15 septembre 2002

[La Lettre d’Oremus] Ecclesia Dei : bilan 2002 du motu proprio

SOURCE - La Lettre d’Oremus - Bulletin d’information consacré à la liturgie catholique latine traditionnelle - n°13 - septembre 2002

Ecclesia Dei : bilan 2002 du motu proprio

En juillet 1988, le pape Jean-Paul II publiait le motu proprio Ecclesia Dei. Cet acte fort du Saint-Père voulait être un geste généreux de paix après des décennies de déchirements autour des questions liturgiques. A plusieurs reprises, le Saint-Père a réitéré son vœu de voir cette situation se normaliser en appelant les évêques à faire une application large et généreuse de l’autorisation de la liturgie traditionnelle. L’équipe d’Oremus fait le bilan de la situation en France, un des pays où la messe traditionnelle est certainement la plus répandue.
Le motu proprio est-il vraiment appliqué en France ?
Disons tout d’abord que l’existence même du motu proprio est mal connue. Le sondage Ipsos auprès des catholiques français, publié en mai 2001, montrait que seulement un peu plus de 50% des catholiques savait que la liturgie traditionnelle était autorisée en France; près de 50% l’ignorait ou pensait qu’elle était tout simplement interdite. On ne peut donc pas dire que depuis 1988, il y ait eu un effort particulier pour faire connaître cette mesure, voulue «généreuse» par le Saint-Père. Il faut rappeler également que si cette ouverture a été expressément voulue par Jean-Paul II, il a souhaité également que son application soit laissée à l’entière bonne volonté des évêques diocésains. Ils sont seuls responsables dans leur diocèse de l’application ou non du motu proprio.
Certes mais dans la pratique dans combien de diocèses de France peut-on assister à cette liturgie ?
Sur 93 diocèses de France métropolitaine, la messe traditionnelle est célébrée régulièrement (c’est à dire au moins chaque dimanche et fête) dans au moins une chapelle ou église paroissiale accessible aux fidèles ordinaires, dans 49 diocèses c'est-à-dire un peu plus de 50 %. Si on ajoute les diocèses où la messe est célébrée dans un monastère, et bien que la messe destinée à une communauté religieuse ne soit pas le statut normal pour une communauté de fidèles, on passe à 51 diocèses, soit 55% du total des diocèses.
Cela représente-t-il de nombreux lieux de culte ?
Cela représente 82 lieux de messes (73 dans des chapelles et 9 dans des monastères). Il faut noter que cela concerne entre 1 et 4 lieux dans chaque diocèse mais dans la majorité des cas, soit 31 diocèses sur 51, un seul lieu. Or quand on connaît la taille d'un diocèse, on peut imaginer que cette possibilité est évidemment restreinte et que la plupart des fidèles souhaitant assister à la liturgie traditionnelle se trouve à plusieurs dizaines de kilomètres d'un lieu de célébration. Il est difficilement imaginable pour tous de parcourir une telle distance le dimanche.

1993 2000 2001
Nombre de diocèses où la messe traditionnelle est célébrée de manière hebdomadaire
45 48 51
% du nombre de diocèses où la messe traditionnelle est célébrée de manière hebdomadaire
48% 51% 55%
Nombre de messes traditionnelles hebdomadaires  en France
67
81
82
% de diocèses où la messe traditionnelle n'est même pas célébrée une fois par mois
47%
40%
35%
Certes, mais ces autorisations ont bien été données d’abord dans les grandes villes de chaque diocèse, n’est-ce pas ?
Ce n’est malheureusement pas le cas du tout. Sur les 51 diocèses où la messe traditionnelle est célébrée hebdomadairement, 14 d’entre eux ne prévoient pas la célébration de la messe traditionnelle dans une ville de plus de 5000 habitants; 5 d’entre euxn’en disposent même que dans le cadre de communautés religieuses qui utilisent l’ancien missel et non dans des chapelles de type paroissial. En tout cas, cela signifie qu’un tiers des diocèses qui proposent une célébration hebdomadaire la proposent dans des conditions qui rendent son usage difficile hors des zones les plus peuplées. En Charente ou dans l’Oise par exemple, était-il si difficile de donner cette autorisation ailleurs que dans un village ? On est donc loin d’une application aussi généreuse partout.
Qu'en est-il des autres diocèses?
Dans un certain nombre de diocèses, l’évêque n’a pas souhaité autoriser une célébration hebdomadaire, souvent pour éviter que ne se crée une «habitude trop grande» qui ferait éloigner les fidèles du rite actuellement en vigueur... Une telle attitude n’est pas vraiment reconnaître la sensibilité de ces fidèles qui puisent leur spiritualité dans la liturgie traditionnelle. Sans régularité, une communauté, parfois obligée de changer de lieu chaque semaine, finit vite par se déliter et disparaître. Il est donc facile aux «mauvaises langues» de suggérer que c’est l’effet recherché ! C’est un argument souvent avancé pour affirmer que des relations de confiance sont impossibles. Si vraiment l’autorité est bienveillante et paternelle, ne pas accorder au moins un rythme hebdomadaire, c’est presque pire que de ne rien donner car on décourage même les meilleures volontés. Et pourtant dans certains diocèses, cela fait des années que des messes sont célébrées ici ou là sans qu’une autorisation hebdomadaire dans un lieu fixe soit donnée... Quelle abnégation pour les fidèles.

