6 août 2012

[Ennemond - Fecit] Réconciliation, régularisation et conditions

SOURCE - Ennemond - Fecit - 6 aout 2012

Le terme de « réconciliation » est-il de mise ? Il véhicule une connotation qui laisserait entendre que le problème est purement affectif. S’il ne s’agissait que de bonne entente, le problème serait résolu. Or, au-delà même des points de doctrine, le problème est beaucoup plus politique qu’il ne paraît car il relève d’un rapport de force entre la partie progressiste de la Curie et la partie conservatrice. L’une refuse à tout prix la reconnaissance de la FSSPX, l’autre la souhaite. Il me semble préférable, dans ces conditions, de parler de régularisation, terme plus neutre qui souligne mieux la reconnaissance canonique de l’œuvre de Mgr Lefebvre par le Siège apostolique.

Par ailleurs, il y a peut-être une petite ambiguïté dans l’intervention que vous relayez. La formule « par conséquent » laisse planer un doute sur le fait que la Fraternité attendrait ou non, pour parvenir à un accord pratique, que les autorités ecclésiastiques reviennent à la Tradition. Or la déclaration du chapitre général ne parle pas du moment opportun d’un accord. Elle dit simplement qu’en attendant ce retour, la Fraternité conservera (régularisée ou non) la Tradition constante de l’Église comme guide. Le problème de la régularisation est disjoint et la déclaration ne fait pas du retour à la Tradition la condition à la résolution canonique. C’est en tout cas ce que je lis dans cette phrase qui ne parle pas du problème canonique :

« Egalement la Fraternité trouve son guide dans la Tradition constante de l’Eglise qui transmet et transmettra jusqu’à la fin des temps l’ensemble des enseignements nécessaires au maintien de la foi et au salut, en attendant qu’un débat ouvert et sérieux, visant à un retour des autorités ecclésiastiques à la Tradition, soit rendu possible.»