29 janvier 2005

[Jean-Louis Vergez - Association "Pèlerinages de Tradition"] Mise au point

Jean-Louis Vergez - Association "Pèlerinages de Tradition" - 29 janvier 2005

Fondée le 11 décembre 1990, l'association "Pèlerinages de Tradition" a pour objet, comme le précise ses statuts, "l'organisation de pèlerinages et, à cet effet, de tout ce qui touche d'une manière ou d'une autre à cet objet, tels que l'organisation de toutes manifestations, lancement de cercles d'études catholiques, etc …". C'est ainsi que se sont naturellement créés des "Cercles de Tradition" dans de nombreux centres de messes traditionalistes.

Il est donc un peu surprenant que l'association "Pèlerinages de Tradition" n'ait été en rien sollicitée, contrairement à la pratique habituelle, pour l’organisation de l'activité du 06 février 2005 montée par l’association "Cercles de Tradition de Paris".

Ne nous y trompons pas. Cette entreprise, au-delà de la pertinence du thème, vise davantage à déstabiliser la Fraternité Saint-Pie X et à marquer la défiance, voire l'hostilité, de certains intellectuels de la "Tradition" face aux autorités de la dite Fraternité. La volonté de s'affranchir de la tutelle spirituelle de la Fraternité, l'incitation à la division et la dispersion des efforts ne doivent pas être cautionnées par un quelconque soutien ou une participation à cette manifestation. Dans le contexte actuel, il est indéniable que le thème choisi est bien secondaire par rapport aux difficultés que cette entreprise compte poser aux prêtres de Saint-Nicolas-du-Chardonnet et aux responsables de la Fraternité.

"Pèlerinages de Tradition" se désolidarise donc totalement de cette initiative discutable et inopportune. Tous les fidèles de bonne volonté sont en revanche invités à participer, pour le plus grand bien de leurs âmes, aux activités spirituelles telles que le pèlerinage de la Pentecôte 2005, celui de Fatima du 20 au 22 août 2005, ou celui de Saint-Jacques-de-Compostelle en juillet 2006.

L'association précise que le prochain pèlerinage du Sacré-Cœur aura bien lieu à la Pentecôte 2005, les 14, 15 et 16 mai 2005, en dépit de la volonté affichée des pouvoirs publics de désacraliser le Lundi de Pentecôte. Les prières et les sacrifices de ce pèlerinage seront consacrés en particulier à la réparation des péchés publics des nations chrétiennes (avortement, euthanasie, eugénisme, mariage d'homosexuels, adoptions par des homosexuels, désacralisation des fêtes chrétiennes et bientôt du dimanche). Vous êtes donc tous invités à y participer afin de rappeler, au pied du Sacré-Cœur, à la France, fille aînée de l'Eglise, les promesses de son baptême.

Jean-Louis VERGEZ
Directeur-coordination

28 janvier 2005

[Petrus - Le Forum Catholique] "Je me sens très proche de Bernanos..."

SOURCE - Petrus - Le Forum Catholique - 28 janvier 2005

Cher Gatien, je vois que vous m'avez compris. Je me sens très proche de Bernanos dont j'ai fait sur l'oeuvre il y a quelques années des travaux universitaires. Et c'est vrai que je suis un peu comme lui (même si je n'ai évidemment pas son talent ni sa vertu): entier, sincère, passionné, radical, sans concession. Et il est vrai que comme lui je n'aime rien tant que brûler ce que j'ai adoré. Ce qui ne me paraît pas forcément mauvais. Après tout, Polyeucte a bien lui aussi brisé avec rage les idoles qu'il adorait précédemment. Il faut relire le magnifique et émouvant Polyeucte de Corneille.

Il me paraît d'une évidence flagrante que la FSSPX a fonctionné et continue de fonctionner comme un attrape-nigauds. Elle est là pour canaliser, neutraliser et envoyer dans une impasse la résistance à la nouvelle église issue de Vatican II. En ce sens, il me semble évident que Mgr Lefebvre et Jean-Paul II ont été des complices objectifs de la destruction de l'Eglise militante. A la place de Jean-Paul II, j'aurais rêvé d'un opposant comme Mgr Lefebvre qui reconnaît publiquement mon autorité suprême de vicaire du Christ et qui chasse sans ménagement ceux qui refusent d'être una cum avec moi au canon de la messe, qui reconnaît la validité de la nouvelle messe et qui accepte même Vatican II "à la lumière de la Tradition".

Avec de tels oppsants, c'est du gâteau!

En fait, la FSSPX est l'opposition officielle à l'église conciliaire comme dans les pays communites il y avait une opposition officielle, de fait entièrement contrôlée et instrumentalisée par le Parti. La FSSPX est l'extrême droite de l'église conciliaire; elle est una cum avec l'homme qui baise le Coran, fait Assise, reçoit en grand apparat le B'nai B'rith, reçoit le signe de Shiva sur le front, participe activement à des cultes animistes et satanistes.

Non, décidément, je ne veux ni ne peux avoir aucune part (nullam prtem) avec ces imposteurs. Et qu'on ne compte pas sur moi pour aller faire le zouave au JMJ ou au pèlerinage de Chartres, una cum Jean-Paul II of course.

Petrus.

27 janvier 2005

[Petrus - Le Forum Catholique] Restons-en là, Justin!

SOURCE - Petrus - Le Forum Catholique - 27 janvier 2005

Décidément, il me paraît vain de dialoguer avec vous, Justin, puisque vous n'êtes pas d'accord sur le fait que 2 et 2 font 4. Si vous continuez à penser contre l'évidence pourtant aveuglante que la FSSPX fonctionne depuis trente ans comme une Eglise autocéphale n'ayant de comptes à rendre à personne, sinon à son Führer (Mgr Marcel Lefebvre hier, Mgr Bernard Fellay aujourd'hui), je ne puis plus rien pour vous.

Si vous trouvez logique, normal, naturel et légitime de prononcer par trois fois un serment de fidélité et de soumission au pape et après cela de n'en faire qu'à sa tête, agissant de fait comme si le pape n'existait pas, je ne puis là non plus rien pour vous.

A court d'arguments, vous me ressortez une nouvelle fois l'épisode de Paul et de Pierre à propos des pratiques judaïsantes. J'ai déjà répondu trois ou quatre fois sur ce sujet mais je vais recommencer puisque, d'évidence, vous ne tenez aucun compte des arguments que l'on vous avance, prisonnier que vous êtes de votre néo-lefebvrisme hystérique et grotesque :

je rappelle donc que Paul et Pierre avaient renoncé les deux aux pratiques judaïsantes mais Pierre, de séjour à Jérusalem, sachant que la jeune communauté chrétienne était encore très attachée à ces pratiques alimentaires, les imita par charité mal comprise pour ne pas contrarier sa récente conversion en la scandalisant. Paul lui en fait le reproche au nom des principes. Et Pierre qui est fougueux mais très humble et droit écoute saint Paul et le concile de Jérusalem tranche définitivement la question qui n'est d'ailleurs que disciplinaire et ne met pas du tout en cause la foi.

