Je me souviens - Bulletin paroissial, Centre Saint-Joseph, Saint-Césaire, Québec, Canada, Juillet 2012
Chers fidèles,
Au cours de ce mois de juillet, les supérieurs de la Fraternité
Saint-Pie X vont se réunir à notre maison mère d’Écône en Suisse, à
l’occasion du chapitre général. Précisons tout d’abord que cette réunion
n’a pas été décidée d’urgence pour répondre aux nécessitées du moment,
mais qu’elle avait été prévue de longue date, selon un calendrier mis en
place en 2006. Il n’empêche que, dans le contexte actuel, on peut
affirmer que c’est vraiment la Providence qui a voulu que le chapitre
général ait lieu au cours de la première quinzaine de juillet.
Des esprits échauffés ont voulu se lancer dans une dialectique pour nous
faire croire que Mgr Lefebvre aurait réagit différemment face aux
propositions romaines. Ces personnes semblent oublier que l’héritage de
Monseigneur Lefebvre, c’est avant tout celui de la Fraternité qu’il a
fondée. Il va donc sans dire que, plus que tout autre, les supérieurs
sont les dépositaires, les garants et les interprètes authentiques de la
pensée du fondateur.
Ainsi donc, au lieu de me lancer dans une polémique stérile, je voudrais
profiter de l’occasion pour exposer quel a été le but fondamental suivi
par Mgr Lefebvre quand il a fondé cette famille religieuse que nous
connaissons sous le nom de Fraternité Saint-Pie X.
Pour connaître Mgr Lefebvre il faut connaître la raison de son combat
plus que son combat lui-même. Or, toute la vie de Monseigneur a été
consacrée au sacerdoce et au Saint-Sacrifice de la Messe, il a combattu
pour la Messe et il a condamnée et rejeté tout ce qui pouvait porter
atteinte à la sainteté du sacrifice, que ce soit en théologie, doctrine,
liturgie, pastorale... Nous connaissons tous ses interventions
courageuses et nécessaires pour dénoncer les maux terribles qui
affligent l’Église depuis Vatican II, jusqu’au scandale d’Assise. Mais
nous connaissons moins peut-être le fondateur de la Fraternité Saint-Pie
X.
La pensée du fondateur s’est exprimée ainsi : « Je puis affirmer devant
Dieu et devant l’Église que le seul but de la Fraternité Sacerdotale est
de servir Notre-Seigneur Jésus-Christ et son Église en procurant à
celle-ci des prêtres formés selon la plus saine tradition et le plus
authentique magistère de l’Église, en pleine conformité avec le droit
canon et selon les souhaits exprimés par Vatican II. ... Ce but est
inscrit explicitement dans le Décret d’érection signé par son Excellence
Monseigneur Charrière, dans les statuts et dans les règlements du
séminaire. »
(mars 1976)
On pourrait trouver une multitude de textes qui démontrent que le vrai
combat de Mgr Lefebvre était d’abord un combat surnaturel pour le
sacerdoce et la messe, et non pas un combat « politique ». La dimension
anti-libérale et politique était évidemment nécessaire et Mgr Lefebvre
ne l’a pas refusée, pour pouvoir lutter efficacement contre les poisons
qui pourraient neutraliser les grâces dont l’âme se nourrit par le
Saint-Sacrifice de la Messe. Mais ne renversons pas les priorités :
c’est l’amour de la vérité qui doit inspirer la haine de l’erreur, non
l’inverse.
La vraie façon d’aimer l’Église, la plus efficace certainement, est de
lui rendre le vrai sacrifice de la Messe, la Messe de toujours. Nous
avons affaire à un adversaire plus puissant que nous, mais nous avons
conservé les seules armes capables d’en triompher : les armes
surnaturelles, dont la source est la Sainte Messe. Ces armes que nous
avons reçues ne sont pas les nôtres, pour notre seul usage personnel :
elles appartiennent à l’Église et doivent être mises, ou remises à son
service, autant que la Providence nous le permettra. L’esprit de la
Messe de toujours est tellement incompatible avec l’esprit conciliaire
que s’il y a confrontation, c’est la vraie Messe qui triomphera.
Malgré les crimes et les injustices dont a été victime l’Église, malgré
les crimes et les injustices dont il a été lui-même victime, Monseigneur
croyait à l’Église et nous conjurait de l’aimer et de la servir. Nul
doute que du haut du ciel, il continue plus que jamais à veiller
jalousement sur cette œuvre de restauration du sacerdoce catholique que
la Providence a suscitée par son entremise.
Pour conclure, quelle est la meilleure chose que nous puissions faire
pour aider le chapitre général de la Fraternité Saint-Pie X à prendre
les bonnes décisions pour le bien de l’Église et des âmes ? Il est
facile et très efficace : c’est la récitation du chapelet quotidien aux
intentions de l’Église et de la Fraternité.