaires de la liturgie traditionnelle ou des journalistes ignorants des réalités de ce dossier. Ils savaient ce qu’il fallait penser de l’agitation de ces épouvantails visant à faire passer Benoît XVI pour un vieillard sénile s’étant senti obligé de prendre, dans des conditions difficiles, des décisions qui n’auraient pas été nécessaires pour le bien de l’Eglise…

Près de trois mois plus tard, quelques jours après la visite en France du Cardinal Castrillon Hoyos, Président de la Commission Pontificale Ecclesia Dei, dont on dit qu’il ne cesse de fulminer contre le « gallicanisme » des évêques de France, à l’usage desquels, entre autres, il serait sur le point publier une espèce de « mode d’emploi » du Motu Proprio, pouvons-nous tenter de dresser un véritable premier bilan des conséquences de la décision prophétique du Souverain Pontife?

Sans parler du fait que les évêques, hier les plus hostiles au Motu Proprio, semblent aujourd’hui chercher la voie du « réalisme », quatre observations nous font pencher en faveur de la réponse suivante qui n''est pas encore un bilan, mais de très intéressantes indications de tendances, au total tout à fait positives.
1- Le champ d’application du Motu Proprio 
Il nous faut tout d’abord prendre en compte le fait que le Motu Proprio ne se limite heureusement pas aux frontières de notre nombril hexagonal mais s’applique dans tout l’univers catholique latin…

A si courte vue, il est donc impossible de mesurer précisément les conséquences qu’aura l’application de cette décision dans chaque diocèse du monde.

Pour illustrer cette remarque, qui peut dire aujourd’hui quelles seront les conséquences, dans le paysage ecclésial de demain, de la décision de ces évêques américains qui ont d’ores et déjà intégré dans leurs séminaires les facultés qu’offre le Motu Proprio en y faisant apprendre aux futurs prêtres diocésains, la célébration de la messe de Saint Pie V? Oui, qui dira les conséquences du Motu Proprio dans ce pays qui compte actuellement déjà plus de 500 chapelles et églises accueillant des célébrations selon la forme extraordinaire du rite romain?

Comment mesurer les conséquences de cette information qui affirme que plus de 600 prêtres italiens désirent organiser des célébrations de la forme extraordinaire du rite romain dans leur paroisse

Sans parler du nombre relativement important de prêtres allemands qui veulent apprendre à dire la messe selon le rite traditionnel, des célébrations qui s’organisent en Belgique, en Grande-Bretagne, comment mesurer les conséquences de ces informations qui circulent au sujet d’un engouement saisissant en faveur de la forme extraordinaire du rite latin en Europe de l’Est et en Asie?

A notre modeste niveau, nous recevons chaque semaine des témoignages de toute l’Europe mais aussi d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique qui nous montre que des mutations étonnantes sont en mouvement.
2 – L’organisation nécessaire
Contrairement à ce qu’affirment les journalistes de La Croix, nous savons que les catholiques français qui souhaitent vivre leur vie chrétienne au rythme de la liturgie traditionnelle sont près de 15 % (Sondage CSA 2006).

Cette partie non négligeable de l’Eglise de France ne signifie pour autant pas que ces catholiques attachés à la forme extraordinaire du rite romain forment une troupe organisée et structurée. Exclus et rejetés de leurs propres paroisses pendant plus de quarante ans, ces catholiques doivent petit à petit savoir qu’ils peuvent – en principe – revenir sans être à nouveau rejetés.

Il semble donc évident qu’il faudra du temps, beaucoup de temps et des circonstances favorables pour que ces fidèles se réveillent enfin et se mettent à demander d’assister aux célébrations dont ils ont besoin.

Comment ne pas comprendre que les affirmations erronées du 14 septembre avaient – entre autre but – celui de démoraliser ceux qui avaient cru qu’aux lendemains du 7 juillet 2007, le mur honteux de l’apartheid liturgique était tombé comme si quarante années de leur vie n’avaient pas existé?

La aussi notre modeste expérience nous éclaire chaque jour. Chaque jour, des catholiques décident de se lancer dans le terrible parcours du combattant qu’est celui du fidèle ordinaire qui doit lutter contre l’inertie ou l’opposition pour tenter, malgré des épreuves parfois incroyables, d’obtenir ce que simplement l’Eglise lui accorde…

Aussi, si aujourd’hui les demandes « enregistrées » sont encore « peu nombreuses » (relativement peu nombreuses : près de vingt dans le diocèse de Versailles, et une bonne quinzaine dans celui de Paris), nous savons que c’est aujourd’hui plus d’une centaine de groupes qui sont en cours de constitution et notre conviction qui se fonde sur une vraie expérience de terrain nous fait dire qu’avant un an il y aura en France plus de 800 demandes collectives, officielles et déterminées.
3 – le long réapprentissage du dialogue et de la charité
La paisible cohabitation des deux formes de l’unique rite romain souhaitée par le Saint-Père nécessite de l’amour et de la charité.

Hélas, ce n’est pas toujours le cas. Comment ne pas être choqué par ce curé qui avant même qu’une demande lui soit formulée officiellement affirme qu’il ne l’acceptera pas   Comment justifier l’étrange attitude de cet autre ecclésiastique d’Issy les Moulineaux qui, dès le mois de septembre, écrivait à ses premiers interlocuteurs que « comme les demandes n’étaient pas assez nombreuses et significatives, il ne donnerait pas suite » à leur demande, sans chercher connaître ces fidèles ni à mesurer leur motivation profonde   Et que dire de ce prêtre de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) qui écrit à une famille que pour respecter les termes du Motu Proprio, il compte leur faire passer un examen de latin avant d’étudier le sérieux de leur demande   Et cet autre prêtre encore qui recevant plus de cinquante familles leur répondait qu’il allait en référer à l’évêque… sans donner suite à cette héroïque démarche...

Il est juste de parler de « démarches héroïques » car en se faisant identifier comme étant intéressées par l’application du Motu Proprio dans leurs paroisses, ces familles se font la plupart du temps injustement cataloguer et suspecter… L’on nous signale par exemple le cas d’un fidèle, organiste de sa paroisse du nord, à qui l’on a retiré brutalement sa charge juste après qu’il ait fait savoir à son curé son souhait d’assister dans sa paroisse à une messe selon la forme extraordinaire du rite latin…

Oui, c’est une démarche héroïque pour ces familles qui ont le courage d’aller voir leur curé pour lui demander une célébration que ce même curé a souvent déclaré – injustement – interdite depuis plus de 30 ans…

Le dialogue et la charité seront nécessaires pour casser la chape de plomb qui fait que des prêtres ne peuvent aujourd’hui, en pratique, pas user de la liberté que leur donne le Motu Proprio de 2007 et continuent d’attendre l’accord – qui ne vient que rarement – de leurs évêques qui restent plantés sur la situation de 1988. A cause de cela, les prêtres – relativement nombreux – qui ont adopté la célébration extraordinaire pour leur messe « privée » quotidienne et ceux qui ont annoncé d’eux-mêmes une célébration « publique » hebdomadaire en semaine ou le dimanche sont restés extrêmement discrets. Il est notoire que plusieurs centaines d’entre eux en France désirent réellement célébrer la forme extraordinaire du rite romain au moins de temps en temps. Cette autocensure est parfaitement compréhensible pour qui connaît la réalité de l''ostracisme dont continuent de faire l’objet les prêtres de sensibilité traditionnelle, de la part d’un certain nombre de leurs confrères et des responsables diocésains. Quarante années de culture du mépris ne s’effacent pas d’un coup de baguette magique.

