SOURCE - summorum-pontificum.fr - 9 juillet 2010
L’affaire de l’Abbaye Saint-Maurice continue de faire du bruit. Le Nouvelliste a consacré un article à ce sujet qui alimente les interrogations en Suisse. D’après cet article, l’abbé de Saint-Maurice, Mgr Joseph Roduit « ne cache ni sa tristesse ni sa douleur ». Si on peut comprendre celle-ci, il reste très étonnant que le même prélat ne s’interroge nullement sur les raisons profondes du départ du chanoine Escher. Rappelons que celui-ci nous a confirmés (cf. ICI) que sa décision était motivée par l’impossibilité de voir appliqué le Motu Proprio Summorum Pontificum au sein de l’Abbaye. Des raisons doctrinales sont également avancées, sans précisions de sa part.
L’affaire de l’Abbaye Saint-Maurice continue de faire du bruit. Le Nouvelliste a consacré un article à ce sujet qui alimente les interrogations en Suisse. D’après cet article, l’abbé de Saint-Maurice, Mgr Joseph Roduit « ne cache ni sa tristesse ni sa douleur ». Si on peut comprendre celle-ci, il reste très étonnant que le même prélat ne s’interroge nullement sur les raisons profondes du départ du chanoine Escher. Rappelons que celui-ci nous a confirmés (cf. ICI) que sa décision était motivée par l’impossibilité de voir appliqué le Motu Proprio Summorum Pontificum au sein de l’Abbaye. Des raisons doctrinales sont également avancées, sans précisions de sa part.
Reste que la réaction de Mgr Roduit ne semble pas prendre la mesure du problème. Outre « sa tristesse » et « sa douleur », le supérieur de l’Abbaye Saint-Maurice ne réagit que d’un point de vue juridique : « C’est une véritable blessure infligée à l’abbaye et à l’Église catholique fidèle à Rome, au pape et aux conciles. C’est une souffrance car elle va à l’encontre de la prière de Jésus pour l’Unité ». Pas moins !
Ces propos méritent que l’on s’y arrête un instant. Alors que les épiscopats aiment faire repentance pour des fautes, supposées ou réelles, du passé, Mgr Joseph Roduit ne s’examine absolument pas en ce qui concerne cette affaire. Pas un mot sur les différents liturgiques avancés par le chanoine Escher ; pas un mot sur l’application du Motu Proprio au sein de l’abbaye et dans le diocèse ; pas un mot sur les difficultés d’ordre doctrinal soulevées par le chanoine Escher. Rien ! Simplement, une condamnation.
Il faut souligner que cette attitude reproduit exactement celle qui fut en vigueur de 1969 jusqu’à nos jours. Quand des prêtres voulaient continuer à célébrer la messe selon les livres liturgiques de 1962, ils étaient condamnés et interdits de célébration. Sans appel ! Aucune discussion n’était possible. Il fallait soit obéir, soit se voir condamner. Combien de prêtres furent-ils condamnés et sont morts de tristesse et de chagrin ? C’est aujourd’hui le même genre d’attitude qu’adopte Mgr Roduit. Le chanoine Escher est accusé de briser l’unité, mais Mgr Roduit ne s’examine pas sur l’application du Motu Proprio, ou plus exactement sur son absence d’application, qui brise, elle aussi, l’unité.
Les pressions durent être fortes à l’intérieur de l’abbaye pour qu’un prêtre, que tous qualifient de « zélé » prennent la décision de partir. Il faut que la confiance en la hiérarchie de l’Église soit profondément écornée pour que ce prêtre décide de trouver refuge à Écône. Sur ce sujet encore, ni examen de conscience ni repentance de Mgr Roduit.
Il faut ici soulever quand même un réel problème. Le Pape Benoît XVI a affirmé que la messe traditionnelle n’avait jamais été abrogée. De ce simple fait, sa situation n’a juridiquement pas changée depuis 1962. Cette messe est normalement celle que les prêtres de rite latin peuvent célébrer. Il ne devrait y avoir ni autorisation ni demande particulière à faire. Il n’y aurait pas dû y avoir de difficultés pour célébrer cette messe au sein de l’Abbaye Saint-Maurice. Ce n’est visiblement pas le cas.
Devant un tel refus, la balle est sans conteste du côté de la Commission Ecclesia Dei. Puisque le chanoine Escher n’a pu célébrer la messe selon la forme extraordinaire au sein de son abbaye, il faut que la Commission intervienne auprès de Mgr Roduit pour que de tels cas ne se reproduisent pas. Pour que la messe traditionnelle puisse être célébrée. Enfin !
La Commission ferait bien aussi de se pencher sur la situation canonique du chanoine Escher. Sa situation doit être régularisée. Par un retour au sein de son abbaye ? Humainement, cela paraît impossible aujourd’hui. Comme il l’a été indiqué sur le Forum catholique, il suffirait que la Fraternité Saint-Pie X l’incardine comme elle en a eu le pouvoir naguère.
Une situation inédite, mais qui permettrait de faire avancer la situation. Car, après tout, la Fraternité Saint-Pie X se trouve dans une autre situation inédite. Voulue par Rome celle-ci et plus précisément par le Pape lui-même ! Celle d’avoir à sa tête quatre évêques qui n’encourent plus de peine canonique, sans avoir pour autant de mandat pour l’instant. Qu’est-ce qui empêcherait donc la commission E.D. de redonner le pouvoir d’incardination à la Fraternité Saint-Pie X? Non seulement pour régler le cas du chanoine Escher, mais aussi pour poser un premier pas vers la réintégration totale de la Fraternité Saint-Pie X au sein de l’Église visible !