26 novembre 2010

[Jérôme Bourbon - Rivarol] Benoît XVI, le préservatif et Mgr Williamson

SOURCE - Jérôme Bourbon - Rivarol - 26 novembre 2010

Dans un livre d’entretiens avec Peter Seewald, un journaliste allemand, déjà publié en Italie et en Allemagne et à paraître demain en France, Lumière du monde, Benoît XVI se déclare, «dans certains cas», en faveur de l’usage du préservatif, pour, dit-il, «réduire les risques de contamination» du virus du sida. En mars 2009, Josef Ratzinger avait soulevé une polémique lorsque, dans l’avion qui l’amenait au Cameroun et en Angola, il avait déclaré que l’utilisation du préservatif «aggravait» le problème du Sida, pandémie dévastatrice en Afrique. Mais en réalité, déjà à l’époque, les propos n’étaient pas aussi fermes qu’on l’a dit: il n’avait pas condamné en soi l’emploi du condom mais le fait que les campagnes contre le sida reposent exclusivement, “uniquement” sur le préservatif.

L’EXEMPLE AHURISSANT DU “PROSTITUE MASCULIN”

Mais cette fois Benoît XVI jette le masque: «A la question: “l’Eglise catholique n’est pas fondamentalement contre l’utilisation de préservatifs?”», le successeur de Jean Paul II répond: «dans certains cas, quand l’intention est de réduire le risque de contamination, cela peut quand même être un premier pas pour ouvrir la voie à une sexualité plus humaine, vécue autrement». Et Benoît XVI de citer un seul exemple pour illustrer son propos, celui d’un «homme prostitué». «Il peut y avoir des cas individuels, comme quand un homme prostitué utilise un préservatif, où cela peut être un premier pas vers une moralisation (sic!), un début de responsabilité permettant de prendre à nouveau conscience que tout n’est pas permis et que l’on ne peut pas faire tout ce que l’on veut». On croit rêver! Que Benoît XVI se soucie de soulager la conscience d’hommes qui commettent, selon la morale catholique, un double péché mortel, à savoir la prostitution et l’union homosexuelle, est pour le moins déroutant. On n’imagine pas ces hommes refuser le préservatif en bons catholiques, dans l’accomplissement même d’actes gravement peccamineux. De toute façon, un prostitué n’a pas à se poser la question de savoir s’il doit ou non mettre ou faire mettre à ses clients un préservatif, il doit cesser de se prostituer. Un catholique ne peut tenir un autre discours. C’est un peu comme si l’on disait qu’un assassin, pour tuer ses victimes, devait préférer le revolver au couteau de cuisine car ce dernier outil risque d’être plus douloureux pour la victime. On nage en plein délire !

La vérité, c’est que Josef Ratzinger qui est tout sauf un imbécile savait très bien ce qu’il faisait en tenant de tels propos. Il s’adressait à un journaliste dans le cadre officiel d’un long entretien destiné à être publié et à avoir un retentissement mondial. Qu’on ne vienne donc pas nous dire, comme certains le font avec une mauvaise foi ou un aveuglement volontaire absolument insupportables, qu’il ne l’a pas fait exprès, qu’il ne savait pas ce qu’il faisait. D’ailleurs, Benoît XVI, comme cela se fait toujours en pareil cas, a relu les épreuves avant publication, a pu les corriger, les annoter. On ne répétera jamais assez la célèbre sentence de Bossuet: «Le pire dérèglement de l’esprit, c’est de voir les choses non telles qu’elles sont mais telles qu’on voudrait qu’elles soient.»

De plus, les propos du successeur de Jean Paul II sont rendus plus graves encore par une clarification du Vatican qui précise que ces paroles « s’appliquent non seulement aux prostitués homosexuels mais aussi aux hétérosexuels et aux transsexuels », le but étant « d’éviter de façon responsable de transmettre un risque grave à l’autre ». Les pharmaciens catholiques qui préfèrent vivre dans la pauvreté et subir des persécutions parce qu’ils refusent en conscience de vendre des produits contraceptifs et abortifs apprécieront. Par ailleurs, dans un autre passage de Lumière du monde, Benoît XVI laisse entendre que le modèle de la chasteté conjugale est réservé à une élite, à des « minorités profondément convaincues » qui constituent un « modèle fascinant à suivre ». Bref, un objectif quasiment inatteignable, alors que, toujours selon la morale chrétienne, le respect de ce précepte est nécessaire au salut des époux.