Si on comptabilise les lieux où elle est célébrée occasionnellement (1 à 2 fois par mois), soit 22 lieux dans 17 diocèses, on peut ajouter 9 autres diocèses qui connaissent au moins cette célébration occasionnelle. La messe traditionnelle est donc célébrée régulièrement dans seulement 55 % des diocèses de France avec l'autorisation de l'évêque, et 35 % des diocèses ne disposent même pas d'une messe occasionnelle.

Là encore, une étude détaillée montrerait que c’est souvent dans des lieux reculés que les autorisations sont données.
sur total diocèses sur total dioc. avec messe traditionnelle hebdomadaire
Nombre de diocèses où la messe traditionnelle est célébrée de manière hebdomadaire 51 55% 100%
Nombre de diocèses où la messe traditionnelle est célébrée de manière hebdomadaire dans une ville de plus de 5 000 hab. 37 40% 72%
Nombre de diocèses où la messe traditionnelle n’est célébrée de manière hebdomadaire que dans une ville de moins de 5 000 hab. 14 (dont 4 communautés religieuses) 15% 28%
Mais cette progression est continue... Avec le temps des évêques ne donnent-ils pas de nouvelles autorisations ?
Il est fort intéressant de comparer la situation actuelle avec celle qui existait en 1993 soit exactement 5 ans après la promulgation du motu proprio. On constate qu'à cette époque 42 diocèses proposaient déjà une messe hebdomadaire accessible aux fidèles en paroisse ou dans une chapelle, soit 7 de moins qu'aujourd'hui ; si on y ajoute les monastères on constate qu'on est passé de 45 diocèses offrant une messe traditionnelle hebdomadaire à 51 diocèses, soit seulement 6 de plus ; cette progression est le résultat de 10 diocèses nouveaux qui ont accueilli une célébration hebdomadaire et de 4 diocèses qui l'ont abandonnée. Il faut noter que pour la seule année 2001, 3 nouveaux diocèses ont accueilli la célébration de la liturgie tridentine alors que ce n'était pas le cas par le passé. C’est un signe encourageant mais assez trompeur. De fait la plupart des autorisations ont été données il y a près de dix ans.
Cependant le nombre global de lieux augmente ...
Certes, le nombre de lieux a augmenté, passant de 67 à 82, ce qui montre que, là où la célébration a été autorisée, la demande a été plus forte, répondant manifestement à une demande légitime mais c’est peu de choses comparé au total des fidèles qui assisteraient volontiers à la liturgie traditionnelle. Ce n’est qu’une indication mais, selon le sondage Ipsos déjà cité, 25% des catholiques assisteraient certainement à la liturgie traditionnelle s’ils avaient l’occasion de le faire. Ce n’est pas un phénomène négligeable.
Si dans certains diocèses cette liturgie n’est pas autorisée, c’est sans doute que la demande est nulle...
En 1990, le père abbé du Barroux remettait au Saint-Père plus de 50 000 signatures de fidèles demandant une plus large application du motu proprio. Suite à cette requête et à la demande de Dom Gérard, Oremus a entrepris l’informatisation de cette supplique : il est clair que même dans le plus petit diocèse de France il y a au minimum une centaine voire plus de familles qui souhaiterait pouvoir suivre cette liturgie et ne parlons pas des grands diocèses où ce sont des centaines, voire des milliers. Et encore ce sont ceux qui expriment une demande claire, par écrit, ce qui est quand même un acte militant... Combien de silencieux cela représente-t-il, quand on sait déjà que la moitié des catholiques ignore l’existence du motu proprio dont il faut dire qu’en France il n’en a jamais été fait publicité.
Quand même dans les grandes villes, cette demande est satisfaite !
Mais non, les trois grands diocèses de région parisienne que sont Nanterre, Saint-Denis et Evry ne bénéficient d’aucune célébration de messe traditionnelle; un recensement effectué par le diocèse de Versailles faisait par exemple état d’un important noyau de fidèles du diocèse de Nanterre contraint de venir dans les Yvelines suivre les offices traditionnels. On pourrait estimer que là, la distance est courte mais en province il est souvent physiquement impossible d’assister à une messe traditionnelle si on le souhaite.
Des demandes sont-elles réellement faites ? Pourquoi accorder quelque chose si personne ne le demande formellement ?
Une fois de plus, l’origine géographique des signataires de la supplique au Saint-Père mais aussi – nous y reviendrons– la présence dans tous les diocèses ou presque de lieux non autorisés montrent que le problème concerne tous les diocèses de France. Il est cependant exact qu’il n’est pas facile pour de simples fidèles d’aller faire cette demande à l’évêque... La crainte d’être éconduit, le fait de se croire seul dans ce cas, conduisent plutôt les fidèles à quitter des célébrations dans lesquelles ils ne se retrouvent plus qu’à faire une démarche formelle auprès de leur évêque.