Encore une fois je n'ai jamais dit qu'un évêque résidentiel, membre de l'Eglise enseignante et du collège apostolique, ne pouvait pas s'entretenir avec le pape et, le cas échéant, lui adresser une remarque voire un reproche, mais à condition de le faire de manière prudente, déférente et de se plier nécessairement à sa décision finale, quelle qu'elle soit.

Vous me dites par ailleurs, Justin, qu'il y a une remise en cause des dogmes depuis Vatican II. Mais comment l'Eglise catholique, comment le vicaire du Christ peuvent-ils nier ou remettre en cause des dogmes? Ce que vous dites est un épouvantable blasphème contre la sainteté de l'Eglise, son infaillibilité, son immutabilité et son indéfectibilité. Vous n'avez que deux solutions, Justin: soit vous vous trompez et il faut vous soumettre en tout à Jean-Paul II, soit vous avez raison et il faut en tirer toutes les conséquences, ce qu'évidemment vous ne ferez pas.

Vous me dites que pendant 1950 ans il n'y avait pas d'excommunication pour un sacre d'évêque sans mandat pontifical. Mais il y avez quand même une suspens a divinis, ce que vous semblez oublier. Quant à l'excommunication prévue par Pie XII, elle a certes été appliquée à l'Eglise patriotique chinoise mais elle vaut pour tous les cas de sacres réalisés sans mandat pontifical. Son encyclique est très claire là-dessus : aucun groupe de clercs ou de laïcs, écrit en substance Pie XII, n'a le droit de sacrer des évêques sans la permission explicite du pape, et ce qu'elle que soit le (prétendu) état de nécessité.

Enfin, Justin, vous dites que "la FSSPX obéit aux papes". Mais à quels papes précisément? L'Eglise nous demande d'obéir au pape du présent. C'est l'argumentation traditionnelle et éculée de tous les hérétiques et autres schismatiques que de prétendre obéir aux papes du passé contre le pape du présent, à l'Eglise d'hier contre l'Eglise d'aujourd'hui, au magistère d'autrefois contre le magistère actuel. On croirait lire un Vieux catholique, un janséniste ou un gallican. Vous êtes en bonne compagnie, Justin. Mais ne comptez pas sur moi pour venir vous y rejoindre.

Petrus.

26 janvier 2005

[Petrus - Le Forum Catholique] Construire?

SOURCE - Petrus - Le Forum Catholique - 26 janvier 2005

"Votre style me laisse dubitatif. Je n'ai pas l'impression que vous voulez construire" écrit monsieur l'abbé Daniel vd.

Mais construire sur quelles bases, avec qui, pour quoi faire, monsieur l'abbé?

La FSSPX a été construite non sur le roc des principes et des certitudes mais sur les sables mouvants de l'illuminisme, de la confiance aveugle à un chef qu'on a canonisé de son vivant, et ce en dépit de toutes ses oscillations et contradictions, de tous ses revirements et changements stratégiques. Un homme qui a osé dire: "Le Bon Dieu va confier l'Arche d'alliance du Nouveau Testament à la Fraternité Saint-Pie X" (préface du livre de l'abbé de Tanoüarn, Vatican II et l'Evangile), un homme qui traitait d'"antéchrist" la personne qu'il reconnaissait publiquement comme le vicaire du Christ assisté du Saint-Esprit et ayant le charisme de l'infaillibilité tout en se disant chaque jour en communion avec lui (una cum) au canon de la messe. Un homme qui, dans une conférence après les sacres, disait que l'église officielle n'avait plus les quatre notes d'unité, de sainteté, de catholicité et d'apostolicité mais que c'était désormais la FSSPX qui les avait (voir le numéro 40 du Sel de la Terre et un numéro de Fideliter fin 1988). Un homme qui a réussi à chasser et éliminer tous ceux qui avaient une position intellectuellement logique, cohérente et digne dans la crise de l'Eglise : l'obéissance au pape ou le sédévacantisme total. Un homme qui a réussi en moins d'une génération à faire croire à des centaines de milliers de baptisés que l'on peut faire son salut sans problème en désobéissant au pape, en rejetant ses ordres, en refusant ou en triant ses encycliques, bref en n'en faisant qu'à sa tête. Un homme qui a dit le jour des sacres sur la pelouse d'Ecône que la Sainte Vierge avait prophétisé dans une apparition à Quito qu'un évêque sauverait l'Eglise au XXe siècle c'est-à-dire lui-même.

Je vous le laisse bien volontiers, votre nouvel saint Athanase, votre nouveau saint Paul, votre nouveau saint Pie X, votre nouveau Jésus-Christ puisque dans sa vie racontée par les soeurs de la FSSPX on raconte que dans sa jeunesse "il croissait en grâce, en âge et en sagesse". Tel l'Enfant Jésus.

D'ailleurs, c'est bien simple, lorsque l'on arrive dans une chapelle de la FSSPX, sur le présentoir, l'on voit les oeuvres de Mgr Lefebvre, la biographie hagiographique du prélat, de pieuses images du saint évêque, l'album de sa vie, etc. Comme c'est un véritable commerce, vous pourriez proposer à l'adoration des fidèles ou mettre aux enchères sa dernière brosse à dent ou son pyjama. La panoplie serait complète, n'est-ce pas?

Petrus

20 janvier 2005

[Abbé Xavier Beauvais, fsspx - Le Chardonnet] "Ne vous laissez pas tromper!"

Abbé Xavier Beauvais, fsspx - Le Chardonnet - janvier 2005

Vous savez que le prince de ce monde a plus d’un tour dans son sac.

L’un de ses moyens privilégiés a toujours été la division. Et le but de toute division, comme son résultat, est la destruction. Or depuis un certain temps, quelques personnes tentent de diviser notre paroisse avec les meilleures intentions, mais même l’enfer est pavé de bonnes intentions.

 Ne vous laissez pas entraîner par ces semeurs de zizanie ; je compte sur vous pour les empêcher de nuire plus avant. Ne vous laissez pas tromper. Ces semeurs de division sont faciles à reconnaître. Ils sont regroupés en deux associations :

- L’une s’appelle Sensus Fidei, dont les agissements sont typiquement révolutionnaires. les mêmes que ceux contre lesquels vous avez lutté depuis le concile et qui vous ont amenés à rejoindre le combat de Monseigneur Lefebvre avec la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X.

- L’autre association s’appelle Cercles de Tradition à Paris qui distribue un tract bleu vous appelant à un congrès en février. Ce congrès n’est ni recommandé, ni recommandable. N’y donnez pas votre adhésion, il est dans la même veine que Sensus Fidei, et n’a aucunement l’aval de la Fraternité Saint Pie X. Prions donc pour ces personnes afin qu’elles reviennent à la raison et œuvrent pour le bien commun avec la Fraternité, pour la consolider plutôt que de la diviser et de la détruire.

16 janvier 2005

[Aletheia n°69] Crise d’autorité et/ou crise d’identité ? - par Yves Chiron

Aletheia n°69 - 16 janvier 2005

L’abbé Régis de Cacqueray, Supérieur du district de France de la Fraternité Saint-Pie X, en présentant ses vœux pour 2005, a estimé que l’année écoulée avait été, pour la FSSPX, “ riche en grâces et en épreuves ”. Parmi les “ épreuves ”, il cite comme la plus douloureuse “ l’affaire de la mutinerie bordelaise ”.