Tant qu’un dialogue simple et normal ne sera pas « naturel » il ne sera pas possible de mesurer la réalité de ce qu’a pressenti Benoît XVI.

Il faudra beaucoup de temps pour que ceux qui ont refusé de voir la réalité telle qu’elle est et se sont réfugiés dans leurs certitudes confortables, acceptent enfin qu’il existe de nombreux fidèles qui préfèrent la liturgie traditionnelle de l’Eglise.

Cela n’est pas chose aisée. Ainsi à Reims, après avoir affirmé d’une manière assurée que la demande locale ne concernait qu’une seule famille, il faut bien reconnaître l’existence des 200 fidèles qui assistent à la messe traditionnelle mensuelle qu’a autorisée magnanimement Monseigneur Thierry Jordan.

Non, il n’est pas aisé d’accepter ce que les sondages, les enquêtes de terrain et les suppliques affirment depuis de nombreuses années mais que des idéologues refusent (encore) de voir.
4 – L’Impossible bilan des célébrations accordées dans l’esprit du Motu Proprio
Parler des premières applications du Motu Proprio pourrait peut être permettre d’esquisser un début de bilan de sa réception.

Il ne faut en effet pas nier que dès le mois de juillet 2007, des décisions ont été prises. Toutefois, là encore, il est bien difficile d’en tirer un bilan exhaustif.

Qui sait par exemple ce que tel curé diocésain fait discrètement dans sa paroisse   Qui sait ce que tel évêque a accordé à tel endroit et tel autre à tel autre endroit   Qui sait ce que ces mêmes personnes feront demain, dans un mois, dans un an face à la demande qui ne peut être qu’exponentielle?

La réalité du besoin spirituel est telle que le mouvement de demande est désormais irréversible. Ce ne sont pas les notes officielles de sabotage du Motu Proprio qui circulent dans certains diocèses, les vexations ou les intimidations qui le feront reculer.

Tout homme de bon sens comprendra que dans sa grande sagesse le Pape avait anticipé cette situation en reportant à trois ans – et pas à trois mois – le moment d’un bilan.

Pour notre part il nous faudra attendre au moins le printemps pour proposer une première esquisse de bilan.

En attendant ce moment, plusieurs pistes nous semblent incontournables pour appréhender chrétiennement la question liturgique dans nos paroisses :

- Nécessité pour les pasteurs bienveillants d’anticiper et de mesurer honnêtement les demandes ;
- Mise en place par chaque évêque d’un véritable audit dans son diocèse ;
- Ne pas traiter d’abord les fidèles en ennemis ;
- Garder l’espérance.

C’est cette Espérance qui nous anime et détermine notre action en faveur de la réconciliation et la Paix.

Christian Marquant
Membre du bureau de l’association en faveur de la Paix liturgique

P.S. : Afin de mettre à jour notre base de donnée, nous remercions tous ceux qui pourront nous fournir des informations au sujet des groupes de demande de messe selon la forme extraordinaire du rite latin et les coordonnées (Adresse, horaires, moyen d’obtenir des renseignements…) des nouvelles chapelles et églises où sont célébrées régulièrement des messes traditionnelles.

Un groupe de fidèles du 14e arrondissement de Paris s’organise et se développe
Un groupe de fidèles né autour de la paroisse Saint-Pierre de Montrouge vient de créer un site internet pour organiser et amplifier sa demande de célébration chaque dimanche et fête, d’une messe selon la forme extraordinaire du rite latin. Ce groupe agit en concertation avec les trois autres groupes du 14e arrondissement qui se développe sur les paroisses Saint-Dominique, Notre-Dame du Travail et Notre-Dame du rosaire.

Pour vous associer à cette demande ou obtenir des informations:

MotuParis14 – 24, rue Hippolyte Maindron 75014 Paris
contact@motuparis14.org
  et  motuparis14.org

Une demande à Albi dans le Tarn 
Plusieurs fidèles d''Albi (81) désireux de bénéficier du Motu Proprio Summorum Pontificum constituent un groupe en vue de demander la célébration de la forme extraordinaire du rite romain. Fidèles d''Albi ou de la région, vous pouvez les rejoindre aux coordonnées suivantes : chvilettes@voila.fr  ou 05 63 60 65 12

Rouen 
La communauté traditionnelle de Rouen fêtera le 25 décembre le 25e anniversaire de l''instauration de la messe de Saint Pie V qui est célébrée actuellement tous les dimanches et fêtes à 10h30 à l''église Saint-Patrice en plein centre-ville. Pour la première fois la messe de Minuit sera célébrée ce 24 décembre à 23 h et toutes les personnes habitant la région de Rouen sont invitées à y participer.

Renseignements : Philippe Legay, Association Saint-Nicaise - phlegay@infonie.fr

Le groupe des demandeurs du Val-de-Marne s’amplifie
Nous sommes un groupe de presque 500 val de marnais liés à la messe tridentine et souhaitons constituer des groupes de demande dans tous les secteurs pastoraux du diocèse.

Vous pouvez nous rejoindre sur internet : http://www.fidessaintmaur.com. N''hésitez pas à le consulter, c''est là que vous trouverez les informations concernant notre demande.

Pour se soutenir et agir rejoignez « Missa » 
Notre combat pour la messe est un aspect du combat pour la Chrétienté. De multiples initiatives de renouveau catholique naissent un peu partout dans notre beau pays, sans que chacun de nous ne soit toujours au courant. Les groupes Missa se sont justement mis en place pour faire "caisse de résonance" de tous ces trésors qui ne demandent qu''à être connus. Ce peut être pour constituer des "groupes stables", pour chercher un emploi, pour créer une école etc., ou pour des annonces plus religieuses. Ces groupes locaux d''entraide et d''information sont gratuits. Il suffit d''aller sur www.missa.fr et s''inscrire, comme plus de 2000 familles l''ont déjà fait.
Les JMJ 2008 avec la forme extraordinaire du rite romain : Juventutem 
Après l''édition 2005 qui aura vu près de mille pèlerins à la rencontre du Saint-Père, dont près de 750 de France, et 15 venus d''Australie, combien de Français rejoindront les "extrémités de la Terre" à Sydney.

