21 mai 2010

[Paix Liturgique] Avec Pierre, sous l'autorité de Pierre

SOURCE - Paix Liturgique - lettre 231 - 21 mai 2010

Benoît XVI quitte le Portugal, renforcé par le soutien des fidèles” : l'AFP, dans sa dépêche rendant compte de la fin du séjour du Pape en terre lusitanienne, a mis dans le mille. A près des semaines de campagne contre l'Église et le successeur de Pierre, beaucoup pensaient en effet que la visite du Saint Père au pays de Fatima serait un échec.

Et il n'en a rien été. Avant de vous livrer notre commentaire sur le succès de ce voyage pontifical, nous vous proposons quelques-uns des temps forts qui en ont marqué le déroulement. Les citations sont extraites des discours, homélies et méditations prononcés par Benoît XVI au cours de ces 4 jours au Portugal (source : site du internet du Vatican).


I – MORCEAUX CHOISIS

Mardi 11 mai 2010 : Rencontre de Benoît XVI avec les journalistes au cours du vol vers Lisbonne


"Le Portugal a été une grande force de la foi catholique, il a porté cette foi dans toutes les parties du monde ; une foi courageuse, intelligente et créative ; il a su créer une grande culture."

"Les attaques contre le Pape et contre l’Église ne viennent pas seulement de l’extérieur, mais les souffrances de l’Église viennent proprement de l’intérieur de l’Église, du péché qui existe dans l’Église. Ceci s’est toujours su, mais aujourd’hui nous le voyons de façon réellement terrifiante : que la plus grande persécution de l’Église ne vient pas de ses ennemis extérieurs, mais naît du péché de l’Église et que donc l’Église a un besoin profond de ré-apprendre la pénitence, d’accepter la purification, d’apprendre d’une part le pardon, mais aussi la nécessité de la justice. Le pardon ne remplace pas la justice. En un mot, nous devons ré-apprendre cet essentiel : la conversion, la prière, la pénitence et les vertus théologales."


Mercredi 12 mai 2010 : Rencontre avec le monde de la culture (Lisbonne)

"L'Église apparaît comme le grand défenseur d’une saine et haute tradition, dont la riche contribution se met au service de la société ; celle-ci continue à en respecter et à en apprécier le service en faveur du bien commun, mais elle s’est éloignée de la dite ‘sagesse’ qui fait partie de son patrimoine. Ce ‘conflit’ entre la tradition et le présent s’exprime dans la crise de la vérité, mais c’est seulement celle-ci qui peut orienter et tracer le chemin d’une existence réussie, aussi bien en tant que personne que comme peuple."

"Pour une société formée en majeure partie de catholiques et dont la culture a été profondément marquée par le christianisme, la tentative de trouver la vérité en dehors de Jésus-Christ s’avère dramatique. Pour nous, chrétiens, la Vérité est divine ; elle est le Logos éternel qui a pris une expression humaine en Jésus-Christ, lequel a pu affirmer avec objectivité : « Je suis la vérité » (Jn 14,6)."


Mercredi 12 mai 2010 : Célébration des Vêpres avec les prêtres et les diacres, les consacrés et les séminaristes (Fatima)

"Chers séminaristes, qui avez déjà fait le premier pas vers le sacerdoce et qui vous préparez au grand séminaire ou bien dans les maisons de formation religieuses, le Pape vous encourage à être conscients de la grande responsabilité que vous devrez assumer : vérifiez bien vos intentions et vos motivations ; consacrez-vous avec force d’âme et générosité d’esprit à votre formation. L’Eucharistie, centre de la vie du chrétien et école d’humilité et de service, doit être l’objet principal de votre amour. L’adoration, la piété et l’attention portée au Saint Sacrement, au cours de ces années de formation, vous conduiront un jour à célébrer le sacrifice de l’Autel avec une dévotion édifiante et vraie."


Mercredi 12 mai 2010 : Bénédiction des flambeaux sur l'esplanade du sanctuaire de Fatima

"Je porte avec moi les préoccupations et les attentes de notre temps et les souffrances de l’humanité blessée, les problèmes du monde, et je viens les déposer aux pieds de la Vierge de Fatima : Vierge Mère de Dieu et notre Mère bien-aimée, intercède pour nous auprès de ton Fils afin que toutes les familles des peuples, celles qui se distinguent par le nom de chrétiennes, comme celles qui ignorent encore leur Sauveur, vivent dans la paix et la concorde jusqu’à se rassembler en un seul peuple de Dieu, à la gloire de la Sainte et indivisible Trinité."

