30 janvier 2001

[APIC] "Suisse: Les Lefebvristes démentent l'existence d'un accord avec le Vatican"

SOURCE - APIC - 30 décembre 2001

Menzingen, 30 décembre 2001 (APIC) Les Lefebvristes de la Fraternité Saint-Pie X à Menzingen démentent l'existence d'un accord entre eux et le pape Jean Paul II. Un décret aurait été signé à Rome par le pape. Ce papier concernerait cependant uniquement les traditionalistes de Campos, au Brésil. Dans un article publié en octobre, l'APIC avançait alors que des discussions étaient en cours entre ces membres traditionalistes brésiliens et le cardinal Castrillon Hoyos.

Contrairement aux rumeurs, "aucun accord n'a été signé entre le Vatican et la Fraternité", affirme celle-ci dans un communiqué publié en fin de semaine. "D'après nos renseignements, écrivent les Lefebvristes, le Souverain Pontife a signé un décret en la nuit de Noël. Celui-ci concerne exclusivement la Société Jean-Marie Vianney de Campos, au Brésil".

La Fraternité dit tout ignorer de la teneur exacte du texte. "En ce qui nous concerne, précise-t-on du côté de Menzingen, nous attendons toujours une réponse à notre lettre du 22 juin 2001".

En d'autres termes, Menzingen confirme qu'il n'y a aucun développement nouveau dans ses rapports avec Rome, et qu'aucun accord est en vue. "Bien au contraire, nous considérons la Journée de prière des religions à Assises prévues le 24 janvier 2002 comme un nouvel obstacle majeur à un rapprochement avec le Vatican".
Discussion ouvertes en octobre avec le cardinal Castrillon
La fraternité catholique traditionaliste Saint-Jean-Marie Vianney, issue du schisme de Mgr Lefebvre et située dans le diocèse de Campos au Brésil, étudiait cet automne la possibilité de revenir à une pleine communion avec Rome. L'APIC relevait en octobre dernier que des discussions avaient alors lieu au Saint-Siège avec le cardinal Dario Castrillon Hoyos. Discussion, écrivions-nous, qui pourraient, selon des sources vaticanes, se conclure positivement.

Le cardinal Dario Castrillon Hoyos, qui a reçu un mandat direct de Jean Paul II pour s'occuper des relations avec les traditionaliste de Mgr Lefebvre, discutait en effet avec un "émissaire" de la fraternité Saint-Jean-Marie Vianney, afin d'étudier selon des sources vaticanes, les conditions de leur réintégration dans l'Eglise catholique et leur insertion dans le diocèse brésilien de Campos, proche de Rio de Janeiro.

Cette fraternité s'est constituée en 1988 après le schisme de Mgr Lefebvre et comprend actuellement 20 prêtres dont un évêque, Mgr Liciano Rangel, ordonné par les quatre évêques qui eux-mêmes avaient été ordonnés par Mgr Lefebvre. Ils constituent, à l'intérieur du diocèse de Campos ­ 900'000 habitants dont 836'000 catholiques -, une sorte de circonscription religieuse parallèle avec une vingtaine de paroisses et quelques milliers de fidèles.

Au cours des dix dernières années, les relations entre l'évêque officiel et celui de la fraternité ont été houleuses. Mais la récente nomination comme évêque d'un prêtre issu du diocèse, Mgr Gomes Guimaraes, a visiblement apaisé la situation et permis l'ouverture d'un dialogue.
Arrangement…
Le Saint-Siège et le diocèse de Campos pourraient, écrivions-nous encore en octobre, proposer à Mgr Liciano Rangel de devenir évêque auxiliaire. Même s'il a été excommunié, l'ordination de cet évêque est valide et un acte juridique simple lui permettrait de retrouver, ainsi que ses prêtres et ses fidèles, la pleine communion avec Rome.

Cette fraternité Saint-Jean-Marie Vianney est distincte et indépendante de la Fraternité Saint-Pie X conduite par un des quatre évêques, Mgr Bernard Fellay. Les rapprochements avec Rome de Mgr Liciano Rangel n'auraient donc, toujours selon des sources vaticanes, pas de conséquences directes sur les positions de la fraternité Saint-Pie X. Cette dernière attend en effet toujours une réponse du cardinal Castrillon Hoyos à la lettre ouverte envoyée en juin par Mgr Fellay. Celui-ci expliquait que "la solution pragmatique qui est proposée ne résout pas le problème de fond qui doit être considéré au moins dans son principe". (apic/imed/pr)

30.12.2001 - APIC