Dès 2006, Son Eminence le Cardinal George Pell, qui avait déclaré "la messe traditionnelle est un des joyaux de la civilisation occidentale", nous a invités à rejoindre l''Australie, et les pèlerins australiens (bientôt suivis de leurs voisins de la proche Nouvelle Zélande), ainsi que leurs communautés traditionnelles, ont créé Juventutem Australie. Un évêque, Mgr Basil Meeking, Evêque Emérite de Christchurch, a bien voulu prendre la présidence d''honneur et célébrera, comme d''autres évêques, pendant ces JMJ la messe selon la forme extraordinaire.

Le thème sera : "Vous allez recevoir une Force, celle du Saint-Esprit qui descendra sur vous. Vous serez alors mes témoins." (Ac 1, 8)

La délégation de France se rendra avant les JMJ, à Melbourne, puis rejoindra les JMJ. Ensuite, nous prendrons un temps de découverte de l''Australie de 8 jours. Les dates sont du 8 au 29 Juillet. Le coût est estimé à 2050 € par personne, dont 980 € à verser avant le 31 décembre, puis le solde en deux fois, fin mars et fin mai. Par ailleurs, pour diminuer ce coût, il est possible de faire un don : cela peut nous permettre de rendre plus accessible ce voyage et d''aider les jeunes à partir, ainsi qu''à amortir les coûts divers de l''association (tracts, plaquettes, envois postaux...). Un reçu fiscal est délivré à partir de 15 euros sur demande et, pour tout don supérieur à 50 €, un CD souvenir des JMJ 2005 d''1h10, comportant des enregistrements publics des offices, est offert (Bach, Palestrina, Heredia, Bruckner, Plain-chant grégorien...).

Les communautés traditionnelles (FSSP, ICRSP, CRMD, IBP...) accompagneront Juventutem.

Nous insistons aussi sur un point très important : la tendance est aux inscriptions à la "dernière minute" : or la majeure partie du prix est déterminée par le billet d''avion qui peut subir de très fortes variations sur ce type de vols très long courrier. Le fait de bénéficier de tarifs de groupe nous permet d''avoir des prix garantis et payables en plusieurs fois, ce qui est très avantageux. Au-delà de ce que nous avons pu réserver, il est impossible de garantir le prix et il nous reste environ 15 places à ce jour.

Autre point : certains, surtout s''ils souhaitent rester plus longtemps en Australie, peuvent nous rejoindre sur place. Une offre est disponible sans le billet d''avion.

Tous les renseignements, formulaires d''inscriptions et dons sont sur le site www.juventutem.com et vous pouvez nous joindre par mail jmj2008@juventutem.com

Nous mettrons ce pèlerinage sous la protection de Notre-Dame, Secours des Chrétiens, patronne de l''Australie, Grande Terre Australe du Saint-Esprit, et découvrirons les missionnaires français qui ont participé à l''évangélisation de ces terres lointaines, en particulier, Mgr de Boismenu et sa nièce, Solange de Jessey.

Et toujours Amiens
AMIENS
Dimanche 23 décembre
10H00
Quatrième dimanche de l’Avent (Rorate)
Messe sur le parvis de St Germain
Nuit de Noël

En l’absence d''un toit :
Veillée avec crèche vivante à 20H00
Messe de la Nativité à 21H00
sur le parvis de la cathédrale
Pour en savoir Plus : exaudiat@free.fr

