16 novembre 2013

[Credidimus Caritati] Mgr Marcel Lefebvre : A l’intérieur, la mer ne bouge pas

SOURCE - Credidimus Caritati - 16 novembre 2013

Les témoins de la cérémonie des sacres de 1988 ont témoigné du fait que le fondateur de la FSSPX avait débuté de manière très sereine la fameuse journée du 30 juin. Toute sa vie a consisté à ne pas trop s’émouvoir des événements qu’il vivait, ni des pressions qu’il subissait. Des avanies, des défections, des humiliations, il en a connu. Il ne s’en est pas tourmenté. Bien des évêques, autour de lui, ont flanché et ont abandonné. Les esprits peuvent s’agiter et même se passionner. Qu’importe. Mgr Lefebvre invite à toujours rester debout et à persévérer dans le calme et la détermination.
« Il ne faut pas que nous ayons une instabilité constante dans notre vie spirituelle. C’est anormal. Un chrétien, un vrai chrétien, un chrétien qui a la foi ne devrait pas être instable dans sa vie spirituelle, ne devrait pas être un jour dans l’euphorie, le lendemain dans le découragement, dans l’inquiétude, dans l’angoisse, dans la tristesse, et puis tout à coup dans la joie. Ce n’est pas une vie chrétienne normale. 
« Une vie chrétienne normale, qui est vraiment fondée en Notre Seigneur Jésus-Christ, en sa divinité, dans toutes les vertus que Notre Seigneur Jésus-Christ nous enseigne, devrait être une vie stable, une vie profonde, pour laquelle, je dirais, les événement qui pourraient éventuellement secouer un peu sa vie spirituelle et sa vie surnaturelle, ne sont que des événements de surface comme les vagues de la mer. La mer ne bouge pas à l’intérieur. Les sous-marins qui sont à l’intérieur de l’eau sont toujours dans la tranquillité. Il n’y a pas de vagues là-dessous. Mais évidemment, au fur et à mesure que l’on remonte à la surface, on commence à sentir les vagues, même la tempête éventuellement. Et bien, ça ne devrait pas changer notre intérieur. Même si il y a quelques vagues de surface, même si il y a quelques événements de surface, ça devrait rester stable. 
« Et ça, c’est une chose, malheureusement, qui existe même encore aujourd’hui. Quelquefois j’ai un peu de peine de sentir que même parmi ceux qui sont passés par ici, il y en a quelques-uns qui sont comme ça un peu secoués profondément et qui seraient tentés quelquefois de se laisser aller à des décisions qui sont anormales. […] On doit s’attacher à Notre Seigneur de toute son âme et, par conséquent se détacher des autres choses, ne pas être attachés à sa famille, aux siens, à sa patrie, à tout ce qui est secondaire par rapport à Notre Seigneur Jésus-Christ, même si on nous demande de quitter notre patrie pour aller évangéliser une autre nation. C’est toujours Notre Seigneur, c’est toujours l’Évangile, c’est toujours le règne de Notre Seigneur Jésus-Christ. Le fait de changer de région, le fait de changer d’espaces, qu’est-ce que ça peut faire ? Au contraire. 
« Peut-être justement qu’une foi profonde dans la divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ nous met nécessairement dans l’humilité. C’est la première conséquence de l’adoration de Notre Seigneur Jésus-Christ. C’est pour cela que notre Sainte Messe est si belle, parce qu’elle constamment une manifestation de l’adoration de Notre Seigneur Jésus-Christ. »
Mgr Marcel Lefebvre, conférence du 8 juin 1978