30 janvier 2009

Mgr Di Falco compare Mgr Williamson aux Français qui dénonçaient des Juifs
30 janvier 2009 - AFP - google.com
LYON (AFP) — Mgr Jean-Michel di Falco, évêque de Gap et d'Embrun, a comparé vendredi l'évêque intégriste anglais Richard Williamson, qui avait nié l'existence des chambres à gaz, aux Français qui dénonçaient des Juifs pendant la guerre. "En entendant ces propos je me suis demandé ce qu'aurait éprouvé le cardinal Jean-Marie Lustiger. Sa mère, femme juive, à qui il devait lui-même d'être juif, est morte à Auschwitz après avoir été dénoncée par un Français sans doute de la même famille de pensée que Mgr Williamson", écrit Mgr Di Falco dans son communiqué.
L'évêque a comparé les propos en cause à "l'écho de nouveaux coups de marteaux sur les clous qui transpercent les mains du juif Jésus" venant "briser notre espérance (née) de la fin d'un schisme".
Il a également rappelé avoir souligné, en septembre, lors de la visite du Pape à Lourdes, que certains intégristes faisaient de la messe en latin "l'étendard d'une idéologie, souvent d'extrême droite, et dont le discours raciste, antisémite et xénophobe est en contradiction avec l'Evangile".
Cette prise de position lui avait vallu de violentes insultes et menaces, "tout cela bien sûr au nom de Jésus-Christ et de la fidélité à son Eglise".
"Merci donc à Mgr Williamson d'avoir par ses propos illustré de manière on ne peut plus explicite ce que je disais alors !", ajoute-t-il
"L'Eglise n'est pas une assemblée de parfaits mais une assemblée de pécheurs appelés à la sainteté. Si je pousse ici ce cri de honte et de colère, c'est en pensant à celles et ceux que la souffrance de se sentir exclus consume. Celles et ceux qui n'ont pas été excommuniés mais qui vivent leur marginalisation de fait comme s'ils l'avaient été", poursuit-il.
"Je sais que des centaines d'hommes et de femmes familiers de la messe en latin ne se reconnaissent pas dans les propos de Mgr Williamson ni dans l'attitude gonflée d'orgueil et d'arrogance de certains responsables. Ceux-là, qu'ils soient accueillis les bras ouverts, l'Eglise vivifiée par l'Esprit du Concile Vatican II est leur maison comme elle est la nôtre", conclut-il.