Compte-rendu de la sixième messe dehors pour les catholiques SDF d’Amiens
Voir la vidéo de la messe du 16 décembre sur le parvis de la cathédrale d’Amiens : dailymotion.com
Voir les photos : amiens-catholiques-sdf.com
Ecouter la déclaration de l’abbé Lorber (réponse à Mgr Bouilleret) et le sermon de l’abbé Berteaux : amiens-catholiques-sdf.com
Voir le reportage de FR3 Picardie : jt.france3.fr
Courrier Picard du 15 décembre :
AMIENS - Dans une déclaration au Courrier, Mgr Jean-Luc Bouilleret répond clairement mais fermement à la demande des catholiques traditionalistes : ils n’auront pas d’église du diocèse.
Depuis le 5 novembre, les catholiques traditionalistes d''Amiens de la Fraternité Saint Pie X (partisans de Mgr Lefebvre) n''ont plus d''église, le conseil général de la Somme l''ayant vendue au conseil régional.
Des rencontres ont eu lieu depuis le mois de juillet entre les prêtres de la Fraternité et les autorités du diocèse d''Amiens. Les catholiques traditionalistes qui se retrouvent d''une certaine façon « SDF » célèbrent actuellement leur messe tridentine dans la rue face à l''église Saint-Germain et à la cathédrale d''Amiens (encore ce dimanche à 10 heures). Et ils annoncent leur intention de célébrer une messe de minuit, avec une crèche vivante le soir de Noël, devant la cathédrale. Nombreuses sont les réactions de catholiques (des deux camps) qui demandent l''octroi d''une des églises désaffectées dans la Somme.
Contacts avec le Vatican
Mais « il y a un schisme de cette Fraternité Saint-Pie X à l''égard de l’Eglise catholique romaine. Nous sommes en communion totale avec le pape », rappelle Mgr Jean-Luc Bouilleret, évêque d''Amiens. « Il est exact qu''il y a des contacts entre Mgr Fellay, un des évêques de cette Fraternité, et le pape. Mais il n''y a pas d''accord à ce jour. Il n''y a toujours pas de levée d''excommunication et des sanctions à l''égard de ces évêques et de leurs prêtres. Ils ne veulent toujours pas reconnaître Vatican Il, l''oecuménisme et les libertés religieuses. »
Autre fait rappelé par l''évêque :
« Il n''y a pas d''églises désaffectées dans le diocèse d’Amiens, placées sous ma responsabilité. Mais il y en a qui dépendent des collectivités territoriales, comme Saint-Germain qui appartient à la ville d''Amiens. C''est au maire de prendre ses responsabilités. »
Quant à la question spécifique de la messe en latin, le Motu Proprio, Mgr Bouilleret souligne que « si un groupe stable constitué de nos fidèles veut la messe en latin dans la forme extraordinaire, il n''y aura aucun problème. Je n''ai pas de demande à ce jour. »
Pour le reste, l''évêque d''Amiens est très clair : pas question de faire jouer la « charité chrétienne » envers les traditionalistes : « Il n’y a pas de charité authentique sans vérité. Pour une vraie communion, il faut être en charité avec la vérité. »
Et si une commune propose l''un de ses lieux de culte   « Je consulterai mon conseil épiscopal avant de me prononcer », rétorque l''évêque qui précise encore que si les chrétiens orthodoxes peuvent bénéficier de la mise à disposition de la cathédrale, c''est qu''« eux ne sont pas excommuniés. Cela s''est d''ailleurs déroulé en présence du nonce apostolique ».
JACQUES GOFFINON
Qu’est-ce que nous chante Mgr Bouilleret !
C’est tout de même curieux d’entendre un évêque à la mode, parler de vérité alors que le libéralisme ambiant a banni ce mot. Mgr Bouilleret semble confondre les libertés religieuses avec la liberté religieuse façon Vatican II, qui, elle, est un fourre-tout dans lequel il serait possible d’accéder au salut autrement que par Notre-Seigneur-Jésus-Christ. Oui Monseigneur, pour l’honneur de N-S-J-C, nous ne pouvons accepter cette notion contraire à son enseignement et celui de l’Eglise depuis des siècles !
Depuis quand les orthodoxes sont-ils en communion avec le Vicaire du Christ? Ou avez-vous entendu dire qu’ils reconnaissent les conciles successifs.
Quant à sa conception de la charité, elle est pour le moins suspecte. Il suffit de relire St Paul pour en être convaincu :
« (…) La charité est patiente, elle est pleine de bonté ; la charité n''est point envieuse ; la charité ne se vante point, elle ne s''enfle point d''orgueil, elle ne fait rien de malhonnête, elle ne cherche point son intérêt, elle ne s''irrite point, elle ne soupçonne point le mal, elle ne se réjouit point de l''injustice, mais elle se réjouit de la vérité ; elle excuse tout, elle croit tout, elle espère tout, elle supporte tout.
La charité ne périt jamais. Les prophéties prendront fin, les langues cesseront, la connaissance disparaîtra.(…) »
(Extrait de la 1ère lettre de St Paul aux Corinthiens, chapitre 13)
Au sujet de l’application du Motu Proprio de S.S. Benoît XVI : « Je n’ai pas de  demande à ce jour », précise-t-il. De qui se moque Mgr Bouilleret   N’a-t-il jamais entendu parler de l’association Sainte Philomène qui lui a demandé le remplacement de l’abbé Philippe Sulmont.
Intervention d''un prêtre diocésain sur le Forum catholique
(…) l''attitude de l''évêque d''Amiens est pitoyable, et laisser pourrir la situation n''arrange rien. Un accord, même temporaire me semblerait possible non   Mais il est vrai que la confiance est difficile à établir avec la FSSPX au niveau du clergé, tant il y a eu, de part et d''autre, d''insultes, d''anathèmes et de rumeurs colportées...
Cependant, il me semble important de bien rappeler que la demande d''église à Amiens est bien issue de la FSSPX et non d''une communauté Ecclesia Dei. Par souci de vérité. Et même si il y a des avancées, heureuses, on ne peut quand même pas dire qu''il n''y a pas de problème de communion avec l''Eglise de la part de cette fraternité... Le Motu Proprio est bien un signe de réconciliation de la part du Saint-Père, mais qui suppose quelques avancées avant de pouvoir confier des églises à la FSSPX...
Il y a bien un problème local à Amiens, venant certes de l''évêque mais peut-être pas seulement   Les sanctuaires de Lourdes se sont ouverts facilement aux célébrations de la FSSPX en octobre pour leur pélé, ponctuellement, mais quelle a été l''attitude de la FSSPX locale depuis la nomination de Mgr Bouilleret   Je n''ai pas de réponses, je me méfie des manipulations en la matière des deux côtés. Ce qui est sûr c''est que l''évêque d''Amiens ne connaît rien au milieu tradi, et je suis bien heureux de ne pas l''avoir comme évêque...
Ce qui est sûr aussi, c''est que ni protestants, ni orthodoxes, ne célébreront dans les églises qui me sont confiées. Et préférer voir la Divine Liturgie dans son église que le Saint Sacrifice de la messe me semble extrêmement choquant.
Je n''ai voulu blesser personne par ce message, et j''ai déjà témoigné ma communion de prière avec ceux qui célèbrent dehors. Pourvu que cette situation cesse au plus vite, elle est un signe grotesque de nos désunions aux yeux du monde... Illustrée en son temps par Coluche, pour ceux qui se souviennent de son sketch sur la messe en latin, qui malheureusement exposait aux oreilles de tous nos divisions internes, objets de scandale et de contre témoignage...
Mgr Bouilleret, vous avez les cartes en main. Vous ne perdrez pas la face en faisant ce geste que tous attendent, non, au contraire, vous sortirez grandi.
Si vous avez des raisons légitimes de penser qu''un accord n''est pas viable à cause de la situation locale, donnez-nous des preuves de votre méfiance. Si vous avez été trahi, menacé, insulté, par ces fidèles, donnez-nous des preuves.
Si ce n''est pas le cas, vous n''avez plus de raison de rester aussi intransigeant. Personne ne vous demande de dire publiquement qu''il n''y a aucun problème, personne ne vous demande de prendre Mgr Fellay comme évêque coadjuteur... (quoi que... j''imagine les conversations au ptit déj à l''évêché!!!) ils vous demandent une église, même pour un temps. C''est vous qui posez les conditions, on est d''accord, c''est vous l''évêque... Mais soyez évêque, justement... et pas le receveur local des PTT qui dit « désolé, c''est fermé, je ne peux rien pour vous ».
Soyez tout simplement... Bon Pasteur !!!!
In Xto
Courrier reçu d’un lecteur du diocèse de Lille :
L''organiste de Seclin demande la messe tridentine, depuis on le met sur le côté, on ne le REGARDE PLUS, on lui annonce qu''on va le licencier et le curé dit que s''il n''y a pas d''orgue, on jouera de la batterie... Cette personne n''est pas "tradi"- info du samedi 15 oct 2007 - De plus, il vit de ce travail.
Peut-être faut-il attendre une homélie sur la "charité". Un vieil adage souvent vérifié pour ceux qui claquent un boulon, comme pour Maritain... cherchez la femme...