Il faut dire que la tendance «traditionnelle» n’a pas été spécialement encouragée dans l’Eglise de France ces dernières décennies ... il faut donc avoir un peu de «culot» pour faire cette démarche.

Depuis la publication du motu proprio il n’existe pas un seul évêque qui ait fait lui-même cette démarche en disant à ses fidèles «je suis prêt à appliquer le motu proprio pour les fidèles qui le souhaiteraient».

Dans le diocèse de Nanterre par exemple, en quelques années ce sont trois démarches successives qui ont été faites par des diocésains... qui souvent n’ont pas même réussi à avoir un rendez-vous avec un représentant de l’évêché... Il est donc logique qu’aujourd’hui il n’y ait pas de messe traditionnelle dans ce diocèse mais ce n’est pas faute d’avoir demandé.
Le manque de prêtres alors ?
On peut comprendre que la raréfaction du clergé, qui s’accentue avec les années constitue un obstacle pour un évêque qui ne peut consacrer un prêtre à un tel apostolat alors que son diocèse en manque cruellement. Cependant les communautés traditionnelles ordonnent chaque année une douzaine de prêtres français qui sont prêts à servir l’Eglise dans le cadre diocésain en usant du rite traditionnel. Cela devrait suffire à la tâche. Et c’est sans compter les prêtres qui, si ils en avaient l’autorisation, célébreraient volontiers ce rite même occasionnellement.
Est-ce que ce sont plutôt des évêques dits «conservateurs» qui ont donné ces autorisations ?
Cette notion d’étiquette distinguant entre «conservateurs» ou «progressistes» nous semble tout à fait inadaptée et irrespectueuse de l’autorité diocésaine. L’évêque est le pasteur légitime d’une diocèse, et le fait que telle ou telle de ses positions ne nous plaise pas personnellement n’a pas grande importance. Il est le père et le pasteur des fidèles de son diocèse. Il faut donc le considérer comme tel. On peut peut-être dire que ceux qui ont accordé le plus facilement ces autorisations sont ceux qui avaient le plus grand souci pastoral, réalisant, selon le mot du cardinal CastrillonHoyos, que ces fidèles «ne font aucun mal» et qu’au contraire c’est servir l’unité diocésaine que de les y intégrer généreusement.