LA TECHNIQUE INCHANGEE DES MODERNISTES

D’aucuns disent aussi que Benoît XVI n’a parlé que d’une autorisation «dans certains cas» et non d’une permission universelle. Là encore, de qui se moque-t-on? Il suffit de lire les gazettes, d’écouter la radio et d’entendre la télévision pour se rendre compte que pour les journalistes comme pour le grand public «le pape s’est converti au préservatif», ainsi que l’écrit Libération. Et cela Benoît XVI ne pouvait l’ignorer. Le “cardinal” Georges Cottier, dans Le Figaro du 22 novembre, le dit d’ailleurs ouvertement: «Au moins les gens seront-ils libérés en conscience de savoir qu’en adoptant ce moyen, ils ne font pas le mal.» Voilà qui a au moins le mérite d’être clair !

De toute façon, depuis plus d’un demi-siècle, c’est toujours la même méthode qu’utilisent les modernistes. On autorise l’inacceptable en prétendant qu’il ne s’agit que de cas exceptionnels, que la règle n’a pas changé. Moyennant quoi on détruit tout. L’usage de la langue vernaculaire devait rester limité et circonscrit, dans les faits on a supprimé la messe et les offices en latin. On a agi de la même manière avec l’autorisation de la crémation (au moment où PaulVI l’autorisait, il rappelait que la règle restait celle de l’inhumation, toujours la duplicité du moderniste!), avec la permission de la communion dans la main (qui dans les faits a rendu presque caduque la communion à genoux et sur la langue), avec la disparition du jeûne eucharistique (réduit de trois à une heure et encore PaulVI l’avait-il même réduit à un quart d’heure pour les malades et leurs accompagnants en bonne santé qui pouvaient boire de la gnole jusqu’à quinze minutes avant de communier! Peut-on davantage se moquer de Dieu?) On nous a fait le coup avec la permission donnée aux filles de devenir enfant de chœur, ce qui d’évidence est le premier pas vers le sacerdoce des femmes. Car, ne nous faisons aucune illusion, nous y viendrons. C’est dans la logique de l’église conciliaire. L’on ne répétera jamais assez la formule du regretté père Calmel: «Le moderniste est un apostat doublé d’un traître.»

UNE DESTRUCTION METHODIQUE

Depuis 1958 et la mort de Pie XII, les hommes en blanc qui occupent, occultent et éclipsent l’Eglise de Jésus-Christ ont détruit les derniers Etats catholiques, ont tout bouleversé: le bréviaire, le missel, le rituel, le catéchisme, la morale, les constitutions religieuses. L’on a détruit les sacrements pour obstruer le canal de la grâce sanctifiante, on a supprimé le catéchisme traditionnel pour que les enfants ne soient pas élevés dans la foi catholique, pour qu’ils ignorent les trois connaissances nécessaires au salut, pour briser la chaîne qui consistait à transmettre de génération en génération la religion chrétienne. A la suite de Vatican II, on a supprimé la chaire de vérité (quel symbole !) dans les églises, on a enlevé les bancs de communion, on a transformé les confessionnaux en placards à balais, on a retourné l’autel, on a substitué à la messe traditionnelle, latine et grégorienne une synaxe protestantisée, démocratique où le culte est rendu à un très maçonnique « Dieu de l’univers » ainsi qu’on le dit dans le nouvel offertoire. Dans le nouveau code de droit canon l’on a inversé les fins du mariage, ce qui développe une mentalité contraceptive, l’on a levé l’excommunication pour les francs-maçons. L’on n’en finirait pas de faire la liste de tous les scandales, de toutes les apostasies de la contre-Eglise œcuménique et syncrétique de Vatican II. En 1999, Jean Paul II a baisé le Coran. Or, dans La Somme théologique, saint Thomas d’Aquin explique que le baptisé qui irait vénérer le tombeau de Mahomet commettrait un acte d’apostasie. Quelle différence y a-t-il entre embrasser le Coran et vénérer le tombeau de Mahomet ? Il faudra qu’on nous explique ! Le Christ a été condamné à mort par le Sanhédrin, les Apôtres étaient chassés des synagogues. Benoît XVI et avant lui Jean Paul II y sont acclamés, applaudis. Cherchez où est l’erreur !

Il faut dire que les occupants du siège de Pierre font tout ce qu’ils peuvent pour prouver leur allégeance au judaïsme talmudique et à la religion de la Shoah. Ainsi, dans ce même livre d’entretiens, Benoît XVI qui parle de la «catastrophe Williamson» confie que s’il avait su que le doyen des quatre évêques de la FSSPX était d’extrême droite et révisionniste, il n’aurait pas levé son excommunication. Ce qui est faire de la Shoah un super-dogme. Il est vrai que dans l’église conciliaire on peut remettre en question les vérités dogmatiques et les préceptes moraux mais l’on ne saurait émettre le moindre doute sur l’“Holocauste”. Aujourd’hui il est infiniment moins risqué pour un séminariste de douter de la Résurrection du Christ ou de la virginité perpétuelle de Marie que d’émettre des réserves sur la version juive de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale.