On ne rappellera pas ici les différents épisodes de cette “ mutinerie ” – qui a encore des prolongements –, même si les événements et leurs enjeux n’ont guère été compris par la presse, hormis les publications traditionalistes ou proches du milieu traditionaliste.

Au fil des semaines, puis des mois, les péripéties et les arguments, les prétextes et les justifications des uns et des autres sont passés au second plan et des différends fondamentaux ont commencé à être exprimés publiquement. Des différends qui portent sur la conception spirituelle du sacerdoce et sur les méthodes de l’apostolat.

Sans prétendre présenter de manière exhaustive les deux conceptions en présence, on relèvera simplement les arguments les plus significatifs des uns et des autres.

Les “ règles exactes ”

Dans le n° 266 de Mascaret (novembre 2004), l’abbé Christophe Héry, exclu de la FSSPX pour avoir soutenu l’abbé Philippe Laguérie, explique la crise des mois passés par ce qu’il estime être une “ conception erronée de la sainteté sacerdotale ” : “ Il se répand, écrit-il, une conception erronée de la sainteté sacerdotale prise comme but du sacrement, rapportée seulement au sacrifice intérieur et prétendument mise en danger par la “dissipation“ du ministère. ” Il rejette l’accusation d’ “ activisme ” portée contre les prêtres sanctionnés ou admonestés.

D’autre part, sur différents sites internautiques (Item puis Le Forum catholique), un prêtre de la FSSPX, qui signe simplement “ Daniel ”, a pris la défense des abbés Laguérie, Héry et de Tanoüarn. Faisant référence aux règles de vie précises définies par les statuts de la FSSPX, il écrit avec une franchise brutale, que les intéressés auront d’ailleurs pu juger maladroite : “ la règle est faite pour la sainteté sacerdotale et non le prêtre pour la règle. Et si les abbés Laguérie et Héry étaient de bons prêtres sans appliquer les règles exactes de la Fraternité. (…) Et combien d’autres prêtres ne suivent pas les statuts, mais ne sont pas inquiétés parce qu’ils n’ouvrent pas d’églises en vexant les autorités. ”

L’américanisme

Ce qui est en jeu, dans la crise de Bordeaux, est donc bien une conception divergente du sacerdoce et de l’apostolat. Au sein de la FSSPX, deux voix autorisées l’ont clairement affirmé ces derniers temps. L’abbé de Cacqueray, sur le site officiel de la FSSPX, La Porte Latine, écrit : “ La réponse à nos difficultés ne consistera certainement pas à retomber dans les erreurs de l’américanisme et à envisager l’apostolat en lui-même comme le moyen unique de notre sanctification. Il peut certes y contribuer fortement mais dans la mesure où il est bien comme un débordement de notre vie intérieure. Autrement, il est malheureusement possible de rencontrer des apôtres qui se dessèchent dans un apostolat devenu très humain. ”

La référence à l’ “ américanisme ” est discrète et pourtant elle peut être comprise comme la clef de lecture de la crise actuelle par le Supérieur de district. Si l’on se réfère à la lettre de Léon XIII qui, en 1899, a condamné l’américanisme, on lit les reproches suivants : “ Ils pensent qu’il faut introduire une certaine liberté dans l’Eglise, afin que la puissance et la vigilance de l’autorité étant, jusqu’à un certain point, restreintes, il soit permis à chaque fidèle de développer plus librement son initiative et son activité. (…) ces amateurs de nouveautés vantent outre mesure les vertus naturelles comme si elles répondaient davantage aux mœurs et aux besoins de notre temps, et comme s’il était préférable de les posséder, parce qu’elles disposeraient mieux à l’activité et à l’énergie. (…) À cette opinion sur les vertus naturelles se rattache étroitement une autre opinion qui partage comme en deux classes toutes les vertus chrétiennes : les passives et les actives, suivant leur expression. Ils ajoutent que les premières convenaient mieux aux siècles passés, tandis que les secondes sont mieux adaptées au temps présent. Que faut-il penser de cette division des vertus ? La réponse est évidente, car de vertu vraiment passive, il n’en existe pas et il n’en peut exister. ” (Lettre Testem benevolentiæ au card. Gibbons, 22.1.1899, Actes de Léon XIII, t. V).

Certaines des erreurs de l’américanisme ont-elles été reprises, mutatis mutandis, par les abbés Laguérie, Héry et de Tanoüarn ? Le texte de l’abbé de Cacqueray ne l’affirme pas, pas plus qu’il ne cite aucun nom de personnes. Mais la référence doctrinale est explicite.

On ajoutera qu’avant même la crise bordelaise, l’abbé de Cacqueray a, dans son gouvernement du District de France, a voulu renforcer la vie spirituelle et la vie communautaire des prêtres de la FSSPX dans leur prieuré ou leur école. Aussi, au-delà de la question de l’obéissance, il interprète la crise bordelaise comme une crise de l’identité sacerdotale chez certains prêtres de la Fraternité Saint-Pie X.

On reliera à ce souci du Supérieur de district, l’intervention remarquée de l’abbé Michel Simoulin. Ancien curé de Saint-Nicolas-du-Chardonnet et ancien supérieur du district d’Italie, aujourd’hui aumônier du Cours Saint-Thomas d’Aquin à Romagne, il a répondu avec une clarté tranchante à l’article de l’abbé Héry sur la sainteté sacerdotale. Il écrit, dans un texte reproduit sur le site La Porte Latine :

“ La finalité de la Fraternité est clairement exprimée dans ses Statuts. Il s’agit bel et bien de la formation des saints prêtres et de l’aide aux prêtres pour la préservation de cette sainteté, afin de donner à l’Eglise des prêtres aptes à obtenir “le salut des hommes pour la gloire de Dieu“.

La finalité du séminaire est “la formation de prêtres zélés et généreux“ (décret d’érection de la Fraternité, 1.11.1970), c’est-à-dire préparer des candidats au sacerdoce suffisamment munis des vertus nécessaires au sacerdoce, à savoir la science suffisante et la sainteté de vie, ou une vertu éminente (cf. saint Thomas, Suppl. 35, 1 ad 3 – 35,4 – 36,1 et 2).

Cela dit, tout est dit et tout est clair. La confusion et le malaise ne peuvent exister que chez les prêtres qui n’admettent pas ou supportent difficilement les contraintes et les conditions de vie que leur imposent les Statuts de la Fraternité dans le but de leur conserver les vertus nécessaires à l’exercice fructueux de leur apostolat. ”

Des précédents historiques

La crise que traverse la FSSPX depuis quelques mois n’est pas la première de son histoire. Comme dans toute société religieuse, la Fraternité sacerdotale, créée il y a trente-cinq ans par Mgr Lefebvre, a connu des départs, des scissions et des exclusions. En 1980, l’abbé Claude Barthe, ordonné prêtre à Ecône l’année précédente, est expulsé de Saint-Nicolas du Chardonnet pour sédévacantisme. En 1988, plusieurs prêtres qui refusent d’approuver les sacres épiscopaux accomplis cette année-là par Mgr Lefebvre, fondent la Fraternité Saint-Pierre reconnue par le Saint-Siège. Sans être exhaustif, on pourrait citer encore, plus récemment, la fondation de l’Institut Saint-Philippe Néri, à Berlin, par l’abbé Goesche, ancien membre de la FSSPX ; l’Institut a été reconnu par le Saint-Siège en 2004.