Ce n’est sans doute pas facile car il y a de multiples pressions et il faut peut-être un certain courage à un évêque pour prendre cette décision ...mais quand même, le pape et les autorités romaines ont été suffisamment claires pour qu’il ne soit pas infâmant de donner une telle autorisation.
Quel est le statut de ces communautés ?
Les statuts sont assez divers. Il est assez rare que la communauté traditionnelle dispose d’un lieu de culte qui lui soit propre avec les facilités de n’importe quelle paroisse du diocèse. Cette structure existe, a été accordée dans plusieurs diocèses aux Etats-Unis et fait partie des possibilités de l’évêque diocésain comme l’a rappelé le cardinal Medina dans sa lettre à l’évêque de Sienne du 11 juin 1999 : «Si le groupe était nombreux, on pourrait aussi établir pour eux un aumônier (voir Code de droit canonique, canons 564-567 et 571-572), ou même une paroisse personnelle (voir Code de droit canonique, canon 515, § 1), comme cela s'est fait dans quelques diocèses des États-Unis d'Amérique ou au Canada.»

Du coup, il n’est pas évident de développer une véritable vie de communauté avec ses activités (catéchisme, groupes de jeunes, activités diverses) et c’est quand même une contrainte importante : souvent les locaux appartiennent à une autre communauté, souvent les horaires mêmes sont partagés, enfin il arrive fréquemment que seule la célébration de la messe soit autorisée et pas la prédication du catéchisme ou l’aumônerie de groupes scouts ou autres. Là encore et tout en restant dans les limites des activités d’une communauté paroissiale «ordinaire» on pourrait aller plus loin que ce qui est accordé actuellement.
Nous n’avons pas abordé jusqu’ici la question des lieux de célébration de la messe traditionnelle non reconnus par les évêques. Qu’en est-il ?
On comptabilise dans ce cadre les lieux qui offrent la liturgie traditionnelle mais ne sont pas reconnus par l'autorité ecclésiale et qui sont dans leur quasi totalité plus ou moins liés à l'action de la Fraternité sacerdotale St-Pie X fondée par Mgr Lefebvre.
Messes Ecclesia Dei Messes sans accord ecclésial
% de diocèses qui connaissent au moins une messe traditionnelle hebdomadaire 55% 82%
Nombre de lieux de messes traditionnelles hebdomadaires en France 82 164
% de diocèses sans messe traditionnelle même mensuelle 35% 14%
Combien de lieux de ce type existent en France ?
Ces lieux de messes existent dans 79 diocèses soit 85 % des diocèses de France, représentant 193 lieux de culte. 166 d’entre eux sont des lieux où est célébrée la messe de manière hebdomadaire, recouvrant ainsi 76 diocèses soit 82 % du total.

Le nombre de lieux par diocèse varie de 1 à 6, avec une majorité de diocèses, 45 sur 76, où se trouvent plus d'un lieu. Le maillage territorial est donc beaucoup plus important que celui des messes autorisées et il est donc plus facile à des fidèles d'assister à des messes traditionnelles hors du cadre ecclésial que dans des lieux reconnus par les évêques.

Dans le cas des lieux autorisés la norme est plutôt d’un lieu par diocèse avec une minorité de diocèses qui accueillent plusieurs lieux. On voit donc là clairement que la demande pour cette liturgie existe, qu’elle est forte, qu’elle recouvre la quasi-totalité des diocèses et que, là où l’autorité ne met pas de frein (puisque ces communautés n’ont pas de lien avec l’évêque de leur diocèse), le développement de ces communautés est important.
La comparaison laisse apparaître que ces lieux sont majoritaires ...
Bien sûr. La présence des communautés auxquelles justement le motu proprio était adressé afin qu'elles rejoignent le giron de l'Église mais qui, pour des raisons diverses, n'ont pas fait cette démarche est donc près deux fois plus importante que celle des communautés en pleine communion avec l'Église.

