7 février 2006

[Abbé Marchiset - Virgo Maria] Les leçons de Flavigny

SOURCE - Abbé Marchiset - Virgo Maria - 6 février 2006

Gaude, Maria Virgo, cunctas hæreses sola interemisti.
(Trait de la Messe, Salve Sancta Parens)
Les leçons de Flavigny
La réunion de Flavigny le 1er Février 2006 a surpris les observateurs des pourparlers entre Rome et Ecône et nécessite des explications. 
Depuis la réunion cachée du 15 novembre, la marche vers le ralliement
Cette réunion a été planifiée plusieurs semaines à l’avance et les invitations lancées alors que Mgr Fellay mettait en place le processus de ralliement. Depuis le 15 novembre, date d’une réunion de travail avec l’abbé Hoyos, Mgr Fellay préparait les fidèles à cette fin, déjà réglée entre lui et l’abbé Hoyos. Il semble que tout devait se faire dans le plus grand silence et à petits pas pour éviter toute opposition et pour amener la plus grande partie de la Tradition à cette apostasie.
A partir du 15 novembre commença aussi le grand silence des anciens « mutins » de la FSSPX et celui des Ralliés d’Ecclesia Dei. Il ne fallait effrayer en rien la proie que Rome tentait d’apprivoiser : la FSSPX.
Puis vint les conférences parisiennes de Mgr Fellay entre le 8 et le 11 décembre, durant lesquelles Mgr Fellay tenta de préparer les troupes aux décisions prises le 15 novembre, mais sans évoquer en aucune manière cette réunion capitale. Ses différentes interventions restent en mémoire des observateurs.
Dès son départ de Paris après le 11 décembre, la divulgation de cette réunion de travail à Rome entre l’abbé Hoyos et Mgr Fellay dans le monde entier provoqua tout de suite une réaction violente de nombreux fidèles. Cette divulgation s’accompagnait d’une erreur de date due à une information italienne qui la situait au 7 décembre. Les partisans du ralliement placés à la tête des médias de la FSSPX (Dici, …) usèrent de cette erreur pour tenter de discréditer l’informateur, en détournant l’attention du contenu et de la réalité de la réunion avec l’abbé Hoyos.
Puis la marche vers le ralliement s’accéléra. Suivirent alors le 13 janvier l’interview de Mgr Fellay par l’AJIR (Association des Journalistes d’Informations Religieuses) à la Maison de la Radio à Paris, et aussitôt après l’interview complaisante de Mgr Fellay par La Croix. L’abbé Aulagnier écrivait alors sur le « retournement » de Mgr Fellay.
Le dévoilement du projet, la vive opposition et la reculade de Flavigny
Mais l’opposition et l’inquiétude grandissaient. Puis éclata la rumeur d’un chapeau de cardinal pour Mgr Fellay en fin janvier. Immédiatement l’abbé Aulagnier dévoila un projet d’administration apostolique « du Saint-Sauveur » qui ‘chapeauterait’ toutes les communautés et fraternités de la Tradition. Les dates des deux prochaines réunions de décision de la FSSPX étaient révélées : le 1er Février à Flavigny et le 7-8 février la réunion du Conseil élargi de la FSSPX avec les quatre évêques.
La réaction à ces projets fut immédiate et internationale. Et ce fut le tournant du 30 et 31 janvier où des communiqués de la FSSPX démentaient ces projets. A Flavigny, une opposition calme mais déterminée de communautés religieuses se révéla. Beaucoup de participants s’attendaient à un tout autre discours que celui qui leur fut tenu et ils s’étaient disposés à en découdre sérieusement. Or Mgr Fellay changeait tout son plaidoyer et disait le contraire de ce qu’il disait depuis deux mois, au grand étonnement de ses auditeurs1. Le lendemain, tombait de la bouche de Mgr Fellay les propos qui annonçaient que ces projets d’administration apostolique étaient « du vent ».
La pression de Rome dès le lendemain de Flavigny
La réponse vint de Rome dès le lendemain, le 3 février. Le journal Il giornale décrivait la réalité des pourparlers et la convocation par l’abbé Ratzinger pour le 13 février d’une réunion des dicastères afin de traiter de la FSSPX. Rome annonçait que la levée de l’excommunication des quatre évêques allait être proposée et que la création d’une administration était envisagée. Rome apportait ainsi la preuve que la veille, Mgr Fellay avait abusé ses auditeurs. On ne réunit pas les services de la Curie de façon improvisée, en 24H et sans une longue préparation.
Aujourd’hui Mgr Fellay se trouve placé face à ses contradictions tant devant la petite faction des abbés ‘médiatiques’ qui veut rallier et regroupée autour de l’abbé Schmidberger que devant l’immense majorité des abbés et des communautés amies qui s’opposent et se trouve représentée par les trois autres évêques sacrés par Mgr Lefebvre. Voilà le résultat d’un discours autre que le est est, non non.
