SOURCE - Mgr Schneider - LMS - version française par Notions Romaines - 11 juin 2014
[Voici l'entrevue intégrale de Mgr Schneider avec Mme Sarah Atkinson, journaliste indépendante et éditrice du magasine Mass of Ages. L'intégrale de l'entrevue, qui est une transcription, a été publiée originellement en anglais sur le site de la Latin Mass Society of England and Wales (Société pour la messe traditionnelle d'Angleterre et du Pays de Galles). Nous la traduisons ici avec permission. Les photos sont de M. Joseph Shaw, président de la LMS.]
Mgr Schneider (MS): «À ma connaissance et selon mon expérience, la blessure la plus profonde de la crise actuelle de l’Église est la blessure eucharistique, les abus au Saint-Sacrement.
Plusieurs gens reçoivent la Sainte Communion dans un état de péché mortel objectif…Ceci se répand dans l’Église surtout dans le monde occidental. Là-bas, les gens vont rarement à la Sainte Communion avec une préparation suffisante.
Certains gens qui vont à la Sainte Communion vivent dans des situations morales irrégulières qui ne correspondent pas à l’Évangile. Sans être mariés, ils vont à la Sainte Communion. Ils peuvent être divorcés et vivent dans un nouveau mariage, un mariage civil et ils vont néanmoins à la Sainte Communion. Je crois que cela est une situation, très, très grave.
Il y a aussi la question de la réception objectivement irrévérente de la Sainte Communion. La soi-disant manière nouvelle et moderne de recevoir la Sainte Communion directement dans la main est très sérieuse, car cela expose le Christ à une énorme banalité.
Il y a le fait grave de perdre des fragments eucharistiques. Personne ne peut le nier. Et les fragments de l’hostie consacrée sont écrasés par des pieds. Cela est horrible! Notre Dieu, dans nos églises, est foulé par des pieds! Personne ne peut nier cela.
Et cela ce produit à grande échelle. Cela doit être, pour une personne qui a la foi et qui aime Dieu, un phénomène très grave.
Nous ne pouvons pas continuer comme si, Jésus comme Dieu n’existait pas; comme si seulement le pain existait. Cette pratique moderne de Communion dans la main n’a rien a voir avec la pratique de l’Église primitive. La pratique moderne de recevoir la Communion dans la main contribue graduellement à une perte de la foi catholique en la présence réelle et en la transsubstantiation.
Un prêtre et un évêque ne peuvent pas dire que cette pratique est »okay ». Ce qui est en jeu ici est le très saint, le très divin et le très concret sur Terre.»
Q: Sur ce sujet, vous vous démarquez comme étant tout seul [à tenir une telle position]?
MS:«Je suis très attristé de me sentir comme quelqu’un qui crie dans le désert. La crise eucharistique due à l’usage moderne de la Communion dans la main est si évidente. Ce n’est pas une exagération. Il est temps que les évêques élèvent leurs voix pour le Jésus eucharistique qui n’a pas de voix pour ce défendre lui-même. Ici nous avons une attaque sur le Très Saint, une attaque sur la foi eucharistique.
Bien sûr, il y a des gens qui reçoivent la Communion dans la main avec beaucoup de dévotion et de foi, mais ils sont une minorité. La vaste multitude elle perd la foi par l’intermédiaire de cette manière très banale de prendre la Sainte Communion comme si l’on prenait de la simple nourriture comme une frite ou du gâteau. Une telle manière de recevoir le Très Saint ici sur Terre n’est pas sacrée et avec le temps, elle détruit la profonde conscience et la foi catholique en la présence réelle et en la transsubstantiation.»
Q: L’Église ne se dirige-t-elle pas dans la direction opposée à celle que vous proposez?
