15 décembre 2010

[summorum-pontificum.fr] Yves Chiron et l’herméneutique de Vatican II

SOURCE - summorum-pontificum.fr- 15 décembre 2010

Observateur attentif de l’actualité religieuse, et historien, Yves Chiron vient de consacrer le dernier numéro de sa « lettre d’informations religieuses » Aletheia à « la “réception” de Vatican II ou herméneutique d’une herméneutique ».Il relève tout d’abord plusieurs ouvrages qui traitent de la « réception » de Vatican II comme La Réception du deuxième concile du Vatican dans l’Église catholique allemande sous le pontificat de Paul VI, et plus particulièrement dans le diocèse de Limbourg de Olaf Hahn ou La réception du concile Vatican II du jésuite canadien Christoph Theobald. Il signale les différents travaux de Joseph Ratzinger jusqu’à son célèbre discours à la curie romaine du 22 décembre 2005. Enfin il présente aussi la publication des actes dans la Revue thomiste d’un colloque organisé par les Dominicains de Toulouse sur « Vatican II, rupture ou continuité ? Les herméneutiques en présence ».
À ce sujet, il signale le long avant-propos du Père Emmanuel Perrier qui estime que Vatican II « fut non pas seulement l’occasion mais véritablement à l’origine du conflit entre “rupture” et “continuité” », analyse développée par Mgr Francis Frost qui montre qu’avec Vatican II « on est passé d’une problématique de “développement de la doctrine” (au sens que Newman donnait à cette expression) à une démarche herméneutique, un “processus de reformulation de ce qui était déjà formulé ».
Enfin Yves Chiron évoque le livre de Mgr Gherardini, remarquant que ce livre « a soulevé différentes interrogations relatives à certains textes conciliaires. Il terminait son étude critique par une “supplique” au Pape où il demandait “une solennelle et si possible définitive mise au point sur le dernier Concile ». Il note à ce sujet la publication d’une « étude critique » de ce livre par le Père Basile Valuet dans La Nef, dont la « version longue » publiée sur Internet, est qualifiée par Yves Chiron de « plus acerbe ».
Le Concile Vatican II fait donc débat aujourd’hui encore et certains estiment qu’il faut pour le moins une réévaluation de ces textes ou une mise au point de l’autorité suprême le concernant.
Paradoxalement, le texte du Père Basile en est une preuve, c’est dans certains milieux considérés comme traditionalistes que le méfiance à l’égard du débat sur Vatican II est le plus grand. Pourtant, comme le note Yves Chiron, en présentant le congrès qui aura lieu prochainement à Rome sur ce sujet (et dont j’ai déjà parlé), celui-ci « rassemblera des théologiens, dont certains très proches du Pape, des membres de la curie et des historiens » dont Yves Chiron lui-même. L’herméneutique de Vatican II, tabou en France et possible à Rome ? La question, c’est jusqu’à quand ?
Pour en savoir plus : Aletheia.
Observateur attentif de l’actualité religieuse, et historien, Yves Chiron vient de consacrer le dernier numéro de sa « lettre d’informations religieuses » Aletheia à « la “réception” de Vatican II ou herméneutique d’une herméneutique ».Il relève tout d’abord plusieurs ouvrages qui traitent de la « réception » de Vatican II comme La Réception du deuxième concile du Vatican dans l’Église catholique allemande sous le pontificat de Paul V, et plus particulièrement dans le diocèse de Limbourg de Olaf Hahn ou La réception du concile Vatican II du jésuite canadien Christoph Theobald. Il signale les différents travaux de Joseph Ratzinger jusqu’à son célèbre discours à la curie romaine du 22 décembre 2005. Enfin il présente aussi la publication des actes dans la Revue thomiste d’un colloque organisé par les Domincains de Toulouse sur « Vatican II, rupture ou continuité ? Les herméneutiques en présence ». À ce sujet, il signale le long avant-propos du Père Emmanuel Perrier qui estime que Vatican II « fut non pas seulement l’occasion mais véritablement à l’origine du conflit entre “rupture” et “continuité”, analyse développée par Mgr Francis frontiste qui montre qu’avec Vatican II « on est passé d’une problématique de “développement de la doctrine” (au sens que Newman donnait à cette expression) à uen démarche herméneutique, un “processus de reformulation de ce qui était déjà formulé ».Enfin Yves Chiron évoque le livre de Mgr Gherardini, remarquant que ce livre «  a soulevé différentes interrogations relatives à certains textes conciliaires. Il terminait son étude critique par une “supplique” au Pape om il demandait “une solennelle et si possible définitive mise au point sur le dernier Concile ». Il note à ce sujet la publication d’une « étude critique » de ce livre par le Père Basile Valuet, dont la « version longue » publiée sur Internet, qualifiée par Yves Chiron de « plus acerbe ». Le Concile Vatican II fait donc débat aujourd’hui encore et certains estiment qu’il faut pour le moins une réévaluation de ces textes ou une mise au point de l’autorité suprême le concernant. Paradoxalement, le texte du Père Basile en est une preuve, c’est dans certains milieux considérés comme traditionalistes que le méfiance à l’égard du débat sur Vatican II est le plus grand. Pourtant, comme le note Yves Chiron, en présentant le congrès qui aura lieu prochainement à Rome sur ce sujet (et dont j’ai déjà parlé), celui-ci « rassemblera des théologiens, dont certains très proches du Pape, des membres de la curie et des historiens » dont Yves Chiron lui-même. L’herméneutique de Vatican II tabou en France et possible en France ? La question, c’est jusqu’à quand ?