26 janvier 2013

[Mgr Williamson - Commentaire Eleison] Libéralisme - blasphème

SOURCE - Mgr Williamson - Commentaire Eleison - 26 janvier 2013

Le libéralisme, est-il vraiment aussi horrible qu’on le dit? Telle ou telle personne est accusée d’être un «libéral», et cependant bon nombre de ceux qu’on accuse ainsi nient avec vigueur que l’étiquette puisse leur être appliquée. Qui a raison ? Les accusateurs ou l’accusé ? Puisque le « libéralisme » est un des mots pour désigner cette erreur compréhensive des temps modernes qui est responsable de jeter d’innombrables âmes dans les flammes de l’Enfer, il mérite certainement une considération supplémentaire.
 
Or, la liberté se rapporte à ce dont je suis libre (de telle ou telle contrainte), ou bien elle se rapporte à ce que je suis libre pour (poursuivre tel ou tel but). De ces deux aspects de la liberté, la liberté négative de contrainte vient à la fois avant le but positif dans le temps, mais après lui selon l’importance. Elle vient avant dans le temps, car si je suis empêché d’atteindre un but, plus question alors d’atteindre ce but. D’autre part elle vient après en importance parce que la valeur d’une volonté non-contrainte dépendra de la valeur du but pour lequel est utilisée cette non-contrainte. Ainsi, tenir un couteau me libère d’être désarmé, mais si j’utilise cette liberté-de (d’être désarmé) pour découper de la nourriture pour manger, cette liberté-de est bonne, mais si je l’utilise pour découper ma grand-mère, la même liberté-de (d’être désarmé) devient meurtrière.
 
Or, ce que fait le libéralisme, c’est de faire de la liberté-de, une – ou même la- valeur suprême en elle-même, indépendamment de la liberté-pour, soit pour le bon soit pour le mauvais but pour lequel je vais utiliser cette liberté-de. Ainsi, la valeur de la liberté-de est-elle rendue indépendante du bon ou du mauvais but, indépendante du bien et du mal. Mais la différence entre le bien et le mal est une partie essentielle de la création de Dieu, prévue depuis le fruit interdit du Paradis Terrestre et à jamais, pour que l’homme fasse son choix entre le Ciel et l’Enfer. Et donc faire passer le manque de contrainte de l’homme avant la loi de Dieu, c’est placer l’homme avant Dieu.
 
Étant donc la négation implicite de la loi morale de Dieu, du bien et du mal, le libéralisme fait implicitement la guerre à Dieu, en plaçant le « droit » humain de choisir avant le droit divin à commander. Or, ainsi que l’Archevêque Lefebvre le disait, il y a 36 variétés différentes de libéraux, dont pas toutes, loin de là, n’entendent faire la guerre à Dieu. Mais la guerre à Dieu demeure la conclusion logique des libéraux qui donnent la valeur suprême à la liberté, et c’est la raison pour laquelle pour beaucoup d’entre eux, tout est permis. Dieu et ses règles ayant été rétrogradés, alors l’adoration de la liberté devient pour les libéraux leur religion de substitution, une religion sans règles si ce n’est leur propre volonté. 
 
De plus, étant une religion de substitution, elle se doit de chasser la vraie religion qui lui barre le chemin, de sorte que les libéraux deviennent naturellement des croisés contre l’ordre de Dieu dans tous les coins de sa création : mariage libre de genre, famille libre d’enfants, États libres d’autorités, vies libres de morale et ainsi de suite. Une telle guerre contre la réalité de Dieu est complètement folle, et cependant les libéraux, apparemment si gentils pour leurs semblables qu’ils sont en train de « libérer », peuvent en fait être terriblement cruels contre quiconque se met en travers du chemin de leur croisade. C’est dans la logique de leur religion de substitution qu’ils ne se sentent obligés à observer aucune décence quand il s’agit d’écraser les antilibéraux, ceux-ci n e méritant aucune pitié.
 
Pendant 20 siècles, l’Église catholique a condamné une telle folie. Cependant lors de Vatican II, l’Église officielle lui a ouvert la porte, par exemple en déclarant (« DignitatisHumanæ») que chaque État doit protéger plutôt la «liberté-de» toute contrainte civile de ses citoyens en matière de religion que leur «liberté-pour» pratiquer la vraie religion. Et maintenant, les dirigeants d’une certaine Fraternité catholique veulent la mettre sous l’autorité des Romains de Vatican II. Pour la vraie religion, une telle action est, ainsi que l’Archevêque Lefebvre l’a appelée, l’«Opération Suicide». Mais en vérité le libéralisme est intrinsèquement suicidaire. 
 
Kyrie eleison.