Mais, de l’avis même du Supérieur de district actuel, la crise bordelaise (et parisienne) a été “ la plus lourde des croix rencontrées par le district de France cette année et, aux dires des plus anciens de la Tradition, depuis sa fondation ”.

Cette crise n’est-elle qu’un épisode de plus d’une histoire déjà longue, épisodes inévitables dans des sociétés religieuses qui sont aussi des sociétés d’hommes où s’affrontent opinions divergentes et tempéraments différents ? Ou est-elle le révélateur d’une crise plus profonde et plus fondamentale comme en ont connue dans leurs premières décennies nombre d’ordres religieux et de congrégations ? Des crises qui leur ont permis de mieux définir leur vocation spécifique et de mieux établir leurs structures de fonctionnement.

On ne prendra que deux exemples dans le passé : la “ refondation ” des Constitutions de l’ordre capucin en 1536, onze ans après les débuts de cette nouvelle famille franciscaine ; et la crise “ portugaise ” qui affecte les Jésuites en 1553, près de vingt ans après le célèbre vœu de Montmartre (15.8.1534).

L’ordre capucin fut, à son origine, une volonté de retourner aux sources les plus pures du franciscanisme. En 1525, un franciscain de l’Observance, Matteo de Bascio quitta secrètement son couvent pour demander au pape de vivre en ermite selon la tradition franciscaine. Après bien des péripéties, deux autres religieux, Ludovico de Fossombrone et son frère Raffaele, le rejoignirent. En 1529, la jeune congrégation, approuvée l’année précédente par le pape Clément VII, tint un premier Chapitre général à Albacina au cours duquel furent rédigées les premières Constitutions de l’ordre. L’expansion que connurent les Capucins n’empêcha qu’ils connurent dans les années suivantes de graves crises[1] : les Franciscains de l’Observance faillirent réussir à obtenir la suppression de la jeune congrégation puis les deux premiers Ministres généraux (Matteo de Bascio et Ludovico de Fossombrone) quittèrent successivement leur ordre, la même année (1536). Mais les Capucins surent réagir à ces crises successives en adoptant, en 1536 aussi, de nouvelles Constitutions qui, sans rompre avec les principes définis à Albacina, introduisaient les adaptations nécessaires.

Chez les Jésuites, un des fondateurs, Simon Rodriguez, entra en conflit avec saint Ignace de Loyola après quelques années. Ce fut, dit un des historiens récents de la Compagnie de Jésus, “ une crise d’autorité et d’identité ”[2]. Rodriguez était provincial de la Compagnie au Portugal. On lui reprocha de tolérer ou d’encourager des pratiques de pénitence trop sévères et aussi “ le caractère inconstant et arbitraire de son gouvernement ”. Convoqué à Rome par saint Ignace pour discuter de la situation de la Compagnie au Portugal, Rodriguez ne s’y rendit que bien plus tard. Il y critiqua certaines parties des Constitutions de la Compagnie de Jésus. Finalement, saint Ignace nomma un nouveau Provincial pour le Portugal et nomma Rodriguez Provincial de l’Aragon. Celui-ci n’obtempéra qu’avec beaucoup de difficultés. La crise portugaise n’était pas finie. Saint Ignace chargea Miguel de Torres de mener une visite de la Province. Elle se solda par le départ ou le renvoi de plusieurs dizaines de jésuites. Puis, prétextant des ennuis de santé, Rodriguez revint au Portugal. Saint Ignace eut beaucoup de peine à lui faire quitter Lisbonne et à le faire venir à Rome.

Jugé coupable de désobéissance, Rodriguez fut sanctionné par une assignation à résidence. De ces différents épisodes, résumés à grands traits, on retiendra le jugement de John O’Malley : “ C’est dans ce contexte [la crise portugaise] qu’Ignace adresse aux membres de la province du Portugal sa lettre sur l’obéissance, datée du 26 mars 1553, de toute sa correspondance, peut-être la plus célèbre. Il n’est pas douteux que les événements du Portugal aient urgé son caractère appuyé sur l’obéissance dans la Compagnie, et aient été aussi l’occasion de la définir plus étroitement comme idéal de la vie religieuse. La lettre est bientôt imprimée et il est requis de la lire à table dans toutes les maisons de la Compagnie à intervalles réguliers. ”

La crise qu’a connue et que connaît la FSSPX est-elle assimilable à la crise d’identité qui a affecté, dans les premières décennies de leur histoire, ces deux grands ordres religieux ? Il n’appartient sans doute pas à un observateur extérieur d’apporter une réponse péremptoire.

Le prochain Chapitre général de la FSSPX aura lieu en 2006. Un nouveau Supérieur général y sera élu. L’actuel Supérieur général, Mgr Fellay, peut y être réélu pour un nouveau mandat de douze ans ou un autre candidat peut le remplacer. Quoi qu’il en soit, ce prochain Chapitre général pourrait être l’occasion de modifier ou de préciser les Statuts qui régissent actuellement la FSSPX.

La Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X n’est pas, actuellement, une congrégation religieuse dont les membres prêtent des vœux de religion (pauvreté, chasteté, obéissance). Le prochain Chapitre général pourrait modifier les Statuts actuels qui définissent l’identité sacerdotale de ses membres et la spécificité de la vocation de la FSSPX. Cela passerait-il par une insistance plus grande, dans les Statuts, sur la pratique des vertus qui correspondent aux vœux traditionnels de religion ?

Encore une fois, ce n’est pas à un observateur extérieur à s’immiscer dans une question aussi essentielle. On relèvera néanmoins, pour finir, l’insistance avec laquelle l’abbé de Cacqueray évoque le nécessaire recentrage de la FSSPX sur la “ vie intérieure ”, comme moyen premier de l’apostolat :

“ Nous pensons devoir évoquer ici les vertus évangéliques d’obéissance, de pauvreté et de chasteté. Certes, ni les prêtres de la Tradition, ni les fidèles, ne prononcent les vœux qui correspondent aux deux premières mais ne doivent-ils pas rivaliser d’autant plus avec les sociétés religieuses pour en posséder l’esprit encore mieux qu’elles ? (…) ce n’est pas par l’escamotage de la vie intérieure que nous obtiendrons un apostolat plus fécond mais c’est dans la pratique d’une perfection évangélique supérieure que se forment les plus généreux apôtres de Jésus-Christ. ”

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Revue des revues

. Dans le numéro 90 de Sedes Sapientiæ (53340 Chémeré-le-Roi, 8 ¤ le numéro), on peut lire une très intéressante recension du dernier livre de l’abbé Claude Barthe, Quel chemin pour l’Eglise ? (Éditions Hora Decima), par l’abbé Bernard Lucien (p. 113-125). Tout en louant certaines qualités du livre et en approuvant plusieurs analyses, l’abbé Lucien critique fermement certaines positions et assertions de l’auteur, notamment celle d’“ apesanteur magistérielle ” pour qualifier la situation depuis Vatican II.