Perfidement, Benoît XVI ajoute que Mgr Williamson n’a «jamais été un catholique au sens propre puisqu’il s’est converti de l’Eglise anglicane à la Fraternité Saint Pie-X, ce qui signifie qu’il n’a jamais vécu dans la grande Eglise». Le successeur de Jean Paul II prend des libertés avec la vérité car Mgr Williamson est entré à Ecône en 1972. Or, à cette époque, la Fraternité Saint-PieX était reconnue par l’église conciliaire. Ce n’est qu’en mai 1975 que les premières sanctions sont tombées. Mais quand, pour plaire aux juifs, il s’agit d’accabler un prélat qui, pour l’heure, refuse de renier ce que de tout cœur il croit être la vérité historique, l’on n’en est certes pas à un mensonge près!

L’ULTIMATUM DE MGR FELLAY A MGR WILLIAMSON

Ce même 20novembre, le jour même où l’on apprenait que Benoît XVI ne mettait plus à l’index le préservatif, la direction de la Fraternité Saint-Pie X publiait un communiqué comminatoire. Pour dénoncer les propos immoraux de Josef Ratzinger, condamner son relativisme moral? Non, pas du tout. Pour enjoindre à MgrWilliamson de changer d’avocat sous peine d’être exclu de la FSSPX. Voici le communiqué publié par la maison généralice et signé du secrétaire général de la Fraternité, l’abbé Christian Thouvenot: «Le Supérieur général, Mgr Bernard Fellay, a appris par la presse la décision de MgrRichard Williamson de révoquer, dix jours avant son procès, l’avocat chargé de ses intérêts pour se laisser défendre par un avocat ouvertement lié à la mouvance dite néo-nazie en Allemagne et à certains de ses groupes. Mgr Fellay a intimé l’ordre formel à Mgr Williamson de revenir sur cette décision et de ne pas se laisser instrumentaliser par des thèses politiques totalement étrangères à sa mission d’évêque catholique au service de la Fraternité Saint-Pie X. La désobéissance à cet ordre ferait encourir à Mgr Williamson l’exclusion de la Fraternité Sacerdotale Saint-PieX.»

Si la direction de la Fraternité veut exclure Mgr Williamson de ses rangs s’il ne renonce pas à son avocat, «un groupe de “survivants” juifs» semble avoir une volonté analogue puisque, ce même 20novembre, selon une dépêche Reuters, ce groupe juif «exhorte le pape à exclure un négationniste de l’Eglise catholique pour avoir fait le choix d’un avocat proche de groupes néo-nazis pour assurer sa défense à son prochain procès en Allemagne».

Rappelons que le procès en appel de Mgr Williamson, initialement prévu le 29novembre, a été repoussé à février ou mars 2011 car, quelques jours avant l’audience, l’évêque britannique a décidé de changer d’avocat. Il a fait le choix de Maître Wolfram Nahrath, membre du NPD et brillant défenseur de Horst Mahler puis plus récemment de Kevin Käther, deux militants révisionnistes.

Las, aux dernières nouvelles, ne souhaitant pas être exclu de la FSSPX, Mgr Williamson aurait cédé et accepterait, à contrecœur et bien tristement, de reprendre l’avocat antirévisionniste qui lui avait été imposé par la FSSPX lors du premier procès de Ratisbonne le 16avril 2010 (à l’issue duquel il avait été condamné à 10000euros d’amende) et qui s’était comporté en procureur à son égard, en condamnant fermement ses propos révisionnistes, MeMatthias Lossmann. Des avocats transformés en procureurs, voilà à quelle abjection l’on en arrive lorsque l’on accepte de plier le genou devant la Synagogue!

LE REGNE DE LA RELIGION DE LA SHOAH

Le communiqué de la direction de la FSSPX mérite qu’on s’y arrête quelque instant car il nous semble très critiquable : il est reproché à Mgr Williamson de se faire instrumentaliser par des thèses politiques étrangères à sa mission d’évêque. Mais la question n’est pas là: il ne s’agit pas de faire une profession de foi national-socialiste (position que de toute façon Richard Williamson ne partage pas), il s’agit de savoir si ce qu’il a dit sur l’“Holocauste” est vrai. De plus, il y a une formidable hypocrisie dans ces considérations car lorsque l’abbé Schmidberger et Mgr Fellay à sa suite, en janvier 2009, reconnaissent explicitement la Shoah et font leur l’histoire officielle, là ils sont dans leur droit, ils n’empiètent pas sur un domaine qui n’est pas de leur compétence. Mais quand c’est Mgr Williamson, c’est interdit! Ce deux poids deux mesures n’est pas recevable. Au fond on n’a le droit de parler d’histoire que si l’on va dans le sens du Système!