MS: «Il semble que la majorité du clergé et des évêques sont satisfaits de cette pratique moderne de la Communion dans la main et ne réalisent pas les vrais dangers reliés à une telle pratique. Pour moi, c’est incroyable. Comment cela est-il possible, alors que Jésus est présent dans les petites hosties? Un prêtre et un évêque devraient dire: »Je dois faire quelque chose, au moins pour graduellement réduire ceci. Tout ce que je peux faire, je dois le faire. » Malheureusement, il y a des membres du clergé qui font de la propagande pour l’usage moderne de la Communion dans la main et parfois interdisent la réception de la Communion sur la langue et à genoux. Il y a même des prêtres qui discriminent ceux qui s’agenouillent pour la Sainte Communion. Cela est très, très triste.
Il y a aussi le nombre croissant de vols d’hosties à cause de la distribution de la Communion directement dans la main. Il y a un réseau, un commerce de vol de Saintes Hosties et ceci est grandement facilité par la Communion dans la main.
Pourquoi voudrais-je comme prêtre et évêque, exposer Notre Seigneur à un tel danger, à un tel risque? Quand ces évêques et ces prêtres [qui sont favorables à la Communion dans la main] ont quelque objet de valeur, ils ne l’exposerait jamais à un si grand danger d’être perdu ou volé. Ils protègent leurs maisons, mais ils ne protègent pas Jésus et le permettre d’être volé très facilement.»
Q: En ce qui concerne le questionnaire sur la question de la famille, les gens attendent de grands changements.
MS: «Il y a sur cette question beaucoup de propagande de la part des médias de masse. Nous devons être très prudents. Il y a les médias anti-chrétiens officiels à travers le monde. Dans presque tous les pays, c’est le même contenu de nouvelles à l’exception peut-être des pays d’Afrique, d’Asie et d’Europe de l’Est.
Seulement sur l’internet peut-on répandre ses propres idées. Rendons grâces à Dieu, l’internet existe.
L’idée de changement du mariage et des lois morales lors du prochain synode des évêques à Rome provient en majeure partie des médias anti-chrétiens. Et certains membres du clergé et des catholiques collaborent avec eux en répandant les attentes du monde anti-chrétien de changement de la loi de Dieu concernant le mariage et la sexualité.
Ceci est une attaque par le monde anti-chrétien et il est vraiment tragique et triste que certains membres du clergé collaborent avec eux. Pour plaider en faveur d’un changement de la loi de Dieu, ils utilisent une espèce de sophisme, le concept de miséricorde. Mais en réalité, ce n’est pas de la miséricorde, c’est être cruel.
Ce n’est pas de la miséricorde, si par exemple, quelqu’un a une maladie et qu’on le laisse dans son état misérable. C’est être cruel.
Je ne donnerais pas, par exemple, du sucre à un diabétique; cela serait cruel de ma part. J’essaierais de sortir cette personne de cette situation et lui donnerais un autre repas. Peut-être ne l’aimera-t-il pas au début, mais ce sera mieux pour lui.
Ceux parmi le clergé qui veulent admettre les divorcés-remariés à la Sainte Communion opèrent avec une fausse conception de la miséricorde. Cela est comparable à un docteur qui donne du sucre à un patient, bien qu’il sache que cela le tuera. Mais l’âme est plus importante que le corps.
Si les évêques admettent les divorcés-remariés à la Sainte Communion, alors ils les confirmeront dans leur erreur aux yeux de Dieu. Les évêques fermeront même la voix de leur conscience. Ils les pousseront encore plus profondément dans leur situation irrégulière avec seule perspective que cette vie temporelle; oubliant qu’après cette vie, il y a le jugement de Dieu.
Cette question sera discutée lors du Synode. C’est à l’agenda. Mais j’espère qu’une majorité des évêques ait encore assez d’esprit catholique et de foi pour rejeter la proposition mentionnée plus haut et ne pas l’accepter.»
Q: Quelle est la crise que vous mentionnez?
MS: «Il y a une crise plus large que celle de la réception du Saint-Sacrement. Je crois que la question de la réception de la Sainte Communion par les remariés explosera et elle exposera la vraie crise au sein de l’Église.