Jeudi 13 mai 2010 : Messe sur l'esplanade du sanctuaire de Fatima

"Celui qui penserait que la mission prophétique de Fatima est achevée se tromperait."


Jeudi 13 mai 2010 : Rencontre avec les évêques du Portugal (Fatima)

"Les Pasteurs ne sont pas seulement des personnes qui occupent une charge, mais ils sont eux-mêmes porteurs de charismes, ils sont responsables de l’ouverture de l’Église à l’action de l’Esprit Saint. Nous, Évêques, en vertu du sacrement, nous sommes oints par l’Esprit Saint et, par conséquent, le sacrement garantit aussi l’ouverture à ses dons. Ainsi, d’une part, nous devons éprouver la responsabilité d’accueillir ces impulsions qui sont des dons pour l’Église et qui lui confèrent une nouvelle vitalité ; mais, d’autre part, nous devons aussi aider les mouvements à trouver la voie juste, en faisant des corrections avec esprit de compréhension – cette compréhension spirituelle et humaine qui sait conjuguer conduite, reconnaissance et une certaine ouverture et disponibilité à apprendre."


Vendredi 14 mai 2010 : Messe à Porto

"Tout se définit à partir du Christ, quant à l’origine et à l’efficacité de la mission : la mission nous la recevons toujours du Christ, qui nous a fait connaître ce qu’il a entendu de son Père, et nous y sommes engagés par l’Esprit, dans l’Église. Comme l’Église elle-même, œuvre du Christ et de son Esprit, il s’agit de renouveler la face de la terre en partant de Dieu, toujours et seulement de Dieu !"


II - LES REFLEXIONS DE PAIX LITURGIQUE

1 - Dans un pays autant miné que la France par la sécularisation et le laïcisme, Benoît XVI a non seulement mobilisé les foules mais aussi les cœurs et les intelligences. Ni le climat médiatique et politique hostile (prenant prétexte de la crise économique, syndicats et patronat portugais s'étaient opposés à ce qu'un jour férié soit octroyé à l'occasion de la visite pontificale), ni la pluie et le froid (à Fatima lors de la veillée) n'ont eu raison de l'enthousiasme des fidèles.

Si l'on ajoute qu'à Rome, ce dimanche 16 mai, la Place Saint-Pierre était elle aussi bondée, à l'appel des associations catholiques italiennes, pour soutenir le Souverain Pontife, on ne pourra que conclure, comme l'ont fait de très nombreux observateurs internationaux, que le lien entre Benoît XVI et les fidèles n'a jamais été aussi fort qu'aujourd'hui. Un paradoxe difficilement explicable pour ceux qui n'ont eu de cesse, depuis 2005, de dénigrer et de caricaturer l'action du Saint Père.

2 - Rien de surprenant en revanche pour ceux qui, comme nous, savent bien que l'Église visible – celle des scandales, des dissensions et des provocations – n'est pas l'Église réelle, celle des fidèles silencieux qui, à Fatima et à Rome (comme d'ailleurs à Lourdes en 2008), manifestent avec leurs pieds et leurs chapelets leur indéfectible soutien au successeur de Pierre et au magistère de l'Église “une, sainte, catholique, apostolique et romaine”.

3 - Les résultats du sondage que nous avons commandité début mai à Harris Interactive (voir lettre de Paix Liturgique n°229 du 10/05/2010) laissaient d'ailleurs entrevoir cette adhésion profonde des catholiques “de base” portugais à la réforme de la réforme engagée par Benoît XVI. Bien que n'ayant pas entendu parler du Motu Proprio Summorum Pontificum et, par conséquent, de la libération de la messe traditionnelle, ils en approuvent instinctivement le bien-fondé.

Semaine après semaine, c'est la voix de ces nouveaux silencieux de l'Église que Paix Liturgique s'efforce de faire entendre. Une voix qui irrite les oreilles de certains mais qui se veut seulement un encouragement humble et fervent à l'entreprise de réconciliation poursuivie par le Souverain Pontife, "cum Petro et sub Petro".