. Dans le n° 2, vol. 99, de la Revue d’histoire ecclésiastique (Place Blaise Pascal, 1348 Louvain, Belgique), la plus importante revue francophone d’Histoire de l’Eglise, on lit sous la plume de Roger Aubert, historien averti du modernisme, une recension très critique du livre de l’abbé Bourmaud, Cent ans de modernisme. Généalogie du concile Vatican II (Clovis, 2003). Ironiquement, le chanoine Aubert conclue : “ L’auteur a du moins un mérite : il ne dissimule pas qu’il n’a pas de connaissance directe des “modernistes“ qu’il dénonce, car toutes ses citations sont de seconde main ! ”.

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[1] P. Mariano D’Alatri, I Cappucini. Storia d’une famiglia francescana, Rome, Istituto Storico dei Cappucini, 1994 et Ludovico da Fossombrone e l’ordine dei Cappuccini, sous la direction de Vincenzo Criscuolo, Rome, Istituto Storico dei Cappucini, 1994.

[2] P. John W. O’Malley s.j., Les premiers jésuites. 1540-1565, Desclée De Brouwer/Bellarmin, 1999.

11 janvier 2005

[Mgr Williamson, fsspx] "...je n’autorise personne à utiliser mon nom pour soutenir des procédés..."

Mgr Williamson, fsspx - La Porte Latine - 11 janvier 2005

« Cher monsieur l’abbé de Cacqueray, vu les circonstances présentes de votre district, il me semble nécessaire de faire ce que je peux pour empêcher toute interprétation indue de mes paroles et actions. Je vous demande en conséquence de communiquer à qui de droit que je n’autorise personne à utiliser mon nom pour soutenir des procédés qui soient de nature apte à nuire aux intérêts de notre Fraternité Saint Pie X et ses Supérieurs. »…

9 janvier 2005

[Petrus - Le Forum Catholique] Accord ou pas accord avec Rome ?

SOURCE - Petrus - Le Forum Catholique - 9 janvier 2005

Cher Franck, permettez-moi de vous dire d'abord combien je trouve utile et opportune votre initiative de faire figurer en ligne les textes de prêtres ayant quitté ces dernières années, pour des raisons diverses, la FSSPX. Il est seulement regrettable qu'ils soient en langue étrangère mais enfin c'est mieux que rien. J'adhère totalement à votre analyse sur le comportement des autorités de la FSSPX avec les prêtres dont ils se débarrassent : cela se fait sans ménagement, de manière expéditive, généralement par simple fax, sans entrevue préalable, sans possibilité de se défendre, sans droit d'appel ou de recours. Sans vouloir à nouveau polémiquer, reconnaissez quand même que ce sont là les signes cliniques, objectifs, repérables de la secte. Les abbés Laguérie et Héry subissent aujourd'hui ce que tant de prêtres ont subi injustement depuis plus de trente ans. Car ne nous y trompons pas: cette attitude détestable n'est pas nouvelle au sein de la FSSPX. Elle ne date pas de Mgr Fellay, ni de la mort de Mgr Lefebvre, ni même des sacres. Elle a toujours été la marque de fabrique de l'organisation écônienne ou éconnarde. Il serait d'ailleurs intéressant d'écrire une vraie histoire d'Ecône et de la FSSPX et de dresser une liste descriptive de tous les prêtres, diacres et séminaristes exclus ou poussés au départ. L'on serait édifié. Les abbés Laguérie et Héry découvrent tout à coup une situation dont ils s'accommodaient très bien lorsque c'étaient d'autres eux qui subissaient la foudre, injuste et cruelle, des grands chefs successifs de la FSSPX. 
 
Mais enfin passons, tel n'est pas le sujet principal de mon post. 
 
Cher Franck, je n'ai jamais dit que les laguéristes ne voulaient pas trouver un arrangement avec le Vatican, ce qui est en effet à peu près la thèse qu'Henri Tincq a développée dans Le Monde en septembre 2004. J'ai simplement rappelé une citation du dernier Cor unum de Mgr Fellay (citation que l'on doit à l'abbé Daniel Vd, même si malheureusement ces citations ont disparu de manière inexplicable du texte du 5 janvier intitulé "Très sincère" : il faudra bien que l'on obtienne une explication sur cette affaire qui n'est quand même pas mineure).

[NDXA : cette assertion est fausse. Les citations faites par Daniel vd de Cor unum sont partie intégrante d'un autre message que celui cité ici par Petrus. Ces citations figurent tujours dans le message concerné. Voir Message ERRATUM ci-dessous.] 
 
Simplement je constate que faire de Mgr Fellay le garant de l'autonomie de la FSSPX par rapport au Vatican ne me semble pas tenir la route, au vu d'un grand nombre de déclarations récentes du supérieur général de la FSSPX. L'entretien qu'il a donné à la revue américaine The Latin Mass (que l'on peut lire dans Fideliter de novembre-décembre 2004 ou sur le site de DICI au 25 septembre 2004) va complètement dans le sens des accords. Et il semble que depuis la reprise officielle des discussions en 2000, les contacts n'aient jamais complètement cessé. Rappelons-nous également que Mgr Fellay ne s'était pas montré hostile, au moins dans un premier temps, lors de la régularisation canonique de la communauté de Campos en janvier 2002. A la différence de Mgr Williamson qui s'était aussitôt exclamé dans la lettre aux amis et bienfaiteurs du séminaire de Winona qu'il dirigeait à l'époque : "Campos is fallen" (Campos est tombé). J'ajoute qu'au séminaire, puis comme prêtre (il a été ordonné en juin 1982), Mgr Fellay a toujours été considéré comme un des éléments les plus modérés, les plus centristes, les plus faibles de la FSSPX. (mais justement un gouvernement faible est souvent injuste)

Est-ce à dire pour autant que tous les actuels soutiens de Fellay sont ouverts au principe d'un accord avec Rome? Certes non. On voit mal ainsi un abbé Beaublat ou un abbé Pivert accepter de bon coeur la régularisation canonique de leur société sacerdotale par le cardinal Castrillon Hoyos. En revanche, le fellaysien Bonneterre, le plus à gauche, avec l'abbé Cottard, (et depuis longtemps!) des 450 prêtres FSSPX, n'y verrait sans doute que des avantages. C'est dire que pour un lefebvriste le choix est difficile. Je le vois bien avec ceux de mes amis et relations qui, sans être sédévacantistes, refusent catégoriquement tout rapprochement avec une Rome honnie : ils aimeraient choisir entre les deux camps mais s'en abstiennent car justement ils ont des doutes sur la fiabilité de certaines personnes dans les deux parties.

Et de fait la situation n'est pas plus claire du côté des "mutins" pour reprendre l'ecxpression suresnienne. Mgr Williamson a toujours été en pointe contre tout accord avec Rome, au moins dans ses discours publics, et encore récemment dans son sermon du 17 octobre à Saint-Nicolas. Pour ma part, n'étant pas Dieu, je suis bien obligé de juger les hommes sur leurs discours et leurs écrits (et bien sûr sur leurs actes passés et présents) et non sur leurs éventuelles arrière-pensées. L'abbé de Tanoüarn qui est un peu le théoricien du droit de fronde à l'intérieur de l'"église officielle" (il veut que la FSSPX soit "l'instance critique de l'église conciliaire") s'est toujours montré réservé jusque-là sur le principe d'un accord à court terme (sur le long terme, c'est différent). ainsi que son soutien Maxence Hecquart qui y paraît, quant à lui, plus opposé encore, toujours évidemment à en juger par ses écrits.

