SOURCE - Si Scires Donum Dei - 2 juillet 2012
Maurras écrivait quelque part « l'histoire ne se répète pas, elle bégaye ». L'épisode que nous vivons actuellement en est une réelle illustration.
L'histoire des catholiques réfractaires nous fait remonter à la révolution de 1789. Tout le monde connait les terribles persécutions contre l'église catholique perpétrées par une Révolution dite Française, essentiellement antichrétienne.
Il est inutile de rappeler ici (et ce n'est pas notre propos) l'admirable conduite de tant de catholiques dont beaucoup paieront leur fidélité par le martyr. La situation de l’Église en France à cette époque était effroyable. La constitution civile du clergé va faire entrer une partie de l’Église de France dans le schisme, celle des prêtres jureurs ayant prêté serment à cette constitution, l'autre partie, restant fidèle à Rome, devenant une nouvelle église des catacombes, celle des prêtres réfractaires.
Les heurs et malheurs de l’Église de France furent nombreux, entre la tolérance d'une Église « officielle » constitutionnelle, schismatique et immorale et la totale interdiction sous les deux épisodes de la terreur.
Au sortir de cette terrible période va intervenir le concordat, négocié entre Le Siège Apostolique et Napoléon Bonaparte.
On pourra dire beaucoup sur ce Concordat et ses conséquences. Cependant, « le Concordat pacifia la France et lui rendit une hiérarchie, des prêtres, des autels. C'était beaucoup au sortir d'une des plus effrayantes crises qui ait secoué notre pays » (par Dom Delatte, vie de Dom Guéranger). Car, à coté de réactions admirables de défenseurs de la Foi (comme les guerres de Vendée), la situation laissait cependant un pays dans un état de pauvreté et de dénuement spirituels ("laissez une paroisse pendant vingt ans sans prêtre, et on y adorera les bêtes", disait le Saint Curé d'Ars).
Sans rendre à l’Église son rang privilégié, elle lui rendait cependant sa liberté mais cette situation au sortir de la révolution fut mal vécue par certain réfractaires. Les décisions qui suivirent le Concordat furent mal acceptées : démission « forcée » de l'épiscopat, réintégration de douze évêques assermentés dans les rangs de l'épiscopat concordataire, régularisation de la situation des prêtres qui s'étaient mariés, les autres réintégrant la hiérarchie catholique, le schisme se trouvant éteint de la sorte.
Le Concordat n'était certes pas une panacée. Les plus hautes autorités de l’Église auraient pu se draper dans leur dignité offensée, refusant toute accord ne rétablissant pas l’Église dans ses droits perdus. Il n'en fut rien. Le pape Pie VII soucieux du bien des âmes avait mesuré combien il était utile de savoir céder sur l’accessoire. Le concordat n'a pas été un ralliement aux idées de la révolution. Il a été le rétablissement de l’Église en France, des paroisses, de la Sainte Messe, des Sacrements, du catéchisme. Les âmes se trouvaient dans l'indigence, il est venu à leur secours sans rien concéder pour autant à l'esprit de la révolution. Mais il savait parfaitement qu'il était impossible d'exiger de la révolution qu'elle se renie elle-même et qu'elle batte sa coulpe avant de venir au secours des âmes. On ne peut que rendre hommage au Pontife qui sut prendre de telles mesures, et ce malgré les défiances légitimes de son entourage.
En divers endroits, des communautés, regroupées autour de prêtres anti-concordataires, vont alors voir le jour. Ils vont se scandaliser d'une telle attitude de la papauté. Il ne vont pas comprendre comment Rome pouvait exiger la démission d'évêques dont certains avaient été des héros de la Foi, même s'ils ne l'avaient payé de leur sang. Ils ont oublié la loi suprême dans l’Église : le salut des âmes (Prima lex, salus animarum). Ils vont pour cela basculer dans le schisme.
On voit dans la situation actuelle une analogie évidente avec cette période révolutionnaire.
