19 juillet 2013

[Abbé Alain Lorans - DICI] Bossuet et nous

SOURCE - Abbé Alain Lorans - DICI - 19 juillet 2013

Dans l’oraison funèbre d’Anne de Gonzague, princesse palatine, qui fut libertine avant sa conversion, Bossuet montre l’aspiration secrète de tous ceux qui prétendent s’affranchir de la Vérité révélée : « Ne croyez pas que l’homme ne soit emporté que par l’intempérance des sens. L’intempérance de l’esprit n’est pas moins flatteuse. (…) Un Dieu qu’on fait à sa mode, aussi patient, aussi insensible que nos passions le demandent, n’incommode pas. La liberté qu’on se donne de penser tout ce qu’on veut, fait qu’on croit respirer un air nouveau. »

Plus de trois siècles après, on croit voir nos contemporains. C’est à eux aussi que l’Aigle de Meaux, après avoir dénoncé le mal, donne le remède : « Qu’est-ce donc, après tout, que leur malheureuse incrédulité, sinon une erreur sans fin, une témérité qui hasarde tout, un étourdissement volontaire et, en un mot, un orgueil qui ne peut souffrir son remède, c’est-à-dire qui ne peut souffrir une autorité légitime ? » – L’autorité des vérités que Dieu, qui ne peut ni se tromper ni nous tromper, nous a révélées et qu’il nous enseigne par son Eglise.

Mais, il y a 50 ans, le concile Vatican II a décidé d’ouvrir l’Eglise au monde moderne. Il ne s’agissait pas de s’adapter seulement aux progrès techniques du XXe siècle, mais aussi à l’esprit moderne caractérisé par le désir d’autonomie et le rejet de l’autorité. Depuis, pour ne pas contrarier ce désir, on a cessé de dogmatiser, l’on s’est mis à pastoraliser : les enfants ne sont plus instruits de la foi catholique, l’ignorance religieuse s’étend, les paroisses se vident.

Cependant le remède demeure.

Abbé Alain Lorans