31 août 2009

[La Montagne] Les traditionalistes sortent de l'ombre à Montluçon

SOURCE - La Montagne - 31 août 2009
U
n voile de mystère et de méfiance entoure les catholiques traditionalistes. Nous sommes allés à la rencontre d'une discrète communauté montluçonnaise.

Passage Barathon-Grands Prés à Montluçon. Une petite rue étroite, à l'abri des regards. C'est là, au fond d'une cour proprette, que se retrouvent régulièrement quelques dizaines de catholiques un peu particuliers. Ils sont membres de la Fraternité de la Transfiguration, une communauté installée à Mérigny (Indre), proche de la mouvance Saint-Pie X, fondée en 1970 par le sulfureux monseigneur Lefebvre.

Leur credo : le refus de toute modernisation de l'Eglise, incarnée selon eux par le concile Vatican II. Un texte qui sonna notamment le glas de la liturgie en latin, au milieu des années 1960.

En ce dimanche de célébration, les fidèles traditionalistes arrivent au compte-gouttes sur le parking de la petite chapelle Notre-Dame de Fatima. Ils viennent de l'Allier, mais aussi du Cher ou de la Creuse, à bord de voitures sans luxe ostentatoire.

Punaisé à côté d'une statue de Jeanne-d'Arc, un écriteau prévient les visiteurs : « Vous entrez dans une chapelle où notre Seigneur Jésus-Christ est réellement et substantiellement présent au tabernacle. » C'est aussi pour cela que les fidèles effectuent une génuflexion, à chaque fois qu'ils passent devant l'autel.

« Avant le concile Vatican II, toutes les messes ressemblaient à ça, glisse à voix basse Pascal Charby, qui vient d'Ygrande chaque dimanche. Ce qui était la norme est simplement devenu exceptionnel? »

« Ici, l'office dure un peu plus longtemps qu'ailleurs », prévient Pascal Charby. Autre particularité : le prêtre passe la moitié de la messe, dos au public, tourné vers le tabernacle. Dans son prêche, il encourage les fidèles à s'en remettre à « Jésus-Christ », sans qui, prévient-il, « aucun salut n'est possible. »

A l'heure de la communion, qui clôt la cérémonie, les catholiques traditionalistes reçoivent l'hostie à genoux. Une posture qu'ils ont par ailleurs tenue pendant une bonne partie de la messe.

Puis, toujours en silence, ils quittent la chapelle Notre-Dame de Fatima. « D'habitude, il y a un peu plus de monde, souffle un jeune homme. Mais beaucoup de gens sont encore en vacances. »

Quelques minutes plus tard, le parking est quasiment vide. Les traditionalistes sont repartis aussi discrètement qu'ils étaient venus. Refermant derrière eux un grand portail vert que très peu de Montluçonnais ont déjà franchi?