Le concile fut une vraie révolution. Cette révolution a instauré un véritable régime de terreur. Ce n'était plus la révolution contre le catholicisme, ce fut le progressisme contre la Tradition. Ce fut la véritable persécution contre les prêtres, les communautés, les fidèles, tout ceux qui cherchait encore à se rattacher à ce qui était traditionnel.
Il y a eu des réfractaires, ceux qui ont refusé de signer et de se rattacher à la constitution de cette église nouvelle, l'église auto proclamé « Eglise conciliaire ». Des évêques, mais bien peu (deux), des prêtres se sont organisés pour venir au secours des âmes au milieu de la terreur conciliaire. Ce ne furent plus les messes dans les granges ou au milieu d'une clairière dans un bois, ce fut le temps des messes dans un coin de salon, dans un garage, dans une salle de cinéma, etc. Mgr Lefebvre a mené ce combat pour la Messe et le Sacerdoce avec pugnacité et persévérance. Il a providentiellement permis que l’Œuvre perdure.
Maurras écrivait quelque part « l'histoire ne se répète pas, elle bégaye ». L'épisode que nous vivons actuellement en est une réelle illustration.
L'histoire des catholiques réfractaires nous fait remonter à la révolution de 1789. Tout le monde connait les terribles persécutions contre l'église catholique perpétrées par une Révolution dite Française, essentiellement antichrétienne.
Il est inutile de rappeler ici (et ce n'est pas notre propos) l'admirable conduite de tant de catholiques dont beaucoup paieront leur fidélité par le martyr. La situation de l’Église en France à cette époque était effroyable. La constitution civile du clergé va faire entrer une partie de l’Église de France dans le schisme, celle des prêtres jureurs ayant prêté serment à cette constitution, l'autre partie, restant fidèle à Rome, devenant une nouvelle église des catacombes, celle des prêtres réfractaires.
Les heurs et malheurs de l’Église de France furent nombreux, entre la tolérance d'une Église « officielle » constitutionnelle, schismatique et immorale et la totale interdiction sous les deux épisodes de la terreur.
Au sortir de cette terrible période va intervenir le concordat, négocié entre Le Siège Apostolique et Napoléon Bonaparte.
On pourra dire beaucoup sur ce Concordat et ses conséquences. Cependant, « le Concordat pacifia la France et lui rendit une hiérarchie, des prêtres, des autels. C'était beaucoup au sortir d'une des plus effrayantes crises qui ait secoué notre pays » (par Dom Delatte, vie de Dom Guéranger). Car, à coté de réactions admirables de défenseurs de la Foi (comme les guerres de Vendée), la situation laissait cependant un pays dans un état de pauvreté et de dénuement spirituels ("laissez une paroisse pendant vingt ans sans prêtre, et on y adorera les bêtes", disait le Saint Curé d'Ars).
Sans rendre à l’Église son rang privilégié, elle lui rendait cependant sa liberté mais cette situation au sortir de la révolution fut mal vécue par certain réfractaires. Les décisions qui suivirent le Concordat furent mal acceptées : démission « forcée » de l'épiscopat, réintégration de douze évêques assermentés dans les rangs de l'épiscopat concordataire, régularisation de la situation des prêtres qui s'étaient mariés, les autres réintégrant la hiérarchie catholique, le schisme se trouvant éteint de la sorte.
Le Concordat n'était certes pas une panacée. Les plus hautes autorités de l’Église auraient pu se draper dans leur dignité offensée, refusant toute accord ne rétablissant pas l’Église dans ses droits perdus. Il n'en fut rien. Le pape Pie VII soucieux du bien des âmes avait mesuré combien il était utile de savoir céder sur l’accessoire. Le concordat n'a pas été un ralliement aux idées de la révolution. Il a été le rétablissement de l’Église en France, des paroisses, de la Sainte Messe, des Sacrements, du catéchisme. Les âmes se trouvaient dans l'indigence, il est venu à leur secours sans rien concéder pour autant à l'esprit de la révolution. Mais il savait parfaitement qu'il était impossible d'exiger de la révolution qu'elle se renie elle-même et qu'elle batte sa coulpe avant de venir au secours des âmes. On ne peut que rendre hommage au Pontife qui sut prendre de telles mesures, et ce malgré les défiances légitimes de son entourage.
