27 juillet 2019

[FSSPX Actualités] L’étrange conception du cardinal Marx sur l’Ordre et la prédication

SOURCE - FSSPX Actualités - 27 juillet 2019

Alors que l’Eglise d’Allemagne perd de plus en plus de fidèles, comme l’ont montré les sorties d’Eglise en très forte hausse, les évêques allemands, le cardinal Marx en tête, poursuivent l’œuvre d’autodémolition avec persévérance.
    
Dans un article du 17 juillet 2019 paru sur le site Katholisch.de, le Père Nikodemus Schnabel proposait de confier l’homélie aux « lecteurs ». Autrefois partie intégrante de l’ordre sacerdotal, il était l’un des quatre ordres mineurs : portier, lecteur, exorciste et acolyte. Ces éléments ont été « supprimés » par le pape Paul VI en 1972, qui a institué à la place deux « ministères », qui peuvent être attribués à des laïcs : les lecteurs et les acolytes.

Puisque, raisonne le P. Schnabel, le lecteur peut lire la parole divine dans la liturgie, ne pourrait-il pas se voir confier son explication dans une homélie ? L’argument est habile, et veut essayer de contourner l’interdiction faite aux laïcs de prêcher. Le droit canon réserve en effet l’homélie au prêtre ou au diacre. Dans l’Instruction « Sur quelques questions concernant la collaboration des fidèles laïcs au ministère des prêtres » du 15 août 1997, document signé par huit congrégations romaines, il est précisé que l'homélie « fait partie intégrante de la liturgie » et qu’elle « doit donc être réservée au ministre sacré, prêtre ou diacre. Les fidèles non-ordonnés en sont exclus » (Article 3). Ce document avait précisément pour but d’extirper les abus contraires qui s’étaient déjà répandus un peu partout dans l’Eglise.

Mais, répond le P. Schnabel, puisque le lecteur participe à la liturgie, il peut donc prêcher. Et pourquoi pas une femme en ce cas ? L’argument, quoiqu’erroné, met le doigt sur certaines contradictions latentes héritées du Concile.

Le P. Schnabel n’a pas tardé à recevoir l’appui du cardinal Marx, président de la Conférence épiscopale et responsable du C6, le conseil privé de cardinaux du pape François. Lors d’une conférence à des laïcs, le 20 juillet, il s’est interrogé : « Seul le prêtre peut-il prêcher l'homélie ? » Et de poursuivre : « Cela doit évoluer ».

Le cardinal avait marqué auparavant sa déception quant aux homélies faites dans certaines paroisses. Il ajoutait enfin que l'inclusion de témoignages ou l’utilisation de matériel audio-visuel pourrait peut-être donner « plus de variété » aux sermons.
De la distinction fondamentale entre clergé et laïcat
A cette conception, il faut opposer l’importance et la dignité du clergé, si souvent prêchée par Monseigneur Lefebvre et rappelée par Mgr de Galarreta lors des récentes ordinations sacerdotales à Ecône. Parmi les signes distinctifs de l’œuvre de restauration catholique que veut être la Fraternité Saint-Pie X, « Mgr Lefebvre ajoutait un autre trait : nous croyons à l’importance et à la dignité du clergé. Nous croyons à cette distinction que Notre-Seigneur Jésus-Christ a lui-même instituée entre laïcs et clercs. Nous croyons à l’ordre sacerdotal avec tous ses degrés. Nous croyons à la hiérarchie. Nous croyons à l’autorité et nous croyons que c’est là la partie essentielle de la sainte Eglise. (…)

« Ainsi donc, de même que l’esprit surnaturel est le remède à ce naturalisme humaniste, fondement de l’hérésie qui mine l’Eglise, précisait Mgr Lefebvre, de même l’esprit hiérarchique et le caractère sacré du prêtre s’opposent au laïcisme croissant qui conduit le sacerdoce catholique dans un sens protestant, et il donnait pour preuve tous les efforts qui se font contre le célibat sacerdotal ».

Le prêtre qui prêche à ses fidèles remplit une fonction sacerdotale et il répand et communique Jésus-Christ aux âmes, ce que ne peut faire aucun laïc. Penser ou vouloir le contraire, c’est attenter à la constitution divine de l’Eglise.