29 décembre 2012

[Abbé Patrick Duverger, fsspx - Croisade du Rosaire] Hommage à M. René Duverger, Président de la Croisade du Rosaire pendant 15 ans

SOURCE - Abbé Patrick Duverger, fsspx - Croisade pour le Rosaire - décembre 2012

Le Bureau de la Croisade du Rosaire remercie chaleureusement M. l'Abbé Patrick Duverger, qui sollicité par notre aumônier, M. l'Abbé Delestre a accepté d'écrire cet édifiant hommage.
Né à Nantes, le 4 décembre 1928, René Cocault Duverger est le troisième d'une famille de quatre enfants. Après son mariage, il embarque pour l'Afrique où il passe une dizaine d'années comme ingénieur agronome. Là, dès 1956, il fait connaissance de Monseigneur Marcel Lefebvre et de l'oeuvre de la Cité Catholique ; ainsi la rencontre avec le grand archevêque et la lecture des revues «Verbe» et «Itinéraire» soutiendront sa fidélité à la Tradition Catholique. D'Afrique, Monsieur Duverger s'installe en Martinique pendant cinq ans. De concert avec son épouse, il décide de rentrer en métropole pour assurer à leurs onze enfants une éducation solide. Le retour en France révèle par contraste les ravages de la révolution de Mai 1968 et déjà ceux des réformes conciliaires…
 
A son épouse, toujours à ses côtés pour assumer ensemble les décisions vitales pour leur famille, et à lui-même s'impose l'exigence primordiale: conserver la Foi en gardant la Tradition Catholique. De là, leurs choix exigeants pour des écoles fidèles à cette Tradition, écoles rares et lointaines à cette époque. Monsieur René Cocault Duverger s'installe en Charente Maritime comme exploitant agricole. Mais la vie se complique ; en 1980, il faut trouver un autre métier.
 
Quinze années durant, Monsieur Duverger travaillera à la formation sociale en entreprises : améliorer les relations humaines, instruire sur les moyens à prendre pour s'opposer au marxisme, exercer à la prise de parole en public, etc. Des oeuvres de la Tradition feront appel à ses services en ce domaine. Il interviendra en particulier, chaque année pendant vingt ans, auprès des diacres du séminaire d'Ecône. Il s'y rendait avec joie, y trouvant un moyen concret d'apporter une modeste contribution à la formation des séminaristes. Jusqu'à la fin, il restera fidèle au souvenir de ces diacres devenus prêtres.
 
Par la grâce de Dieu, Monsieur Duverger voit, de son vivant, réalisées, parmi ses enfants et ses nombreux petits enfants, cinq vocations sacerdotales et deux vocations religieuses. La fidélité de toute sa famille à la Tradition catholique n'est-elle pas le fruit du choix de bonnes écoles et du chapelet récité en famille, tous les soirs, pendant tant d'années ?
 
Dans les années 1990, Monsieur Duverger est présenté au Révérend Père Reynaud, fondateur de la Croisade du Rosaire, par Mère Antoinette Marie, Supérieure de la Communauté des Petites Servantes de Saint Jean Baptiste au Rafflay. Le Père Reynaud convainc Monsieur Duverger de le seconder dans sa pieuse entreprise. Pendant plusieurs années, il collabore étroitement avec le Père Reynaud. Le 06 septembre 1997, deux mois avant sa mort, le Père Reynaud le désigne président de la Croisade du Rosaire.
 
« Bienheureux les doux car ils posséderont la terre ». Monsieur René Cocault Duverger laisse le souvenir d'un homme « fier de sa foi et pour qui Dieu a toujours eu la place d'honneur » (témoignage de condoléances). La solidité de sa conviction suscitait, chez lui, une fermeté inébranlable quand la fidélité à la Foi était en jeu. Mais même en ces instants, le calme et la sérénité d'un coeur doux et pacifique apparaissaient. Son amour de la vérité, mêlé d'une grande charité, suscitait en lui une profonde pitié pour ceux qui étaient emprisonnés dans l'erreur et la corruption. Il peinait à imager le mal chez les autres, non par naïveté mais par bonté ; il préférait alors être trompé plutôt que de penser à mal du prochain sans certitude. Attentif à son interlocuteur, il s'efforçait de comprendre sa position sans manquer de lui dire la sienne, parfois de façon assez directe, toujours avec gentillesse.

Est-ce ce mystérieux alliage de conviction profonde, de douceur et de fermeté, de charité discrète qui l'a rendu si attachant à tant de ceux qui l'ont rencontré ? 
 
Monsieur Duverger gardera tout au long de sa vie une affection profonde, tendre et discrète, pour la Sainte Vierge. Cette belle dévotion mariale, il l'avait acquise dès l'enfance, auprès de parents animés en profondeur et sans ostentation d'un grand esprit chrétien. Jusqu'à la fin, il encouragera à recourir avec une inébranlable confiance à une Mère si bonne et si puissante, par la récitation du chapelet que lui-même disait sans se lasser. Indissociable de sa piété envers Marie, il y avait son attachement au Saint Sacrifice de la Messe dans son rite traditionnel. Il avait appris à y participer avec dévotion dès son jeune âge. Toute sa vie, il s'est appliqué à y conduire sa famille à l'exclusion du rite réformé.
 
L'Eglise, les prêtres et les vocations par la sanctification des familles ; la France et la conversion des musulmans ; la paix dans le monde étaient ses principales intentions de prières. Les dernières pages qu'il a signées dans le Lien (N° 100 et 101) encouragent à prier le chapelet à ces grandes intentions.
 
Tandis que la maladie l'éprouvait, il se désolait de ne plus réciter le chapelet aussi bien qu'auparavant ; alors volontiers il accompagnait, dans cette prière tant aimée, quiconque le lui proposait.
 
Muni du Viatique, reçu la veille, jour dédié au Sacré Coeur, en présence de son épouse et assisté de deux de ses fils prêtres, Monsieur Duverger, revêtu du scapulaire de Notre Dame du Carmel, a eu la grâce de rendre sa belle âme à Dieu, paisiblement dans son sommeil, à l'aube du premier samedi du mois de Saint Joseph : le samedi 3 mars 2012, dans sa 84ème année.
 
Quel encouragement, pour toute la Croisade du Rosaire, que la mort d'un tel apôtre du message de Notre Dame de Fatima, un premier samedi du mois! 
 
Par la grâce de Dieu, chaque Croisé a ainsi la preuve concrète de la réalité des promesses que la Sainte Vierge fait à tous ceux qui embrassent avec ardeur et persévérance la dévotion réparatrice au Coeur Immaculé de Marie accomplie le premier samedi de chaque mois, selon les demandes si instantes de Notre Dame du Rosaire à Soeur Lucie, à Fatima et ensuite à Pontevedra! 
 
Se faisant l'écho de la Sainte Vierge, Monsieur René Duverger ne nous laisse-t-il pas comme ultime consigne la demande de Notre Dame de Fatima, le 13 octobre 1917: « Que l'on continue toujours à réciter le chapelet tous les jours » ? 
 
Patrick Duverger+