En divers endroits, des communautés, regroupées autour de prêtres anti-concordataires, vont alors voir le jour. Ils vont se scandaliser d'une telle attitude de la papauté. Il ne vont pas comprendre comment Rome pouvait exiger la démission d'évêques dont certains avaient été des héros de la Foi, même s'ils ne l'avaient payé de leur sang. Ils ont oublié la loi suprême dans l’Église : le salut des âmes (Prima lex, salus animarum). Ils vont pour cela basculer dans le schisme.
On voit dans la situation actuelle une analogie évidente avec cette période révolutionnaire.
Le concile fut une vraie révolution. Cette révolution a instauré un véritable régime de terreur. Ce n'était plus la révolution contre le catholicisme, ce fut le progressisme contre la Tradition. Ce fut la véritable persécution contre les prêtres, les communautés, les fidèles, tout ceux qui cherchait encore à se rattacher à ce qui était traditionnel.
Il y a eu des réfractaires, ceux qui ont refusé de signer et de se rattacher à la constitution de cette église nouvelle, l'église auto proclamé « Eglise conciliaire ». Des évêques, mais bien peu (deux), des prêtres se sont organisés pour venir au secours des âmes au milieu de la terreur conciliaire. Ce ne furent plus les messes dans les granges ou au milieu d'une clairière dans un bois, ce fut le temps des messes dans un coin de salon, dans un garage, dans une salle de cinéma, etc. Mgr Lefebvre a mené ce combat pour la Messe et le Sacerdoce avec pugnacité et persévérance. Il a providentiellement permis que l’Œuvre perdure.
Voici que maintenant se profile la perspective "d'un Concordat", à travers une reconnaissance canonique de la Fraternité. Ce n'est pas encore le retour à une situation idéale, il s'en faut. Il y aura encore beaucoup à faire pour retrouver une situation normale. Mais c'est une situation qui permets de venir au secours des âmes, leur redonner la messe, les sacrements, la vraie doctrine. Comme pour le Concordat, il faudra trouver un motus vivendi. Mais certainement pas un ralliement à l'esprit et aux idées de la révolution conciliaire. C'est pour le bien des âmes que Pie VII a accepter de traiter avec Bonaparte qui représentait pourtant la révolution, c'est pour le même bien des âmes que Mgr Fellay est prêt, dans une certaine mesure à s'entendre avec le Pape Benoît XVI, Pape du concile.
Mais là aussi, certains réfractaires se scandalisent de la situation. Pour eux aussi, discuter avec un tenant de la révolution, c'est adopter l'esprit de la révolution. Mais, les mêmes causes produisant les mêmes effets, on ne peut que craindre de les voir suivre eux aussi à leur tour la voie du schisme. Comme ceux de la révolution, ils ont oublié que l’Église, avant le triomphe des idées, recherche d'abord le bien des âmes et que le triomphe des idées viendra dans un deuxième temps, comme une cause nécessaire au triomphe de la grâce dans les âmes par le Saint Sacrifice de la Messe et la restauration du Sacerdoce.
Mais là aussi, certains réfractaires se scandalisent de la situation. Pour eux aussi, discuter avec un tenant de la révolution, c'est adopter l'esprit de la révolution. Mais, les mêmes causes produisant les mêmes effets, on ne peut que craindre de les voir suivre eux aussi à leur tour la voie du schisme. Comme ceux de la révolution, ils ont oublié que l’Église, avant le triomphe des idées, recherche d'abord le bien des âmes et que le triomphe des idées viendra dans un deuxième temps, comme une cause nécessaire au triomphe de la grâce dans les âmes par le Saint Sacrifice de la Messe et la restauration du Sacerdoce.