Qui sommes-nous - Ce que nous sommes
- Des catholiques romains attachés à leur Eglise.
- Des fidèles attachés au Saint-Père.
- Des diocésains qui respectent leurs évêques et qui attendent beaucoup d''eux comme des enfants de leur père.
- Des croyants soucieux de respecter l’enseignement de l’Eglise conformément aux définitions qui ont été renouvelées par le Catéchisme de l’Eglise catholique publié par Jean Paul II en 1992.
- Des chrétiens très nombreux qui désirent vivre leur foi catholique dans leur paroisse au rythme de la forme extraordinaire du rit latin de l''Eglise comme le pape Benoit XVI le propose dans son motu proprio Summorum Pontificum du 7 juillet 2007.
Ce que nous désirons
- Une application « large et généreuse » des possibilités accordées par l''Eglise en faveur des fidèles attachés à la liturgie traditionnelle.
- Il est nécessaire que ces lieux soient des églises où sera célébrée chaque dimanche et fête la liturgie traditionnelle selon le missel de 1962.
- L’enseignement de la foi catholique selon les schémas définis par le catéchisme de l’Eglise catholique publié par le Vatican en 1992.
- L’accès effectif pour tous aux sacrements de la Sainte Eglise selon le missel de 1962.
- La possibilité de développer dans la paix toutes les oeuvres chrétiennes nécessaires aux besoins des fidèles (scoutisme, patronage, chorale, Conférences Saint Vincent de Paul, Domus Christiani, récollections, pèlerinage...)
- Ces communautés en communion avec l’évêque doivent être dirigées par des prêtres bienveillants, soucieux de paix et de réconciliation.
Pourquoi nous le désirons
- Les querelles dans l’Eglise doivent cesser.
- C’est notre sensibilité et le pape a demandé que cette sensibilité soit accueillie et respectée.
- Au moment où l’Eglise traverse en France une crise grave, il est urgent de mettre en oeuvre une réconciliation entre tous les fidèles.
- C’est par ce moyen et lui seul que se renoueront des liens de dialogue, de charité fraternelle et de respect et que cesseront les invectives.
- C’est surtout répondre au précepte évangélique d’agir en tout pour l’unité des catholiques malgré leurs différences et leurs diversités.

C’est ainsi que l’on pourra véritablement prétendre favoriser l’oecuménisme et entreprendre tous ensemble la nouvelle évangélisation réclamée par l''Eglise.

16 décembre 2007

[Jean-Claude Larchet - orthodoxie.com] Recension : Dom Guy Oury "La messe de S. Pie V à Paul VI"

SOURCE - Jean-Claude Larchet - orthodoxie.com - 16 décembre 2007

Dom Guy Oury, La messe de S. Pie V à Paul VI, Éditions de l’Abbaye Saint Pierre de Solesmes, Solesmes, 1975, 127 p.

La récente réhabilitation par le pape Benoît XVI de la messe en latin dite «de saint Pie V» a suscité un certain nombre de remous au sein de l’Église catholique, mais aussi quelques débats et prises de position au sein de l’Église orthodoxe, ce qui justifie cette recension.
 
Cette mesure, tout en s’inscrivant dans une série de prises de positions destinées à replacer le catholicisme romain sur ses positions antérieures au concile de Vatican II, était surtout destinée, au sein de l’Église catholique, à rallier, en satisfaisant leurs revendications les plus visibles et les plus immédiates, les dissidents de la toute petite minorité traditionaliste (objectif qui n’a été que partiellement atteint) ; sa portée est par ailleurs limitée puisque en France, par exemple, selon un article récent du journal «Le Monde», quelques dizaines de fidèles seulement ont fait la demande nécessaire pour obtenir, dans leurs paroisses, la célébration de la messe en question. Reste le problème de fond, qui a été de nouveau posé : celui de la valeur de ces deux messes l’une par rapport à l’autre et, dans la perspective qui est la nôtre, par rapport à l’Orthodoxie.
 
Ce petit livre, déjà ancien mais toujours diffusé, qui a été écrit par un liturgiste reconnu qui ne peut être qualifié ni de traditionaliste ni de moderniste, et qui a été cité comme une référence au cours des débats récents, apporte quelques réponses.
 
Il montre tout d’abord que la messe «de saint Pie V», qui date du concile de Trente, c’est-à-dire du XVIe siècle (et n’est donc pas, comme l’a dit un peu imprudemment le patriarche de Moscou, sans doute mal renseigné par ses conseillers, « d’une vénérable antiquité ») a sans cesse été retouchée, et cela jusqu’au pontificat de Jean XXIII. D’un autre côté, elle a été instituée dans le prolongement d’une longue suite de réformes qui font qu’elle est fort éloignée de la liturgie romaine des premiers siècles. C’est ainsi que le savant père Vladimir Guéttée, ancien prêtre catholique converti à l’Orthodoxie au XIXe siècle, qui a longtemps étudié et pratiqué cette messe, disait d’elle que, «modifiée, taillée, remaniée de mille manière depuis mille ans, elle n’exprime plus l’idée fondamentale de la vraie liturgie catholique» et concluait que l’ «on ne peut plus considérer comme licites les nombreux changements que l’Église romaine a faits aux rites de la liturgie». Le même constatait encore : «pour la liturgie, l’Église romaine n’a été fidèle que dans la conservation de la langue latine, or en cela elle s’est encore éloigné de l’esprit de l’Église primitive», l’esprit de la Pentecôte exigeant en effet que l’Église s’adresse aux fidèles dans leur propre langue.
 
Dom Oury montre ensuite que la messe dite «de Paul VI», instaurée par le 2e concile de Vatican II, ne constitue pas une rupture avec la messe antérieure. L’auteur réfute à cet égard méthodiquement toutes les accusations dont elle a été l’objet et souligne qu’elle ne doit pas être jugée, comme on le fait trop souvent, en fonction des divers abus auxquels sa mise en pratique a donné lieu.
 
L’auteur montre même que, à certains égard, la messe «de Paul VI» est plus traditionnelle que la messe «de saint Pie V» et franchit un pas œcuménique important en direction de l’Église orthodoxe en réintroduisant, notamment au niveau de la 4e prière eucharistique, des éléments empruntés à la liturgie antiochienne et à l’anaphore de saint Basile dans sa recension alexandrine. Elle réintroduit surtout l’épiclèse, qui est absente de la messe «de saint Pie V» ce qui, d’un point de vue orthodoxe, rend celle-ci invalide avant toute autre considération.
 
On peut en conclure que ce qui passe pour traditionnel ne l’est pas vraiment et que ce qui passe pour moderne ne l’est pas autant qu’on pourrait le penser. Et l’on peut ici se rappeler la remarque du P. Georges Florovsky : il faut se garder de confondre ancienneté et tradition.
 
Notons en passant que la coexistence actuelle de deux messes au sein de l’Église latine, l’une avec épiclèse et l’une sans épiclèse, ou bien témoigne d’une incohérence dans la théologie catholique actuelle de la consécration, ou bien indique que l’épiclèse n’a aux yeux de l’Église catholique qu’une valeur secondaire (puisqu’elle est facultative), et que donc prévaut toujours pour celle-ci la doctrine tardive (non acceptée par l’Église orthodoxe) selon laquelle la consécration est opérée par le ministère du prêtre lorsqu’il prononce les paroles : «...ceci est mon corps....ceci est mon sang...». Un problème de plus qui devra être examiné par le dialogue œcuménique lorsque celui-ci redeviendra sérieux en prenant en compte l’ensemble des questions qui continuent à séparer l’Église catholique de l’Église orthodoxe.
 
