5 novembre 2006

Libéraliser le rite Tridentin : une aberration
(blog d'un séminariste) 5 novembre 2006 - juliendupont.fr
Libéraliser le rite Tridentin : une aberration Puisqu’il m’est demandé de réagir ici à l’éventualité d’un motus proprio qui libéraliserait le rite Tridentin, je saisis ma chance. Mais d’abord, permettez moi de vous dire ma stupeur devant les débats qui hantent nos clochers. En effet, la multiplication des prises de paroles sur une intention entraîne une sur-communication qui n’est jamais bonne : des effets pervers peuvent naître de ces excès. Aussi, je ne voudrai pas ici représenter toute l’Eglise dans mes propos. Qu’ils soient réservés à ma seule personne.
Outre ces premières prudences, il me semble opportun de situer le débat. L’éventuelle publication d’un motus proprio me semble aller à l’encontre des propos du pape soulignant l’importance et la nécessité de la collégialité épiscopale. En effet, s’il prend la décision d’écrire une lettre à l’Eglise, ce document aura un statut qui l’entraînera seul sur ce chemin. Une décision collégiale –surtout d’une telle importance­­­- semble plus propice. Le rôle collégial des évêques est donc le premier soulèvement que pose cette intention. Plus largement, il est question de l’importance du second concile du Vatican. Une telle décision serait une manière de nier une partie des travaux de ce concile. Hors, les conciles sont imbriqués les uns, les autres, jamais bafoués. Ils développent une théologie –en l’occurrence celle du peuple de Dieu-, qui ne peut être remis en cause, étant donné le statut donné (là encore) à un tel rassemblement. C’est donc le second soulèvement que pose cette intention.
Enfin, c’est la question de l’unité. Unité de la liturgie, de l’expression de la foi. Unité qui est existentielle tellement elle est l’essence de l’Eglise. A ce propos, regardez le post déjà publié il y a un mois.
Il me semble indispensable de terminer par dire que si des gens veulement célébrer en latin, cela est possible simplement dans le rite de Paul VI ! La question n’est donc pas celle de la langue, mais de la théologie déployée dans ce rite. Ma position est donc claire : Le rôle collégial des évêques, remis en avant lors du second concile Vatican II, et soulignant l’unicité de l’Eglise ne peut être rendu à néant. Libéraliser le rite de Saint Pie V est une aberration, surtout lorsque l’on regarde de près l’histoire de l’Eglise.