| Présent ou absent ? | 
| 25 novembre 2008 - christus.imperat | 
| Dix-huit mille       catholiques se sont massés à la fin du mois d’octobre à Lourdes. Evêques,       prêtres, religieux, religieuses, aïeux et petits-neveux, parents et       enfants, fidèles d’antan et poupons tout juste naissants : Après       les grands pèlerinages romains, suite aux jubilés de la porte de       Versailles et du Bourget, ce grand week-end de la Fraternité Saint-Pie X       pouvait difficilement passer inaperçu dans l’histoire de la Tradition       catholique. Sur la toile, des       dizaines de blogs, sites ou fora ne s’y sont pas trompés et ont relayé       à l’unisson les photographies de cette immense foule en prière venue       s’agenouiller aux pieds de leur mère bénie. Transis dans leurs peurs       concurrentielles ou peut-être accaparés par des soutiens hostiles, les       anciens médias ont manqué le train, non seulement celui qui aurait pu       mener leurs reporters jusqu’à Lourdes, mais également celui de la       modernité journalistique. La cinquantaine de       dossiers de présentation qui leur avait été envoyée n’a engendré       quasiment aucun compte-rendu dans les lignes de la presse écrite. Même       la chaîne régionale de France 3 a su mieux faire … « Ah !       il est vrai – expliquait l’abbé       Lorans – que si Mgr Fellay avait été un gardian, mais       ce n’est qu’un gardien de la foi. Comment peut-il faire la « une »       des journaux ? Ah ! si l’abbé de Cacqueray s’était présenté       à cheval devant la Vierge couronnée, mais il n’est à cheval que sur       les principes catholiques. Il ne pouvait intéresser ces journalistes qui       ne s’appuient, eux, sur les principes qu’avec l’espoir de les faire       céder. » Et le porte-voix de la       Fraternité de conclure à propos de tous ces fidèles  : « Dix-huit       mille pèlerins qui s’inscriront bientôt aux abonnés absents de ces mêmes       journaux. » Pourquoi en effet continueraient-ils de se montrer       si « présents » pour des quotidiens qui le paraissent désormais       si peu ? Sans doute un certain réalisme       conduirait-il à ne pas espérer grand-chose de revues et magazines qui       ont fait de leur soutien à un système a-catholique leur cheval de       bataille. Rares en effet doivent être les pèlerins de Lourdes abonnés       à Libération ou au Canard enchaîné. Mais peut-on se       résigner sans auparavant s’étonner du silence d’une presse qui se       disait autrefois « amie », qui ouvrait largement ses colonnes       à Monseigneur Lefebvre et qui relayait fidèlement les grands       rassemblements de son œuvre ? Son soutien est-il toujours « présent »       ou s’inscrit-il inexorablement dans le passé ? Tout en bénéficiant       jusque là d’une place privilégiée dans les stands de réunions comme       les journées de la Tradition, son action de relais de l’information des       milieux catholiques et traditionnels est une source d’information qui       tend à se tarir peu à peu : les conférences de Villepreux, le pèlerinage       jubilaire de Lourdes, la demande du retrait d’excommunication, le       bouquet de rosaires pour cette intention, la bénédiction en France       d’une nouvelle église, les communiqués des principaux supérieurs de       la Fraternité – en particulier la toute récente condamnation par le       seul ecclésiastique du pays de l’élection de Simone Veil à l’Institut       -  de tout cela, il n’est absolument rien ressorti. Les journaux qui se sont       assignés comme rôle de couvrir l’actualité politique et religieuse et       d’apparaître « différent de la presse quotidienne »       n’ont certes pas vocation à devenir les organes de presse de la       Fraternité Saint-Pie X. Mais alors que notre mouvement va croissant et       que leur silence à notre égard finit par ressembler étrangement à       celui de cette même presse muette et bâillonnée, nous sommes en droit       de nous interroger : l’amitié de Présent appartient-elle       au passé ? Côme Prévigny      | 