Jean-Claude Larchet

15 décembre 2007

[ceremoniaire.net] Un événement liturgique - ou le sens d’un Motu proprio

SOURCE - recension du livre de Marc Aillet sur ceremoniaire.net - Décembre 2007

Un événement liturgique ou le sens d’un Motu proprio - Marc Aillet
Éditions Tempora, novembre 2007
ISBN 9-782916-053202 - 137 pages - 13,90 €

Le père Marc Aillet, membre de la Communauté Saint-Martin, est vicaire général de Mgr Dominique Rey au diocèse de Fréjus-Toulon. Le filial attachement de ce diocèse et de son évêque à la personne du Vicaire du Christ étant connu de tous, on ne s’étonne pas que le vicaire général nous gratifie d’une analyse des raisons du Motu proprio Summorum Pontificum, dans un petit livre dont le but est de mettre en lumière la continuité dans laquelle s’inscrit ce document pontifical. Dans la préface qu’il accorde à cet ouvrage, Mgr Rey explique que le Motu proprio ne se réduit pas à une pure séduction vis-à-vis de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, mais s’inscrit au contraire dans une volonté, affichée depuis toujours par Joseph Ratzinger, de promouvoir la croissance organique de l’enseignement et de la liturgie de l’Église, avec pour horizon le projet de réforme de la réforme, c’est-à-dire la redécouverte de l’esprit de la liturgie et la progressive resacralisation du culte, en particulier du rite ordinaire.
 
L’ouvrage se divise en trois chapitres, suivis d’une brève conclusion, de la traduction française du Motu proprio et de la lettre de présentation du document aux évêques, ainsi que d’une petite bibliographie pour se faire une idée juste de la liturgie romaine. On ne peut pas nier la qualité et l’à-propos de la bibliothèque recommandée par le père Aillet, mais nous trouvons surprenant que le plus ancien texte sur la liturgie romaine dont il conseille la lecture date du 4 décembre 1963. Cela dit, l’intitulé de ce sous-titre de la bibliographie laisse percevoir le but subsidiaire du livre entier, tant il est manifeste que des catholiques, qui n’avaient pas une idée juste de la liturgie romaine, pourraient éprouver quelque difficulté à recevoir sereinement les affirmations et prescriptions de Summorum Pontificum.
 
Le vicaire général commence par présenter brièvement les dispositions du Motu proprio, ainsi que les recours dont disposent les fidèles qui n’obtiendraient pas du curé ce qu’ils demandent légitimement, tout en rassurant le lecteur qu’il ne s’agit pas de revenir en arrière et ainsi d’amenuiser l’autorité du Concile Vatican II, en particulier de mettre en doute la réforme liturgique qui y a été décidée (p. 23). En effet, le Saint-Père est convaincu que dans les pays comme la France, où le « mouvement liturgique avait donné à de nombreuses personnes une remarquable formation liturgique », l’attachement au Missel antérieur était fondé et éclairé (p. 27). Dans son troisième chapitre, sur la participation à la liturgie, l’auteur cite la préface donnée par cardinal Ratzinger en 2003 au livre du père Uwe Michaël Lang : « Pour ceux qui fréquentent habituellement l’Église, les deux effets les plus évidents de la réforme liturgique du Concile Vatican II semblent être la disparition du latin et l’autel orienté vers le peuple. Qui a lu les textes, poursuit le futur Benoît XVI, se rendra compte toutefois avec stupeur qu’en réalité les décrets du Concile ne prévoient rien de tout cela » (p. 91).
 
La juste idée de la liturgie romaine semblerait donc impliquer une désastreuse mise en application de la réforme voulue par le récent Concile, dont l’authentique application nécessiterait un nouveau mouvement liturgique, qui fait le sujet du deuxième chapitre. On ne s’étonnera pas des réactions inquiètes de tel ou tel prêtre ou animateur laïc de liturgie à la publication du Moto proprio : ces commentaires trahissent un manque de formation liturgique et sens théologique, qu’on ne saurait d’ailleurs pas toujours leur imputer (p. 35). Au cours de ce long chapitre, qui occupe presque la moitié du livre, en commençant par ce constat que l’inculture liturgique a envahi le sanctuaire (ou le podium), l’auteur passe en revue d’autres exigences énumérées par Sacrosanctum Concilium, ainsi que les échecs par lesquels elles se sont soldées. Là où les gestes, en nous venant du fond des âges, en particulier de l’âge d’or de la liturgie romaine, avaient l’art de nous immerger d’un coup dans le Mystère en nous faisant sortir du monde profane qui tend toujours à nous détourner de Dieu, on a mis en lieu et place, le plus souvent faute de formation, des gestes fabriqués, stéréotypés, empruntés à la vie ordinaire et incapables d’ouvrir à la transcendance du Mystère célébré (p. 62). La musique sacrée a subi les effets d’une mécompréhension de la participation active demandée par le Concile (p. 64). En parlant du lien voulu entre Bible et liturgie (p. 67), l’auteur oublie certes de mentionner que le renouveau tant acclamé du lectionnaire a écarté de la proclamation publique – pour prendre un cas flagrant – des paroles trop dures de l’Apôtre à l’intention de ceux qui s’approcheraient de la sainte table sans discernement. Mais il souligne que la répétition des textes du dimanche pendant la semaine permettait peut-être une meilleure assimilation de la parole par les fidèles et surtout, les chants de la Messe – introït, graduel, alleluia ou trait, chant d’offertoire, chant de communion – tirés toujours de l’Écriture, principalement de l’Ancien Testament et particulièrement des psaumes, constituaient un commentaire de l’Écriture par l’Écriture (p. 68). Il enchaîne des observations sur les banales et impossibles « traductions » officielles, les prescriptions qui n’en sont pas, surtout concernant l’usage du latin et l’orientation de la messe face à Dieu (p. 74), et ainsi de suite.
 
En un mot, on devine que le vicaire général est loin d’être persuadé que tout se passe pour le mieux dans la forme la plus ordinaire de la liturgie. Il groupe ses observations sous les titres : une plus grande fidélité aux normes liturgiques (p. 58) et un plus grand soin apporté à la formation liturgique (p. 75). L’auteur ne va pas jusqu’à suggérer qu’un nouveau mouvement liturgique – la thèse globale du deuxième chapitre – ne saurait s’édifier sur les livres de Paul VI, et ce n’est très probablement pas sa pensée ; il se contente de parler, comme Benoît XVI, d’un enrichissement mutuel des deux Missels (p. 54).
 
Le présent livre ne concerne donc pas les Grecs, les Russes, les Anglais et autres brebis perdues, à qui le Souverain Pontife a peut-être tout autant pensé en rédigeant le Motu proprio, et il ne s’adresse pas directement aux clercs et aux églises qui jouissent déjà, plus ou moins tranquillement, de la liturgie classique – bien que les questions traitées ne soient pas sans intérêt pour eux. Il s’adresse surtout à des catholiques élevés dans une liturgie déformée, à la limite du supportable, qui ont cru de bonne foi suivre la volonté de leur sainte Mère l’Église en continuant de faire ainsi. Que cet ouvrage contribue à leur ouvrir l’intelligence et le cœur !
PF.

