SOURCE - Fabrice Cofrini / blogs.afp.com - 3 juin 2014
RIDDES (Suisse), 3 juin 2014 – La Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X est une société catholique traditionaliste fondée par Mgr Marcel Lefebvre. Elle est surtout connue pour ses prises de position ultraconservatrices et ses frictions avec le Vatican. Elle l’est moins pour ses talents footballistiques.
RIDDES (Suisse), 3 juin 2014 – La Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X est une société catholique traditionaliste fondée par Mgr Marcel Lefebvre. Elle est surtout connue pour ses prises de position ultraconservatrices et ses frictions avec le Vatican. Elle l’est moins pour ses talents footballistiques.
Tous les dimanches, les prêtres et futurs prêtres du séminaire de la fraternité à Écône, en Suisse, se détendent au terme d’une intense semaine d’étude et de prière. Certains font de la course à pied, d’autres jouent au basket, d’autres encore au football. Ils pratiquent toujours ces activités sportives en soutane puisque pour les traditionalistes, un prêtre doit garder son habit distinctif dans toutes les circonstances de la vie en société afin de montrer qu’il «vit dans le monde sans être du monde»… Mais les chaussures à crampons sont tolérées.
Cela faisait plusieurs années que je voulais les photographier. A l’approche de la Coupe du monde de football, c’était le moment idéal. Après avoir facilement obtenu l’accord du séminaire, je me suis donc rendu dans le Valais pour assister au match du dimanche à Riddes, le village voisin d'Écône.
Le terrain est situé en contrebas d’un pont routier. Beaucoup d’automobilistes qui passent par-là klaxonnent en apercevant le spectacle insolite de ces prêtres en soutane qui se disputent un ballon. Mais à part eux, il n’y a pas de public. Il n’y a pas non plus d’arbitre (à l’exception de Dieu, évidemment).
Le match est très physique, les joueurs se taclent et se percutent comme dans n’importe quelle rencontre de football. La seule différence, outre la tenue, c’est le langage. Pas d'invectives, pas de jurons, aucune contestation lors de hors-jeux ou de fautes. Les joueurs se vouvoient et restent très polis entre eux: «mon frère, passez-moi la balle!»
A la mi-temps, je voulais prendre une photo posée de tous les séminaristes en train de lever les bras avec enthousiasme, comme une équipe ordinaire. Mais ils ont refusé. Même sur un terrain de foot, la soutane impose une attitude…