11 février 2012

[Maximilien Bernard - Riposte Catholique] Mgr Nicolas Brouwet à Lourdes : une nomination phare

SOURCE - Maximilien Bernard - Riposte Catholique - 11 février 2012

Aujourd’hui 11 février, fête des Apparitions de la Sainte Vierge à Lourdes, la Salle de Presse vaticane annonce que la démission de Mgr Perrier du siège épiscopal de Lourdes a été accepté par le Saint-Père et que celui-ci a nommé pour le remplacer, Mgr Nicolas Brouwet, jusque-là évêque auxiliaire à Nanterre.

Né en 1962 (il a 49 ans), Nicolas Brouwet a fait des études d’histoire à la Sorbonne, puis ses études ecclésiastiques à l’Université Grégorienne de Rome, et à l’Université du Latran (Institut pour la Famille). Ordonné prêtre en 1992, pour le diocèse de Nanterre, il a d’abord reçu des ministères dans le monde étudiant, puis comme curé de diverses paroisses. En 2008, ce prêtre, fort intelligent et pasteur de qualité, qui bénéficie d’amitiés solides dans le haut clergé parisien, est nommé évêque auxiliaire du diocèse auquel il appartient, Nanterre, dont l’administration est lourde à porter, peut-être aussi pour « équilibrer » la gestion de Mgr Gérard Daucourt, lequel s’était empêtré dans un refus obtus de dialoguer avec le monde traditionaliste particulièrement présent et important dans l’Ouest parisien. Il faut dire, à ce propos, que l’abbé Nicolas Brouwet, notoirement favorable à la messe traditionnelle, faisait partie des prêtres désignés par le diocèse pour répondre aux demandes auxquelles l’administration diocésaine acceptait finalement d’acquiescer. Lors d’une réunion du Grec (Groupe de Réconciliation entre Catholiques), à Paris, il avait déclaré que non seulement la célébration de la messe traditionnelle lui avait beaucoup apporté, mais qu’elle avait l’avantage d’entraîner avec elle « tout ce qui va avec », selon sa propre expression, à savoir : prédication, catéchismes.
 
Il n’est pas impossible que le « profil » de cet ecclésiastique, manifesté par ses sentiments et par son action discrète, pas toujours suivie d’effet, dans un sens favorable à la réponse aux demandes de messes traditionnelles en suite du Motu Proprio Summorum Pontificum, ait contribué hier à sa nomination comme évêque auxiliaire, aujourd’hui au siège saillant de Lourdes. De fait, les célébrations selon la forme extraordinaire par ce jeune évêque français (participations au pèlerinage de Chartres, ordinations dans les instituts Ecclesia Dei, messe pontificale à Chartres à la dernière Pentecôte, etc.), sont l’un des signes indiquant que, même dans l’épiscopat de la couronne parisienne, l’importance de la sensibilité traditionnelle avec son évidente « fécondité » (écoles, vocations, mouvements, catéchismes), est toujours davantage prise en compte, le plus souvent par réalisme pastoral, parfois même par conviction.

On sait par ailleurs que son intérêt pour l’enseignement catholique, dont il était chargé à Nanterre (une soixantaine d’établissements, qui croulent littéralement sous les demandes d’entrées, mais dont une partie des directeurs ne sont même pas des catholiques pratiquants) est particulièrement vif, son ambition ayant été de « recatholiciser » cet enseignement.
 
Il reçoit aujourd’hui un diocèse très particulier, celui de Tarbes et Lourdes, d’une part, totalement sinistré comme la plupart des diocèses ruraux de France, quant au nombre de prêtres, l’effondrement de la pratique, des catéchismes, etc., mais qui est aussi, par ailleurs, celui de la ville des Sanctuaires mariaux, avec les foules ininterrompues de pèlerins, le passage de prêtres, d’évêques, de séminaristes du monde entier, et aussi les réunions périodiques des assemblées de la Conférence des Évêques de France.
 
Un poste stratégique. Et, sans conteste, la meilleure nomination du nonce Ventura, et la première, pour lui, de ce type.