L’essentiel est là, et les questions canoniques sont « hors sujet » à l’heure qu’il est.
Acceptons cependant, juste un instant, de réfléchir à cette fameuse 
« pralature personnelle » que Rome fait habilement miroiter aux yeux des
 porteurs de lunettes roses. Il est intéressant de savoir ce qu’en dit 
le nouveau Code de Droit Canon (canons 294 à 297). Ce nouveau Code est 
celui de l’église conciliaire, ce n’est pas le nôtre ; mais l’ancien 
Code, celui de l’Eglise catholique, ne dit rien sur ce sujet. « La figure juridique de  la prélature personnelle est une création de Vatican II » (Paralieu, Guide pratique du [nouveau] Code de Droit Canonique). Soit dit en passant, cela n’est pas fait pour nous rassurer…
Lisons quand même certaines précisions du nouveau Code : « Pour 
promouvoir une répartition adaptée des prêtres, ou pour accomplir des 
tâches pastorales ou missionnaires particulières en faveur de diverses 
régions ou de divers groupes sociaux, des prélatures personnelles 
constituées de prêtres et de diacres du clergé séculier peuvent être 
érigées par le Siège apostolique, après qu’il ait entendu les 
conférences des évêques concernées » (canon 294). « Les statuts
 déterminent les rapports de la prélature personnelle avec les 
Ordinaires des lieux des Eglises particulières où, avec le consentement 
préalable de l’évêque diocésain, la prélature accomplit ou désire 
accomplir ses tâches pastorales ou missionnaires » (canon 297).
Conclusion : si notre Fraternité devient une prélature personnelle 
(ne croyons pas trop vite qu’il n’en soit plus question pour personne), «ses tâches pastorales ou missionnaires » ne s’accompliraient qu’ « avec le consentement préalable de l’évêque diocésain ».
Ceux qui ont bien écouté Mgr de Galarreta à Villepreux en octobre 
dernier répondront : en commentant les 6 « conditions » du chapitre, Mgr
 a affirmé que nous étions tous d’accord en ce qui concerne l’exemption 
des évêques.
Mais ce passage, qui a bien été prononcé, ne se retrouve pas dans la 
version écrite de DICI. Quand on a lu les canons cités plus haut, on 
comprend mieux pourquoi cela gênait Menzingen : malgré ses efforts pour « exposer avec recul et élévation les évènements de juin dernier »
 (dixit abbé Thouvenot), Mgr de Galarreta avait fait là une fausse note.
 Il fallait vite la corriger – on n’en était pas à une correction près –
 car Mgr Fellay, lui, envisageait une certaine dépendance par rapport 
aux évêques diocésains. Il reconnaissait d’ailleurs qu’il pourrait y 
avoir des difficultés, mais disait-il « depuis quand la vie est-elle sans difficultés ?»
 
Pour nous qui sommes résolument allergiques aux lunettes roses, les 
choses sont claires : la prélature et l’exemption sont incompatibles ; 
c’est la quadrature du cercle. Nous refusons de nous laisser 
« encercler », nous ne cultivons pas l’illusion que nous pourrions 
rester « carrés » dans ce cercle-là.
C’est un mirage de croire à « la Fraternité libre dans l’Eglise 
occupée », d’imaginer une oasis de (vraie) tradition dans le désert 
postconciliaire.
Pour l’honneur de Dieu et le salut des âmes, nous continuerons d’accomplir nos « tâches pastorales et missionnaires » catholiques sans « le consentement préalable de l’évêques diocésain » moderniste.
Et nous réclamons instamment de nos supérieurs, sur ce point entre autres, une clarification franche, ferme et publique.
Un prêtre