De plus, il est faux de dire que les controverses historiques n’intéressent en rien les évêques. Quand il s’agit de défendre le passé historique de l’Eglise contre les attaques qu’elle subit (Croisades, Inquisition, attitude de Pie XII pendant la Seconde Guerre mondiale, etc.), les clercs ont le devoir de bien connaître le dossier. Enfin et surtout, il est faux de réduire l’“Holocauste” à une simple question historique ou politique. Car la Shoah a d’évidentes implications morales et religieuses, qui sont d’ailleurs de plus en plus évidentes et de plus en plus effrayantes au fur et à mesure que le temps passe. Ce nouveau dogme est le fondement d’une morale consumériste, hédoniste, droitdel’hommiste, antiraciste, antinaturelle, antidiscriminatoire, antichrétienne. A cause de la Shoah l’on ne peut plus être maître chez soi, l’on ne peut renvoyer les immigrés en surnombre, refuser les droits réclamés par toutes les minorités ethniques ou sexuelles, l’on ne peut défendre la famille, la patrie, la religion, les valeurs et institutions traditionnelles, l’on ne peut prôner le nationalisme car, nous dit-on, on sait où cela a mené: à la mort de millions d’innocents dans les chambres à gaz. Et puis, et c’est bien là l’essentiel, qui ne voit que la religion de la Shoah est le moyen satanique de substituer à l’unique sacrifice du Christ au Golgotha la mort des juifs à Auschwitz ? Ce ne sont plus la Passion, la mort du Christ sur la Croix et sa Résurrection au troisième jour qui constituent l’événement central de l’histoire et du monde, c’est la déportation, la mort des juifs dans les camps d’extermination et leur résurrection trois ans plus tard en Israël qui sont le centre et le sommet de l’histoire. Or un chrétien ne saurait accepter cette perspective, sauf à apostasier.

LA PEUR EST LE MOTEUR DU MONDE

Depuis bientôt deux ans, dans cette affaire Williamson, nous assistons à un permanent concours de lâcheté entre la Rome moderniste et la FSSPX. La Fraternité reconnaît la Shoah, condamne et marginalise l’évêque britannique pour ne pas compromettre l’accord qu’elle veut contracter avec le Vatican et ce dernier en rajoute pour complaire aux juifs et aux media qu’ils détiennent. La boucle est bouclée. Espérons que Mgr Williamson ne sera pas conduit à se renier, comme le fit il y a quatorzeans l’abbé Pierre qui, attaqué de toutes parts par les media, en vint à se désolidariser publiquement de son ami intime Roger Garaudy.

Car, ne nous y trompons pas, c’est la peur qui est le moteur du monde. C’est ce sentiment si commun à l’homme qui explique toutes les lâchetés, toutes les abdications, tous les renoncements, toutes les trahisons, toutes les ignominies. Il est certes normal d’avoir peur. Mais, Dieu aidant, il faut essayer de la surmonter, de ne pas se laisser dominer par elle. Ce n’est pas un hasard si à 63 reprises dans les quatre Evangiles le Christ répète : « N’ayez pas peur ». C’est la peur qui explique la fuite des Apôtres à Gethsémani, le reniement de saint Pierre, la réclusion des disciples au Cénacle. Et combien de fois lit-on dans le Nouveau Testament cette expression: «par crainte des Juifs»?

Or, l’on attend de prélats qu’ils soient courageux, qu’ils soient inflexibles lorsque la vérité est en jeu. L’on ne peut vanter à juste titre le sacrifice et l’héroïsme des premiers martyrs qui préféraient être dévorés par les bêtes féroces plutôt qu’apostasier et se comporter sans cesse en pleutres, se soumettre au monde, aux media, placer par dessus tout la gestion de son patrimoine immobilier ou la survie de l’œuvre que l’on dirige. On attend d’évêques qu’ils défendent la vérité, la foi et la morale à temps et à contretemps et non qu’ils multiplient les abdications. Si nous ne sommes pas capables de tout perdre pour les certitudes qui sont les nôtres, alors c’est que notre combat ne vaut rien et que nos convictions sont bien fragiles. Un catholique, un nationaliste doit être prêt à perdre son travail, sa réputation, ses biens, sa famille, sa liberté, sa vie même s’il le faut. C’est pour l’avoir oublié que nous ne cessons de reculer et de perdre toutes les batailles depuis deux siècles. Et que notre monde irrespirable devient chaque jour davantage un épouvantable cloaque.

Jérôme BOURBON.