La vraie crise de l’Église est l’anthropocentrisme et l’oubli du christocentrisme. En effet, ceci est le mal le plus profond; quand l’homme ou le clergé se mettent de l’avant lors de la célébration de la liturgie et quand ils changent les vérités révélées par Dieu, ex. concernant le VIe commandement et la sexualité humaine.
La crise se révèle aussi de la manière dont le Seigneur eucharistique est traité. L’Eucharistie est au cœur de l’Église. Quand le cœur est faible, le corps entier est faible. Alors quand la pratique entourant l’Eucharistie est faible de même le cœur et la vie de l’Église sont faibles. Et quand les gens n’ont plus de vision surnaturelle de Dieu dans l’Eucharistie, alors ils commenceront à rendre un culte à l’homme et la doctrine changera aussi selon les désirs des hommes.
Cette crise est quand nous nous plaçons, incluant les prêtres, au centre et quand Dieu est remisé dans un coin et cela se produit même matériellement. Le Saint-Sacrement est parfois dans une armoire éloignée du centre et la chaise du prêtre est au centre. Nous sommes déjà dans cette situation depuis plus de 40 ou 50 ans et il y a un réel danger que Dieu et ses Commandements et lois seront remisés sur le côté et les désirs naturels des hommes seront mis au centre. Il y a un lien causal entre la crise eucharistique et la crise doctrinale.
Notre premier devoir comme êtres humains est d’adorer Dieu, pas nous, mais Lui. Malheureusement, la pratique liturgique des 40 dernières années a été très anthropocentrique.
Premièrement, participer à la liturgie n’est pas de faire des choses, mais bien de prier et de rendre un culte; d’aimer Dieu avec toute son âme. Ceci est la vraie participation, être uni à Dieu dans votre âme. La participation extérieure n’est pas essentielle.
La crise est vraiment ceci: nous n’avons pas placé le Christ ou Dieu au centre. Et le Christ est Dieu incarné. Notre problème aujourd’hui est que nous avons mis de côté l’incarnation. Nous l’avons éclipsée. Si dans mon esprit, Dieu reste seulement comme une idée, alors c’est gnostique. Dans d’autres religions, ex. les Juifs, les Musulmans, Dieu n’est pas incarné. Pour eux, Dieu est dans le livre, mais il n’est pas concret. Seulement au sein du christianisme, et en fait seulement au sein de l’Église catholique, avons-nous l’incarnation pleinement réalisée et cela doit être mis de l’avant à chaque moment de la liturgie. Dieu est ici et vraiment présent. Alors chaque détail a un sens.
Nous vivons dans un société non-chrétienne, dans un nouveau paganisme. Aujourd’hui, la tentation pour le clergé est de s’adapter au nouveau monde, au nouveau paganisme, d’être des collaborateurs. Nous sommes dans une situation similaire aux premiers siècles de l’Église, alors que la majorité de la société était païenne et que le christianisme était discriminé.»
Q: Croyez-vous voir cela de par votre expérience dans l’Union soviétique?
MS: «Oui, [je sais ce que c'est que d']être persécuté, de donner un témoignage que vous êtes chrétien.
Nous sommes une minorité. Nous sommes entourés par un monde païen très cruel. La tentation et les défis d’aujourd’hui peuvent être comparés avec les premiers siècles. On demandait aux chrétiens d’accepter le monde païen et de le démontrer en mettant un grain d’encens dans un feu en avant de la statue de l’Empereur ou d’une idole païenne. Mais ceci était de l’idolâtrie et aucun bon chrétien n’y a mis de grain d’encens. Ils préférèrent donner leurs vies; même des enfants, des laïques qui étaient persécutés donnèrent leurs vies. Malheureusement, il y eut des membres du clergé et des évêques qui mirent des grains d’encens devant la statue de l’Empereur ou d’une idole païenne ou qui remirent les livres des Saintes Écritures pour être brûlés. De tels chrétiens et clercs collaborateurs étaient appelés dans ces temps-là »thurificati » ou »traditores ».