En revanche, l'abbé Laguérie en avait étonné plus d'un en écrivant dans le numéro 54 de Pacte (avril 2001) ces quelques lignes: "Je crois à la possibilité d'un accord pratique et à la vanité totale de discussions doctrinales" car, ajoutait-il, "il est urgent de se retrouver dans la communion liturgique et sacramentelle de l'Eglise de toujours pour que, faisant pareil, on finisse par penser pareil". Donc, l'abbé Laguérie n'est pas fermé à un accord pratique avec Rome. D'ailleurs, lorsqu'il est passé en septembre dans l'émission de Serge de Beketch sur Radio Courtoisie, répondant à une question d'un auditeur, il a dit qu'il n'était pas favorable à un Campos français "tout de suite" et qu'il rejetait tout "accord mal ficelé, bâclé", mais il semblait en revanche très ouvert au principe d'un accord pratique correctement négocié, même si cela devait prendre quelque temps. J'ajoute que le fait que l'abbé de Tanoüarn ait accueilli cet article dans sa revue laisse à penser qu'il n'est pas en désaccord complet avec son confrère, même si le directeur de Pactes peut très bien faire paraître dans son bulletin une contribution avec laquelle il n'est pas en phase.

A la vérité, et c'est ce qui renforce la complexité de cette crise, mais aussi son caractère pathétique, c'est que la division en cours ne se forme pas sur des querelles d'idées clairement exprimées, sur des divergences de stratégie ouvertement revendiquées (accord ou pas accord avec le Vatican). C'est d'ailleurs à mon sens ce qui la rend plus inextricable et plus à même d'ébranler en profondeur la FSSPX et ses soutiens. Car vous remarquerez que la querelle sur la gnose est également transversale. De même que vous trouvez des partisans de la régularisation canonique avec Rome dans les deux camps et également des personnes qui y sont tout aussi fermement opposées, de même les défenseurs du livre de Paul Sernine sont-ils répartis dans les deux camps, fût-ce, il est vrai, de manière inégale : c'est le cas dans le clan fellaysien de l'abbé Celier bien sûr (il est l'auteur du livre) mais aussi par exemple de l'abbé Bonneterre; dans le camp laguériste c'est le cas de la plupart (Laguérie, Héry, Forestier, Tanoüarn, Guelfucci, Schaeffer...) mais reste l'énigme Williamson. Ou plutôt le paradoxe Williamson, si proche depuis des années de Sous la bannière (il avait préfacé le livre d'Adrien Loubier "Echec au ralliement"), revue qui intente actuellement un procès en diffamation contre l'abbé de Tanoüarn, lequel avait ironisé sur "la bêtise à front de taureau" des rédacteurs de cette revue bimestrielle qui défend avec vigueur les thèses couvertiennes et barruéliennes sur la gnose. Un Mgr Williamson très proche aussi, au moins jusqu'à une époque récente, des dominicains d'Avrillé dont il est de notoriété publique qu'ils jugent sévèrement les travaux, et plus encore les fréquentations de l'abbé de Tanoüarn et qu'ils ne lui portent pas une grande estime (ce qui est d'ailleurs réciproque).

C'est en cela que l'alliance objective à laquelle on assiste actuellement entre d'une part la triade Laguérie-Héry-Tanoüarn et ses disciples et d'autre part Mgr Williamson valait une sacrée cote. Même parmi les meilleurs connaisseurs de la FSSPX et de ses satellites, je ne connais personne qui aurait pu prédire une situation aussi improbable et, à bien des égards, surréaliste que celle que nous avons sous les yeux. Comme quoi la réalité peut dépasser la fiction et être finalement plus excitante!

Même si je n'exclus évidemment pas d'autres motifs que nous connaîtrons peut-être un jour (il n'y a jamais de cause unique à un événement, à une crise), il me semble à première vue que ce qui réunit cet attelage improbable, c'est d'une part et incontestablement une piètre opinion de la direction actuelle de la FSSPX tant à Suresnes qu'à Menzingen (est particulièrement pointée du doigt son incapacité à gérer les hommes: problème des séminaires, des mutations, du choix des nominations, etc). C'est d'autre part une certaine mentalité commune, un certain tempérament analogue: avec Mgr Williamson, qui est d'abord agréable et facile, il est possible de parler, de se confier, de dire ce que l'on a sur le coeur, bref de se comprendre, de se respecter et de s'aimer. Avec Mgr Fellay et ses courroies de transmission (abbé Sélégny, abbé Radier, abbé de Cacqueray), c'est beaucoup plus difficile. Ils sont froids comme des glaçons, distants, économes de leurs paroles et de leurs sentiments, bref ce sont des administrateurs (Mgr Fellay est resté douze ans économe de la FSSPX avant d'en être élu le supérieur, c'est une donnée que l'on a peut-être trop tendance à négliger dans l'explication de cette crise), des apparatchiks. Avec des mentalités, des caractères, des personnalités, et par conséquent des visions du monde aussi différents, il est évidemment mal aisé de s'entendre et de s'apprécier. Surtout sur une longue durée. Je crois que les questions d'épiderme jouent un rôle essentiel tout comme le désaccord sur le mode de fonctionnement de la FSSPX: le camp laguériste souhaiterait plus d'audace, plus d'ouverture sur le monde, sur les autres, un accent davantage mis sur la mission, l'apostolat et moins sur la sanctification personnelle, le religieux respect des statuts de la FSSPX et de l'ensemble de ses articles et de ses dispositions.

Ira-t-on jusqu'à dire qu'il s'agit d'un conflit entre la lettre et l'esprit? Nous nous garderons d'aller jusque-là.

Ce qui est certain, c'est que désormais rien ne sera plus comme avant. La FSSPX a perdu l'aura qu'elle avait auprès de beaucoup de ses fidèles et même au-delà dans tous ceux qui voyaient en elle (à mon sens à tort, comme j'ai déjà tâché de le démontrer et comme je continuerai à la faire, j'ai encore de l'artillerie lourde à ma disposition, Justin!) une authentique force de résistance aux déviations modernistes et à l'apostasie générale.

Qu'en sera-il à l'issue de cette crise de la question des accords avec Rome? Bien malin qui peut le dire mais vu le profond malaise engendré par cette division chez les fidèles, je suis personnellement convaincu que si le Vatican proposait prochainement un accord inspiré de celui de Campos, une moitié au moins des fidèles et des clercs suivraient. Ce qui, après l'hémorragie de 1986 (Dom Augustin, puis Mater Ecclesiae), de 1988 (fondation de la FSSP, rupture avec le Barroux, les soeurs de Pontcallec...), de 1998 (Société Saint-Jean fondée par des dissidents du district des Etats-Unis), de 2002 (Campos), de 2003 (abbé Aulagnier), de 2004 (érection de l'oratoire Saint-Philippe Néri en Allemagne par des prêtres transfuges de la FSSPX), une nouvelle déperdition au profit de ce que Mgr Lefebvre appelait "la Rome moderniste" réduirait comme peau de chagrin la mouvance se réclamant du prélat d'Ecône.

