10 novembre 2006

La messe à travers les siècles
10 novembre 2006 - lefigaro.fr
Pour les catholiques, la messe est la cérémonie liturgique au cours de laquelle les prêtres célèbrent le sacrifice du Christ pour l’être humain. Jésus institue la messe la veille de sa mort, le Jeudi saint, à Jérusalem, veille de sa mort, alors qu’il est à table avec les apôtres, lors de la Cène. Les apôtres répètent ensuite ce cérémonial, en y ajoutant des prières. Ce rituel est également été célébré au temps des persécutions, par les évêques et les prêtres, souvent contraints de se réfugier dans les catacombes.
L’habitude est prise de lire un passage d’une lettre écrite par un apôtre, appelé épître. Au bout de trois siècles, les chrétiens ont licence de construire des temples, pour pouvoir célébrer la messe dans les églises.
3 septembre 590 : Grégoire le Grand (537-604) devient le dernier pape de l’Antiquité ou le premier pape du Moyen-âge. Le soixante-troisième successeur de Pierre conduit pendant près de quatorze ans l’Eglise d’une main de fer : il réorganise l’Eglise romaine, fixe la définitivement les textes de la Messe et réforme la discipline ecclésiastique.
1545-1563 : le concile de Trente confie au pape Pie IV la révision de la célébration de la messe (Missel romain) et des autres sacrements (Rituel romain), la liturgie des heures ou l'office divin (Bréviaire romain) et les autres cérémonies liturgiques (Rituel romain et Caeremoniale Episcoporum). Pie V promulgue les éditions révisées du Bréviaire (9 juillet 1568) et du Missel (14 juillet 1570) et rend obligatoire leur utilisation dans toute l'Eglise latine. Pie V introduit également dans la messe les Prières au bas de l'autel obligatoires et uniformes, et les incorpore à la messe, dont la nature sacrificielle est solennellement affirmée. Ces réformes constituent dès lors le rite tridentin.
11 octobre 1962 : lors du concile œcuménique Vatican II, Jean XXIII lance une réforme en profondeur de la liturgie. À partir du 7 mars 1965, l’Église catholique met en œuvre sa réforme liturgique élaborée lors de ce concile. Au nombre des transformations, la messe en latin selon le rite de Saint Pie V est abandonnée, le prêtre descend de la chaire et se rapproche de l’assemblée, les officiants cessent de tourner le dos aux fidèles, les vêtements sacerdotaux sont simplifiés, les statues, ornements et guirlandes enlevés des églises. La messe devient une célébration de l’Eucharistie, sacrement du christianisme qui rappelle le sacrifice du Christ pour l’être humain.
1969 : dans la continuité de Vatican II, Paul VI publie une nouvelle édition du Missel romain en vigueur pour le rite latin. Cette réforme liturgique interdit la célébration de la messe selon le rite tridentin, sans autorisation explicite. Cette autorisation est notamment donnée aux prêtres membres de la Fraternité sacerdotale Saint Pierre et de l'Institut du Bon pasteur. Les évêques peuvent donner l'autorisation dans leur diocèse s'ils le jugent opportun. 21 novembre 1974 : Mgr Lefebvre condamne les réformes de Vatican II et s’insurge contre la «tendance néo-moderniste et néo-protestante qui s'est manifestée clairement» pendant et après le concile. Il prône notamment une conception fondamentaliste de la tradition, et s’insurge contre l’abandon de la messe en latin et la reconnaissance de la liberté religieuse.
1976 : Paul VI suspend Mgr Lefebvre de ses fonctions sacerdotales pour avoir ordonné des prêtres sans autorisation. Le 30 juin 1988, Mgr Lefebvre a été excommunié par Rome pour avoir consacré quatre évêques de sa propre autorité. Novembre 2006 : Benoît XVI est sur le point de publier un document visant à réhabiliter la messe en latin. Toutefois, selon le cardinal des Evêques de France, Mgr Ricard, la rédaction du Motu propio devait prendre du temps, le Pape ayant été sensible aux réticences de plusieurs évêques français.