28 mai 2018

[Le Sel de la Terre] Une petite lumière dans les ténèbres (éditorial)

SOURCE - Le Sel de la Terre - Printemps 2018

« C'est ici votre heure, et la puissance des ténèbres », déclare Notre-Seigneur lors de son arrestation au jardin des oliviers (Lc 22, 53). A l’heure où l’Église subit sa passion, n’est-il pas normal que nous soyons à nouveau plongés dans les ténèbres?
     
Notre-Seigneur Jésus-Christ est venu apporter la lumière de la foi dans le monde. Cette lumière s’est répandue peu à peu jusqu’aux extrémités de la terre. Elle a atteint son apogée au 13 e siècle, en même temps que la lumière de la raison qui rayonne aussi dans la théologie de saint Thomas d’Aquin.
  
Mais le prince des ténèbres veillait. Après avoir dû reculer et se cacher pendant mille ans (Ap 20, 2-3), il réapparut à la surface et commença à répandre largement ses ténèbres avec le protestantisme (voir les deux numéros 99 et 100 du Sel de la terre), puis par les prétendues Lumières (censées mettre un terme à l’obscurantisme !) et la franc-maçonnerie (supposée apporter la lumière aux initiés et, par eux, au monde entier…).
  
Finalement, après deux siècles de lutte entre l’Église et la maçonnerie, celle-ci a triomphé – au moins extérieurement – et les fumées de Satan sont entrées dans l’Église à l’occasion du dernier concile.
Devant la situation de l’Église d’aujourd’hui, nous avons le sentiment que par quelque fissure la fumée de Satan est entrée dans le peuple de Dieu. Nous voyons le doute, l’incertitude, la problématique, l’inquiétude, l’insatisfaction, l’affrontement. On n’a plus confiance dans l’Église. […] On croyait qu’après le Concile le soleil aurait brillé sur l’histoire de l’Église. Mais au lieu de soleil, nous avons eu les nuages, la tempête, les ténèbres, la recherche, l’incertitude. 
Nous prêchons l’œcuménisme, et nous nous séparons toujours davantage les uns des autres. Nous cherchons à creuser des abîmes au lieu de les colmater. Comment cela a-t-il pu se produire ? Une puissance adverse est intervenue dont le nom est le diable. 
(PAUL VI, homélie du 29 juin 1972)
Que faire ?
Que faire ? Tâchons, dans la mesure de nos moyens, d’entretenir la vraie lumière, celle de la vérité intégrale, sans compromission. Sans rêver d’un accord impossible entre la lumière et les ténèbres ; sans crainte de dénoncer la puissance des ténèbres qui occupe la chaire de vérité et l’empêche de transmettre la lumière.
   
Dans une nuit obscure, une petite lumière, même d’une simple bougie, peut se voir à une grande distance. Elle peut rendre courage au voyageur fatigué, transi et perdu. Là, peut-être, à quelques kilomètres, quelqu’un l’attend, qui peut l’éclairer et le réchauffer.
   
Le Sel de la terre a pour ambition de rayonner quelque peu la lumière de la foi et de la science chrétienne. Dans ce numéro, par exemple, vous trouverez la suite et la fin des explications sur un des textes les plus obscurs de la sainte Écriture (l’Apocalypse), des études éclairant les fins dernières et la preuve de l’existence de Dieu par les aspirations du cœur humain ; nous continuons aussi à jeter un peu de lumière sur l’œuvre la plus ténébreuse du siècle dernier, le communisme (voir aussi les deux précédents numéro du Sel de la terre) ; nous rendons hommage à nos anciens qui ont eu le courage de lever le flambeau après le désastre du Concile (rubrique : « Les grandes heures de la Tradition ») ; enfin, dans la rubrique « Lecture », nous tâchons de projeter quelque lumière sur des événements ou des textes actuels.
   
Nous comptons sur vous, chers lecteurs, pour nous permettre de continuer à être une petite lumière au milieu des ténèbres. Outre vos prières, vous pouvez nous aider en faisant connaître la revue autour de vous, ne serait-ce que pour maintenir un peu d’espérance dans notre monde déboussolé.
     
Ce numéro vous parviendra pendant le temps pascal, dans la lumière de Pâques. Que Notre-Dame, « Porta lucis fulgida », resplendissante Porte de lumière, nous vienne en aide pour qu’on puisse dire encore : « lux in tenebris lucet », la lumière luit dans les ténèbres (Jn 1, 5).
O Porta lucis fulgida, O resplendissante Porte de lumière,
O Mater Verbi inclita, O Mère illustre du Verbe,
Nos, tuos fideles sedulos, nous, vos fidèles dévoués,
Verbi quaerentes semitas, qui cherchons les chemins du Verbe,
Defende a mentis hostibus, défendez-nous des ennemis de l’esprit,
Ab umbra erroris libera, libérez-nous de l’ombre de l’erreur,
Tuaque luce dirige et dirigez-nous par votre lumière
Ad veritatis gaudia. aux joies de la vérité.
Amen. Ainsi-soit-il.