6 décembre 2012

[Frédéric Mounier - La Croix] Rome déclare schismatiques la Société catholique romaine Léon-XIII et l’Église catholique apostolique brésilienne

SOURCE -Frédéric Mounier - La Croix - 6 décembre 2012

La Société catholique romaine Léon-XIII, dirigée par David Bell, et toutes les organisations qui lui sont liées, notamment l’Église catholique apostolique Brésilienne (Icab), ont été reconnues schismatiques par Rome, qui leur refuse tout statut dans l’Église catholique et ne reconnaît aucune ordination presbytérale ou épiscopale réalisée par ses membres.
 
Telle est la substance du courrier, dévoilé par le site italien Vatican Insider, adressé le 8 octobre 2012 au cardinal brésilien Raymundo Damasceno Assis, président de l’épiscopat brésilien, par la Secrétairerie d’État du Saint-Siège et le nonce apostolique au Brésil, Mgr Giovanni d’Aniello.

Ces institutions traditionalistes, adeptes de la liturgie tridentine, revendiquent une vingtaine d’évêques à travers le monde, ordonnés par David Bell. L’ordination épiscopale de ce dernier, âgé de 42 ans, reste valide, mais sans communion avec Rome. Il avait en effet été « ordonné » évêque en 2006 par le supérieur de l’Icab, Luis Fernando Castillo Mendez, lui-même schismatique, qui l’avait également « créé » cardinal en 2009. Bell s’est lui-même autoproclamé « archevêque de Londres » pour l’Icab.
« Aucun statut dans l’Église catholique »
Ce groupe, qui revendique environ 500 000 fidèles, s’est formé en 1937 au Brésil avec des prêtres et un évêque qui se refusaient à suivre les enseignements de Pie XI contre le communisme, ainsi qu’à reconnaître le dogme de l’infaillibilité pontificale proclamée par le concile Vatican I. Des prêtres mariés ont été ordonnés, et des mariages de divorcés remariés célébrés.

Il se trouve que l’évêque schismatique a pu se glisser en « prima fila » au cours d’une audience générale présidée par Benoît XVI en juin 2011, saluer le pape et ainsi bénéficier d’un semblant de reconnaissance publique.

Selon le porte-parole de l’Icab, qui avait alors répondu aux questions du journaliste italien Andrea Tornielli, cette audience n’était pas fortuite : « Nous avons l’intention de nous soumettre au pape », avait-il déclaré, dans l’attente d’une reconnaissance canonique. Et ce en dépit des nombreuses ordinations épiscopales, presbytérales et diaconales célébrées ces dernières années sans l’accord de Rome.

Le courrier adressé à l’épiscopat brésilien par la Secrétairerie d’État ne laisse plus planer aucun doute : cette communauté « est schismatique et il ne lui est reconnu aucun statut dans l’Église catholique ». En outre, poursuit la missive, les évêques ordonnés dans cette communauté ne peuvent exercer aucun ministère au sein de l’Église, qui ne reconnaît aucune de ces ordinations. En conséquence, « toutes les organisations liées à cette communauté doivent être regardées comme des institutions non catholiques ».
 
F. M., à Rome