[Le Courrier Picard] Hors l’Église, point de salut

SOURCE - Le Courrier Picard - 15 décembre 2007

Hors l’Église, point de salut AMIENS - Dans une déclaration au Courrier, Mgr Jean-Luc Bouilleret répond clairement mais fermement à la demande des catholiques traditionalistes : ils n’auront pas d’église du diocèse.

Depuis le 5 novembre, les catholiques traditionalistes d'Amiens de la Fraternité Saint Pie X (partisans de Mgr Lefebvre) n'ont plus d'église, le conseil général de la Somme l'ayant vendue au conseil régional.

Des rencontres ont eu lieu depuis le mois de juillet entre les prêtres de la Fraternité et les autorités du diocèse d'Amiens. Les catholiques traditionalistes qui se retrouvent d'une certaine façon « SDF » célèbrent actuellement leur messe tridentine dans la rue face à l'église Saint-Germain et à la cathédrale d'Amiens (encore ce dimanche à 10 heures). Et ils annoncent leur intention de célébrer une messe de minuit, avec une crèche vivante le soir de Noël, devant la cathédrale. Nombreuses sont les réactions de catholiques (des deux camps) qui demandent l'octroi d'une des églises désaffectées dans la Somme.
Contacts avec le Vatican
Mais « il y a un schisme de cette Fraternité Saint-Pie X à l'égard de l’Eglise catholique romaine. Nous sommes en communion totale avec le pape », rappelle Mgr Jean-Luc Bouilleret, évêque d'Amiens. « Il est exact qu'il y a des contacts entre Mgr Fellay, un des évêques de cette Fraternité, et le pape. Mais il n'y a pas d'accord à ce jour. Il n'y a toujours pas de levée d'excommunication et des sanctions à l'égard de ces évêques et de leurs prêtres. Ils ne veulent toujours pas reconnaître Vatican Il, l'oecuménisme et les libertés religieuses. »

Autre fait rappelé par l'évêque : « Il n'y a pas d'églises désaffectées dans le diocèse d'Amiens, placées sous ma responsabilité. Mais il y en a qui dépendent des collectivités territoriales, comme Saint-Germain qui appartient à la ville dAmiens. C'est au maire de prendre ses responsabilités. »

Quant à la question spécifique de la messe en latin, le Motu Proprio, Mgr Bouilleret souligne que « si un groupe stable constitué de nos fidèles veut la messe en latin dans la forme extraordinaire, il n'y aura aucun problème. Je n'ai pas de demande à ce jour »

Pour le reste, l'évêque d'Amiens est très clair : pas question de faire jouer la « charité chrétienne » envers les traditionalistes : « Il n’y a pas de charité authentique sans vérité. Pour une vraie communion, il faut être en charité avec la vérité. »

Et si une commune propose l'un de ses lieux de culte ? «Je consulterai mon conseil épiscopal avant de me prononcer », rétorque l'évêque qui précise encore que si les chrétiens orthodoxes peuvent bénéficier de la mise à disposition de la cathédrale, c'est qu'« eux ne sont pas excommuniés. Cela s'est d'ailleurs déroulé en présence du nonce apostolique ».

JACQUES GOFFINON

[Christophe Geffroy - La Nef] « Dépasser les tensions et les incompréhensions » - Jean-Pierre Cattenoz

SOURCE - Christophe Geffroy - La Nef n°188 - Décembre 2007

Si certains évêques renâclent face au Motu proprio Summorum Pontificum au point que Rome devrait prochainement publier une « explication » de ce texte, Mgr Jean-Pierre Cattenoz, archevêque d’Avignon, érige dans son diocèse l’association sacerdotale Totus tuus destinée aux prêtres diocésains qui célèbrent selon la forme extraordinaire du rite romain. Entretien avec le modérateur, notre collaborateur l’abbé Christian Gouyaud, curé de la paroisse personnelle de la Croix glorieuse à Strasbourg, et avec le secrétaire, l’abbé Tancrède Leroux, recteur de l’église Saint-Georges à Lyon. Mais avant, le message de Mgr Jean-Pierre Cattenoz, archevêque d'Avignon.
L’association Totus tuus
Depuis plusieurs années, j’étais en contact avec des prêtres venant régulièrement dans mon diocèse pour célébrer la messe dans la forme tridentine. L’an dernier, nous étions tous dans l’attente d’un « Motu proprio » annoncé. Je me demandais comment nous pourrions répondre au désir du Saint-Père à travers ce Motu proprio. Je portais tout cela dans ma prière, demandant à l’Esprit Saint de m’éclairer. Puis, à la demande de plusieurs de ces prêtres, j’ai accepté de passer une journée avec eux. Ensemble nous nous sommes retrempés dans les premiers chapitres des Actes des Apôtres et dans la naissance de la première communauté au souffle de l’Esprit. Je leur ai proposé alors de rédiger une charte à la lumière des quatre piliers de la vie de la première communauté chrétienne : « Ils étaient fidèles à l’enseignement des apôtres, à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières ».
 
Dans la confiance nous nous sommes revus de nouveau une journée au début de l’été. En fin d’été, nous avons passé ensemble quelques jours dans les Alpes pour finaliser la charte. Tout était prêt pour se lancer dans cette aventure dans la lumière du Motu proprio qui venait de sortir. Après avoir présenté mon projet à plusieurs évêques français et au cardinal Castrillon Hoyos, le 16 octobre dernier, date anniversaire de l’élection de Jean-Paul II, j’érigeais officiellement l’Association « Totus tuus ».
 
Le but de cette Association est d’apporter aux prêtres qui en feront partie un soutien spirituel et fraternel, mais aussi de leur permettre de s’intégrer de nouveau et pleinement dans la vie du presbyterium de nos diocèses. Attachés, sans exclusive, à la forme extraordinaire de la liturgie de l’Église, ils veulent vivre pleinement dans la lumière du Motu proprio selon lequel : « les deux expressions de la lex orandi de l’Église n’induisent aucune division de la lex credendi de l’Église ; ce sont en effet deux mises en œuvres de l’unique rite romain ». Ils veulent vivre pleinement leur sacerdoce au cœur de nos diocèses sous la conduite de leurs évêques.
 
L’Association devrait à terme permettre de dépasser les tensions et les incompréhensions au cœur même de l’Église entre des gens qui tous se savent membres de l’unique Corps du Christ. Les prêtres membres de l’Association veulent vraiment être dans la charité des artisans de paix et d’unité au cœur de l’Église. À la lumière de la lettre de Jean-Paul II à l’aube du troisième millénaire, ils veulent que nos communautés chrétiennes deviennent d’authentiques écoles de la communion dans la charité.
 