Voici venu le temps (non pas des rires et des chants comme le disait le générique de L'île aux enfants avec Casimir) mais des pleurs et des grincementds de dents (comme dit Notre-Seigneur dans l'Evangile). Même si pour ma part je dois dire que j'ai le plus grand mal à prendre toute cette farce au sérieux.

Foin des faux défenseurs de la Tradition, tirons la chasse et passons à autre chose, et vite! Tel est le voeu que l'on peut utilement faire sien à l'aube de cete nouvelle année.

Petrus.

7 janvier 2005

[Petrus - Le Forum Catholique] Autosatisfaction

SOURCE - Petrus - Le Forum Catholique - 7 janvier 2005

"La FSSPX étant en somme le véhicule de la résistance doctrinale et liturgique auxx nouveautés conciliaires, il est manifeste que ses prêtres doivent quelques part avoir une nature de battant, quitte à ce que cela entraîne des frictions importantes à l'interne comme nous l'avons vu dans la crise de Bordeaux. Les mous, les tièdes, les indécis, les chercheurs de comfort facile, en voyant que ce n'est pas leur place, invoqueront toutes une série de raisons plutôt controuvées pour justifier leur départ, en général de nature papolâtre, lesquelles feront les délices des individus chargés d'alimenter les sites invoqués plus haut" nous écrit PGM. 
 
Voilà le type même de l'autosatisfaction lefebvriste dans toute sa splendeur: la FSSPX est "le véhicule de résistance doctrinale et liturgique aux nouveautés conciliaires". Véhicule qui en tous cas a plusieurs roues crevées actuellement et le moteur en panne. Quant à la résistance doctrinale, j'ai déjà longuement expliqué ce qu'il fallait en penser. Quant au qualificatif de papolâtre, volontairement péjoratif, il désigne en fait les papistes c'est-à-dire ceux qui pensent qu'il faut obéir à la personne que l'on reconnaît publiquement comme le vicaire du Christ en matière de foi, de moeurs, de discipline et de gouvernement (Vatican I). Or, qu'est-ce qu'un catholique qui n'est pas papiste? Un objet non identifié.

Quant à dire que tous les prêtres de la FSSPX sont des "battants", si cela était le cas, cela se saurait. C'est vrai incontestablement pour des abbés Laguérie, Tanoüarn, Aulagnier. Peut-on le dire sérieusement d'un abbé de Cacqueray, d'un Mgr Fellay ou d'un Mgr Tissier?

Quant au couplet sur "les mous, les tièdes, les indécis, les chercheurs de confort facile" qui n'auraient pas leur place à la FSSPX, permettez-moi d'en rire. Outre qu'une position ne doit pas être jugée au fait qu'elle soit molle ou dure mais au fait qu'elle soit vraie ou fausse, je trouve au contraire que quelqu'un qui veut son confort est très bien à la FSSPX. Il y a l'argent qui coule à flots (des dizaines de millions de francs de dons, de legs, d'héritages divers débloqués par le gouvernement en 2000), un logement très confortable dans des prieurés pour tous les prêtres, très souvent des soeurs ou de bonnes dames pour leur faire le repas et leur servir à manger des repas tout sauf frugaux, le chauffage, de belles voitures que des smicards ne pourraient sûrement pas s'offrir, des chapelles en pagaille, des offrandes de messe en cascade, des quêtes abondantes (les fidèles, surtout âgés, étant généralement très généreux, peut-être croyant ainsi s'acheter le Ciel), je ne vois pas sincèrement où est l'héroïsme. Franchement, au point de vue du confort, il n'y a pas mieux que prêtre de la FSSPX. Pensez au prêtre conciliaire (dont encore une fois je n'approuve nullement la position mais il faut quand même être honnête), qui doit faire face le plus souvent, surtout à la campagne, à des églises désertées, des quêtes minuscules, des cures peu ou mal chauffées, très souvent personne pour lui servir les repas ou lui tenir compagnie (alors que dans les prieurés de la FSSPX il y a généralement plusieurs prêtres qui cohabitent), des fidèles souvent dépourvus de piété, vous croyez vraiment que c'est plus confortable? Idem pour les prêtres Ecclesia Dei qui doivent se coltiner leurs confrères du nouveau rite et parfois leurs fidèles, qui ont des comptes à rendre à des évêques qui souvent les détestent ou, à tout le moins, s'en méfient ou au mieux sont indifférents. Vous m'objecterez qu'ils l'ont bien voulu ainsi en se "ralliant". Certes, j'en suis d'accord avec vous, mais objectivement l'on ne peut pas dire que leur situation est confortable. En tous cas, beaucoup moins que celle des prêtres estampillés FSSPX. Et que dire des prêtres indépendants sans ressources? 
 
Mais à la vérité, le confort, c'est tout ce que recherche le piédiste: il a ses écoles pour mettre ses enfants (nombreux si possible car il faut faire beaucoup de petits lefebvristes qui vont recatholiciser la France, quelle blague!), ses chapelles, ses camps scouts, ses chorales, ses maisons de retraite, ses séminaires, ses revues et bulletins qui distillent la bonne parole fellaysienne et s'envoient gracieusement, quasiment à chaque numéro, beaucoup de coups d'encensoir (on n'est jamais mieux servi que par soi-même, il est vrai). Mais le lefebvriste vit dans un cocon, dans un monde clos, dans un univers virtuel où l'on se nomme curé (de Saint-Nicolas, de saint-Eloi) sans jamais avoir été nommé par aucun évêque résidentiel, où l'on crée des chapelles, des prieurés, où l'on sacre des évêques sans demander l'autorisation ni prévenir une autorité que l'on reconnaît publiquement comme légitime et suprême. La FSSPX a formé une véritable contre-Eglise, une contre-société avec les associations et congrégations qui lui sont liées. N'est-on pas heureux entre nous? D'ailleurs, on est les meilleurs. Que dis-je? on est les seuls. Les autres, tous les autres, sont des vendus, des mous, des tièdes, des crottes. Nous, on est bien, on est des purs. D'ailleurs, la preuve qu'on est béni de Dieu, ce sont nos réussites terrestres. Les 95% de nos garçons et filles qui ont le bac dans nos écoles (et pour beaucoup avec mention, mazette! De vrais petits génies comme le montre surabondamment leur capacité à argumenter sur le FC), nos chapelles qui se remplissent, notre extension miraculeuse sur les cinq continents (on va recatholiciser non seulement la France et l'Europe mais le monde, on vous dit, c'est t'y pas beau, tout ça,), nos revues qui se multiplient, nos prêtres qui sont de plus en plus nombreux et qui sont de vrais combattants de Dieu (pour gagner du temps on pourrait les canoniser de leur vivant, c'est plus simple) et puis nous avons notre guide infaillible à nous, notre boussole, notre idole, notre gourou: Mgr Marcel Lefebvre himself. Du béton, cet homme-là. Un évêque de fer, c'est comme ça qu'on l'appelle chez nous. Et inspiré par le Saint-Esprit et la Sainte Vierge. Ben si, c'est lui qui l'a dit, le jour des sacres: à Quito la Sainte Vierge a révélé qu'un évêque sauverait l'Eglise au XXe siècle. Si, si, c'était Marcellus, puisqu'on vous le dit.
C'est beau l'humilité. Merci à la FSSPX et à ses ardents soutiens de nous en donner de magnifiques exemples à chaque instant. C'est sûr: tous les saints, tous les réformateurs, tous les confesseurs de la foi ont toujours agi comme cela, s'adressant eux-mêmes des couronnes de fleurs, méprisant les autres.
Oui, de tels discours sont à vomir.