De toute façon il semble que le dessein de Rome doive s’exécuter. Rome est pressée, les plans des « décideurs » mondiaux sont très avancés, leur calendrier l’exige. Rome veut mettre en place, et s’il le faut de façon unilatérale, une « administration apostolique » et aurait préféré traiter avec Mgr Fellay. Rome le réalisera s’il le faut sans Mgr Fellay et prendra des sanctions comme l’a laissé entendre à mots couverts l’abbé Aulagnier, dès le 5 février dans sa lettre Nouvelles de Chrétienté. 
L’héritage de Mgr Lefebvre entre les mains des quatre évêques les 7 et 8 février
Demain 7 février, dans la réunion du Conseil de la FSSPX élargi aux deux autres évêques qui n’y participent habituellement pas, va se prendre la décision définitive : ou l’accord ralliement-apostasie avec Rome, ou la rupture des pourparlers.
S’il y a accord et ralliement-apostasie, la Tradition (prêtres, fidèles) sera contrainte à suivre par ses chefs, Rome captera les biens de la Tradition, fruits de nombreux sacrifices et de la confiance des fidèles envers Mgr Lefebvre. Ceux qui n’accepteront pas seront jetés à la rue. L’éclipse sera totale, le début des châtiments divins annoncés ne tardera plus.
S’il y a rupture des pourparlers, il est fort prévisible que Rome tentera de châtier, d’impressionner les fidèles pour les faire fuir, mais mettra quand même en place son administration apostolique.
S’il y a accord, ce sera la victoire de la Rome apostate et la défaite de quarante ans de combat de la Tradition. Mais que les apostats craignent la prophétie de Mélanie de La Salette qui a vu les prêtres cloués sur les portes des Eglises. Ce cruel châtiment ne concernerait-il pas ces prêtres qui avaient tout pour voir clair, qui connaissaient la Vérité et qui ont préféré un confort apparent à la défense de la Vérité ?
S’il y a rupture ce sera la victoire posthume de Mgr Lefebvre et de son combat pour la survie du Sacerdoce catholique authentique, pour la sauvegarde des sacrements valides et de la succession apostolique. Il est probable que les persécutions commenceront avec l’arrivée des évènements tant de fois annoncés, il est pensable que s’applique alors pour ces "vaillants dans la Foi" la prophétie de la Vénérable Elizabeth Carnori Mora :
Heureux les bons et vrais catholiques ! Ils ressentiront la puissante protection des apôtres saint Pierre et saint Paul, qui veilleront sur eux, afin qu'il ne leur arrive aucun dommage, soit dans leurs personnes, soit dans leurs biens. Les mauvais esprits saccageront tous les lieux où Dieu aura été outragé, méprisé, et blasphémé. Les édifices de ces endroits seront détruits et renversés : il n'en restera plus que des ruines.
Dans tous les cas la juste justice de Dieu passe. Chacun sera pesé.
S’il y a accord, les tièdes seront vomis de Dieu, comme l’enseigne l’Apocalypse.
S’il y a rupture, chaque fidèle, chaque prêtre sera obligé de choisir son camp : ou rester fidèle aux enseignement éternels de l’Eglise, ou accepter de considérer la secte conciliaire comme l’Eglise Catholique.
Que la très sainte Vierge Marie qui, « seule a détruit toutes les hérésies », inspire les quatre évêques à prendre la décision que nous attendons tous. Jamais une réunion n’a été aussi importante.
Quel qu’en soit le résultat, les 7 et 8 février 2006, resteront une date de l’histoire de l’Eglise. PRIONS.
Abbé Marchiset.

(1) Comprenons ce passage du sermon de Mgr Fellay le lendemain 2 février, lors de la cérémonie de prise des soutanes à Flavigny pour la fête de la Chandeleur, devant les fidèles, un peu différemment qu’il ne l’explique. Ne nous ne trompons pas. C’est lui qui a introduit le doute, l’inquiétude, la méfiance.
Les prêtres qui connaissent le discernement des esprits, savent bien que toute pensée qui introduit le doute, l'inquiétude, la méfiance, ne vient pas de Dieu. C'est un autre esprit, c'est précisément l'esprit du démon, qui insuffle cette agitation frénétique, qui parcourt certains milieux aujourd’hui, et qui essaie de troubler, de jeter une méfiance, (ton enjoué et calme) parmi les fidèles, parmi les prêtres, d'insuffler je ne sais pas trop quoi, que le supérieur général est en train de faire des tractations secrètes, je ne sais pas trop quand, on dit avant Pâques, obtenir une administration apostolique. Il n'y a rien de vrai, c'est du vent.
Dès le lendemain, Rome…