Maintenant, de nos jours la persécution est plus sophistiquée. On ne demande pas aux catholiques ou au clergé de mettre un peu d’encens devant une idole. Ce ne serait que matériel. Maintenant, le monde néo-païen veut que nous adoptions leurs idées telle la dissolution du VIe commandement de Dieu sous le prétexte de la miséricorde. Si certains membres du clergé et des évêques commencent à collaborer avec le monde païen d’aujourd’hui dans cette dissolution du VIe commandement et dans la révision de la manière dont Dieu créa l’homme et la femme, alors ils sont des traîtres de la Foi, ultimement ils participent à ce sacrifice païen.»
Q: Entrevoyez-vous une scission au sein de l’Église?
Mgr Schneider (MS): «Malheureusement, depuis quelques décennies, certains membres du clergé ont accepté ces idées du monde. Toutefois, ils les suivent maintenant publiquement. Alors que ces choses continuent, je crois qu’il y aura une scission intérieure au sein de l’Église de ceux qui sont fidèles à la foi de leur baptême et de l’intégrité de la foi catholique. Il y aura une scission avec ceux qui endossent l’esprit de ce monde et il y aura une scission claire, je crois. On peut imaginer que les catholiques, ceux qui restent fidèles à la vérité catholique immuable, pourraient faire l’objet, pour un temps, de persécution ou de discrimination même de la part de ceux qui ont du pouvoir dans les structures extérieures de l’Église. Mais les portes de l’enfer, i.e. l’hérésie, ne prévaudront pas contre l’Église et le Magistère suprême promulguera certainement une déclaration doctrinale sans équivoque, rejetant toute collaboration avec les idées néo-païennes de changer le VIe commandement, le sens de la sexualité et de la famille. Alors certains »libéraux » et plusieurs collaborateurs avec l’esprit du monde, plusieurs »thurificati et traditores » modernes quitteront l’Église. Car la Vérité divine apportera irrésistiblement la clarification et elle nous rendra libres et séparera au sein de l’Église les fils de la Lumière divine et les fils de la pseudo-lumière du monde païen et anti-chrétien. Je peux présumer qu’une telle séparation affectera chaque niveau de catholiques: laïques et sans exclure même des membres de haut rang au sein du clergé. Ces membres du clergé qui acceptent aujourd’hui l’esprit du monde païen sur les questions morales et de la famille se déclarent catholiques et même fidèles au Pape. Ils déclarent même comme extrémistes ceux qui sont fidèles à la foi catholique ou ceux qui promeuvent la gloire du Christ dans la liturgie.»
Q: Sentez-vous que vous avez été déclaré comme extrémiste?
MS: «On ne m’a pas déclaré ainsi formellement. Je vous dirai que de tels membres du clergé ne sont pas de la majorité, mais ils ont acquis beaucoup d’influence dans l’Église. Ils réussirent à occuper quelques postes clés dans l’administration de l’Église. Toutefois, cela ne représente pas du pouvoir aux yeux de Dieu. Vraiment puissants sont-ils les petits qui conservent la foi au sein de l’Église.
Ces petits dans l’Église ont été abandonnés et négligés. Ils ont gardé la pureté de leur foi et ils représentent le vrai pouvoir de l’Église aux yeux de Dieu et non ceux qui sont dans l’administration. Rendons grâces à Dieu, le nombre de ces petits est en croissance.
Par exemple, j’ai discuté avec de jeunes étudiants d’Oxford et je fus si impressionné par ces étudiants. J’étais si content de voir la pureté de leur foi et de leurs convictions et leur esprit catholique clair. De tels exemples et groupes sont en croissance dans l’Église et cela est le travail de l’Esprit-Saint. Ceci va renouveler l’Église. Alors je suis confiant et optimiste en ce qui concerne la crise dans l’Église. L’Esprit-Saint va gagner cette crise avec cette petite armée.