Si on étudie les chiffres plus précisément, on constate que dans 29 diocèses la messe traditionnelle n'est pas autorisée de manière hebdomadaire par l'évêque, alors que la fraternité St-Pie X ou ses communautés amies y sont présentes de manière hebdomadaire ; le cas contraire, c’est-à-dire des diocèses où sont célébrées des messes selon le “motu proprio” etd’où est absente la Fraternité Saint Pie X, n'existe que dans 4 diocèses ; de plus, dans les diocèses où des messes hebdomadaires sont dites aussi bien avec l'accord de l'évêque que contre sa volonté soit 47 diocèses, dans près de la moitié d'entre eux (25 diocèses) le nombre de lieux de messes de la fraternité St-Pie X ou des communautés qui lui sont liées est plus grand que le nombre de lieux de messes reconnues par l'autorité. Il n'y a que 8 diocèses où le nombre de lieux reconnus par l'évêque est supérieur aux lieux non autorisés.
Nombre de diocèses ayant une célébration hebdo.
Diocèses avec 1 lieu
Diocèses avec 2 lieux
Diocèses avec 3 lieux
Diocèses avec 4 lieux
Diocèses avec 5 lieux
Diocèses avec 6 lieux
Lieux autorisés 51 31 11 7 2 0 0
Lieux non reconnus 76 31 22 11 6 2 4
Le motu proprio serait-il donc un échec ?
On constate à travers tous ces chiffres que le motu proprio est peu appliqué en France puisque après 13 années, à peine plus de la moitié des diocèses l'ont mis en application ; si on étudie de plus près cette évolution, on constate que dans près de 80% des diocèses où les messes traditionnelles ont été autorisées, elles l'ont été dans les 5 premières années du motu proprio... On considère sans doute depuis que l'application du motu proprio n'est plus nécessaire.

Pourtant, il est très clair le problème subsiste puisque cette mesure, qui était destinée à permettre aux fidèles attachés à l'ancien rite de le faire au sein de l'Église, ne touche semble-t-il pas plus de 30 % d'entre eux. Dans presque tous les diocèses (85 %) des fidèles fréquentent ces lieux en marge de la vie de l'Église, sans lien avec leur évêque ; et ils sont encore deux fois plus nombreux que ceux qui ont estimé que les propositions de l'Église à leur égard étaient généreuses.

Il est donc évident que les mesures décidées par le Saint-Pèrerestent d'actualité, ne serait-ce que pour cette masse de fidèles attachée à l'ancien rite et qu'un effort renouvelé est à effectuer. Il y a clairement un problème de confiance à restaurer qui est loin d’être un objectif atteint.
Quelle conclusion donner à ce bilan ?
Tout d’abord un appel respectueux aux autorités pour leur dire que la question n’est pas réglée. Il y a aujourd’hui en France une proportion importante de fidèles qui souhaite bénéficier de ces trésors liturgiques et qui, si elle ne trouve pas une oreille paternelle attentive, se tournera vers des communautés en marge de la vie ecclésiale. Ensuite c’est un appel aux fidèles: «Si vous êtes attaché à la messe traditionnelle, vous n’êtes pas seul dans votre diocèse, vous pouvez vous réunir et effectuer une demande auprès de l’évêque.» C’est en ce sens qu’Oremus peut apporter une aide en mettant les gens en rapport entre eux et en leur disant que, malgré tout, dans la moitié des diocèses de France, des évêques ont été sensibles à leur appel et ont œuvré pour la paix, donc que quelque chose est possible.

Cependant cette rentrée apporte également son lot de bonnes nouvelles : à Rennes, Bordeaux, Toulouse, Angers, Agen, les évêques diocésains viennent d’autoriser l’installation de prêtres de l’Institut du Christ-Roi et de la Fraternité Saint Pierre. Certes, des célébrations existaient déjà dans ces diocèses mais par des prêtres diocésains détachés à cette tâche, ou des prêtres âgés ; la cohésion des communautés de fidèles se trouvera donc renforcée par l’arrivée d’un prêtre partageant leur spiritualité, appuyé sur une communauté sacerdotale. Ils pourront ainsi développer les activités normales de toute communauté chrétienne et ainsi se considérer comme faisant réellement partie de l’église diocésaine. Cela ne peut que contribuer à l’unité de ces diocèses et il faut en remercier leurs pasteurs. 14 ans après le motu proprio est toujours d’actualité afin qu’unis, les catholiques de France puissent, dans leur diversité, participer à la nouvelle Evangélisation.
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