Il me souvient que lorsque j'avais été un court moment au MJCF, on nous avait passé un film sur les guerres de Vendée. Et après sa diffusion, l'animateur du MJ nous avait expliqué que le MJCF et la FSSPX poursuivaient le même combat que les Vendéens. Notre combat est le leur et le leur est le nôtre disait avec assurance ce jeune homme bien formaté (et qui a donc dû grimper haut au sein de l'organisation). C'est beau et émouvant, n'est-il pas? De quoi avoir les larmes aux yeux, non? 
 
Quand on pense que les Vendéens ont été massacrés par dizaines et dizaines de milliers par les colonnes infernales pour avoir voulu défendre leur foi, leur Dieu et leur Roi, que leur obéissance au pape les avait conduit à soutenir en masse les prêtres réfractaires (fidèles à Rome), comment peut-on prétendre se mettre au même niveau que ses martyrs, surtout quand on jouit du confort matériel et spirituel? Jamais depuis la création de la FSSPX un seul de ses prêtres n'est mort martyr pour sa foi. Ce n'est pas forcément de leur faute. L'occasion ne s'est sans doute pas présentée mais davantage d'humilité, de discrétion et de bon sens ne seraient vraiment pas trop demander. 
 
Et après tout cela, vous ne pensez que le Bon Dieu serait en droit d'envoyer un châtiment sur la FSSPX? Il me semble que la crise actuelle s'explique pourtant aisément. Et d'ailleurs dans cette crise l'orgueil semble assez équitablement partagé entre les deux camps. Mais comme le dit le psaume 113: "ils ont des yeux et ne voient pas, des oreilles et n'entendent pas". 
 
Petrus.

1 janvier 2005

[Jean-Paul Parfu] "...l'attitude que la Fraternité St Pie X doit avoir, non seulement vis-à-vis des autorités romaines, mais aussi vis-à-vis 'des ralliés'..."

SOURCE - Jean-Paul Parfu, avocat à la cour - 1er janvier 2005

Mesdames, messieurs,

S'agissant de la "crise" au sein de la Fraternité St Pie X, il me semble qu'elle a deux causes:

1) d'une part, la cohabitation, au sein de la Fraternité St Pie X, de deux mentalités différentes. 
Ce phénomème est d'abord passé inaperçu, bien que présent dès l'origine. Cependant, plus les évènements et le contexte qui étaient directement à l'origine de la fondation de la Fraternité s'éloignaient, plus le problème est petit à petit remonté à la surface.

A l'origine, en effet, Mgr LEFEBVRE avait créé la Fraternité, afin de réunir différents prêtres hostiles aux réformes concilaires et post-concilaires et qui, de ce fait, étaient isolés. Il s'agissait aussi de permettre aux prêtres ordonnés par lui et qui ne pourraient être incardinés dans un diocèse, de trouver un débouché et de ne pas, eux non plus, se retrouver totalement isolés.

Or, avec le temps, et compte-tenu des circonstances, la Fraternité St Pie X est devenue, et d'ailleurs sans aucune faute de sa part, une sorte d'ordre religieux, même plus moins militaire.

Il y a donc deux cultures au sein de la Fraternité St Pie X: celle "des curés de campagne" qui en sont membres à cause des circonstances que l'on connaît et dont nous souffrons tous, et celle de ceux qui sont entrés dans la Fraternité, comme on entre dans un ordre religieux, chez les Jésuites ou même autrefois chez les Templiers.

Le problème des séminaires est donc à considérer de ce point de vue également: la Fraternité "produit-elle" de futurs curés de campagne ou des moines-soldats?

C'est "ce malentendu culturel", si c'en est un, qui a éclaté au grand jour, et de manière un peu désagréable, il faut bien le dire, devant des fidèles médusés!
2) d'autre part, l'attitude que la Fraternité St Pie X doit avoir, non seulement vis-à-vis des autorités romaines, mais aussi vis-à-vis "des ralliés", au sens le plus large et le moins péjoratif que l'on peut donner à ce terme.
D'abord, il est compréhensible que la Fraternité St Pie X ait été réservée dans ses négociations avec Rome et qu'elle ait assez durement ressenti le ralliement de certains.

En effet, c'est seulement l'existence de la Fraternité St Pie X et la pression qu'elle exerçait (et qu'elle continue d'exercer) à l'extérieur du système qui a finalement conduit Rome à faire "aux traditionnalistes" des propositions.

Les ralliés s'illusionnent lorsqu'ils croient qu'ils ne doivent qu'à eux-mêmes, à leur foi, à leur piété à leur intelligence de ce que serait l'Eglise, la place qui leur est -timidement- octroyée aujourd'hui.

Il est compréhensible également que la Fraternité "l'ait eu mauvaise", quand de surcroît, certains de ces ralliés la traitèrent (et continuent de la traiter) de tous les noms d'oiseaux possibles.

Mais, la Fraternité St Pie X doit-elle, notamment vis-à-vis de ces ralliés, s'en tenir à l'ingratitude de certains, à son amertume et même à son attitude de mépris vis-à-vis d'eux? Serait-ce bien chrétien?

Il serait peut-être bon, pour elle, de voir les choses de plus haut, en quelque sorte.

Il est en effet possible que la Providence ait permis ces ralliements pour que les uns fassent pression de l'extérieur, tandis que les autres investiraient la maison de l'intérieur.

En un mot, la Fraternité St Pie X et les ralliés ne devraient-ils pas considérer que leurs choix réciproques sont légitimes et qu'il concourt au bien commun des traditionalistes et de l'Eglise?

Nous le savons, c'est une tactique de certains mouvements, de créer, d'une part une structure qui joue le jeu des institutions, "une vitrine légale", et d'autre part, une structure militaire "secrète" pour des opérations "plus musclées", alors que tout le monde sait qu'il s'agit, en réalité, d'une unique organisation et que les représentants "démocratiques" sont aussi souvent les chefs militaires de l'organisation (voir les consorts Alec Mac GUINESS et Géry ADAMS en Irlande).
Puissent peut-être les enfants de lumière être parfois aussi habiles que les enfants des ténèbres!

En tout état de cause, il me semble non seulement disproportionné, mais également faux de prétendre qu'il y aurait, entre les uns et les autres, membres de la Fraternité d'un côté et membres de la Fraternité et ralliés de l'autre, des oppositions telles, doctrinales ou autres, qu'elles ne pourraient jamais être dépassées.

Rappelons-nous l'un des messages de Noël:
"Gloire à Dieu au plus haut des Cieux et paix sur la Terre aux hommes de bonne volonté".
D'avance, je vous remercie de votre patiente lecture de ces modestes réflexions qui aimeraient contribuer à la pacification des esprits, et vous prie de croire, Mesdames, Messieurs, en l'expression de ma considération distinguée.