Je ne suis pas inquiet à propos du futur. L’Église est l’Église du Christ et Il est la vraie Tête de l’Église, le Pape n’est seulement que le vicaire du Christ. L’âme de l’Église est l’Esprit-Saint et Il est puissant. Toutefois, nous faisons l’expérience d’une profonde crise dans l’Église comme cela se produisit à plusieurs reprises en deux mille ans.»
Q: La situation va-t-elle empirer avant de s’améliorer?
MS: «C’est mon impression que la situation va empirer. Parfois, les choses doivent aller dans l’abîme et alors vous verrez l’effondrement de ce système clérical anthropocentrique qui abuse de l’administration de l’Église, abuse de la liturgie, abuse des concepts de Dieu, abuse de la foi et de la piété des petits au sein de l’Église.
Alors nous verrons l’ascension d’une Église renouvelée. Ceci est déjà en préparation. Alors cet édifice clérical libéral s’écrasera, car ils n’ont pas de racines ni de fruits.»
Q: Certaines personnes disent que vous vous inquiétez de choses non-importantes. Qu’en est-il des pauvres?
MS: «Cela est erroné. Le premier commandement que le Christ nous donna était d’adorer Dieu seul. La liturgie n’est pas une réunion entre amis. C’est notre tâche première que d’adorer et glorifier Dieu dans la liturgie et aussi avec notre manière de vivre. D’un vrai amour et d’une vraie adoration de Dieu grandissent un amour pour les pauvres et notre prochain. Cela en est une conséquence. Les saints en deux mille ans d’histoire de l’Église, tous ces saints qui étaient si priants et pieux, ils étaient tous extrêmement miséricordieux avec les pauvres et se préoccupaient d’eux.
Dans ces deux commandements sont [contenus] tous les autres. Mais le premier commandement est d’aimer et d’adorer Dieu et cela est réalisé suprêmement dans la liturgie sacrée. Quand vous négligez le premier commandement, vous ne faîtes pas la volonté de Dieu, vous vous plaisez. Le bonheur est de réaliser la volonté de Dieu, pas de réaliser notre volonté.»
Q: Combien de temps avant que l’Église ne soit renouvelée?
MS: «Je ne suis pas prophète. On ne peut que présumer. Mais si vous regardez l’histoire de l’Église, la crise la plus profonde était celle du IVe siècle; c’était l’arianisme. Ce fut une terrible crise; tout l’épiscopat, ou presque, collabora avec l’hérésie. Seulement quelques évêques restèrent fidèles; vous pouvez les compter sur les doigts d’une main. Cette crise dura environ 60 ans.
Ensuite la terrible crise du soi-disant siècle obscure, le Xe siècle, quand la papauté était occupée par des familles romaines très mauvaises et immorales. Ils occupèrent la chaire papale avec leurs fils corrompus et ce fut une terrible crise.
La prochaine période de dommages fut le soi-disant exile d’Avignon, très dommageable pour l’Église, causant le Grand schisme d’Occident. Toutes ces crises durèrent 70-80 ans et furent très mauvaises pour l’Église.
Maintenant, nous sommes, je dirais, dans la quatrième grande crise, dans une terrible confusion sur la doctrine et la liturgie. Nous sommes dans cette crise depuis 50 ans. Peut-être Dieu nous sera-t-il miséricordieux dans 20 ou 30 ans? Néanmoins, nous avons toute la beauté des vérités divines, de l’amour et de la grâce divins dans l’Église. Personne ne peut nous enlever cela, aucun synode, aucun évêque, même un Pape ne peut nous enlever le trésor et la beauté de la foi catholique, du Jésus Eucharistique, des Sacrements. La doctrine immuable, les principes liturgiques immuables et la sainteté de vie constituent le vrai pouvoir de l’Église.»
Q: Notre période contemporaine est perçue comme une ère très libérale dans l’Église.
MS: «Nous devons prier Dieu de guider son Église loin de cette crise et de donner à son Église des apôtres qui soient courageux et saints. Nous avons besoin de défenseurs de la vérité et de défenseurs du Jésus Eucharistique. Quand un évêque défend son troupeau et défend Jésus dans l’Eucharistie, alors cet évêque défend les petits de l’Église, pas les puissants.»
