22 octobre 2013

[Julien Gunzinger - eschaton.ch] Affaire Priebke: quand les autorités romaines rampent…

SOURCE - Julien Gunzinger - eschaton.ch - 22 octobre 2013

Les belles âmes se sont indignées que la Fsspx consente à donner des funérailles ecclésiastiques privées au criminel de guerre Priebke. Certains ont même affirmé qu’un tel geste invalidait à lui seul les critiques que la Fsspx adresse à l’actuel pape, sans que l’on saisisse bien le rapport. Mais peut-être faut-il comprendre que le Christ s’est donné en sacrifice pour le salut de tous les pécheurs à l’exception des nazis. Dans cette nouvelle conception du catholicisme, un certain type de péchés ne peut obtenir le pardon et la miséricorde de Dieu. D’autres, comme le théologien italien Mgr Bruno Forte, évêque de Chieti, prétendent désormais que la contestation de la Shoah exclut tout simplement de la communion avec l’Eglise : « L’Eglise annonce le primat de la miséricorde de Dieu à laquelle tous sont confiés », mais, précise-t-il « célébrer les funérailles voudrait dire que cet homme, bien qu’étant un pécheur, était en communion avec l’Eglise. Et cela n’aurait pas de sens, ce serait une ambiguïté inadmissible : comment pourrait-on considérer en communion avec l’Eglise quelqu’un qui jusqu’au bout a nié la Shoah obstinément ? Priebke ne voulait pas être en communion dans la condamnation sans appel, répétée dans l’enseignement catholique, de la Shoah comme mal absolu, radical ». A bien le comprendre, la Shoah serait donc devenu un nouveau dogme de la foi catholique.

Les autorités romaines se sont naturellement empressées de refuser des funérailles ecclésiastiques à Priebke, trop heureuses de pouvoir une fois de plus témoigner de leur alignement sur les exigences du monde et de nos « Pères dans la foi » (expression de Benoît XVI désignant les talmudistes). Depuis le grand virage de Vatican II, leur incapacité à assumer l’enseignement traditionnel de l’Eglise relatif au judaïsme talmudique croît d’année en année. Ramper toujours plus ostensiblement aux pieds de ses desiderata semble leur être devenu une forme de seconde nature. C’est ainsi que Jean Paul II, qui a glissé son petit billet dans le mur des lamentations, sera canonisé en tout hâte alors que la canonisation de Pie XII, l’affreux « pape du silence », est repoussée aux calendes. 

Je connais assez bien les autorités de la Fsspx pour être certain que si Priebke n’était pas mort dans le repentir, jamais elles n’auraient écrit qu’il était mort « réconcilié avec Dieu et avec l’Église » et n’auraient consenti à ce qu’il reçoive des funérailles ecclésiastiques.

Le vrai scandale de toute cette affaire ce n’est donc pas que la Fsspx ait été fidèle à la raison même de l’existence de l’Eglise, l’assistance aux pécheurs pour les soutenir dans leur marche vers le salut au moyen de ses rites, de ses sacrements et de son enseignement, mais que les autorités romaines ne soient plus mues par la charité par soumission à la vulgate moderne.