Le Motu Proprio ne dessaisit aucunement les évêques de leur triple charge d’enseigner, de sanctifier et de conduire le Peuple de Dieu, il les invite au contraire à œuvrer pour que nous retrouvions par-delà deux expressions, l’une extraordinaire et l’autre ordinaire de la lex orandi de l’Église une unité toujours plus profonde et plus vraie au cœur de l’Église pour un meilleur service missionnaire au cœur de notre monde d’aujourd’hui.
 
Lors de notre Assemblée plénière des Évêques de France à Lourdes, nous avons partagé sur la mise en œuvre du Motu proprio dans nos diocèses. Il se met en place progressivement et paisiblement. Il faudra encore du temps pour que nous apprenions tous, de part et d’autre, à vivre dans la confiance réciproque et nous avons tous à nous convertir pour nous laisser toujours davantage conduire par l’Esprit Saint.

Mgr Jean-Pierre Cattenoz 
archevêque d’Avignon

La Nef – Pourquoi avoir créé l’association de prêtres Totus tuus ?
Abbé Christian Gouyaud – Encouragées par l’Église, les associations sacerdotales « proposent une règle de vie adaptée et dûment approuvée, et un soutien fraternel qui aident les prêtres à se sanctifier dans l’exercice du ministère ». L’association Totus tuus offre cette règle et ce soutien aux prêtres diocésains « attachés à la “forme extraordinaire de l’unique rite romain” » et engagés dans l’application du Motu proprio Summorum pontificum. Cependant, la Charte de l’Association dépasse ce cadre liturgique. Comme l’a souligné Mgr Cattenoz, l’option d’une forme liturgique ne suffit pas à fonder une spiritualité sacerdotale. Nous sommes plusieurs à en avoir fait l’expérience.
Abbé Tancrède Leroux – Les prêtres à l’origine de l’association appartiennent à la « génération Jean-Paul II ». De là sa devise épiscopale – Totus tuus – comme nom de l’association et surtout sa piété mariale comme l’un des fondements de notre spiritualité.
Pourriez-vous nous expliquer quel sera le cheminement pour un jeune garçon ayant une vocation et qui serait intéressé de rejoindre l’association ?
T.L. – L’association n’incardine pas de prêtres. Se former en vue du sacerdoce et rejoindre l’association sont donc deux questions différentes. Cependant nous portons le souci des vocations et des candidats au sacerdoce sont en lien avec l’association. Est-il vraiment utile de multiplier les séminaires ? Pourvu que la formation prenne en compte le critère indispensable d’une « herméneutique de la réforme dans la continuité de l’unique sujet-Eglise », concernant l’enseignement depuis Vatican II, des séminaristes peuvent être intégrés dans un séminaire diocésain où l’expression liturgique traditionnelle serait prise en compte et respectée. Aujourd’hui de telles possibilités existent et se mettent en place pour les jeunes attachés à cette liturgie.
Cette association est-elle un fruit du Motu proprio ?
C.G. – Cette association était déjà en chantier avant la promulgation du Motu proprio. Erigée après la publication de ce texte, elle constitue, de la part de Mgr Cattenoz, une réponse positive et originale à ce que souhaite Benoît XVI. Contrairement à ce qui a pu être parfois dit, les évêques n’ont pas perdu la main dans ce dossier : la solution apparente d’un diocèse personnel ou d’une administration apostolique a été écartée, pour ne pas soustraire ce type de ministère à leur juridiction. Il est donc particulièrement heureux que des évêques prennent des initiatives dans ce sens. Deux écueils doivent être évités : l’opposition d’une fin de non-recevoir à une telle demande des fidèles ; l’octroi d’un statut « à part » qui marginalise ce type de célébration. Comme je l’ai déjà écrit dans La Nef, en s’adressant principalement aux curés qui accueillent le tout-venant sans sectorisation a priori de leur sollicitude pastorale, Benoît XVI normalise cette forme liturgique par sa dévolution au niveau le plus élémentaire qu’est la paroisse.
Ne craignez-vous pas de faire concurrence aux instituts Ecclesia Dei ?
T.L. – Le premier impact du Motu proprio devrait être de désenclaver la forme liturgique traditionnelle. À partir de là, il y aura du travail pour tous ceux qui veulent exercer un ministère pastoral en vertu d’une mission reçue par l’évêque du lieu. Nous souhaitons surtout mettre l’accent sur cette cohérence demandée par le pape de ne pas exclure en pratique de célébrer aussi selon la forme ordinaire dès lors qu’on lui reconnaît d’être valide et sanctifiante, notamment par la concélébration qui est un signe de l’unité du presbyterium autour de l’évêque. L’association sacerdotale, de droit diocésain, n’est pas un institut de droit pontifical. En ce qui nous concerne, nous ne sommes pas du tout dans une logique d’exemption.
Comment voyez-vous l’avenir liturgique depuis la publication du Motu proprio ?
C.G. – Benoît XVI entend « parvenir à une réconciliation interne au sein de l’Église ». Les deux formes rituelles peuvent s’enrichir et, à terme, l’avenir est dans la fameuse « réforme de la réforme » qui réunirait les aspects positifs de l’une et de l’autre. Les principes essentiels de la Constitution conciliaire sur la liturgie doivent d’ailleurs guider la célébration selon l’ancien missel, comme le recommandait le cardinal Ratzinger lors des 10 ans du Motu proprio Ecclesia Dei. Si, dans la situation présente, il faut mettre un terme aux abus liturgiques, il convient aussi d’éviter « les exagérations [qui] ne manquent pas, ni parfois des aspects sociaux indûment liés à l’attitude de certains fidèles attachés à l’ancienne tradition liturgique latine ». Heureusement, bien des fidèles souhaitent répondre au vœu d’unité ecclésiale et de pacification liturgique du Saint-Père.
Sauf quelques exceptions, les évêques français ne semblent pour le moment pas vouloir profiter du Motu proprio pour établir une véritable paix liturgique et faciliter les souhaits des fidèles attachés aux anciennes formes liturgiques : comment analysez-vous cela ?
T.L. – Des initiatives sont prises ici ou là. Mais, après seulement trois mois, un bilan n’est-il pas prématuré ? Certains comportements revendicatifs ne sont peut-être pas les plus à même d’accréditer des demandes d’application du Motu proprio. De part et d’autre, comme le souligne Benoît XVI dans sa lettre, c’est surtout l’ouverture de cœur qui permettra d’avancer. Collaborateurs de l’évêque et pleinement attachés à la forme extraordinaire du rite romain, les prêtres de l’association Totus tuus souhaitent contribuer à dégager cette forme liturgique de certaines problématiques qui, à juste titre, inquiètent les pasteurs. Ils sont reconnaissants aux évêques qui, parfois depuis plusieurs années, à la suite de Jean-Paul II puis de Benoît XVI, ont eu une attitude vraiment paternelle pour les fidèles attachés à la forme extraordinaire.

propos recueillis par Christophe Geffroy
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