Q: Alors vous ne vous en faîtes pas d’être impopulaire?
MS: «Cela n’a pas d’importance d’être populaire ou impopulaire. Pour tout membre du clergé, la première préoccupation est d’être populaire aux yeux de Dieu et non aux yeux d’aujourd’hui ou des puissants. Jésus a lancé cet avertissement: »Malheur à vous quand les gens parlent en bien de vous ».
La popularité est fausse. Jésus et les apôtres rejetèrent la popularité. Les grands saints de l’Église, ex. SS Thomas More et John Fisher, rejetèrent la popularité et ils sont de grands héros. Et ceux qui aujourd’hui se préoccupent de la popularité des médias de masse et de l’opinion publique, personne ne se rappellera d’eux dans l’histoire. On se souviendra d’eux comme des lâches et non comme des héros de la Foi.»
Q: Les médias ont de grandes attentes du pape François.
MS: «Rendons grâces à Dieu, le pape François ne s’est pas exprimé de la manière dont s’attendent les médias. Jusqu’à maintenant, il a exprimé dans ses homélies officielles une très belle doctrine catholique. J’espère qu’il va continuer à enseigner la doctrine catholique de manière claire.»
Q: À propos de partager la Sainte Communion avec les anglicans et les autres?
MS: «Cela n’est pas possible. Ils sont des fois différentes. La Sainte Communion n’est pas un moyen d’accomplir l’unité. C’est la dernière étape, pas la première. Ce serait une profanation du Très Saint. Bien sûr, nous devons être un. Toutefois, nous avons des différences de croyances, certaines assez substantielles. L’Eucharistie est un signe de la plus profonde unité. Ce serait un mensonge, ce serait contraire à toute logique que de partager la Sainte Communion avec des non-catholiques.
L’œcuménisme est nécessaire pour être en contact avec nos frères séparés, pour les aimer. Au sein du défi posé par le nouveau paganisme, nous pouvons et devons collaborer avec des non-catholiques sérieux pour défendre la vérité divine révélée et la loi naturelle crée par Dieu.
Il serait mieux de ne pas avoir une telle structure quand l’État gouverne la vie de l’Église comme par exemple pour la nomination du clergé ou des évêques. Une telle pratique d’une église d’État serait dommageable pour l’Église elle-même. En Angleterre, ex. l’État gouverne l’Église d’Angleterre. Une telle influence de l’État peut corrompre l’église spirituellement et théologiquement, alors il est mieux de ne pas être une église d’État.»
Q: Sur la question des femmes dans l’Église.
MS: «Les femmes sont appelées le sexe faible, car elles sont physiquement plus faibles; toutefois, elles sont spirituellement plus fortes et plus courageuses que les hommes. C’est courageux de donner naissance. Ainsi Dieu donna à la femme un courage que l’homme n’a pas.
Bien sûr, il y avait des hommes courageux lors des persécutions. Cependant, Dieu adore choisir les plus faibles pour confondre les puissants. Par exemple, les femmes eucharistiques dont j’ai parlé dans mon livre Dominus Est travaillaient dans leurs familles et désiraient aider les prêtres persécutés d’une manière toute exceptionnelle. Elles n’osèrent jamais toucher les Saintes Hosties avec leurs doigts. Elles refusèrent aussi de lire une lecture pendant la Messe. Ma mère par exemple, qui vit en Allemagne et a 82 ans, quand elle alla en Occident fut choquée et scandalisée de voir des femmes dans le sanctuaire pendant la Sainte Messe. Le vrai pouvoir de la femme chrétienne et catholique est le pouvoir d’être le cœur de la famille, de l’Église domestique et d’avoir le privilège d’être la première à nourrir son enfant et aussi à être la première à nourrir spirituellement l’âme de son enfant, lui enseigner sa première prière et les premières vérités de la foi catholique. La plus belle et prestigieuse profession d’une femme est d’être une mère et surtout une mère catholique.»